Partie XII - Arsène Lupin de Maurice Leblanc   Arsène Lupin et la Croix d’Huriel   Arsène Lupin et l’ange Gabriel   
ARSENE LUPIN CROIX D'HURIEL GABRIEL ANGE

Le pouce de l'ange Gabriel

À Médiouna, le 24 mars, l’adjudant Pollex inflige quatre jours de salle de police au légionnaire Perenna. Motif « Malgré les ordres, est sorti du camp après l’appel du soir, a bousculé deux sentinelles, et n’est rentré que le lendemain à midi. Il rapportait le corps de son sergent tué au cours d’une embuscade. » Et, en marge, cette note du colonel : « Le colonel double la punition du légionnaire Perenna, le cite à l’ordre du jour, et lui adresse ses félicitations et ses remerciements. » (Maurice Leblanc, Les Dents du tigre, Première partie, Chapitre IV, Le rideau de fer, 1920 - fr.wikisource.org).

"Médiouna" signifie "petite ville".

24 mars est la fêté de l'ange Gabriel, et Pollex en latin signifie "pouce". Remarquons que le 24 mars est le 813ème jours de trois années non bissextiles, 813 comme le titre d'un des romans de Maurice Leblanc de 1910. Dans 813 apparaît le Prince Paul Sernine, Sernine comme le Sernines lieu-dit de Loupia et Paul comme la chapelle Saint Paul où "se trouve" Loupia toujours. 813 est aussi la date de fondation de l'abbaye d'Alet (Aude).

Ambrogio Lorenzetti (Sienne, vers 1290 - Sienne, 9 juin 1348) est un peintre de l'école siennoise noté à partir de 1317 jusqu'à sa mort due à la peste noire. Il est probablement formé à l'atelier de Duccio di Buoninsegna comme son frère aîné Pietro Lorenzetti et Simone Martini. Il part à Florence où il est documenté en 1321 et en 1327, inscrit à l'Arte dei Medici e Speziali, et où il reçoit des nombreuses commandes. Simone Martini parti à Avignon, en 1336, pour obtenir plus facilement des commandes, Ambrogio est de nouveau documenté à Sienne en 1337 et en 1340 pour le paiement de travaux au dôme de Sienne et au Palazzo Pubblico où il peint les célèbres fresques des Effets du bon et du mauvais gouvernement, peintes à partir de 1338 dans la Salle des Neuf, sur trois murs. Ambrogio maîtrise la technique de la perspective et innove comme en témoignent son usage dans ses nombreuses Annonciation2. Il est aussi un cartographe réputé (mappemonde tournante détruite au XVIIIe siècle). Il est probablement mort de la peste noire avec son frère en 1348 (fr.wikipedia.org - Effets du bon et du mauvais gouvernement, fr.wikipedia.org - Ambrogio Lorenzetti).

Ambrogio Lorenzetti, Madonna del Latte ou Maria lactans, Palazzo Pubblico - Sienne

La Galaktotrophousa des Byzantins allaitait l'enfant sans révéler son sein; la Virgo lactans qui apparaît dès le XIVe siècle va dévoiler de plus en plus ostensiblement sa fonction nourricière jusqu'à ce qu'au XVe siècle un Solario, par exemple (Vierge au coussin vert du Louvre), finisse par oublier la qualité des protagonistes et peigne une Maternité, voire un portrait de nourrice (Jean-Marie Pontévia, Ecrits sur l'art et pensées détachées: La peinture, masque et miroir, 1993 - books.google.fr).

La Vierge au Lait est une attraction de La Cassaigne.

Dans l'ensemble du monde berbère, la croix existe comme charme contre le mauvais œil. Pour ne considérer que le Sahara, il faut mentionner que les Rouaghas de Touggourt plantent, à proximité d'un chantier de construction d'une maison ou de forage d'un puits, une croix qui est dénommée couramment lalla troubya, « madame bonheur ». A Touggourt également, les femmes tracent, au-dessus des denrées périssables, un signe qu'elles appellent « de Gabriel » et qui n'est autre que le signe de la croix. Le but de Lalla troubya est « que le premier regard, le plus dangereux, soit attiré et ne puisse nuire aux travaux en cours ». Ceci ne fait que confirmer l'hypothèse de Westermarck : à savoir que « la croix, en tant que charme, avait pour objet d'attirer le premier regard du mauvais œil, qui est toujours le plus dangereux ; mais il se pourrait qu'une idée plus profonde eût contribué au choix de ce charme et que là fût aussi la raison pour laquelle les Cinq sont si fréquemment arrangés en forme de croix : la croix aurait mission de disperser aux quatre vents l'énergie funeste émanant de l'œil, laquelle serait ainsi empêchée de nuire aux personnes ou aux objets » [...] Selon le témoignage de Conrad Kilian : "Quand les Touaregs ne peuvent le soir couvrir les coupes de lait, ils posent dessus deux bâtons en croix. Lorsque j'ai demandé pourquoi, il m'a été répondu que c'était pour empêcheur les démons de la nuit de souiller le lait. J'ai observé moi-même les Touaregs faisant une croix sur leur pain primtif avant de la rompre" (Henri Paul Eydoux, L'Homme et le Sahara, 1943 - books.google.fr, www.kirjasto.sci.fi - Edvard Westermarck).

Au Maroc, se rencontrent aussi des rites chrétiens, le tatouage de la croix, les prières à Lela-Marien — la Sainte-Vierge — dans les accouchements difficiles (Bulletin, Volume 14, Société de géographie de Toulouse, 1895 - books.google.fr).

