En 1661, la mort de Mazarin, qui était né à Pescina dans les Abruzzes, libère Louis XIV qui tient à gouverner par lui-même. Colbert et Le Tellier, père de Louvois, se liguent pour faire tomber le surintendant des finances Fouquet qui sous-estimait, contrairement à eux, la volonté de Louis XIV de se saisir des commandes de l’Etat. Fouquet sert de bouc émissaire de toutes les malversations pratiquées sous le ministère Mazarin, auxquelles participait Colbert. Celui-ci et Le Tellier racontaient au roi que Fouquet voulait le réduire en tutelle comme à l’époque de Mazarin. La fastueuse réception du roi, qui en prit ombrage, à Vaux en août 1661, fut la goutte qui fit déborder le vase. Nicolas Fouquet, qui est en fait ruiné, est arrêté à Nantes le 5 septembre 1661, par d’Artagnan, alors que la cour s’y était déplacée à l’occasion de la session des Etats de Bretagne. La découverte, plus tard par Colbert, du plan de Saint-Mandé, si ce n’est pas un faux, démontre la préparation d’une sédition de Fouquet, en cas d’arrestation, qui s’appuyait sur la mainmise de places sur les côtes, dont Brouage, et de la fortification de Belle-Île.
Colbert organise le procès de Fouquet dont l’emprisonnement ne rétablira pas les finances. Aussi, Colbert provoque la banqueroute. De nombreuses rentes seront supprimées sans compensation. Comme ce n’est pas suffisant, Colbert installe une Chambre de justice chargée de poursuivre les fermiers d’impôts, gens d’affaires et officiers de finances véreux. Fouquet est le premier visé. Plus de 500 personnes seront concernées, et l’administration récupérera 110 millions de livres. Les alliés de Colbert seront naturellement épargnés par les magistrats, ce qui lui permettra d’accaparer les postes de la haute finance du royaume au profit de son clan.