Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Les communes de l’Aude, Saint Suplice et VLC   Côté Sud   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE HENRI BOUDET COMMUNES DE L'AUDE

Serviès en Val

7 février

partie 103-119

Chapelle Saint Charles Borromée

Outre le nom de Val Aquitania, le Val de Dagne ou Daigne, dont Serviès était le chef lieu, serait un val de la déesse Diane. L'Artémis grecque avait une fête où apparaissait l'ours.

C’était surtout aussi l’action exercée par la Déesse au moyen de la lune que l’on avait en vue dans la fête d’Artémis Brauronia. Nous ne sommes pas en mesure de fixer la date de cette solennité ; elle n’était pas annuelle, mais revenait au moins tous les cinq ans. A l’origine, elle se célébrait dans une localité appelée Brauron ; plus tard, elle fut admise comme fête officielle, et Artémis Brauronia obtint même un temple sur l’Acropole (Antiquités grecques, Antiquités religieuses, Cultes officiels et solennités religieuses).

Les arktoi étaient des jeunes vierges employées dans les fêtes appelées Brauronies. Un ours apprivoisé, qu'on avait consacré à Diane, étant un jour revenu à sa voracité naturelle, mit en pièces une jeune fille, dont les ffères tuèrent le monstre. Sa mort fut suivie d'une peste terrible, et l'oracle, pour apaiser le courroux de la déesse, ordonna de ni consacrer des jeunes vierges (Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane, Tome I, 1841 - books.google.fr).

Selon Claude Gaignebet la Memoria de l'ourse Arcto se ferait au 7 février. Ovide dans ses Fastes, Livre II, raconte l'histoire de Callisto au 11 février (Claude Gaignebet, À plus hault sens: l'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, Volume 2, 1986 - books.google.fr).

Callisto était une des suivantes d'Artémis (déesse de la chasse), qui avait exigé d'elle de faire vœu de chasteté. Zeus, maître des dieux et père d'Artémis, s'éprit d'elle et, comme il le faisait souvent pour mener à bien ses conquêtes féminines, il inventa une ruse pour la séduire. Un jour que la jeune nymphe était étendue sous un arbre, il s'approcha d'elle déguisé (selon certains) en Artémis. (fr.wikipedia.org - Callisto (mythologie)).

Le cheval et Charles Borromée

p. 143 : Le titre de dompteurs de chevaux n'appartient pas aux seuls Basques, il doit être partagé par les aquitani, et cette communauté de goûts et de moeurs nous semble un trait remarquable d'affinité, qu'il ne faut point négliger.

Monte Cavallo doit son nom aux statues colossales qui y furent trouvées, statues des Dioscures castor et Pollux accompagnés de chevaux. Charles Borromée a aussi sa statue colossale à Arona.

Les colosses de Rome, c'est-a-dire, les deux statues des Dioscures, hautes de 18 pieds avec des chevaux qui s’élancent et qui ont légué à la place de Monte Cavallo, le nom qu'elle porte aujourd'hui, étaient des ouvrages grecs. [...] Depuis que les arts se sont perfectionnés et que la science des proportions préside aux règles de la sculpture et de l'architecture, il est peu de monumens auxquels on puisse appliquer l'épithète de colosse ; Les modernes n'ont exécuté de statues colossales que quand l'éloignement du point de vue rendait nécessaire d'agrandir les proportions, pour que l'effet ne fût pas mesquin. Tels sont le St Charles Borromée d'Arona, sur le lac Majeur; l'Apennin de Pratolino, près de Florence; le Wellington en Achille, à Londres; l'Hercule ou St Christophe de la Wilhelmshœhe, près de Cassel ; le monument de Kreutzberg, près de Berlin; la statue de la Bavière, près de Munich.

Le seul ouvrage vraiment colossal des temps modernes qu'on puisse , pour la masse, la dimension et le travail, mettre en regard, au mérite près de l'imitation idéale, avec les colosses antiques, est la statue de saint Charles-Borromée à Arona, dans l'Etat de Milan. Cette figure, de 60 pieds de haut, est faite en métal, ou en plaques de métal battu au marteau et rejointes ensemble; dans son intérieur est pratiqué un escalier, où l'on peut monter assez facilement pour opérer les restaurations dont l'ouvrage seroit susceptible. Dans la vérité ce colosse, par toutes sortes de raisons, est moins un bel ouvrage d'art qu'un monument d'industrie curieux en lui-même, et encore par sa position (Encyclopédie des gens du monde, par une société de savans, Tome VI, 1836 - books.google.fr, Theodore Bachelet, Charles Dezobry, Dictionnaire general des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques, Volume 1, 1871 - books.google.fr, Antoine Quatremère de Quincy, Dictionnaire historique d'architecture, 1832 - books.google.fr).

Marsouin-Marsyas, le vin et Serviès

Mais c'est la mort qui t'a assassiné, Marsyas

A la Renaissance, le châtiment de Marsyas est conçu comme la punition à la fois l'orgueil du créateur et la folie de l'hérétique, ou des docteurs de l'église, coupables d'interpréter à leur guise.

Comme il y avait beaucoup de décapités et de crucifiés parmi les Apôtres, les hagiographes optèrent pour un martyre moins banal et firent de saint Barthélemy un Marsyas chrétien (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie des saints, Volume 1, 1958 - books.google.fr).

Le Saint Barthélemi de la cathédrale de Milan, où se trouve le tombeau de saint Charles Borromée, n'est pas à la hauteur de la réputation de Marco Ferrari (1504-1574), appelé da Gra ou d'Agrate, du nom de sa ville natale, située près de Milan. Cet artiste n'a dû choisir un sujet aussi répugnant que celui de ce Marsyas chrétien que dans l'intention de faire ressortir ses connaissances anatomiques (Charles Callahan Perkins, Les sculpteurs italiens, Volume 2, 1869 - books.google.fr).

San Bartolomeo Flayed. Statue by Marco D'Agrate. Duomo, Milano (1562) - Frank Schulenburg - it.wikipedia.org - Marco d'Agrate

Antonio Ricciardi dans son Commentaria Symbolica de 1566 consacre cinq entrées à Marsyas. La première en fait le symbole de la liberté civique. Giglio Gregorio Giraldi expose aussi plusieurs interprétations concurrentes, selon lesquelles Marsyas incarnerait avec Bacchus, la liberté de parole (sous l'effet libérateur du vin), celle de l'âme délivrée des chagrins, et enfin la liberté civique (De Deis gentium libri syntagmata XVII. Lyon, 1565) (Françoise Lavocat, La Syrinx au bûcher: Pan et les satyres à la Renaissance et à l'âge baroque, 2005 - books.google.fr).

Marsyas est mis en relation avec les boites de silène, grotesques à l'extérieur, renfermant de fines représentations des dieux. Erasme utilise également l'image du silène de façon méta-discursive à propos des psaumes : expliquer un psaume, c'est ouvrir un silène (Commentaire des Psaumes, 33). L'image est reprise de façon plus banale dans l' Enchiridion: «Les écritures saintes qui, quasi semblables à ces Silènes dont parle Alcibiade cachent sous une enveloppe sordide et presque ridicule une puissance divine sans mélange.»

Le rapport entre Marsyas et Serviès-en-Val est le cerf à partir d'un os duquel Minerve fabrica une flûte dont Marsyas devint virtuose.

Malgré ses talents pour la poésie & la musique, Apollon rencontra des rivaux. Minerve, ayant ramassé l’os de la jambe d’un cerf, le perça de quelques trous & en fit une flûte (tibia); mais, comme elle était près d’une fontaine, elle vit que cet instrument lui déformait la bouche ; elle le jeta avec indignation & prononga une malédiction terrible contre celui qui oserait le ramasser. Le satyre Marsyas, suivant de Cybèle, compagnon des chœurs de Bacchus, eut le malheur de le faire. ll perfectionna la flûte, en enseigna l’art à son ami, le jeune Olympus. Les artistes anciens se sont plu à retracer souvent les leçons données par Marsyas à Olympus; c’est un sujet qu’ont également affectionné la peinture & la sculpture. Marsyas acquit une si grande célébrité qu’il osa défier Apollon à un combat musical. Les Muses furent choisies pour juges, le vaincu dut être à la discrétion du vainqueur. Marsyas parut d’abord l’emporter, mais, selon Diodore de Sicile, Apollon changea tout à coup le mode de sa lyre & défia le satyre d’en faire autant, ainsi que de chanter en s’accompagnant. Marsyas dut lui-même s’avouer vaincu, & la vengeance que tira de lui le dieu de la musique fut terrible. Olympus implora en vain pour obtenir la grâce de son maître (Félix Marie Louis Jean Robiou de La Tréhonnais, François Lenormant, Chefs-dœuvre de l'art antique, 1867 - books.google.fr).

Il existe une Notre-Dame del Tibia à Crognaleto.

Strabon prétend que Marsyas avoit volé à Minerve cette flûte qui lui fut si malheureuse, et qu'il avoit par-là encouru l'indignation de cette Déesse. Le fait est fondé sur ce qu'on voyoit une statue de Minerve qui tenoit un fouet à la main pour punir Marsyas, ainsi que le rapporte Pausanias. Cette Déesse, au rapport d'Apollodore (1) ayant vu , en se regardant dans les eaux du fleuve Méandre, que lorsqu'elle jouoit de la flûte, ses joues s'enfloient d'une manière ridicule , et ayant jugé par-là que les Dieux avoient eu raison de se moquer d'elle, la jeta de dépit , et Marsyas l'ayant trouvée quelque temps après , apprit si bien à en jouer, qu'il défia Apollon , comme nous venons de le raconter. Le père Montfaucon a ramassé après Béger et Maffei plusieurs antiques, où l'on voit Marsyas écorché, et Apollon auprès de lui (Explication de la fable VII et VIII, Les métamorphoses d'Ovide, Livre VI, traduites par Jean Jacques marquis Le Franc de Pompignan, 1799 - books.google.fr).

p. 198 : Nous avons déjà vu que l'expression Occitani, – hog-sea (hog-si), marsouin, – to-hit, frapper, – hand, main, – la main qui frappe le marsouin –, est attachée aux habitants des bords du golfe de Gascogne, Cantabres et Aquitains.

Le Père Montfaucon (Bernard de) est né à Soulatgé.