Mediouna se trouve dans la région occupée au Maroc par la tribu des Mediouna qui sont d'origine berbère et font sans doute partie de la fraction Zenète des Beni Faten. C'est par excellence la tribu de la banlieue de Casablanca. Des trois tribus avoisinant Casablanca, celle des Mediouna fut celle qui montra le plus d'acharnement contre la présence française. Ils déversèrent sur la ville des bandes de cavaliers et la pillèrent. Ils résistèrent avec opiniâtreté à la pénétration française et ne se soumirent qu'après les Zenata et les Oulad Ziyân. (www.maghress.com - Les Médiounas, Mission scientifique du Maroc, Villes et tribus du Maroc, Casablanca et les Châouïa, Tome II, 1915 - booksnow2.scholarsportal.info).

Au sujet du 5 en forme de croix, notons que le carré magique SATOR, formé sur un carré cinq ou de Mars, se trouve à Rochemaure, associé à Gabriel dans la Croix d'Huriel (Sot Pècheur et Par ce signe tu le vaincras 2 : la Croix d'Huriel).

Ambrogio Lorenzetti (1290-1348) est un peintre siennois comme son frère ainé Pietro. Il peignit en 1344 un tableau de 122cm x120 destiné à l'Ufficio della Gabella de Sienne représentant une annonciation, qui fut placé dans la salle du consistoire du Palazzo Pubblico, avant de rejoindre les collections de la Pinacoteca Nazionale, où il est visible.

Ambrogio Lorenzetti, Annonciation (1344) - Pinacothèque nationale de Sienne

Le thème de l'Annonciation est une illustration du début de l'Évangile de St Luc, 1, 26-38. Le tableau est donc la mise en image d'un texte sacré, mais aussi l'animation et la représentation de ce texte lui-même, dans sa version latine. L'introduction d'inscriptions et de lettres dans un tableau ne débute à Sienne que vers 1300, et cette Annonciation est un exemple particulièrement remarquable de cette introduction de l'épigraphie dans l'image.

La parole du bon-messager (eu-vangelos) part de sa bouche pour atteindre la gorge de Marie. Elle vient alors entourer en auréole la tête de la jeune femme. La réponse de Marie monte vers l'interlocuteur divin. La parole de Dieu devient alors efficiente sous forme d'une colonne verticale et posée au sol, colonne qui représente le Christ selon un symbole connu de tous, columna est Christus.

En même temps, cette parole devient fécondatrice par l'intermédiaire de la colombe (peu visible) de l'Esprit Saint qui, issue des Cieux,s'envole selon un axe qui va aboutir à l'oreille de la Vierge, puisque c'est par l'oreille, "per aurem, non per uterum", selon l'hymne de St Ephrem de 373 ou selon St Augustin que la parole de Dieu entra (www.lavieb-aile.com - Éloge de l'omission : Le titulus dans l'Annonciation d'Ambrogio Lorenzetti).

C’est la première et la dernière fois qu’un peintre, dans une annonciation, utilise ce procédé. L’archange Gabriel a une fonction d’intercesseur. Le pouce a une signification apparemment simple : c’est un geste de charité (la caritas chrétienne) de Dieu vers Marie pour lui demander de porter l’enfant Jésus et c’est un geste de charité de Marie vers Dieu acceptant par "charité" cette demande. (laurentcombaud.typepad.fr - Le pouce d'Ambrogio Lorenzetti).

La perspective construit une image du monde commensurable à l'homme et mesurable par l'homme, tandis que l'Annonciation, de son côté, est l'instant où l'infini vient dans le fini, l'incommensurable dans la mesure... L'Annonciation n'est pas seulement l'histoire visible de l'Ange allant saluer Marie, c'est aussi lové dans cette histoire visible, le mystère fondateur de la religion chrétienne qu'est l'Incarnation. Il n'y a que deux mystères dans la religion chrétienne : l'Incarnation et la Résurrection.

L'Annonciation est donc au fondement de la foi chrétienne, parce que avec l'Incarnation on passe de l’ère de la Loi, qui est celle de Moïse avec l'Ancien Testament, à l'ère de la Grâce, qui est celle de Jésus dont la mort permettra de racheter la Loi, qui avait enregistré le Péché et les Commandements. La Loi demeure valide, mais la Grâce vient s'y superposer, comme le montrent très bien les fresques latérales de la chapelle Sixtine mettant en parallèle Moïse et le Christ.

L’Archange Gabriel ne s’adresse pas à la Vierge en la montrant de l’index ou en montrant le ciel de l’index. Il a plutôt un geste d’auto-stoppeur : il indique la direction située derrière lui avec son pouce, geste unique dans toutes les Annonciations… Bien sûr, l’auto-stop n’existait pas à l’époque, mais le geste n’est pas attesté comme étant celui fait sur les chemins pour arrêter un char. Il a donc un autre sens que celui d’un problème de transport gratuit, mais il s’agit quand même bien d’un problème de transport gratuit puisque, finalement, c’est bien la Vierge qui va transporter gratuitement le corps de Dieu… ce geste a en réalité un sens extrêmement précis. Si l’on prend l’ensemble de l’œuvre d’Ambrogio Lorenzetti, on constate que c’est un geste qu’il attribue (il en a l’idée avec son frère Pietro) à la «demande charitable». C’est le geste que fait toute personne intervenant auprès d’une tierce personne, la Vierge en général, pour lui demander charité à l’égard de la personne qu’elle représente… Que vient donc faire ce geste de charité de la part de Gabriel à Marie ? Eh bien, c’est extrêmement simple : Dieu demande charité à Marie. Il faut que Marie dise oui pour que l’Incarnation puisse se faire, et la charité ce n’est pas seulement les bonnes œuvres, c’est la grande vertu chrétienne de la caritas… Mais ce geste était tellement singulier dans une Annonciation qu’à ma connaissance il n’a jamais été repris (culture-et-debats.over-blog.com - Daniel Arasse, Une boucle d'oreille et un archange auto-stoppeur, Histoires de peintures, chap. 5 : Perspective et annonciation, Denoël, 2004).

