Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Champigny-la-Futelaye   

Champigny-la-Futelaye

Il existe, actuellement en France, dix Champigny, dont le nom, d'origine celtique accuse une haute antiquité. Le nôtre, contigu à Bois-le-Roy, est aussi appelé Champigny-le-Roi dans les anciens titres; son église, dédiée à Saint-Martin, vient confirmer l'origine reculée, que nous indique son nom.

A la fin du XIIème siècle, Champigny faisait partie des nombreux domaines que Simon d'Anet possédait dans l'Evrecin. Vers 1190, ce seigneur fit donation à Jean évêque d'Evreux qu'il appelle : son vénérable seigneur et père, des dîmes de Champigny et de tous ses droits dans ce village; il y joignit les dîmes du fief de Gercey sur la paroisse d'Illiers.

Pendant plusieurs siècles, Champigny resta dans le temporel des évêques d'Evreux: le fief de Champigny est cité comme tenu à hommage envers Guillaume de Floques, évéque d'Evreux, dans un aveu rendu par ce prélat, le 28 mars 1401.

Tout en conservant le patronage, les évéques d'Evreux, avaient aliéné le fief laïque, ou délaissé les dîmes à leur chapitre.

L'étymologie du mot Futelaye est évidemment Fagus, Fatellata, lieu planté de hêtres. C'était une dépendance du vaste domaine d'Ivry et le patronage de saint Gilles, donné à l'église, indique que la paroisse a été fondée tardivement.

L'histoire de cette localité se confond avec celle du fief principal; elle n'a pas eu, du reste, d'autres seigneurs que les barons d'Ivry. C'est ce qui résulte de l'aveu rendu en 1454, par Pierre Petit, baron d'Ivry, au droit de Catherine de Marcilly, sa femme (Charpillon, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure, 1868).

La Fouldre et l’orme

Fulmen et ulmus entrent en assonance, même si fulmen est peut-être un fulgur + lumen.

Osmoy, en latin Olmeium, sur la commune de Champigny, indique qu'un orme probablement remarquable a donné son nom à ce village qui est fort ancien. Saint Gilles, abbé en Languedoc, passe communément pour avoir été le patron de son église. Il est très invoqué dans la Manche et dans l'Eure contre les peurs nocturnes et les convulsions des enfants, comme saint Loup. Mais un acte épiscopal de 1602, porte saint Agile, nom d'un abbé de Rebais, mort en 650, honoré à Paris et dans le diocèse d'Evreux, sous le nom de saint Aiglan. Saint Philibert (Mimeure) fut le second abbé de Rebais. Une vingtaine d'années plus tard, il alla fonder l'abbaye de Jumièges. Outre la feste principale de saint Agile, premier abbé de Rebais, qui se fait le xxx d'aoust on célèbre encore celle de sa translation à Rebais le xxiii de janvier. Les anciens martyrologes ne parlent point de ce Saint ni le Romain moderne. Les Bénédictins le comptent au nombre des Saints de leur ordre, comme la pluspart des autres qui ont iuivi la règle de saint Colomban, parce qu'elle a cédé depuis ou qu'elle s'est trouvée jointe à celle de saint Benoît dans la plufpart des monastères où elle avoit été établie. Le nom de Jérusalem donné à Rebais, qui signifie en hébreu : « vision de paix », « fondement » ou « habitation de la paix », semble faire allusion au météore miraculeux en forme de croix, qui, d'après l'auteur de la vie de saint Aile, apparut à saint Ouen. Quoiqu'il en soit, l'ancienne paroisse d'Osmoy, malgré son peu d'importance, a eu le rare privilège de conserver depuis 700 ans, la même famille, non plus.dans le château gothique flanqué de sept tours, où elle demeurait précédemment, mais dans l'élégant château où réside aujourd'hui M. le comte Charles d'Osmoy. Guillaume Le Bœuf, chevalier, pour l'âme de feu Robert, son père, d'Hybride, sa mère, et de ses ancêtres, donne, en 1108, à l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, une vergée de terre, dans sa couture d'Osmoy (Charpillon, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure, 1868, Revue d'histoire de l'Église de France, Volume 2, 1911, Adrien Baillet, Les Vies des Saints, Volume 2, 1724).