Pour certains, Serviès-en-val serait le mystérieux Cobiomagus identifié autre part à Bram

Si l'identification Elesiodunum-La Lagaste était fondée, Cobiomagus ou plutôt Cobiamagus (lecture de l'édition Le Clerc, Paris, 1826) pourrait être le correspond phonétique de Couzan, nom d'un ancien prieuré de l'abbaye de Lagrasse, situé près de Scrviès-en-Val et mentionné en 1228 sous les graphies Coxano et Cojano (abbé Sabarthès, DT Aude), qui correspondent à une prononciation locale Coutsa : même évolution que que RUBIU> routs et affaiblissement de la finale -am de Cobiam(ago) en -an, peut-être sous l'influence des noms de domaines gallo-romains en -an si répandus dans la région. Serviès-en-Val, où ont été trouvés des torques en or et des monnaies gauloises, serait donc ce petit vicus situé entre Toulouse et Narbonne, sur la voie même d'Aquitaine, comme l'indique le texte de Cicéron : si qui Cobiomago, qui vicus inter Tolosam et Narbonem est, deverterentur neque Tolosam ire vellent. A ce propos, il convient de rectifier sur un point la traduction Boulanger citée plus haut, car gui Cobiomago deverterentur ne doit pas être rendu par ceux qui se détournant sur Cobiomagus mais plutôt par ceux qui à Cobiomagus quittaient la voie, comme le propose d'ailleurs le dictionnaire classique Gaffiot, s.v. deverto. Cobiomagus- Serviès- en-Val serait une station secondaire de la voie d'Aquitaine, placée à un embranchement menant vers Carcassonne. Encore une fois, il ne s"agit que d'une simple conjecture, en attendant le « témoignage de la bêche » (Ogam : tradition celtique, Volume 12, Amis de la tradition celtique, 1960 - books.google.fr).

p. 143 : Le savant Bénédictin, Dom Martin, à qui les auteurs modernes ont emprunté les détails les...

Ici tombe & s'évanouit le préjugé général où l'on est, que les Gaulois ou n'avoient point de villes, ou n'en avoient que fort peu. Mais d'où vient qu'outre les ving-huit dont César a eu occasion de parler, ce général en donne aux seuls Bituriges plus de vingt. Strabon assigne de même vingt-quatre tant villes que bourgs aux seuls Arécomiques de Nîmes. A juger du nombre des villes que les autres peuples ont dû avoir par celui qu'ont eu les Bituriges & les Arécomiques de Nîmes, on ne sçauroit douter qu'il n'ait été grand : aussi découvrons-nous tous les jours des villes, dont les historiens & les géographes n'ont jamais parlé : telles font Cobiomagus, Crodinum, & Vulchalo de Cicéron (Pro Fonteio) ; Cale & Aeria de Servius ; Pyrena, Polygium, Mansa, Naustalo, & Bergine de Festus Avienus. Je passe toutes celles que les inscriptions ont, pour ainsi dire, ressuscitées, & dont on trouvera le nom & la position dans la notice que j'ai dressée (Dom Jacques Martin, Histoire des Gaules et des conquêtes des Gaulois, Tome II, 1754 - books.google.fr).

Puisqu'il est question de vin dans la page 298, notons la pénétration des vins italiens en Gaule et leur taxation sur l'Axe Narbonne-Toulouse (Aude-Garonne) telle qu'elle est mentionné dans un texte de Cicéron, Pro Fonteio.

Si l'on veut résumer la chronologie et la géographie de la diffusion du vin italien en Gaule, on peut distinguer plusieurs moments :

-jusqu'à la fin du IIIème siècle, le vin italien ne dépasse pas quelques points privilégiés de la côte méditerranéenne qu'il pourrait avoir atteinte d'abord à l'ouest.

- à partir du IIe s. et surtout du deuxième quart du siècle, il pénètre à la fois dans le domaine de distribution traditionnel massaliète et, sporadiquement, au-delà, en Gaule intérieure, vraisemblablement à partir du Languedoc occidental et de l'isthme gaulois. Mais ce n'est qu'à partir du milieu du siècle qu'il connaît une réelle diffusion, en quantité, dans ces deux directions, c'est-à-dire avant tout dans l'espace qui constituera ensuite la Transalpine.

- lors de sa création, celle-ci devient un nouveau tremplin vers les régions de la Chevelue, jusque là un peu à l'écart (mais le Centre et le Nord demeureront longtemps encore ainsi), mais aussi un champ d'activité propre où, après un nouveau bond en avant, la diffusion se stabilise avant de connaître un retrait rapide, puis une disparition quasi complète après le milieu du 1er siècle.

Il apparaît évident que la progression d'une économie monétaire d'abord en Transalpine, puis dans certains secteurs de Gaule indépendante et enfin en Gaule romaine a amené à dépouiller cet objet précieux qu'était le vin de son caractère dominant de bien de prestige pour n'y plus voir qu'un objet de commerce : objet de commerce que l'on peut acquérir comme d'autres (la céramique par exemple) sur des marchés locaux ou que l'on peut taxer, comme le montrent bien l'exemple de Dumnorix percevant les portoria en pays éduen (Ces., B.G. I, 18) ou des Gaulois accusateurs de Fonteius qui se placent bien dans le cadre d'une contestation de pratique commerciale et fiscale et non de redistribution sociale.

Arrêtons-nous un instant à ce passage du Pro Fonteio (IX, 19), de Cicéron, qui a surtout servi de base à des démonstrations hagiographiques en faveur de telle ville ou de tel peuple et voyons ce qu'on peut raisonnablement en tirer sur les deux problèmes les plus controversés :

«C'est ainsi que Titurius a exigé à Toulouse, à titre de portorium, quatre deniers par amphore de vin ; qu'à Crodunum, Porcius et Munius ont perçu trois deniers et un victoriat ; qu'à Vulchalo, Servaeus a fait payer deux deniers et un victoriat et que, dans ces lieux (Crodunum et Vulchalo), le portorium était exigé de ceux qui, arrivés à Cobiomagus, vicus situé entre Toulouse et Narbonne, changeaient de route et ne voulaient pas aller à Toulouse ; qu'à Elesiodunum ?. Annius a exigé six deniers de ceux qui transportaient (les amphores) en pays ennemi (ou étranger)».

a/ La localisation des lieux de perception :

. Le Cobiomachus des manuscrits, vicus entre Toulouse et Narbonne, a été rectifié en Cobiomagus, ce qui est raisonnable, et généralement assimilé à Eburomagus (Bram), ce qui l'est moins, même si Eburomagus est qualifié par ailleurs de vicus ; faute de copiste pour faute de copiste, elle aurait aussi bien pu porter sur Sostomagus (Castelnaudary) [cité par Boudet page 297 Vindomage] qui, lui, est désigné, il est vrai, comme mutatio ; pour la période qui nous occupe, les titres archéologiques des deux sites se valent et ils sont tous deux placés de façon identique par rapport à Elesiodunum (Montferrand).

. De Cobiomagus, si l'on se détourne de la route de Toulouse, on gagne Crodunum et Vulchalon, deux stations qui ne peuvent qu'être de part et d'autre (par exemple l'une au sud et l'autre au nord) de cette route (et non pas deux bureaux de perception successifs, selon Labrousse, 1968, p. 142), si l'on veut taxer tous les convois qui n'iraient pas à Toulouse ; par ailleurs le fait que Cicéron prenne la peine de préciser que Cobiomagus se situe entre Narbonne et Toulouse confirme bien que ce n'est sans doute pas le cas de Orodunum et Vulchalon où passent justement les gens qui ne veulent pas aller à Toulouse (contra, Etienne, 1962, p. 95, qui place les deux bureaux sur la route principale et à la suite de E. Griffe, voit dans Vulchalon un Carcaso déformé).

. Le monstrueux Elesiodoluscantum des manuscrits renferme peut-être le nom de Elusio ; identifié en général à Eîesiodunum-Montfenand, près du col de Naurouze, ce lieu où l'on percevait une taxe sur les amphores destinées à l'ennemi aurait dû, si l'ennemi se trouve dans la Chevelue, logiquement se situer, comme l'écrit Labrousse, 1968, p. 142, «aux frontières de la Provincîa ou à proximité immédiate», ce qui n'est pas particulièrement le cas de Montferrand, auquel pourtant il se rallie, en y voyant le départ d'une route vers le pays des Rutènes, désignés comme l'ennemi.

b/ Sur la nature et la justification des portoria :

Les divers commentateurs de Cicéron sont d'accord sur un point : l'objectif essentiel de ces taxes était de faire payer les Gaulois. Labrousse, Gayraud, Clémente et Tchernia estiment que ces taxes seraient uniquement des droits à l'exportation sur les vins qui, de Toulouse ou de la route Narbonne-Toulouse, transitent vers les pays encore indépendants de la Gaule chevelue ; accessoirement, elles viseraient à favoriser Toulouse comme centre de transit et de redistribution, puisque la taxe n'y était que de quatre deniers contre six à Elesiodunum et six à Crodunum et Vulchalon, conçus comme bureaux jumelés ou successifs. Le terme de portorium n'est pas significatif, puisqu'il peut recouvrir aussi bien des taxes de circulation ou des péages que des droits de douane. Il me semble cependant que les portoria de Fonteius apparaissent plutôt comme des taxes de circulation ou des péages que comme des droits à l'exportation, sauf peut-être dans un cas. Il est patent en effet qu'à Toulouse, Crodunum et Vulchab, le portorium est perçu indifféremment sur toutes les amphores qui y passent et pas seulement sur celles qui seraient destinées à l'exportation en Chevelue. Le cas d'Elesiodunum est différent : Cicéron précise qu'à cet endroit le portorium est perçu sur les amphores destinées ad hostem et qu'il est plus élevé qu'aucun des portoria perçus ailleurs. Que l'on traduise hostis par ennemi (pour sous-entendre un peuple précis) ou par étranger (pour désigner l'ensemble des peuples de la Provincia), on peut ici envisager le portorium comme un droit de douane et constater qu'ailleurs les portoria identifiés comme des octrois ou des péages favorisent, si l'on peut dire, par leurs taux plus bas, les Gaulois de Transalpine, soit en tant que consommateurs, soit en tant que redistributeurs éventuels ; et Cicéron ne cite-t-il pas le cas d'Elesiodunum en dernier pour montrer, malgré tout, cette différence de traitement ? Mais peut-être d'ailleurs l'orateur n'a-t-fl retenu que quelques exemples, à moins que les lieux cités n'aient représenté des points de passage obligés : le cas de Toulouse, gros centre de consommation et de redistribution taxé à quatre deniers, paraît alors aller dans le sens d'une rentabilité renforcée, plutôt que d'un traitement de faveur. Or Roman, 1983, p. 114-115, a bien montré comment ces créations abusives de bureaux de perception s'étaient doublées sans doute d'une entente préalable entre Fonteius et les publicains chargés de la levée de ce futur impôt, préméditation dénoncée par Plaetorius, patron des Gaulois accusateurs, et débouchant sur une accusation de concussion. Enfin, il ne faut pas oublier qui se plaint et qui sont les accusateurs de Fonteius : ce sont des Gaulois de la Transalpine ! Si seuls les Gaulois de la Chevelue s'étaient trouvés lésés par ces portoria, on voit mal sur quelle base ils seraient fondés à venir porter plainte à Rome ou à faire porter plainte à leur place par leurs frères de la Provincia. Un tel procès, on ?? dit, est avant tout, significatif de l'intégration de la Provincia et de ses élites dans le système politico-économique romain (Michel Bats, Le vin italien en Gaule au IIe-Ier s. av. J.-C. : problèmes de chronologie et de distribution. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 12, 1986 - www.persee.fr).