Ambrogio Lorenzetti est le premier à se poser la question de figurer l'incarnation dans l'annonciation dans le cadre de la perspective géométrique. Il construit un espace où l'infini change de nature et s'incarne en corps opaque. Dans la partie haute, la colonne appartient au fond d'or, à la lumière divine. Dès lors qu'elle passe dans la partie basse, ce lieu mesurable par la perspective où sont l'Ange et la Vierge, elle devient opaque : elle est la figure de l'incarnation.

La colonne est en effet un des symboles les plus connus et traditionnels du Christ : Columna est Christus, "le Christ est une colonne". La colonne, c'est donc l'éternel en tant qu'il est déjà là. Pierro della Francesca reprendra ce motif pour son annonciation du polyptique de saint Antoine.

Il semble aujourd'hui que ce soit son frère, Pietro qui dans La naissance de la Vierge conservée au museo del Opera del duomo à Sienne, ait fait pour la première fois un pavement centralisé et même avec un point de distance, c'est à dire un deuxième point pour construire sa perspective.

Les lignes du carrelage perpendiculaires au tableau d'Ambrogio ont quasiment un point de fuite unique, mais le dessin ne respecte pas encore toutes les règles de la perspective : les diagonales des carreaux ne sont pas alignées (www.cineclubdecaen.com - Lorenzetti - Annonciation).

Le pouce a aussi une symbolique phallique.

Gabriel, le veau et saint Luc

L'androgyne Gabriel Dugrival est en réalité une femme.

– Ah ! dit-il à son gardien, cette fois, c’est le grand jeu. Le poulet va être saigné. Est-ce toi qui m’opères, l’ange Gabriel ? En ce cas, mon vieux, que ton rasoir soit bien propre ! Service antiseptique, s’il vous plaît (Maurice Leblanc, Les Confidences d’Arsène Lupin, Pierre Lafitte, 1921 (pp. 85-114), LE PIÈGE INFERNAL - fr.wikisource.org).

Nous trouvons aussi Gabrielle de Vélines dans L'Aiguille creuse.

Reprenant ses recherches, Beautrelet inséra dans les journaux plusieurs annonces précisant qu’il recherchait soit un livre intitulé Le Traité de l’Aiguille, soit des renseignements sur la famille de Larbeyrie. Massiban lui répondit, suggérant que l’opuscule dérobé par Larbeyrie pouvait bien se trouver près de Rennes, dans un château où le baron de Vélines vivait avec sa fille Gabrielle et son petit-fils. Beautrelet et Massiban convinrent donc de se retrouver à Vélines. Là, Gabrielle, ayant fouillé dans la bibliothèque suite à la requête de Massiban, avait effectivement trouvé un petit livre intitulé le Mystère de l’Aiguille Creuse, l’ouvrage condamné au feu par Louis XIV. Sans trop en comprendre l'importance, elle le parcourut, découvrant ainsi tout le secret de l’Aiguille (www.bude-orleans.org - Caux - Leblanc).

Grival : c'est le veau gris dans les parlers wallons. Vélines fait penser à "velin" la peau de veau servant à l'écriture.

§ V. — Archéologie magique. Cette extravagance de mœurs et d'idées se trouve reproduite dans les monuments religieux des XIIème et XIIIème siècles et sur une partie de ceux du XIVème ; y chercher, comme on le fait trop souvent, une symbolique chrétienne ou des allégories, c'est faire fausse route, et mettre les illusions de son imagination à la place de la réalité : les architectes du temps n'y avaient pas songé.

Sans doute, le mystère de la sainte Trinité, la personne du Sauveur, celles des évangélistes, des passages de la Bible ou de l'Évangile, des pages apocalyptiques se présentent fréquemment parmi les décorations des monuments de l'époque romane ; mais des allégories de vices ou de vertus, des idées mystiques, s'il en existe, elles sont très rares. Et encore faut-il prendre garde à ne pas confondre avec la représentation des quatre évangélistes certaines autres représentations purement cabalistiques qui leur sont semblables. Ainsi le livre Jetsirah nous avertit que le lion ailé, emblème de l'évangéliste saint Marc, représente également le midi, la droite, et qu'il est l'image de l'ange Michel; la représentation cabalistique ne diffère de la première que par des ondes et la lettre iod, qui s'y trouvent ajoutées. Le bœuf ailé, emblème de l'évangéliste saint Luc, représente, sous le ciseau des cabalistes, le nord, la gauche, et figure l'ange Gabriel; seulement il est en plus accompagné de flammes et de la lettre he. L'aigle, emblème de l'évangéliste saint Jean, figure l'orient, selon la cabale, le devant, et est l'image de l'ange Uriel; il doit être accompagné de nuages et de la lettre resch. L'homme ailé, emblème de l'évangéliste saint Matthieu, signifie l'occident, le derrière, et représente l'ange Raphaël; il est, avec cette signification, accompagné d'un globe et de la lettre keth (Abbé Lecanu, Histoire de Satan, sa chute, 1861 - books.google.fr).