Les Tisch-Reden, publics en 1566, par Jean Auribafer, disciple de Luther, ont été en grande partie prononcés au cabaret, inler pocula ; ils n'en révèItiot peut-être que mieux la pensée intime du réformateur. La foudre, a joué un grand râle dans la vie de Luther. Il se fit moine après avoir vu un de ses amis d'enfance foudroyé à ses côtés; plus tard, se rendant à Worms, d'après l'ordre de l'emperer Charles-Quint, Luther passa par le village de Pfifflingheim, où il aperçut un homme qui plantait un orme. «Donne, dit-il, c'est à moi de le mettre en terre, et puisse ma doctrine croître comme ses branches! » La foudre tomba sur ce même arbre en 1811. Le jardin aux Roses (Rosengarten) est sur une île du Rhin avec les traditions que l'on trouve dans un très ancien poème intitulé, von den Niebelungen ; c'est ici que Sigurd ou Siegfried tua le Dragon (Lindwurm). L'on a montré pendant un très long laps de temps le tombeau de Siegfried à Worms (Julius Bernhard Engelmann, Heinrich August Ottokar Reichard, Manuel pour les voyageurs en Allemagne et dans les pays limitrophes, 1827).

L’Allemagne délibérait sur sa croyance ; l'Église était profondément ébranlée, et aucun supplice n'était encore ordonné; aucun prince ou aucun prélat n'avait osé substituer le glaive à la persuasion. Charles-Quint avait à peine pris la couronne d'argent à Aix-la-Chapelle, qu'il convoqua une diète de l'empire à Worms, pour le 6 janvier 1521, « afin, disoit-il dans » ses circulaires, de s'occuper à réprimer les progrès des » opinions nouvelles et dangereuses qui troubloient la paix » de l'Allemagne, et menaçoient de renverser la religion de » leurs ancêtres. » Une bulle d'excommunication contre Luther avait été publiée à Rome le 15 juin 1520; quaranteune propositions extraites de ses écrits avaient été condamnées comme hérétiques. Le 17 novembre suivant, Luther brûla publiquement cette bulle à Wittemberg, en présence de tous les professeurs et de tous les écoliers; il brûla en même temps le corps du droit canon, sur lequel la bulle était fondée. Malgré cet état de rébellion ouverte, Charles Quint envoya un sauf-conduit honorable à Luther, en l'engageant à se rendre à Worms. Luther y parut avec courage le 6 mars 1521: et l'empressement du peuple à le voir, à son entrée dans la ville, ainsi que l'accueil que lui firent les plus grands personnages de l'Allemagne, témoignèrent assez combien ses opinions s'étaient déjà répandues. La diète entendit Luther, le 18 avril, avouer tous ses écrits et défendre ses opinions avec un courage invincible ; elle lui permit de se retirer ensuite sous la conduite du même héraut d'armes qui l'avait amené. Après quoi la diète fulmina contre lui une condamnation qui le mettait hors de la loi comme hérétique et excommunié; tandis que l'électeur de Saxe le fit enlever par des gens masqués, et conduire dans la forteresse de Wartburg, où il demeura neuf mois en sûreté, mais ignoré de ses amis comme de ses ennemis (Jean Charles Léonard Sismonde de Simondi, Histoire des Français, Volume 18, Numéros 1679 à 1711).

La sainte du 24 juillet

Christine de Tyr et Christine de Bolsène sont fêtées le même jour. L’un des attributs de la sainte de Toscane est la flèche, à rapprocher des flèches symbolisant la peste lancées par Apollon.

Sainte Christine était honorée dans l’Eure autour de Champigny à Epieds, Verneuil-sur-Avre, Breteuil où il y avait une léproserie ou maladrerie de la Madeleine fondée par Guillaume de Breteuil, fils d’un ami de Guillaume le Conquérant. Peu vénérée en France, elle est la patronne de Ferrières-Haut-Clocher, où une série d'œuvres lui est consacrée. Protectrice des enfants à Cernay (E.-et-L.), on l'invoque à Chartres contre la morsure des serpents.