Ce Cobiomachus, à l'ablatif Cobiomacho dans les manuscrits admet une terminaison identique à Bilomacho, nom donné par les habitants de Villemoustaussou à leur cité. Le personnage Servaeus qui intervienne dans le texte de Cicéron rappelle le nom de Serviès et peut créer une confusion. Servièes est chef lieu du Val de Dagne, anciennement Aquitania, ce qui pourrait suggérer que le village se trouvait sur une route d'Aquitaine, ou une des routes, qui ne passerait pas par le val d'Aude.

p. 298 : Ce village est appelé par ses propres habitants Bilomacho, – to will, désirer, vouloir, – to mash (mache), écraser, mêler –, et il est connu en français sous le nom de Villemoustaussou, simple traduction en langue romane du celtique Willmash.

Dans le Val de Dagne, sorte de dépression coupant transversalement le massif des Corbières, à Serviès, fut mis au jour en 1839 un « trésor ». Il comprenait trois torques hélicoïdaux à crochets et trois barres également tordues en spirale et recourbées aux extrémités.

Boudet parle de colliers d'or au sujet d'Auch pages 147-148, mais peut on y voir une allusion à ceux de Serviès.

p. 148 : En cherchant à donner à Auch une prononciation celtique, on est forcé de dire Aouch et c'est probablement l'appellation véritable de cette ville, s'écrivant en anglo-saxon Ouch, et se prononçant Aoutch. Ouch signifie collier d'or, enchâssure d'une pierre précieuse, et Auscii désigne les ouvriers habiles, appliqués au travail des métaux précieux et fabriquant ces magnifiques colliers d'or dont les guerriers ornaient leur poitrine dans les grands jours de joie qui, pour eux, étaient les jours de combat – ouch (aoutch), collier d'or, – hew (hiou), tailler –

M. Cros, correspondant à Carcassonne, fait hommage d'un mémoire sur les colliers gaulois trouvés en 1839 à Serviès-en-Val (Aude). Ces colliers ont été découverts par un laboureur, dans son champ. Ils sont en or, différens de dimension, d'une forme simple et presque barbare, mais d'un travail soigné. Ils sont au nombre de six. Au dessin des six colliers est joint celui de trois médailles gauloises et trouvées également près de Serviès (Bulletin du Comité historique des monuments écrits de l'histoire de France, 1843 - books.google.fr).

1839 , Juillet 18. — Mémoire sur des cercles gaulois trouvés à Serviès-en-Val [extrait, par M. J.-P. Cros, docteur en droit, dans les Mémoires de la Société Archéologique du midi de la France, t. IV. pag. 143; et tirage à part, in-4°. 8 pag. avec planches, représentant les torques-cercles et les médailles décrites en mémoire.]. — « A 600 mètres environ de l'ancien château seigneurial de Serviès, se trouve un coteau dont la base a été détrichée depuis une trentaine d'années; ce coteau est l'un des trois qui coupent et traversent la vallée sur le versant oriental, à peu près au tiers de sa hauteur. On trouva, en labourant : 1° cinq petites barres en or, carrées, tordues en spirales ou rondes, avec des crochets aux extrémités, de 50 centimètres de longueur; 2° un objet en forme de cercle, ayant une circonférence de 65 centimètres, composé d'une barre ronde travaillée en torsade, de près de 6 millimètres de diamètre, ayant un nœud dont les attaches sont renflées dans le milieu; ces attaches ont 9 centimètres de longueur, et sont ornées, au point de renflement et aux extrémités , de * petits cercles : cet objet pèse 8 onces et 1/2 gros. Les pièces qui viennent d'être décrites sont eu or, au titre de 23 karats; elles ont été trouvées repliées plusieurs fois sur elles-mêmes et liées entre elles en forme de faisceau. — Ces objets ont été achetés au prix de 1845 francs par M. Auguste Escudier, de Carcassonne; ils ont été cédés par lui à M. Marguier. Je pense que ces objets sont des torques-cercles gaulois. — Les colliers qui ont été trouvés a Serviès sont d'une forme simple et presque barbare, mais d'un travail soigné. Il me semble qu'il a fallu, chez un peuple ignorant, uu ouvrier bien habile pour exécuter sur ces objets les torsades qui y sont tracées: on ne ferait pas mieux aujourd'hui le genre d'ornements qu'on y voit.

Médailles. — Des médailles à la croix ou à la roue, avec des haches, des annelets, des globules, ont été trouvés à une lieue de distance des colliers, au bout de la vallée, au point appelé Lacam. Ces médailles sont gauloises: il y a aujourd'hui unanimité de sentiments pour en faire cette attribution. Tai pu recueillir 6 médailles parmi un grand nombre qu'on a trouvées, et je vois dans cette découverte une dernière preuve que les colliers sont des torques-cercles gaulois. .. on doit dire seulement que la forme de ces objets indique que l'influence de la civilisation grecque ou romaine ne s'était pas encore fait sentir chez les Gaulois, à l'époque où ces objets furent faits. Parmi les médailles qui ont été trouvées à Lacam, sont sans revers, ou avec des revers sur lesquels il est impossible de rien distinguer : sur l'un des côtés on voit la croix , la hache , l'annelet, le croissant, la bulle et l'olive, objets qu'on définit par leur forme et non par leur destination, ou la connaissance de l'usage auquel ils s'appliquaient. Deux m'ont paru dignes d'attention : l'une, à l'avers, présente la hache , le croissant, l'olive; au revers: fleur le Lotus (nenúfar ou nymphée). L'autre, même avers; au revers, partie de tête d'un travail tres-grossier. Ces médailles ont été données au Musée de Carcassonne , par M. Haubin, curé de Taurise. — Une médaille d'or a été trouvée à quelques pas de distance des torques-cercles : cette médaille est convexe d'un côté et concave de l'autre. Elle est actuellement possédée par M. Auguste Aribaud, orfèvre à Carcassonne (A. Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien Diocèse et de l'Arrondissement administratif de Carcassonne, Volume 2, 1857 - books.google.fr, Colette Dondaine, Trésor étymologique des mots de la Franche-Comté: d'après l'Atlas linguistique et ethnographique de la Franche-Comté, Volume 1 de Bibliothèque de Linguistique Romane, 2002 - books.google.fr).

Ouch, Outch Oetch signfie champ de bonne qualité situé près de la maison d'un olca (gaulois) "terre labourable", chenevière.

Hosches, Vient de l'ancien mot Gaulois Olca , dont parle Columelle au livre du ménage rustique, & signifie une terre proche de la maison qui n'est pas de grande contenue, & sert aux commoditez quotidienes de la maison (Guy Coquille, Oeuvres contenant plusieurs traitez sur les liberter de l'Eglise gallicane, l'histoire de France et le droit français, 1703 - books.google.fr).

Les colliers d'or désignent probablement Serviès, mais situés en partie 137-153 (Innocents). Cependant ces colliers sont liés à Auch qui se trouve précisément sur l'axe du 7 février, date associée à Serviès ici. Un vitrail représentant le massacre des Innocents dans la cathédrale Sainte Marie d'Auch éclaire la chapelle Sainte Catherine (Abbé Canéto, Monographie de Sainte-Marie d'Auch: Historie et description de cette cathedrale, 1850 - books.google.fr).

Louis XIV en 1684, "de notre grâce spéciale, pleine puissance et authorité royale, nous avons créé et establi, créons et establissons par ces présentes signées de notre main, au dit bourg de Serviès, chef de la dite baronnie, deux marchés chaque semaine, le jeudi et samedi, et deux foires, l'une le 2 avril et l'autre le second jour de novembre, qui dureront trois jours chacune, par chacun an et à toujours". La foire du mois de novembre persiste seule à Serviès: elle est très fréquentée; on y trouve une grande quantité de bétes a laine et de porcs, outre des outils aratoires et des étoffes communes pour l'habillement de la population de la contrée. Vers 1802, la foire de Serviès a été fixée au 4 novembre, afin d'éviter la coïncidence avec les foires de Caudiés et de Peyriac-Minervois (A. Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien Diocèse et de l'Arrondissement administratif de Carcassonne, Volume 2, 1857 - books.google.fr).

Le 4 novembre est la date de la fête de Charles Borrromée.

Fabrezan

18 septembre

partie 222-238

Notre Dame des 7 douleurs

Notre Dame de Consolation à Fabrezan a une compagne à Collioure (la Caucoliberris de Boudet) fêté le 8 et le 18 septembre.

Au sud-est : Collioure, ville forte, au bord de la mer. Elle compte près de 3,600 habitants. Cette ville est la patrie de Berge, lieutenant - général d'artillerie. Au sud, à 3 kilomètres environ, est l'ermitage de Notre-Dame-de-Consolation, situé dans un vallon délicieux, offrant les agréments de la montagne et de la plaine, et d'où le regard s'étend sur la mer (8 et 18 septembre) (M.J. Mattes, Petite geographie du Departement des Pyrénées-Orientales, 1865 - books.google.fr).