Auguste François Lecanu, né à Bréville-sur-Mer le 13 décembre 1803 et mort à Coutances le 9 février 1884, est une personnalité religieuse et un historien de la Manche. L'intérêt d'Auguste Lecanu pour le bizarre et le merveilleux se révèle en 1852 et 1855, avec son monumental Dictionnaire des prophéties et des miracles. Ces études trouvent leur consécration lorsque l'ecclésiastique passe sur le tard (1857) son doctorat de théologie (clergé de Paris). Le titre de sa thèse révèle assez bien sa passion pour l'ésotérisme, ainsi que l'histoire et la littérature : Les Sibylles et les livres sibyllins, étude historique et littéraire. Il poursuit dans cette voie avec la publication en 1861 sa célèbre Histoire de Satan, où il tente de démontrer l'existence du diable (www.wikimanche.fr - Auguste Lecanu).

Lecanu est le nom d'un brave gendarme qui aide le brigadier Quevillon à rechercher le combrioleur du château d'Ambrumésy (L'Aiguille creuse) (Jacques Derouard, Dictionnaire Arsène Lupin, Encrage, 2001, p. 173).

L'orientation des quatres anges de Lecanu n'est pas conforme à celle de la Croix d'Huriel.

Les prophètes dans leurs allusions fréquentes font venir le veau, qui est un jeune bœuf. Abraham dans le festin qu'il fit à trois anges qu'il prenoit pour des voyageurs, présenta un veau gras & tendre. Le Dieu des Egyptiens avoit la figure d'un veau. Tel étoit le simulacre que fit dresser Aaron dans le désert. Jéroboam plaça deux veaux d'or, l'un à Dan, l'autre à Bethel. Le pere de l'enfant prodigue fit tuer un veau gras pour célébrer son retour.

Le bélier, qu'Abraham alla dégager d'un buisson épineux, & qu'il sacrifia au lieu de son fils, étoit la figure de Jésus-Christ qui s'est immolé pour nous (Joseph-Romain Joly, La Géographie sacrée et les monuments de l'histoire sainte, 1784 - books.google.fr). Voir le confessionnal de Sainte Madeleine de Rennes le Château.

Le veau gras d'Abraham qui devait nourrir les anges de dieu intervient aux Chênes de Mamré (Mambré). C'est pourquoi on associe le veau à Abraham.

Gn 18,1 Le Seigneur apparut à Abraham aux chênes de Mamré alors qu'il était assis à l'entrée de la tente dans la pleine chaleur du jour. 2 Il leva les yeux et aperçut trois hommes debout près de lui. À leur vue il courut de l'entrée de la tente à leur rencontre, se prosterna à terre 3 et dit : « Mon Seigneur, si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, veuille ne pas passer loin de ton serviteur. 4 Qu'on apporte un peu d'eau pour vous laver les pieds, et reposez-vous sous cet arbre. 5 Je vais apporter un morceau de pain pour vous réconforter avant que vous alliez plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur. » Ils répondirent : « Fais comme tu l'as dit. » 6 Abraham se hâta, vers la tente pour dire à Sara : « Vite ! Pétris trois mesures de fleur de farine et fais des galettes ! » 7 et il courut au troupeau en prendre un veau bien tendre. Il le donna au garçon qui se hâta de l'apprêter. 8 Il prit du caillé, du lait et le veau préparé qu'il plaça devant eux ; il se tenait sous l'arbre, debout près d'eux. Ils mangèrent (www.icones-grecques.com - Genèse 18).

Abraham intervient à la page 56 de La Vraie langue Celtique, et dans le groupe 57-70 associé au 7 mars fête de la Saint Thomas d'Aquin, "le docteur angélique" : "L'expression 'docteur angélique' avait été utilisée la première fois par Antonin de Florence (1389-1459), puis Pie V dans sa constitution Mirabilis Deus par laquelle il proclame Thomas docteur de l'Eglise universelle a consacré l'expression" (André Clément, La sagesse de Thomas d'Aquin, 1983 - books.google.fr).

Ces pages correspondent aussi à la partie 52-68, associé au 9 avril, à saint Jean, au Jeudi saint pendant lequel se faisait le lavement des pieds.

En Islam, iI y aura dix animaux qui doivent entrer dans le Paradis : la baleine, qui a reçu Jonas dans son ventre ; la fourmi de Salomon ; le bélier d'Ismaël ; le coucou de Belkis ; la chamelle du prophète de Dieu; l'âne d'Aazis, reine de Saha ; le veau d'Abraham; la chamelle du prophète Saleh ; le bœuf de Moïse ; et le chien qui était avec les sept dormans (François-Joseph-Michel Noël, Dictionnaire de la Fable ou Mythologie, 1803 - books.google.fr).

Comme les apôtres ont certifié les miracles de leur maître, de même AbouBeekra, Omar, Othon, Aly lui-même, certifièrent à cinquante mille Arabes que l'ange Gabriel apportait à Mahomet les feuillets du Coran écrits en lettres d'or sur du vélin blanc (Abbé Glaire, Encyclopédie catholique, 1847 - books.google.fr).

On a donné le veau au commencement de saint Luc, à cause du sacerdoce de saint Zacharie, par lequel cet evangeliste commence, et on a cru que le sacerdoce étoit désigné par la victime qu'il offroit (Jacques Bénigne Bossuet, L'Apocalypse, chapitre IV, Œuvres complètes, 1840 - books.google.fr).

Il faut enfin rappeler aussi l'apparition de l'ange Gabriel dans saint Luc (1.19, 26.). Ce passage est, avec les chapitres 8 et 9 de Daniel, le seul, dans toute l'Ecriture, où il soit fait mention de cet ange (Carl-August Auberlen, Le prophète Daniel et l'Apocalypse de Saint Jean, 1880 - books.google.fr).

On sacrifiait un veau lors d'une fête dédiée au dieu Mars, associé au carré de 5, format du carré magique de Rochemaure.