L'église de Ferrières offre déjà à elle seule, toute une iconographie, celle de sa patronne, sainte Christine : statue en pierre du XVIème siècle ; série de peintures murales du même siècle, refaites, détaillant les trente-deux épisodes de l'épouvantable martyre de la sainte; buste-reliquaire de la fin du XVème siècle avec deux monstrances, l'une au sommet du crâne permettant de voir un morceau du « chef sainte Christine », l'autre dans la poitrine avec des fragments importants (Pierre Julien, Sur deux expositions d'art religieux : Saints protecteurs et guérisseurs du Valois et du Pays d'Ouche).

La Rose

Dans la commune contiguë à Champigny, à Saint-André-de-l’Eure, se trouvent le Bois de saint Georges et le Bois de la Rose où se trouve une maison de retraite.

Les Statuts de l’Ordre de la jarretière furent reformés par Henri VIII en 1522. Dans le troisième Article, il est marqué que depuis les premières Vêpres de la Fête de saint Georges jusqu'après les secondes, & même jusqu'au souper, tous les Chevaliers porteront le manteau, la robe, l'huméral, & le collier ; et dans le trente huit & dernier Article de ces Statuts, ce Prince déclare que du consentement des Chevaliers il a ordonné qu'à l'avenir tous les Chevaliers porteront un collier d'or du poids de trente onces, qui fera composé de jarretières, dans lesquelles il y aura deux roses, que dans une jarretière la rose de dessus lera blanche, & celle de dessous rouge, & que dans une autre jarretière la rose de dessus fera rouge, & celle de dessous blanche qu'au bas du collier il y aura une image de saint Georges ; que ce collier fera porté dans les grandes solemnités ; mais qu'aux autres jours on portera seulement l'image de saint Georges attachée à une petite chaîne d'or, à moins qu'on ne soit obligé d'aller à la guerre, que l'on soit malade , ou que l'on entreprenne un grand voyage, ausquels cas il suffira de porter l'image de saint Georges, attachée à un petit cordon de soie (Pierre Hélyot, Maximilien Bullot, Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, 1719).

« Rose-Croix »

Raymond Bernard est de toutes les mouvances secrètes. Fait commandeur de l'Ordre souverain et militaire du Temple de Jérusalem (OSMTJ) par le Grand Prieuré autonome helvétique le 27 décembre 1963, il est aussi reçu et initié au grade de frère rouge du rite de Swedenborg de la franc-maçonnerie le 15 août 1995. Au sein même de l'Amorc, Raymond Bernard intègre en 1952 la Militia crucifera evangelica (MCE), une chevalerie intérieure. Et il crée des structures à tout va. En premier, l'Ordre martiniste traditionnel (OMT). Plus tard, avec des membres de l'Amorc, l'Ordre rénové du Temple (ORT).

Raymond Bernard adoube au titre de grand sénéchal de l'ORT un ancien collabo, interprète du SD (Sicherheitsdienst), le service de renseignement allemand pendant la guerre : le fameux Julien Origas, condamné en 1947 à quatre ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Raymond Bernard s'est effacé. Mais, en secret, il continue à diriger.

En 1988, il fonde le Cercle international de recherches culturelles et scientifiques (Circes), puis l'Ordre souverain du Temple initiatique (Osti), avec Serge Wahar, dont le siège est fixé dans la maison de campagne d'Origas, à Champigny-la-Futelaye, près Saint-André-de-l'Eure. Le premier dépend aujourd'hui du second. Selon Yves Jayet, grand maître international de l'Osti, « l'association ne reçoit aucune subvention ; les actions caritatives sont financées par les cotisations des membres, à hauteur de 1 000 francs par an et par personne ». Le Circes est très actif en Afrique, notamment au Cameroun, au profit de la Fondation Madame Biya, en Amérique du Sud et en Europe de l'Est. Et soutient plusieurs associations humanitaires, dont la Croix-Rouge (www.lepoint.fr).

L'association Ordre souverain du Temple initiatique transféra son siège social de Champigny-la-Futelaye à la place de la Mairie, Bretagnolles.