Nous avons dit que la paroisse fut, définitivement, transférée à Notre—Dame, en 1660. Après l'ordonnance du vicaire général, qui apaisa les difficultés relatives à ce changement, les habitants du bourg de Saint—Trivier de Courtes firent bâtir une chapelle, sur le flanc méridional de Notre—Dame. Elle fut désaffectée et profanée. Au rétablissement du culte, on procéda à sa réouverture par une consécration nouvelle, mais elle quitta son titre de Notre-Dame de Consolation, pour prendre, avec plus d'opportunité, celui de Saint-Trivier. On les nomma diversement, selon les temps et même suivant les lieux. C'est ainsi qu'on trouve Notre-Dame des Sept-Douleurs, Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame de Compassion, Notre-Dame de Consolation. Cette dernière dévotion était moins répandue. Dans l'Ain, il n'éxistait, à ma connaissance, que trois églises ou chapelles de ce vocable. S'il en existait d'autres, elles devaient être en petit nombre. A l'église des Jacobins de Bourg, une chapelle portail ce nom, à la fin du XVème siècle (Annales de la Société d'émulation et d'agriculture de l'Ain, 1908 - books.google.fr).

Fabrezan doit son nom à un gallo-romain nommé Fabricius qui a donné "fabricianus".

La nouvelle chapelle devait faire rayonner la doctrine divine de la douleur. Le titre de Notre Dame de Consolation prévalut au titre de Notre Dame de Pitié à la fin du XVIIème siècle (www.fabrezan.fr - Notre Dame de la Consolation).

1792 : Le 5 Octobre, inventaire par les membres du corps municipal de Fabrezan du mobilier de Notre Dame mentionnant l'antique Vierge dit des fièvres. Notre dame est vendue comme bien national et sert de bergerie. 1876 : Disparition de la Vierge, dite des fièvres, remplacée par la vierge à l'oiseau, reproduction de la vierge de St Germain des Près (mo.masclef.free.fr - Notre Dame de Consolation).

L'appariement des pages 285-288 portant sur la fièvre intermittente avec les pages 131-136 portant sur les kjoekken-moeddings danois a ouvert sur une corrélation portant sur les fièvres intermittentes endémiques sur l'île de Laaland (Lolland), au Danemark, où le gui trouve un habitat.

"fièvre intermittente" renverrait à Fabrezan et à sa Notre Dame des Fièvres, étoile Alkaïd de la Grande Ourse qui a la forme d'une casserole, ustensile de cuisine, signification de kjoekken. Le psaume 101, dont des versets se trouve sur la tombe d'un ermite de Notre Dame de Consolation, parle du chat-huant, qui a donné le nom des Chouans vendéens, ou du hibou (les Libyes de la page 101 sont autrement les "Libou") qui habite dans les trous de pierre (pierre de Trou de la page 256 - 101+155) appelés "émousses" en Vendée ("émoussés" de la page 256).

Les fièvres intermitentes ont été combatu par un Dr Fabricius dans l'Hôpital de Frédéric à Copenhague :

Acta regia societatis medicae Hafniensis : Vol. II ; grand in - 8°. d'un alphabet sept feuilles, avec une planche en taille-douce. A Copenhague, chez, Prost, 1791. Le premier volume de ces actes a paru, il y a huit à neuf ans, et nous, en avons rendu compte dans le temps. Nous allons présenter un exposé succinct de ce que celui-ci contient de plus intéressant.

Aaskow enseigne dans le dix-huitième mémoire, sa théorie de la fièvre tierce intermittente simple ; il croit qu'elle est une suite de la suppression de la transpiration et du dérangement de l'équilihre de l'organe externe et du ballon intestinal. Après avoir ensuite fait mention des succès que feu le docteur Fabricius a obtenus dans l'hôpital de Frédéric, en se conduisant dans sa pratique conformément aux régies déduites de cette théorie ; après avoir rendu compte des effets des difFérens remèdes, et avoir parlé des reliquats de la fièvre, il annonce qu'il exposera dans la suite la méthode curative que le docteur Fabricius a employée contre quelques autres maladies (Journal de médecine, chirurgie et pharmacie, Volume 93, 1793 - books.google.fr).

Jeux de mots

"Coua" en provençal et "couo" en languedocien veulent dire "queue". Or Saint Couat d'Aude se trouve dans la Chapelle de la Vierge, vers Fabrezan et Alkaïd, étoile de la queue de la Grande Ourse.

Le fer

Il y a à Ville-Rouge la Cremade, ä peu de distance de St. Laurent, d'abondantes mines de Fer (M. de Genssane, Histoire naturelle de la province de Languedoc, Tome II, 1776 - books.google.fr).

Il s'agit d'une erreur car ce n'est pas Villerouge la Crémade mais Villerouge Termenès.

p. 236 : Ce petit cours d'eau a reçu son nom extraordinaire de pierre métalliques, semblables au fer fondu, nombreuses dans son lit. Elles sont généralement de petite dimension, ce qui a donné lieu aux celtes d'employer le verbe to bray, broyer, pour exprimer cette petite dimension, et le substantif shoad (chôd), veine de pierres métalliques, pour désigner cette pierre de fer, ou plutôt ce carbonate de fer.

p. 228 : Leur position y est marquée par des points rouges pour les ménirs qui existent encore, et par des lignes également rouges pour les crêtes où les ménirs ont été renversés en majeure partie.

C'est la seule page où se trouve le mot "rouge".

Du grec

p. 229 : Cette croix est placée à l'endroit exact de la pierre où l'on voyait autrefois gravée une croix grecque semblable à celles qui existent présentement au Cap dé l'Hommé, et à proximité des roches branlantes.

Première mention de "croix grecques(s)", les autres pages 232, 233, 235, 236 (partie 222-238 qui en présente la plus forte concentration), 245, 293, 306.

Ce que nous nommons généralement une croix, n'est pas une croix; la forme de la primitive et véritable croix est entièrement méconnue. Ce qui n'est pas recourbe, cros, lunatus, n'est pas une croix. Le type de la croix est le croissant, cette crosse blanche céleste nommée la corne de salut par les premiers hommes. La plupart des mots de nos langues modernes, tels que crouch et cross anglais, crocce italien, creuz allemand, comparés à crux, latin montrent l'identité de nom et de forme de la croix et de la corne recourbée, d'où kreis allemand, en cercle. L'idée de la croix, cross, crouch anglais, dérive du croissant de la lune, tandis que le quartenaire exprime les quatre quartiers d'une lune entière, et par suite, les quatre saisons, les quatre temps sacrés d'une année solaire, les quatre veilles de la nuit, etc., etc. On confond, depuis un temps immémorial, la croix avec le quartenaire sacré, le swastîka. Ce n‘est pas d’aujourd’hui que l’on confond le quartenaire avec la croix. Le fameux labarum de Constantin offre la réunion du quartenaire et de la croix, c'est-à-dire de deux lignes se croisant a angle droit et de la crosse qui les surmonte.

MINERVE ANKA. NOM UNIVERSEL DE LA LUNE EN CROISSANT. En commençant cette dissertation, j’ai parlé de preuves chiffrées. Quoique l’on ne soit pas encore initié aux principes philologiques que j’ai découverts, j’applique ici, à la Minerve de cette planche, une de ces comparaisons dans lesquelles les mots deviennent de la nature du chiffre, comme éléments de démonstration. ANKA était le nom de Minerve tout autour de la Méditerranée, c'est-a-dire la lune recourbée, la lune en croissant ; ce radical a formé onkos, ce qui renaît victorieux, grandit, s’éléve, croît, an-ankê, cet être dont tout dérive, qui produit et apporte tout. Les Hébreux avaient le même radical ang et anq pour exprimer l’image du croissant, le torque porté au col sous forme de serpent, ang-uis, dans le fond de l’Asie comme sur les bords de la Marne. Ce mot exprime encore en hébreu les réjouissances de la Néoménie et enfin il était chez eux un des divers noms de Dieu, anchi-al. Les Égyptiens avaient aussi la déesse Ank, figurée par un ang-uîs, serpent porté en cercle sur la tête d’un oiseau de proie ou sur un simple support. Ce signe et ce nom expriment, en hiéroglyphe comme en copte, la vie divine, c'est-à-dire éternelle. Les Égyptiens avaient une chouette pour exprimer l’M, ma ou am, qui est un nom du croissant. Les Grecs prirent le même oiseau de nuit et un serpent pour représenter la lune, Minerve ophiomaque, qui combat le serpent. Le nom Minerve est un mot grec latinisé, c'est mene-arpe, qu'un enfant de village traduirait la lune en serpe, en faucille. Dans la pauvreté originelle du langage, le même radical, qui exprimait la forme du croissant en exprimait la couleur, l’état, et servait a désigner tout ce qui se pratiquait avant, au moment, et aussitôt aprés la naissance de la nouvelle lune. La formation du langage primitif est tellement en dehors de nos idées actuelles qu'il n'est possible de la comprendre qu’en l'étudiant sérieusement. Ank, anc, anj, sanscri, tout ce qui est recourbé comme angel allemand, recourbée, eggelus anguille. Mais pourquoi ce radical exprime-t-il ce qui va en tête, ce qui brille, ce qui est un signe, ce qui annonce aggelos l'ange ? Ces sens divers n'ont aucun rapport avec la forme recourbée, cette articulation n'est pas une onomatopée de la lumière, c'est un simple nom de la nouvelle lune, laquelle est arquee, brillante, commence ami, va en tête et annonce la joie, la bonne nouvelle, Euanggelion, l'évangile; c'est en Sanscrit, harin-anka, le signe jaune, la lune. La courbure de chaque membre dans l'homme se nommait ank la courbure des bras, ankala, des jarrets, ancala en latin, anguri, Sanscrit, courbure du doigt. On mettait un serpent talisman, anguîs, a chacun des angles des membres. Le bas ventre se nommait ank, Sanscrit, dont le latin inguen, c'était un emblème du croissant, comme la rotondité du ventre était un emblème de la pleine lune. Un quartenaire tracé sur cette rotondité exprimait les quatre quartiers du mois. Ces données expliquent bien des signes tout a fait incompris de nos archéologues, et Dieu sait, et moi aussi, que la plupart d'entre eux ne voudront pas les comprendre. L'autel primitif et ses deux cornes, hanhces, était toujours une image plus ou moins grossière du croissant, c'était le signe de la foi. C'est au pied de cette croix que l'on se teignait de son propre sang, ou du sang de la victime pour se sanctifier pendant le trikadru.