Les plus grands & les plus considérables sacrifices que l'on faisoit à Mars, étoient les Suovetaurilia, ou les sacrifices du verrat, du bélier & du taureau. Les suovetaurilia étoient distinguez en petits & en grands: les petits étoient ceux où on immoloit de jeunes animaux, ou un jeune cochon, un agneau & un veau; les grands étoient ceux qui se faisoient avec des animaux parfaits, qui avoient toute leur taille; comme le verrat, le bélier & le taureau. Le même ordre qui se trouve dans le nom suovetaurilia, se voit aussi dans presque tous les sacrifices de cette espece que nous allons représenter ; ensorte que le verrat marche devant ; le bélier vient après, & le taureau tout le dernier. (Bernard de Montfaucon, L'antiquité expliquée et représentée en figures: tome second, Premiere partie : le culte des grecs & des Romains, 1722 - books.google.fr).

On retrouve Gabriel dans Victor, de la brigade mondaine sous la forme de Gabrielle d'Autrey. Elle est très attachée à ses devoirs religieux, familière de l'église, épouse de Maxime d'Autrey, homme d'affaire peu scupuleux, qui va voir sa maîtresse Elise Masson tous les jours en train depuis Garches jusqu'à Paris, se remarie après le suicide de son mari avec le peu sympathique Gustave Geraume, qui aura divorcé de sa femme Henriette maîtresse de son ami Félix Devalle, propiétaire de la maison des d'Autrey, conseiller municpal de Garches, négociants en bois et charbons comme le fut le père de Maurice Leblanc qui s'entendait mal avec lui.

La seconde Maison de Vergy serait issue d'Eudes et Henri, fils naturels d'Eudes-Henri Ier, duc de Bourgogne Deux branches cadettes subsistèrent quelque temps : les Vergy, seigneurs de Beaumont (XIIe-XIIIe siècles), issus de Simon de Vergy, frère d'Hugues de Vergy (1141-1217) et les Vergy, seigneurs de Mirebeau, Fouvent-Saint-Andoche, Champlitte et Autrey (1180-1625), issus de Guillaume de Vergy (1180-1240), frère d'Alix de Vergy (1170-1252).

Jean III de Vergy, seigneur de Fouvent, de Champlitte, de Port-sur-Saône, Autrey, fut sénéchal maréchal et gouverneur du comté de Bourgogne. Son neveu Jean de Vergy, seigneur d'Autrey, conseiller et chambellan de Jean sans Peur, tué à ses côtés sur le pont de Montereau le 10 septembre 1419.

On trouve dans l'entourage des Vergy de Fouvans ou Autrey, Guy de Bar qui doit son nom à Bar les Epoisses, surnommé "Le Beau de Bar" ou "Le Veau de Bar". Ils touchèrent tous une certaine somme d'argent quand le roi refusa au duc de Bourgogne d'entrer avec ses hommes d'armes dans Paris en 1415. Trois ans plus tard, Guy de Bar nommé prévôt de Paris le 29 mai, et le resta jusqu'au 3 février 1419 (Jean Marie Durand, Heurs et malheurs des prévôts de Paris, 2008 - books.google.fr).

Gabrielle de Vergy, dame de Fayel, est, selon la légende, l'amante de Raoul de Coucy. Celui-ci, avant de mourir en Terre Sainte, chargea son écuyer de porter, après sa mort, son cœur à la dame qu'il aimait. L'écuyer fut surpris par l'époux au moment où il s'acquittait de sa mission. Pour se venger, il prit le cœur et le fit manger à sa femme, qui, instruite trop tard de son malheur, jura de ne plus prendre de nourriture et se laissa mourir de faim. Cette aventure a fourni à Pierre Laurent de Belloy le sujet de sa tragédie Gabrielle de Vergy.

La famille de Vergy est la première famille propriétaire historiquement attestée du Saint Suaire. C'est Jeanne de Vergy, fille de Guillaume de Vergy, seigneur de Mirebeau et d'Agnès de Durnay, qui suite aux vœux de son mari Geoffroi de Charny, tué à la bataille de Poitiers le 19 septembre 1356, va procéder aux premières ostentations de la relique à Lirey, chartreuse fondée par Geoffroi. La relique sera mise à deux reprises à l'abri dans son château de Montfort (fr.wikipedia.org - Famille de Vergy).

C'est le grand-père, Louis Ier duc de Savoie, de Philiberte, épouse de Julien de Médicis, qui recueille le Saint Suaire de la dernière descendante des Charny, Marguerite (Les sommets de la La Croix d’Huriel : Huriel).

Le Saint Suaire rapproche de la Sainte Face de sainte Véronique.

Le Sire de Vergy est un opéra bouffe en 3 actes, sans doute connu par Leblanc, de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, musique de Claude Terrasse. La Création à Paris, théâtre des Variétés, se fait le 16 avril 1903. Il transforme la légende médiévale en une farce irrévérencieuse. A la fin, pour respecter la légende, Vergy offre à sa femme une petite tranche de veau qui est censée passer pour le cœur de son amant Coucy. Malgré son succès à la création, Le Sire de Vergy a été ensuite bien oublié. Le "Bruyas" ne cite aucune reprise parisienne jusqu’en 1952. Cette année-là, le petit théâtre de La Bruyère monta, avec une distribution réduite, mais inoubliable, le chef d’œuvre de Terrasse : Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Geneviève Kervine et dans le rôle du Sire de Vergy, Jean Richard. L’ouvrage était accompagné par un seul piano, mais sous les doigts experts de Jean Wiener ! Les décors étaient signés par le petit-fils du compositeur, Michel Terrasse. (anao.pagesperso-orange.fr - Le Sire de Vergy).

