Partie V - Arts et Lettres   Chapitre XL - Section littérature   Antiquité   

A la fin de l’Antiquité, nous trouvons deux auteurs latins, nés en Gaule, Ausone et Sidoine Apollinaire. Decinus Magnus Ausonius est né à Bazas vers 310. Il trace son portrait dans les lignes suivantes : « J’ai nom Ausone ; je n’étais pas au dernier rang dans l’art médical et, en ma jeunesse, j’ai été au premier. Je tiens à deux villes voisines par ma naissance et par ma résidence : Bazas où je naquis, Bordeaux où j’ai mon foyer. Dans les deux curies et les deux sénats, ma voix comptait, bien que je n’exerçasse de fonction que comme membre honoraire. Je n’étais ni riche ni pauvre, je me montrais économe et non sordide. Je ne parlais pas facilement le latin, mais, dans la langue grecque, je possédais assez de vocabulaire pour m’exprimer avec élégance. J’ai donné gratuitement à qui le demandait le secours de mon art et n’ai pas séparé ma profession de la charité ». Il enseigna la rhétorique à Bordeaux. L’empereur Valentinien le nomma précepteur de son fils Gratien qui le fit consul en 379 et qui fut assassiné. Ausone retourna à Bordeaux où il eut pour élève saint Paulin. Son talent s’exprime plus particulièrement dans la poésie descriptive (Poème sur la Moselle). Il chanta aussi ses parents et amis morts. Il meurt en 395.

Sidoine Apollinaire est né, lui, à Lyon en 430, dans une famille aristocratique gallo-romaine. Il épouse la fille du futur empereur Avitus lorsqu’il a vingt ans. Il servira divers empereurs successifs, leur écrivant leur panégyrique, deviendra préfet de Rome en 468. Rentré en Gaule où il avait choisit l’Auvergne comme point de chute, il abandonne sa famille pour entrer dans les ordres. « Assez étrangement, le vrai talent, hormis celui de la flagornerie, lui vint avec le renoncement […] ses « lettres d’art », qui répondent à des circonstances politiques diverses, font la part belle au style et jouent avec élégance des allégories et des mythologies païennes [1]». Sidoine est une figure de la résistance romaine contre l’expansionnisme du roi wisigoth Euric. Il dirige la défense de Clermont (Clermont-Ferrand) contre l’Auvergnat Victor passé à l’ennemi qui investit la ville en 474. Sidoine devra s’exiler deux ans. Il meurt en 487.


[1] P.E. Dauzat, M.L. Desclos, S. Milanezi, J.F. Pradeau, « Guide de poche des auteurs grecs et latins », Les belles lettres, p. 194