Dans ces trois nuits de pénitence, ANK n'est plus la joie, le sîdus ancillans, c'est l'anxiété, l'angoisse, c'est l'anken breton, les douleurs, et même ankou, la mort. Ce radical ne nous est pas très-familier en ce sens, mais un Allemand y reconnaît bien vite henckel, la potence, hencken, pendre a la potence, hencker, le bourreau. Un Anglais y verra mieux encore : to bang, crucifier, hang-man, le bourreau ; c'est un radical sanscrit, affirme la nouvelle école; non, c'est de l'hébreu, soutient la vieille : ank, ou anq, gémir dans l'angoisse, hurler de douleur. Eh bien, Messieurs, que l'on ajoute encore la douleur qu'exprime style et le latin angor, et ce radical ne sera pour cela ni sanscrit, ni hébreu, ni grec, ni latin, mais un de ces vieux chiffres primitifs qui démontrent l'unité des langues et des races, quoique l'on ne puisse pas assigner avec précision le lieu ou ces mots se sont formés.

Ai-je besoin de faire remarquer que la science qui ressort d'une semblable comparaison de sens attachés a un même radical, n'est plus une simple étude de linguiste ? ANK n'est pas un son vague, équivoque, c'est un vocable bien accentué, il n'y a donc rien de fortuit dans les sens divers, mais partout les mêmes, attachés a ce mot, depuis le fond de l’Inde jusque dans notre pays. Qui pourrait affirmer que hainq, le chef, le guide; anjî, chef, en sanscrit, sont sans rapport avec inca, enka, chef, prince, au Mexique ? En Sanscrit Virinka est un nom de Brama, Vishnu, Çiva, c'est-à-dire du croissant, signe brillant du ciel : Virh qui croit et brille, ank, signe. Le signe qui croît et brille est bien le croissant (M. A. de Vertus, Le culte de la croix, Annales, Société historique et archéologique de Château-Thierry, 1873 - books.google.fr).

L'abbé Lambert, auteur de l'Histoire de Notre Dame des Victoires dont on a tiré l'information de la fête par les Servites à Naples de Notre Dame des sept douleurs le 18 septembre, faisait partie de cette Société depuis avril 1865.

p. 280 : Nous pourrions citer encore le nom d'un autre sanctuaire de nos contrées, situé près de Caunes et appelé Notre-Dame du Cros. Là aussi, au-dessus de la magnifique fontaine qui jaillit au pied de la montagne, on avait marqué une croix – cross, croix –.

p. 230 : Bazel ne veut pas dire autre chose. En rendant à ce terme la prononciation assez dure qu'il devait avoir autrefois, nous aurions à dire Passel. Or, pass signifie une route, et ell la mesure de longueur dont se servait les Celtes.

Passel est une commune de l'Oise entre Ourscamp et Noyon (cf la Croix d'Huriel).

Notre dame de la Gésine est une chapelle de la cathédrale de Noyon, située à l'entrée du chœur. Ce nom de Gésine commémore l'accouchement de la Vierge. C'est la Santa Maria del Parto (cf le De partu Virginis) de Sannazar, à Naples. Jean Calvin reçut, à 12 ans, une des chapellenies (une portion) de la Gésine.

La concentration d'"aiguilles" dans la partie 222-238 invite à voir si ce terme ne se retrouve pas dans la "géographie" de la chapelle de Vierge : en effet "Aiguille" est le nom de ruisseaux dans cette région de Fontcouverte :

AIGUILLE (L'), rigole qui recueille les eaux de l'étang de Fontcouverte, commune de Fontcouverte. Aiguille (L'), rigole qui recueille les eaux de l'étang de Marseillette, affl. de l'Aude, commune de Puicliéric. Aiguille (L'), écluse double sur le canal du Midi, commune de Puichéric (Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique de l'Aude, 1890 - archive.org).

On retiendra Fontcouverte, qui se trouve "dans" la chapelle de la Vierge de saint Sulpice.

En 1845 a lieu la fondation à Fontcouverte (Aude) d'un établissement de Sœurs de la Présentation de Sainte Marie (L'Ami de la religion et du roi: journal ecclésiastique, politique et littéraire, 1845 - books.google.fr).

A l'entrée de la chapelle de la Vierge, dans village de Capendu, on rencontrait autrefois, au bord de la route actuelle, une chapelle très ancienne portant le nom de Notre-Dame-de-Lierre et Notre-Dame de Beauvoir (Antoine Thomas, Alfred Jeanroy, Paul Dognon, Annales du Midi, Volumes 50 à 51, 1938 - books.google.fr).

Douzens, "dans" la Chapelle

Douzens était commanderie templière. Sous l'influence de Saint-Bernard, les templiers vouaient un culte très important à la Vierge. Les chapelles qui lui sont dédiées sont très nombreuses et la moitié des prières quotidiennes des templiers lui étaient adressées. L'une d'entre elles disait: "Notre-Dame a été le commencement de notre religion et en Elle et en son honneur sera la fin de nos vies quand il plairaàDieu que ce soit". Ces paroles auraient été prononcées par Jacques de Mollay le visage tourné vers Notre-Dame au moment de son supplice (Ivy-Stevan Guiho, L'Ordre des Templiers: petite encyclopédie, 2009 - books.google.fr).

Le postulant, lors de sa réception, demandait à être reçu "devant Dieu et devant Notre-Dame". Notre-Dame est intercesseur entre la Volonté Divine et la Terre ; le Temple la prend pour protectrice, tout au long de son histoire (Simon Jean, Les Templiers des pays d'Oc et du Roussillon, 2003 - books.google.fr).

Alkaïd : Le chef (des pleureuses"

pp. 225-226 : Le verbe to trow (trô), comme on l'a déjà vu, signifie : penser, croire, imaginer. Le second verbe to name (nème), possède le sens de nommer, appeler, et head (hèd), se traduit par la tête, le cerveau, l'esprit, le chef.

Henri II de Bourbon-Condé (1588-1646), premier prince de sang, participa aux nombreuses campagnes menées par Louis XIII. En 1638, il commanda une des armées luttant contre l'Espagne sur la frontière des Pyrénées. Son fils, Louis II de Condé, dit le Grand Condé, le vainqueur de Rocroi, avait épousé la fille du maréchal de Brézé, Claire-Clémence de Maillé. 22 L.a.s. et 2 L.s. «Henry de Bourbon» adressées entre le 3 janvier 1641 et le 17 juin 1642 au maréchal de Brézé.

Les premières lettres, écrites de Narbonne et de Limoux, annoncent des envois d'argent pour payer les troupes engagées à la prise de Perpignan, l'envoi de munitions et l'envoi de paille et d'avoine. Les suivantes, de Dijon, puis de Paris, contiennent des conseils de prudence concernant son attitude envers le roi et le cardinal: - Limoux, le 27 novembre 1641: «... il ne faut rien épargner et prendre Perpignan...». - Fabrezan, le 29 novembre 1641 - Relative à l'envoi de subsistances pour son armée et qu'il lui appartient de prendre Perpignan. Il lui dit aussi avoir trouvé admirables les lettres qu'il a adressées à la Cour. - (www.aguttes.com).

Carlat, Armagnac et Fabrezan

p. 233 : A partir de Cugulhou, reparaît une assise de roches de grès grossier, se dirigeant vers le ruisseau du Carlat.

Guillaume Ier de Narbonne, mort en 1397, a été vicomte de Narbonne de 1388 à 1397. Fils aîné du vicomte Aymeri VI et de sa troisième épouse, Béatrice d'Arborée, Guillaume était destiné à succéder à son père à la tête de la vicomté. Père et fils s'allièrent le 30 avril 1388 avec Jean III, comte d'Armagnac, envers tous et contre tous, à l'exception du roi et des princes de France. L'alliance, ratifiée par Aymeri et son fils au château de Fabrezan, le 8 mai suivant, prévoyait que le vicomte devenait vassal du comte d'Armagnac, moyennant 400 livres de rente à assigner en Rouergue1. Guillaume succède à son père peu de temps après. Par son testament du 17 août 1397, rédigé à Fontfroide, il demande à être inhumé à l'abbaye de Lagrasse (fr.wikipedia.org - Guillaume Ier de Narbonne).

Notre Dame du Carla à Lagrasse tient un rôle dans le roman Philomena qu'un abbé de Lagrasse fera remanier.

Comme la plupart des oeuvres du Moyen Age, le texte du Roman de Notre dame de Lagrasse n'indique pas de titre et ne mentionne pas d'auteur certain et défini. On l'a appelé traditionnellement Philomena, parfois avec la graphie Filomena, d'après un passage du récit qui mentionne un historiographe de Charlemagne : l'empereur fait appel à lui pour consigner les événements qui viennent d'être vécus. Roland afin de pouvoir protéger l'armée fit un fortin au Carlat[42] et il construisit en ce lieu une chapelle en l'honneur de Notre Dame. [...] Charles de son côté, au matin, retourna au combat, il chassa par la force les Sarrasins de Camplong et les poursuivit jusqu'à Fabrezan, de là il les mena jusqu'à Luc. Au confluent de la Nielle et de l'Orbieu, Roland leur coupa la route et fit sonner son cor si fort qu'on pouvait l'entendre d'une lieue. Quand Charles l'entendit avec les autres chrétiens, nul homme ne pourrait dire ni raconter la grande joie que toute l'armée éprouva (emile.simonnet.free.fr - Traduction, emile.simonnet.free.fr).

Limoux

8 juin et 19 juillet

partie 1-17 et partie 273-289

Chapelle du Sacré Coeur et Chapelle Saint Vincent de Paul

La boue

p. 278 : ...cette fontaine, coulant goutte à goutte, avait dû rendre le terrain boueux, et par suite, rempli de joncs et de cette graminée que l'on retrouve dans tous les sols humides...

Boueux est le seul terme tiré de boue, avec celui-ci citée page 21. Limoux viendrait du latin limosus, boueux (Jean-Loup Abbé, Histoire de Limoux, 2009 - books.google.fr).

Cependant, d'après Dauzat (Les Noms de lieu), Lemincos est un nom celtique et signifie la ville des ormes, du mot gaulois lemos, orme, qui est également le patronyme de Lemausos, Limoux, et des Lemovices, peuplade qui a donné son nom à Limoges (Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, 2004 - books.google.fr).