Véronique et l'ange Gabriel

Véronique d'Hergemont est l'héroïne de L'île aux trente cercueils.

Plusieurs légendes s’attachent au nom de Véronique. Au début, cette sainte fictive était identifiée par les Apocryphes comme étant l’"Hémorroïsse" des Evangiles, la femme qui fut guérie d’un flux de sang par l’attouchement furtif de la robe de Jésus (Matthieu IX 18-26; Marc V 2I-43; Luc VIII 40-56).

Mais la légende la mieux connue est celle où Véronique apparaît dans un des épisodes de la Passion du Christ. Au cours du Portement de Croix, sur le chemin du Calvaire, elle essuie le visage de Jésus avec un voile, sur lequel les traits du Christ restent imprimés. Ni le miracle ni le nom de Véronique ne figurent dans le texte des Evangiles Canoniques (www.sites.univ-rennes2.fr - Graham A. Runnalls, Le Mystère de sainte Venice, 1980).

ll nous semble à nous que la Vengence nostre seigneur Jesucrist méritait plus d’attention. Nous sommes heureux que la seule interprétation possible de la seconde série des toiles peintes de l’Hôtel-Dieu de Reims se trouve dans le texte même de ce drame. C’est pour nous une occasion de faire connaître plus particulièrement cette pièce qui, sauf le style, à la vérité fort prosaïque, ne le cède guère en originalité aux autres compositions dramatiques du XVème siècle. Nous avons présenté ailleurs les raisons qui peuvent faire attribuer cet ouvrage à l’auteur même du mystère de la Passion, à Jehan Michel, docteur en théologie, évêque d’Angers, mort en 1447, et non point à Jehan Michel, docteur en médecine, mort en 1491, comme on l’a prétendu jusqu’à ce jour.

On connaît plusieurs éditions de ce très-rare ouvrage. Celle de Jehan Petit, qui nous sert pour notre travail : elle est sans date; petit in-fol. goth. et contient 176 feuillets, ou 32 pages à deux colonnes : quelques feuillets arrachés sont recopiés à la main dans notre exemplaire, qui, nous le répétons, est celui de la bibliothèque royale. Une note manuscrite sur le titre porte : "Il y a une autre édition du 28° may 1491, d’Anth. Vérard; cellecy est préférable : elles sont toutes deux très-rares." On sait que Jehan Petit imprimait vers 11178.

Scène IV. - Comme Véronne adore la Véronique. Dieu, Gabriel, Véronne :

Dieu le père ordonne à l’ange Gabriel d’apparaître à Véronne endormie et de lui révéler l’arrivée en Jérusalem de trois chevaliers d’Espagne cherchant remède aux maux du prince Vespasien: elle les trouvera à la porte Dorée et leur montrera la sainte Véronique, comme le seul moyen par lequel leur maître puisse être guéri. - Gabriel se met en devoir d’exécuter cet ordre : Il se rend en la maison de la pieuse femme. « Nota que Véronne se doit coucher et aller dormir en son lit : et cependant l’ange Gabriel doit venir à elle. Il lui annonce la mission des trois chevaliers. « Tu te rendras, ajoute-t-il, près la porte Dorée et tu les verras fort soucieux de n’avoir pu trouver quelques reliques de Jésus.»

Après leur diras seulement / Comme tu eus la poutraiture, / Et digne et précieuse figure / De Jésus le souverain roy: / Et s’ils y ont aucune foy / Ou aucune ferme crédence, / Il sera guary sans doubtance, / Seulement à la regarder...

Gabriel ajoute qu’ainsi l’ordonne le père éternel, qui veut guérir Vespasien et se servir de ce prince pour la vengeance qu’il entend exercer contre les faux et méchants Juifs (Louis Paris, Toiles peintes et tapisseries de la ville de Reims ou la mise en scène, du théatre des confrères de la Passion, 1843 - books.google.fr).

Véronique et Soulac

On trouve dans un opuscule de Bernard Guidon, sur les Saints du Diocèse de Limoges, inféré dans la nouvelle Bibliotheque du P. Philippe Labhe, (tom. I ,. pag. 620), que Sainte Véronique épouse de Saine Amateur, disciple de Saint Martial, étant très-avancée en age, & ne pouvant plus suivre ce Saint dans ses prédications apostoliques, se fixa dans un lieu du territoire de Bordeaux, situé auprès de la mer. Cet Auteur ajoute que Saint Martial y fit construire & dédia une Chapelle, sous l'invocation de la Vierge ; avec cette circonstance, que n'ayant d'autre relique pour y placer que du lait de la Vierge, ce lieu fut appellé Soulac, dénomination qui dérive, selon cet Auteur, de ces mots, Solum lac.

Soulac devoit être un lieu confidérable par ses richesses, au temps que le pays Bordelois étoit sous la puissance des Romains, puisqu'on y découvrit, il y a près de quarante ans, Un tréfor entierement composé de monnoies ou médailles Romaines d'argent, & en très grande quantité. Ce qui prouve encore combien ce lieu étoit considéràble, c'est la fondation d'un ancien Monaftere: de l'Ordre de Saint Benoît, & dépendant de l'Abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux (Variétés médoquines par un curé du Médoc, premier cahier, 1786 - books.google.fr).

Véronique n'est pas évoquée par les Evangiles comme faisant partie du groupe des saintes femmes qui accompagnèrent Jésus vers le Calvaire, mais la tradition chrétienne a donné ce nom à la femme qui aurait, sur ce chemin, essuyé avec son voile la sueur du visage Jésus. Voile qui aurait gardé l'empreinte de la « Sainte Face » et geste qui constitue la sixième station du chemin de croix représenté dans toutes les églises (Chantal Labre, Dictionnaire biblique culturel et littéraire, 2002 - books.google.fr).