Les chapelles

Les chapelles de Saint Vincent de Paul et du Sacré Coeur sont contiguës dans l'église Saint Sulpice de Paris. Or le nom de saint Vincent et le mot coeur sont associés dans la même phrase à la page 276 de La Vraie Langue Celtique. Sur le plan de l'église projeté sur la carte du département de l'Aude, les chapelles du Sacré Coeur et de Saint Vincent contiennent la commune de Limoux, où se situe la chapelle Notre Dame de Marceille, sujet de cette même page 276.

p. 276 : FONTAINE DE NOTRE-DAME DE MARCEILLE. Nous avons le bonheur de posséder dans nos contrées, à un kilomètre au nord de Limoux, un sanctuaire dédié à la Sainte Vierge, assidûment visité, et entouré d'une vénération qui ne s'est jamais démentie. [...] Le sanctuaire est gardé par les enfants de Saint Vincent de Paul, le saint dont le coeur appartenait aux orphelins et aux malheureux...

Gaston Phébus, Jean de Berry et les pillards

En 1381, Limoux préfère Gaston Fébus comte de Foix à Jean de Berry lieutenant du Roi pour le Languedoc.

Jean de Berry rencontra Gaston Fébus, qui était accompagné d'une escorte de 2 000 hommes, à Notre-Dame de Marceille le 8 août (partie précédente), à Mazères, le 9 septembre. On fit la paix. À quelles conditions ? Nul ne le sait. Mais le nouveau lieutenant du roi en Languedoc ne pouvait pas se montrer difficile, encombré qu'il était de son beau-frère le comte d'Armagnac qui faisait échouer tous les efforts qu'il déployait pour le réconcilier avec le comte de Foix. Par ailleurs, il lui fallait bien passer par les bons offices de Gaston Fébus pour se faire accepter par les villes du Languedoc (Françoise Autrand, Jean de Berry, 2000 - books.google.fr).

p. 276 : VII FONTAINE DE NOTRE-DAME DE MARCEILLE.

Le Languedoc appartient au Domaine royal, l'impôt y est géré par des officiers royaux qui se comportent en pays conquis et se mettent à dos la population. Jean de Berry a été nommé Lieutenant général du Languedoc, mais le pays veut comme chef Gaston Fébus le puissant et indépendant comte de Foix qui a su faire prospérer ses terres en restant neutre dans le conflit anglais. Ce dernier s'adresse aux Languedociens en Gascon et a promis de purger les trois Sénéchaussées de tous les pillards issus de la démobilisation à la fin des conflits castillans et franco-anglais qui y pullulent8. Jean de Berry doit intervenir à la tête d'une puissante armée pour restaurer l'autorité royale. Le Languedoc se soulève, Gaston Fébus met à mal des routiers issus des rangs de l'armée du Duc de Berry. Charles VI a 13 ans, il ne rêve que de combats épiques: il va chercher l'oriflamme à Saint Denis. Voyant venir une sévère répression menée par l'armée royale, les états préfèrent céder et font savoir qu'ils se soumettraient au Duc de Berry contre l'amnistie pour les actes de rébellion et restitution des biens confisqués. Gaston Fébus lui exige le versement de 65 000 francs immédiatement puis une pension de 40 000 francs. Il faut l'intervention énergique du cardinal Jean de la Grange pour obtenir la paix en décembre 1381 (fr.wikipedia.org - Jean Ier de Berry).

Jean de Berry est le père de Bonne de Berry, vicomtesse de Carlat et de Murat qui épousera en seconde noces Bernard VII d'Armagnac.

Caudeval

8 octobre

partie 205-221

Chapelle Saint François Xavier

Jean d'Aulon, Seigneur de Caudeval (Aude) en 1450

p. 220 : Dans les manuscrits du moyen-âge, l'Aude porte le nom de flumen Aldoe. C'est bien là sa véritable dénomination ; Alda est le même terme que Alder, et dans le celtique, Alder désigne l'aune. Cette essence d'arbres croit naturellement sur les deux rives de l'Aude, sur un parcours de plus de quatre-vingts kilomètres et quoique les propriétaires riverains aient abattu la majeure partie des aunes, il en reste encore assez pour prouver avec quelle vérité nos ancêtres avaient nommé cette rivière Alder.

Armoiries de Jean d'Aulon : un aulne à trois branches [vraisemblablement de sinople sur champ d’or] Principales sources: sceau de 1416, 1426 et 1438, et "Jehan d’Aulon écuyer de Jeanne d’Arc" par Bernard-Jean Daulon, Édouard Privat éditeur 1958 (jean-claude.colrat.pagesperso-orange.fr - Aulon).

Armes de Jean d'Aulon

Jean d’Aulon, né en 1390 et décédé en 1458, fut capitaine (1416-1423) des écuyers (gardes royaux) de Charles VI, conseiller (1425-1426) du roi Charles VII, prévôt royal de Toulouse (1427), écuyer et maître d’hôtel (1429-1430) de Jeanne d'Arc avec laquelle il est pris dans le dernier carré à Compiègne (24 mai 1430), gouverneur de la forteresse de Pierrepertuse (1450), maître d’hôtel et chambellan (1450) de Charles VII, diplomate (1452-1454), gouverneur du château de Pierre-scize (1454), sénéchal de Beaucaire et de Nîmes (1455).

Auteur d’une déposition (20 mai 1456) déterminante au procès en réhabilitation (7 nov. 1455 - 1456) de Jeanne d’Arc, synthèse de l’épopée forgée au cœur de l’action par le témoin « intime », de la sainte. Veuf de sa première union, Jean d’Aulon épouse en deuxièmes noces Hélène de Mauléon le 23 septembre 1428, union de laquelle naît Cécile d’Aulon et qui lui apporte le domaine et château de Caudeval [contrat chez Maître Gouin notaire à Mirepoix (monument historique)]. Il est alors seigneur d’Aulon, de Peyrefitte, Belesta, Mezerville et de Caudeval (fr.wikipedia.org - Jean d'Aulon).

Aulon se trouve dans le canton d'Aurignac (axe du 2 février).

Le château d'Aulon était un château médiéval situé sur un tertre dominant la Noue. Son donjon carré permettait de surveiller la vallée. Sur l'un des murs, une plaque en marbre rend hommage à Jean d'Aulon (1390-1458), écuyer de Jeanne d'Arc, revendiqué comme l'un des membres de la famille seigneuriale locale. Au musée d'Aurignac une salle est consacrée à Jeanne et à son intendant Jean d'Aulon, le plus célèbre de ses compagnons (Revue de Comminges (Pyrénées Centrales), Volume 107, Société des études de Comminges, Académie Julien-Sacaze, 1992 - books.google.fr).

Donazac

29 juin

partie 290-306

Chapelle Saint Paul

pp. 302-303 : Nous connaissons dans le canton de Limoux, une montagne cultivée en partie, et traversée par un chemin conduisant du village de Saint-André à Chalabre, montagne décorée du nom de Mataline, – to mat, couvrir de nattes, – hall, salle, – to inn, loger dans une auberge –. Le sol de l'appartement où les voyageurs s'installaient pour prendre du repos dans l'hôtellerie de la Mataline, était donc couvert de nattes.

Matta, natte, matelas ; Ital. materazzo, ces termes François viennent du Latin, & le Latin de Mittah, Mem tet he, lectus; M est l'affixe, & la racine est Nata, Nun tet he, extendere, sternere : ainsi Mitta est comme stratum; le terme François natte, approche donc plus de la première racine, nata, que le Latin mesme. Matula, matulla, un pot de chambre ; peut-estre de l'affixe M & de Hatal, He tau lamed, ludificare, illudere, en mesme sens, que saint Paul nomme cela vas incontumeliam, & que c'estoient les plus vils des officiers & des serviteurs qui rendoient ces services; ou bien de Mita, lectus : voyez matta; comme si c'estoit le pot du lit (Louis Thomassin, Méthode d'étudier et d'enseigner la grammaire ou les langues par rapport à l'Ecriture Sainte, en les réduisant toutes à l'hébreu, Volume 2, 1693 - books.google.fr).

Le village de Mata précède l'existence de celui de Montlaur près de Lagrasse.

Pauligne

Pauligne contient dans sa graphie le prénom de Paul, mais s'apparente plus à Paulin. l'église est dédiée à saint Etienne (clochers.org - Pauligne).

Pauligne, Aude; Paulinianum, 1255, Paulinia, 1372, Paulinhan, Paulian, 1372, Paulinha, 1552 (DT); = NP rom. Paulinianus (OTL sous Paulus), qui donne d'abord [paulin'o :], puis par recul de l'accent [pauli:n'o]. (Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 1, 1990 - books.google.fr).

Construit sur une hauteur, Pauligne s’étire tout en longueur, offrant ses façades au Sud. Le vieux bourg, où se trouve l’église et le château, aujourd’hui disparu, est en circulade (www.cc-lsh.fr - Pauligne).

Loupia

"Dans" la Chapelle Saint Paul est située la commune de Loupia, dont un lieu-dit est appelé "Sernines", ce qui pointe sur l'une des anagrammes d'Arsène Lupin, le prince Paul Sernine. Hasard et coïncidence, Paul est le prénom attaché à ce lieu.

Prince Paul Sernine, membre éminent de la colonie russe de Paris (anagramme d’Arsène Lupin ; jeu de mot dénoncé par une lettre du mystérieux « L.M » à M. Weber, sous-chef de la Sûreté). Sous cette identité, Lupin aménage un rez-de-chaussée, à l’angle du boulevard Haussmann et de la rue de Courcelles, qu’il habitera de 1910 à 1912. Source : 813 (La double vie d’Arsène Lupin [Le prince Sernine à l’ouvrage]) (fr.wikipedia.org - Arsène Lupin).

Montlaur - Lagrasse

19 mars

partie 69-85

Chapelle Saint Joseph

L’église est sous l’invocation de Ste Eulalie de Mérida dont le culte fut importé par une Wisigoth de retour d’Espagne. De nombreuses personnes y sont enterrées.

L’église actuelle date du 14e siècle (la cloche vieille porte la date de 1399). Mais une église primitive existait déjà au 12e siècle: 13 églises desservaient le pays de Mattes; la construction du fort de Montlaur (au 12e siècle) profita à l’église en attirant la population de la vallée. L’église eut à souffrir des guerres et des conflits qui déferlèrent sur la région. D’abord sans aucune chapelle, elle était moins haute et la sacristie, basse et étroite, était à côté du clocher. En 1632 des luttes entre les troupes du duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc et celles du roi Louis XIII entrainèrent la destruction du clocher et de la sacristie. Un don du roi permit la reconstruction du clocher (achevé en 1878) et celle d’une nouvelle sacristie à droite du chœur. Sa clef de voûte porte la date de 1634. A cette époque, grâce à la générosité de familles aisées, furent construites 2 chapelles dédiées à N.D. du Rosaire (à gauche de la nef) et à St Michel (à droite de la nef). Au 19e siècle (vers 1860-75) furent construites les chapelles dédiées à St Joseph (à gauche) et à Notre Dame (à droite). La chapelle de N.D. du Rosaire devenant chapelle St Roch puis, plus tard, chapelle du Sacré Cœur. Une restauration de l’église en 1876 entraîna la construction de la tribune, de la chaire (à présent supprimée) et la voûte fut surélevée. (www.montlaur.info - Eglise).

Si la basse plaine resta inhabitée, les villages s’établirent sur les hauteurs (Gavart, Roquenegade, Congoust, Vinesolus, Septembrianum, Valfrège, Cadoual, Mata). Le village de Mata, grâce à sa position centrale, absorba tous les villages alentours (c’est là que se dressera Montlaur). La contrée aurait été consacrée à Diane (déesse de la chasse) d’où le nom de Val de Daigne (Val de Diane) (www.montlaur.info - Histoire).

Jeu de mots ? p. 79 : (1) Saint Math. c. I. 21.

Lagrasse

Jacques Gamelin est un peintre français né à Carcassonne le 3 octobre 1738 et mort le 22 octobre 1803 (fr.wikipedia.org - Jacques Gamelin).

On trouve encore des peintures de Jacques Gamelin dans les églises d’Argeliers (la Résurrection), de Carcassonne, Saint-Gimer (l’évêque Saint Gimer), de Lagrasse (la Manne, Moïse frappant le rocher), de Lavalette (Saint Sébastien), de Montolieu (Le sermon sur la montagne, Jésus chassant les vendeurs du Temple (copie de Jouvenet), Saint Pierre, Saint André) de Montréal (St Pierre guérit le paralytique, (Saint Roch), de Pépieux (Lapidation de Saint Etienne), de Saissac (Christ en croix), de Saint Laurent de la Cabrerisse (le Christ en croix), peut-être de Villeneuve La Comptai (le Rosaire). Toutes ces églises sont dans le département de l’Aude. A Lautrec, dans le département du Tarn, il y a le repentir de Saint Pierre et sa crucifixion. Dans le même département, à Frejeville se trouve un retable de Gamelin représentant Notre Seigneur remettant à Saint Pierre les clefs du Royaume des Cieux (Joseph Hahn, Jacques Gamelin (1738 - 1803), Exposition du 16 mai au 30 juin 1979).

p. 69 : V MOISE ET LES HÉBREUX DANS LE DÉSERT.

Ladern - Villar en Val

9 avril

partie 52-68

Chapelle Saint Jean

p. 56 : IV ABRAHAM ET LES PATRIARCHES.

p. 57 : ...il imitait le voyageur errant, allant çà et là, en attendant que le lieu de son séjour fut fixé avec certitude, – to ape (épe) imiter, to err, errer, aller çà et là, ham, jambe – aperrham.

Aladern signifierait alaterne : arbrisseau toujours vert aux fleurs blanches remplacées à l'automne par des baies noires et de bon goût. Arbrisseau recherché par chèvres et moutons, c'est un pâturage pour ces animaux. Aladerno était pour les Gallo-Romains la villa des alaternes, des pâturages. Mais on peut lire lu dans le bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, tome LXXIV de 1974 : "l'étymologie d'Alaterne, arbrisseau, parfois avancée, serait unique et peu vraisemblable ; comparer DERNACUEILLETTE où derna, darna, a le sens de conduit d'eau." (cmonie.pagesperso-orange.fr - Ladern).

L'Evangéliste ne nous dit point de quelle espèce étaient les épines dont on couronna le Sauveur. La tradition des chrétiens de Jérusalem dit Chàteaubriand, est que la couronne de Jésus-Christ fut prise se l'arbre épineux, « Lycium tpinosum. » Suivant d'autres, ce serait Rhamnus paliurus qui, au-dessus de sa racine, pousse un grand nombre de branches; c'est à ce genre d'épines qu'appartient l'épine des Juifs, appelée chez les Maures, l'épine d'Abraham, l'épine de la Croix et enfin l'épine du Christ. Celle-ci atteint souvent une hauteur de 15 à 20 pieds produit des feuilles semblables à celles de l'Olivier, et sert à faire des haies. Le seul arbuste épineux que j'ai trouvé aux environs de Jérusalem dit Mgr Meslin, c'est une espèce de nerprun qu'on voit très fréquemment dans les haies, dans d'autres parties de la Palestine (paliurus spina Christi), ses branches sont si flexibles, si épineuses, qu'il m'est arrivé plusieurs fois de m'y déchirer les mains et les habits (Pierre Auguste Théophile Dehaut, L'évangile expliqué, défendu, médité, Volumes 3 à 5, 1867 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Nerprun alaterne).

Greffeil avait une église Saint Jean qui doit être plutôt le baptiste que l'évangéliste.

Le Lutrin

De style Louis XV, d'une hauteur de 1 m 60 il possède un pied triangulaire. une tige courte divisée par un nœud et terminée par une boule sur laquelle pose fièrement un aigle aux ailes déployées. Symbolique de l'aigle : cet aigle ferait allusion à St Jean le plus sublime des évangélistes. Saint Irénée comparait St Jean à l'aigle symbole de l'élévation et de la profondeur des vues. Le Lutrin de Ladern est une oeuvre composée par Achille Mir (Escales, 1822 - 1901), ami de Jean Costes négociant de Carcassonne et châtelain de Ladern (cmonie.pagesperso-orange.fr - Ladern).

Lagrasse

8 août

partie 256-272

Saint Louis

La Grasse et Le Grand Pressigny

Coue. n. f. XIIIe s. Variante : Queue. Latin classique cauda = queue aboutit régulièrement à coe par disparition de la dentale sonore d intervocalique. Mot de formation populaire.

Grasse. La Grasse-Coue. Cne d’Abilly. Grosse Cour, XVIIIe s. (Carte de Cassini) ; La Grasse Coue, 1833 (Cadastre) ; La Grasse Coue, 1959 (Cadastre). La Grasse-Coue. Cne du Grand-Pressigny. La Grasse Coue, 1812 (Cadastre d’Étableau) ; La Grasse Coue, 1968 (Cadastre). Commune d’Étableau (www.denisjeanson.fr - Coue).

Lagrasse se trouve au niveau de la queue de la Grande Ourse. Coua en provençal signifie aussi "queue".

A la mort de Gimer, Acfred gouvernait encore le d*^Grasse comté de Carcassonne *. Pendant son administration le monastère de Sainte-Marie, déjà connu sous le nom de La Grasse , et dont les vastes possessions devaient bientôt s'étendre jusque dans le comté de Toulouse et celui de Barcelonne, obtint des rois des Français l'affranchissement de toute espèce de juridiction séculière 1, et le maintien de ses droits de propriété sur Saint-Couat-d'Aude. Trente ans plus tard toutes les donations faites à cette abbaye depuis sa fondation furent ratifiées par le pape Agapet. L'évêque Abbon, qui succéda à Gimer, continua l'œuvre de son prédécesseur, et le chapitre de Saint-Nazaire devint une corporation puissante (Cros-Mayrevieille, Histoire du comté et de la vicomté de Carcassonne, 1846 - books.google.fr).

Durant le Néolithique final, entre 2800 et 2400 ans avant notre ère, alors que la métallurgie apparaît en France avec des objets en or et en cuivre, des tailleurs possédant un haut niveau de savoir-faire ont exploité les dalles de silex du Turonien supérieur de la région pressignienne pour produire de grandes lames essentiellement destinées à la diffusion.

Ces gîtes de silex s'étendent sur une zone d'environ 25 km de long sur 20 km de large, limitrophe de l'Indre-et-Loire et de la Vienne (GIOT, MALLET, MILLET 1986 ; AIRVAUX, PRIMAULT 2002). L'abondance et la qualité du silex ainsi que son accessibilité ont favorisé son utilisation par les hommes depuis le Paléolithique. Le phénomène pressignien est en revanche caractéristique de la fin du Néolithique quand les tailleurs ont su obtenir de grandes lames avec une méthode de débitage adaptée aux caractéristiques de ces dalles. Ces dernières présentent en effet un cœur souvent mal silicifié impropre à la taille et seule la partie périphérique située juste sous le cortex est de bonne qualité. La méthode de taille mise au point uniquement dans cette région a laissé des vestiges spécifiques : les nucléus appelés « livres de beurre » par les préhistoriens de la fin du 19e s. en raison de leurs deux bords crénelés et de leur forme ovalaire rappelant les pains de beurre pressés dans les moules en bois

Les deux étapes de mise en forme des dalles et le débitage des lames pouvaient se dérouler directement sur le gîte de silex comme à Abilly sur le site de « la Grasse Coue » et « la Claisière » (MILLET-RICHARD 2001 ; VILLES 2005), ou sur deux sites différents (Laure-Anne Millet-Richard, Musée du Grand-Pressigny - a2t.univ-tours.fr).

p. 257 : Cette pensée nous est suggérée par la découverte à Pressigny-le-Grand, département d'Indre-et-Loire, du centre de fabrication des silex. Cette découverte est due au docteur Léveillé, médecin de la localité. (L'homme primitif, par M. Louis Figuier.)

Parcourant la campagne, Dr Auguste Léveillé foule ces silex qui jonchent les champs et qu'il prend pour des déchets de fabrication des pierres à fusil. Vers 1860, les découvertes de Boucher de Perthes annoncées par les feuilles scientifiques lui font réviser son premier jugement. Pendant deux années, il hésite, ramasse des documents, compare, réfléchit et se livre à une nombreuse correspondance. Enfin, en 1862, la certitude lui est acquise que les silex pressigniens sont des outils préhistoriques. Il lutte alors pour faire admettre son opinion au monde savant de l'époque. G. de Mortillet, Henri Christy, Edouard Lartet, John Evans, le visitent et parcourent avec lui les ateliers de la Chatière, du Petit Carroi et de la Claisière. Malgré cette caution, ses découvertes sont l'objet d'un scepticisme général, voire même d'un tollé universel, et les critiques fusent de toutes parts.