Saint Luc est le seul à évoquer les femmes de Jérusalem « qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui » (23,27) dont aurait fait partie Véronique. (Xavier Walter, Avant les grandes découvertes: une image de la terre au XIVè siècle : le voyage de Mandeville, 1997 - books.google.fr).

Comme Véronique, saint Luc aurait produit des images saintes.

Entre ses images miraculeuses la Véronique doit tenir le premier rang ; c'est ainsì qu'on appelle une image de Jesus Christ, laquelle demeura imprimée sur un linge, dont il essuya son visage couvert de sueur & de sang quand il alloit à la croix, & qu'il donna à une Sainte Femme appellée Véronique. Au commencement il n'y en avoit'qu'une : mais elles se font multipliées jusqu'à trois. La principale est à Rome, où on la montre en grande cérémonie, & quand on la fait voir en public tout le peuple se prosterne & crie, misericrode, msericorde. Mais entre ces images miraculeuses, au moins pour leur antiquité ón doit mettre celles que Saint Luc a faites qui sont en grand nombre & en grande vénération : on en conte jusqu'à dix ou douze. Il y en a d'autres faites par ordre de Jesus Christ lui-même, dont l'une fut envoyée a Abagarus Roi d'Edesse. (Pierre Jurieu, Suite de l'accomplissement des prophéties ou amplification des preuves historiques qui font voir que le Papisme est l'Antichristianisme, 1687 - books.google.fr).

Sainte Véronique ou Bérénice ou Beronica ou Vénisse, fêtée le 4 février, (aussi le 12 juillet à certains endroits) trouve sa place dans le cadre des premiers jours de février au sein desquels domine la Purification-Chandeleur au 2 (carmina-carmina.com - Véronique).

Véroniqe est fêtée aussi le 25 mars, lendemain du 24. Soulac se trouve sur l'axe de Saintes, du 24 mars, la Saint Gabriel.

En quelques lieux d'Espagne cette dévotion étoit fixée au XXVII de novembre, surtout chez des religieuses d'Alicante, dans le bréviaire desquelles se voyoit un office tout propre de la Véronique ou sainte Face pour ce jour. En d'autres endroits on a jugé plus à propos de réserver l'honneur qu'on vouloit rendre à la sainte Véronique pour le xxv de mars, suivant l'opinion de ceux qui croyoient que Jesus-Christ avoit été crucifié ce jour-là. Ce qui ne s'est pû faire fans quelque relation à l'histoire de la prétendue Véronique de Jérusalem. Mais a Paris & en divers autres endroits de la France où l'on a eu la dévotion d'établir une fête en l'honneur de la sainte Face de notre Seigneur, on a destiné depuis quelques siécles le Mardi de la Quinquagésime, appellé autrement de Carême-prenant, pour la célébrer. II est très-croyable selon la remarque de quelques personnes, que ce jour a été choisi dans la vue d'opposer la dévotion envers la sainte Face de Jesus-Christ, aux excès de ceux qui prennent des masques en ce jour, & qui déguisent leur visage pour vacquer a leurs débauches avec plus de liberté. (Adrien Baillet, Les vies des saints composées sur ce qui nous est resté de plus authentique et de plus assuré dans leur histoire, Volume 9, 1739 - books.google.fr).

L'ange du château par La Comtesse de Lucy fait intervenir un noble du nom d'Ergemont, cette référence vaut pour le rapprochement de l'"Ange" et du nom d'Ergemont (sans H) : "Un crieur se fit entendre dans la rue: „Voilà ce qui vient de paraître, c'est l'arrêt du tribunal révolutionnaire qui condamme à la peine de mort le ci-devant comte d'Ergemont."" (La Récréation: journal destiné à offrir à la jeunesse et à toutes les personnes qui désirent s'exercer ou se perfectionner dans la langue française, une lecture tout à la fois amusante, instructive, morale et littéraire, Volume 3, Jenisch & Stage, 1843 - books.google.fr).

Près de Montsérié (dans les Hautes Pyrénées) se trouve le Mont Ergé (hergemont en verlan) du nom du dieu pyrénéen Ergé.

Un autre autel, découvert avec ceux consacrés au dieu Erge, dans la vallée de la Neste , et sur le point nommé Monserié, a été aussi consacré à Mars, par une femme nommée Candida. Le sanctuaire du dieu Erge à Montsérié (Hautes-Pyrénées) a livré une centaine de ces autels votifs, peut-être plus, dont une quarantaine inscrits qui nous montrent une population pérégrine sans doute attachée au monde agricole. La nature solaire du dieu Erge est attestée par le swastika. Il n'est pas très différent des Mars indigènes (Jacques A. E Nenquin, Sigfried J. de Laet, Dissertationes Archaeologicae Gandenses, Volumes 1 à 4, 1953 - books.google.fr, Revue de Comminges (Pyrénées Centrales): Bulletin de la Société des études du Comminges à Saint-Gaudens et de l'Académie Julien-Sacaze à Bagnères-de-Luchon, Volume 104 ;Volume 106, 1991 - books.google.fr).

Ainsi dit le Druide de L'île aux trente cercueils : "Tu n’as donc pas vu ma hache, et, sur le manche de cette hache, le dessin de la croix gammée ? Hein, la croix gammée, le signe solaire cabalistique par excellence." page 286.

Montsérié se trouve sur l'axe du 7 février, celui d'Auch. Mars est associé à Rochemaure et à l'ange Gabriel par le carré magique de 5 dit "Carré de Mars".

Gabriel en Normandie

En 1058 Jean de Ravenne, l'abbé bénédictin de Fécamp envoie trois moines à Saint-Gabriel, à la demande de Richard, seigneur de Creully pour y fonder un prieuré. Le prieur veille à la distribution d'une livre de pain à la porterie pour les pauvres, chaque jeudi de la Saint-Luc (18 octobre) à la Saint-Clair (18 juillet). Il préside la tenue de la foire le jour de la Saint-Gabriel (16 octobre). Ce jour-là commencent les séances au cours desquelles il rend la justice tant pour les causes criminelles (il a le droit de vie et de mort) que pour les autres causes. Le prieuré dispose également d'un champ du gibet (www.prieuresaintgabriel.fr).

Saint Gabriel Brécy se trouve sur l'axe du 29 juin, celui d'Arromanches.

La Casse (pour La Cassaigne), le Caroubier et le veau

Caroube : Nom de la silique ou plutôt de la gousse du Caroubier. C'est le fruit dont l'enfant prodigue pour lequel son père tua le veau gras souhaitait de se rassasier. Celle fève, dont le poids est d'une égalité fort remarquable, quand elle a reçu son entier développement, parait avoir servi d'étalon, avec le Lupin aux poids employés chez les Grecs, et seulement comme un supplément à ceux calculés des Asiatiques et des anciens Romains.

On fait entrer le Caroube dans les préparations pharmaceutiques. Son mucilage contient les mêmes principes et jouit des mêmes propriétés médicinales que la Casse ; seulement il est un peu moins laxatif, et n'a point son goût nauséabond.

Le caroubier est indigène à presque toutes les contrées qui bordent la Méditerranée. Il abonde en Syrie, dans l'île de Rhodes, sur les côtes de la Palestine, dans toute l'Italie, en Sardaigne, en Corse, dans nos départemens du sud-est, et en Espagne (Félix-Édouard Guérin-Méneville, Dictionnaire pittorosque d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature, Illustré par M. de Sainson, Volume 2, 1835 - books.google.fr).

Or, je pense que M. Hofmann aurait pu dire, en effet, et contre l'avis de M. Martin-Solon, que la caroube de Judée doit son nom à sa forme de corne, parce que ce nom est tiré de l'hébreu cherub ou kerub, qui signifie corne. Ainsi donc, de même que les noms latins du caroubier (ceratia, ceratonia et même ceronia) sont tirés du grec kera, keratos, les noms italiens, anglais, français, caroba, carob, caroube, dérivent de l'hébreu kerub, et tous ces noms ont directement rapport à la forme de corne affectée par le fruit ou par la galle (M. Guibourt, Sur les galles du térébinthe et sur la galle de Chine, Revue scientifique et industrielle, Volume 24, 1846 - books.google.fr).

Caroubier et caroube

Les Gousses (ou plutôt leurs Valves), sont Minces, tenuia, dans le Gainier (Cercis), ou le Sophora; Epaisses, crassa, dans la Fève (Faba, T.) ;... Foliacées, foliacea, clans le Pteronarpus ; Membraneuses, membrànacea, dans le Baguenaudier (Colutea), plusieurs Lotiers (Lotus siliquosus, conjugatus, &c.), le Séné (Cassia Senna), &c. ; Coriaces, coriacea, dans le Caroubier (Ceratonia), le Haricot ( Phaseolus), le Lupin (Lupinus), &c. ; Cartilagineuses, carlilaginea, dans le Dalbergia ; Ligneuses, lignosa, dans l'Hymenœa, la Casse purgative (Cassiafistula), &c. ; ...Calleuses, callosa, dans l'Astragalus Glaux, &c. &c. (J. C. Philibert, Dictionnaire universel de botanique: contenant l'explication détaillée de tous les termes français et latins de botanique et de physique végétale. F - O, Volume 2, 1804 - books.google.fr).

Des termes issus de "gousse" se retrouvent épars dans l'oeuvre de Maurice Leblanc :

Famille Goussot du Fétu de paille (Maurice Leblanc, Les Confidences d’Arsène Lupin, Pierre Lafitte, 1921 (pp. 203-223), LE FÉTU DE PAILLE - fr.wikisource.org).

Inspecteur Goussot La Cagliostro se venge (1935)

Jehan Gousset : "Là se trouvaient les douze tapisseries. C’étaient des œuvres d’art incomparables, qui, s’inspirant de la fameuse tapisserie de Bayeux, attribuée à la reine Mathilde, représentaient l’histoire de la conquête de l’Angleterre. Commandées au XVIème siècle par le descendant d’un homme d’armes qui accompagnait Guillaume le Conquérant, exécutées par un célèbre tisserand d’Arras, Jehan Gosset, elles avaient été retrouvées quatre cents ans après, au fond d’un vieux manoir de Bretagne (Maurice Leblanc, Les Confidences d’Arsène Lupin, Pierre Lafitte, 1921, (pp. 173-202), ÉDITH AU COU-DE-CYGNE - fr.wikisource.org).

Innombrable "gousset", l'époque le voulait :

Il tira du gousset de Kesselbach un magnifique chronomètre en or et le plaça sur les genoux du prisonnier. (813) ; L'Anglais recula et, distraitement, glissa les doigts dans la poche de son gousset. (Arsène Lupin contre Herlock Sholmès) ; Le brigadier tira de son gousset sa vieille montre d'argent qu'il fit voir à Raoul. (La barre-y-va) ; Mon Dieu plaisanta Prasville, en tapotant le gousset où il avait enfoui le globede cristal... (Le Bouchon de cristal).

Le nom sémitique du caroubier serait à l'origine du mot "carat" servant à mesurer la contenance en or fin d'une pièce d'orfévrerie.