« On trouve, dit-il, des silex taillés dans les communes du Grand-Pressigny, La Celle-Guenand, Le Petit Pressigny, Paulmy, Neuilly-le-Brignon, Abilly, Barrou, La Guerche, Méré, Leugny. Les endroits où sont les principaux ateliers sont la Claisière, la Doucetterie, la Grasse-Coue, La Chatière, les bois de l'Epinat, la Davière, Larcy, les Dubois, les Pivots, la Cannonière, le Riveau, Moisay, le Petit-Carroir, la Fontaine, Boufferré, la Davière. » (le-grand-pressigny.net - Dr Auguste Léveillé).

Jacques-Xavier Carré de Busserolle (1823-1904) mentionne Léveillé dan son dictionnaire d'Indre-et-Loire, Tome I, à l'entrée Abilly où s'y trouve La Grosse Coue (sic), mais notée "Grasse-Coue" à son entrée page 243 du Tome III (Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine : Tome I, 1880 - gallica.bnf.fr, Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine : Tome I, 1878 - gallica.bnf.fr, Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine : Tome V, 1883 - gallica.bnf.fr).

Alaigne - Montaut - Pomy - Villelongue d'Aude

8 décembre

partie 154-170

Chapelle Saint François de Sales

Alaigne et les Alains

Une autre classe, peu nombreuse mais intéressante, de noms de lieu féminins en -ia, a été formée à l'aide de noms de peuples : Alamannia, Allemagne (Basses-Alpes, Calvados); Alania, Alaigne (Aude); Burgundia, Bourgogne (Marne); Gothia, Gueux (Marne); Marcomannia, Marmagne (Cher, Côte-d'Or, Saône-et-Loire) et Marmeaux (Yonne) ; Sarmatia, Salmatia, Salmaise (Côte-d'0r) ; Sermaise (Maine-et-Loire, Seine-et-Oise, Loiret); Sermoize (Marne, Oise); Sermoise (Aisne, Nièvre); Teifalia, Tiffauges (Vendée), etc. Ce sont les noms de territoires assignés aux Alamans, aux Alains, aux Burgundes, aux Goths, aux Marcomans, aux Sarmates, aux Teifali, établis dans l'Empire (Arthur Giry, Manuel de diplomatique, 1894 - books.google.fr).

Jean-Marie Joseph Arthur Giry est un diplomatiste et historien médiéviste français né à Trévoux le 29 février 1848 et mort à Paris le 13 novembre 1899. Il s’agit d’un pur positiviste, radical, savant, érudit et athée, ce qui ne l’empêche pas d’adhérer à certaines entreprises telles que le Comité de défense des Arméniens ou le Comité pour la protection des indigènes (fr.wikipedia.org - Arthur Giry).

M. d'Arbois de Jubainville s'exprime peu clairement sur les noms tels que Marcomannia, Alamannia, Sarmatia, devenus Marmagne, Alemagne, Sarmaise, auxquels on pourrait ajouter Alania (Alaine) et d'autres encore. En lisant (p. 414) que ces noms « signifient villa d'Alamannus, de Marcomannus, de Sarmata », on pourrait croire que l'auteur entend que ces noms ethniques étaient devenus des cognomina individuels. Il reconnaît cependant que « ces noms conservent le souvenir des mesures par lesquelles les empereurs romains ont eu recours aux barbares pour combler les vides de la population. » (Paul Meyer, Gaston Bruno Paulin Paris, Antoine Thomas, Mario Roques, Romania, Société des Amis de la Romania, 1891 - books.google.fr).

D’Arbois de Jubainville (1827-1910) publia Recherches sur l’origine de la propriété foncière et des noms de lieux habités en France en 1890.

M. Henri Vincent, dans une dissertation savante, (Lille, imprimerie de Danel) établit, d'une manière bien précise, que le vicus Helena, dont parle Sidoine Apollinaire, et où les Franes furent défaits par Majorien, lieutenant d'Aétius, n'est ni Lens ni Hesdin, mais le village d'Allaines ou Hallaines, à 3 kilomètres de Péronne [Somme]. On ne saurait admettre l'opinion de ceux qui font venir ce nom de lieu des Alains qui, avec les Vandales, les Saxons, les Erules, les Varnes, les Gépides etc., causèrent dans nos pays, en l'an 407, ces ravages affreux dont parle S. Jérôme, Épist. II ad Geruntiam (Paul Decagny, L'arrondissement de Péronne, ou recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, 1844 - books.google.fr).

"Quant aux arguments de M. l'abbé Decagny, je les passerai rapidement en revue. Alania, nom primitif d'Allaines, est, je le répète, une de ces localités assez nombreuses dont le nom indique une colonie de barbares ; ce lieu doit certainement sa dénomination à un cantonnement d'Alains. La forme Helene qu'on trouve en 1652 n'a que faire dans le débat : ce n'est pas la une forme populaire dont on puisse constater la persistance à travers les siècles; c'est seulement une fantaisie d'érudit, déjà partisan au XVIIème siècle de l'opinion que défend aujourd'hui un de vos correspondants" (Réponse d'Auguste Longon à l'abbé Decagny, Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, C. Klincksieck, 1881 - books.google.fr).

On peut remonter à 1861 pour voir une allusion du nom du peuple alain dans le nom d'Alaigne.

Alain a été un nom de peuple, voisin et allié des Goths qui envahirent la Germame, les Gaules et l'Espagne ; on en a fait aussi un nom propre d'où se sont formés, en France, les noms d'Alligny, Alaincourt, Allainville, Allenwiler; en Allemagne, ceux d'Allingen, Alinchoven, Alenhusen, Alinpach, Alinperc, etc.; en Angleterre, celui d'Allington. Alaigne (Aude), Alania, Albania, demeure d'Alain ou d'un Aubain. (Dict. polyglote.) (Eugène Mannier, Études étymologiques, historiques et comparatives sur les noms des villes, bourgs et villages du Département du Nord, 1861 - books.google.fr).

p. 154: Nous avons déjà constaté l'habileté des Aquitains et des Bituriges à élever et dompter les chevaux, et maintenant dans une autre partie de la Gaule, nous pourrons nous convaincre de quels soins vigilants les Celtes entouraient l'espèce chevaline ; car Dariorgum se traduit par : oser tailler un cheval, – to dare, oser, – to hew (hiou) tailler, – rig, cheval à demi châtré –.

Ces peuples n'emploient guère que des chevaux hongres; parce que ceux-ci ne s'emportent pas à la vue des cavales, et que, moins ardents que les étalons, ils sont moins sujets à hennir, et à trahir par là le secret des embuscades. Les Sarmates peuvent, à l'aide de ces coursiers aussi rapides que dociles, franchir aisément les plus grandes distances, soit qu'ils fuientou qu'ils poursuivent. Un cavalier en mène d'ordinaire un, quelquefois deux en laisse, et les monte alternativement, pour ménager leurs forces par cette succession de charge et d'allégement (Désiré Nisard, Collection des auteurs latins: avec la traduction en français, Volume 4, 1860 - books.google.fr).

Alains et Pays de Vannes

pp. 153-154 : Leur ville principale était Dariorigum, aujourd'hui Vannes.

Parmi les nombreux peuples "barbares" présents en Gaule à la fin de la période romaine, les Sarmates et Alains, cavaliers des steppes de langue iranienne, sont les plus inattendus et peut-être les moins connus. Les Alains qu'on trouve très-souvent comme alliés des Sarmates, étaient de la même origine. Les Alains, peuple sarmate, étaient grands de taille, beaux de visage et blonds, selon Ammien Marcellin (Noël Desverges, Léon Renier, Edouard Carteron, Complément de l'Encyclopédie moderne, Volume 1, 1838 - books.google.fr).

Les Alains étaient un peuple de la Sarmatie européenne, aux bords du Don (Circassie), ou en Lithuanie ; ils firent une irruption en Mésie, en Arménie et en Cappadoce : fixés en Bretagne où S. Germain d'Auxerre appaisa leur roi; les descendans sont an Caucase; Vespasien les arrêta : en 405, unis aux Vandales, ils saccagèrent tout du Danube au Rhin : nomades, vivant de chair et de lait, errans dans des chariots couverts d'écorce, au milieu d'immenses déserts (Pierre Claude Victoire Boiste, Dictionnaire de géographie universelle, Volumes 1 à 2, 1806 - books.google.fr).

La Narbonnaise fut ravagée par les Vandales, les Alains et les Suèves pendant les grandes invasions.

Les Venétes gallo-romains eurent d'abord à maintenir leur indépendance contre les officiers de l’Empire, qui essayèrent à plusieurs reprises de les ramener à l’obéissance. Le plus célébre fut le patrice Aëtius. En 440, le pape saint Léon, alors diacre de l'église de Rome, était occupé dans les Gaules aménagée un accommodement entre le général romain et Albinus de Vannes, un des chefs de la confédération armoricaine, lorsque, malgré son absence, celui qui devait être Léon-le-Grand, fut appelé sur la chaire de St. Pierre. Préservés, par l'intervention de S. Germain l’Auxerrois, en 443, de l'invasion dont les menaçait Eocaric, chef des Alains placés par Aétius sur la Loire, prés d'Orléans, les Venétes , après avoir fourni leur contingent de Lètes et d’Armoricains à Aétius pour combattre Attila. en 451 reçurent surleur territoire, en 463, les débris de cette colonie d’Alains, détruite et dispersée après la victoire remportée entre la Loire et le Loiret par le comte Gilles (Egidius) et le frank Childéric, en 463. De là, dit-on, ce nom priopre d'Alain si commundans le pays de vannes, et que porteront si glorieusement ses comtes Alain-le-Grand (er bras) et Alain Barbe-torte (Alfred Lallemand, Les origines historiques de la ville de Vannes, 1858 - books.google.fr).

Tarbe et Tarbes

Tarbe est un hameau de Villelongue d'Aude. La Serre de Tarbe sépare cette commune de Montaut.

p. 145 : Les Bigerriones dont parle César, occupaient le pays dont Tarbes est aujourd'hui le chef-lieu.

La page 145 appartient à la partie 137-143 du 28 décembre, jour de la mort de François de Sales.