Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   Allégorie du Loup et de l’Aigle, Navarre et aimant   
CROIX HURIEL LEONARD DE VINCI ALLEGORIE LOUP AIGLE PHILIBERTE DE SAVOIE JULIEN DE MEDICIS

Un dessin à la sanguine de Léonard de Vinci, celui de l'Allégorie du Loup et de l'Aigle, semble avoir été fait pour le mariage, en 1515, de Julien de Médicis et de Philiberte de Savoie fille de Claude de Brosse, elle même fille de Jean II de Brosse, baron d'Huriel (Catalogo: maggio-ottobre XVII [1939] Milano, Palazzo dell'arte, Officina d'arte grafica A. Lucini e c., 1939 - books.google.fr, Les sommets de la La Croix d’Huriel : Huriel).

Le tracé du côté de l'Aigle semble reproduire celui des côtes de France et d'Espagne autour du Golfe de Gascogne.

Voici le tracé du Golfe de Gascogne selon un portulan du XIVème siècle :

Le Loup

Le Loup pourrait désigner Lope de Artajona, évêque de Pampelune au XIIème siècle. L'olivier, qui sert de mât à la barque, a une tradition religieuse à Artajona.

Si Artajona, en vasco, significa "tierra de encinas" (terre des chênes), il existe des oliviers et en particuliers une Notre Dame des Oliviers qui fut vénérée au XIIIème siècle et qui devint Notre Dame de Jérusalem après la découverte d'un parchemin en 1584 relatant la croisade de Saturnino Lasterra, compagnon de Godefroi de Bouillon, qui rapporta un peu de terre du Saint sépulcre (Clara Fernández-Ladreda Aguade, María Jesús Ibiricu, Jesús Arraiza, Guía para visitar los santuarios marianos de Navarra, 1989 - books.google.fr).

El Rey, aunque contristado, cumplió su palabra y donó a Lasterra la imagen hecha por Nicodemus y pintada por San Lucas. El pergamino que actualmente se conserva en el interior de la imagen fue escrito en los primeros años del siglo XVI, quizás a base de un original algo anterior, redactado en Francia. En el siglo XII se edificó una iglesia dedicada a Santa María en el mismo lugar que hoy ocupa la Basílica. El olivar de la tradición no existió en la realidad (José Maria Jimeno Jurio, Historia y leyenda en torno a la Virgen de Jerusalén de Artajona).

Hasta el año 1423 usó un sello en que figuraba una encina y a ambos lados un ave. En dicho año, Carlos III, en un documento expedido en Tudela manifestaba: " Ea assi bien havemos ordenado et ordenamos por las presentes en adelant, la dicha nuestra villa de Artajona yenga en sieillo et pendón et en ellos por armas, unas cadenas doro en campo azur et una encina de una part, et de la otra, las cadenas con una banda et una corona encima; de las quales usará la dicha nuestra villa en la forma et manera que usan en sus blasones las otras buenas villas de este nuestro regno de Navarra» (www.navarchivo.com - Artajona).

L'Aigle

Venons en à l'aigle de Navarre qui ne saurait être, selon moi, celle de la famille normande de l'Aigle dont est issue la première femme de Garcia VI Ramirez le Restaurateur (+1150); elle se nommait en effet Marguerite de l'Aigle (+1141) ; et ce furent les parents de Sanche VI. Cette Marguerite était donc l'arrière-grand-mère de Thibaud Ier. Il faut oublier cette solution de facilité qui viendrait d'Oïhenart. Les sceaux en triste état de cette famille portent en effet une aigle et il s'agit là de simples armes parlantes47. D'une famille bien alliée (sa mère était une Perche), Marguerite elle-même, à cette époque, ne portait d'ailleurs pas d'armes, et nul doute qu'elle fut épouse de roi du fait de la présence de son oncle maternel Rotrou II comte du Perche, seigneur de Tudèle, chef d'un des contingents français venus à la rescousse des Espagnols contre l'islam. On l'oublie trop, les Français eurent un rôle souvent décisif dans cette longue lutte. Il faut se souvenir de ce qu'écrivait l'historien normand Ordéric Vital en son Historia ecclesiastica : "[les Francs, autrement dit les Français] gens de ressources dans les circonstances difficiles". De son côté, André de Mandach dans Naissance et développement de la chanson de geste en Europe, t. VI Chanson de Roland. Transferts de mythe dans le monde occidental et oriental, donne de nombreux renseignements sur les membres de la famille normande de l'Aigle, dont certains étaient établis dans le sud de l'Italie. Or l'aigle apparaît sous Sanche VI le Sage en 1157. Elle est dessinée en pal ou en fasce, donc couchée comme sur certains gonfanons du XIIe siècle. On la retrouve pour Sanche VII sur d'autres parchemins, puis en position normale sur son deuxième sceau dès 1214 et peut-être dès 1194. Cette aigle était bien armes de Navarre et de famille, quand on voit l'écu sculpté de la tombe de Sancha de Castille-Léon (fille d'Alphonse VII empereur d'Espagne), épouse de Sanche VI, et de leur fils Ferdinand, au monastère des Huelgas de Burgos: il est écartelé de l'aigle et du lion. L'oiseau doit être un signe de l'ambition de ces rois à régner sur l'Espagne. Sanche IV, VI et VII étaient issus de Sanche III Garcès le Grand (+1035) qui se titra rex Ibericus et même imper ator Hispanice, étant devenu maître de Léon, berceau de l'idée impériale en Espagne, et d'Astorga. Or, de son épouse Muniadomna dite Mayor (fille du comte de Castille), il eut entre autres le roi Garcia de Najera (père de ce Sanche IV de Peñalen), et Ferdinand Ier roi de Castille et de Léon, imperator Hispaniarum. De plus, Sanche III avait eu un fils illégitime, Ramire Ier roi d'Aragon, dont la descendance mâle régna en Navarre et en Aragon avec parfois le titre d'empereur d'Espagne (1076-1134, la descendance par femmes régnant depuis sur l'Aragon) mais elle fut remplacée en Navarre par Garcia VI Ramirez le Restaurateur vu plus haut. Il s'agit là de généalogies inextricablement mêlées et il est manifeste que certains souverains aspirèrent tour à tour à une certaine suprématie sur toute l'Espagne. Il est donc très possible que l'aigle de Navarre soit une affirmation de prétention face à celle des rois de Léon, de Castille, et d'Aragon. En tout cas, en Espagne, on cite une poésie provençale du temps de Sanche VII attribuant une aile (sic) à ce roi, les rois de Castille et de Léon ayant le château et le lion.

Ce sera autour de Tudèle, de Rotrou du Perche, de Garcia Ramirez et de Marguerite de l'Aigle qui fondèrent en 1136 un établissement religieux à Roncevaux, etc. que naîtra la Chanson de Roland avec le fameux Turold (Guillaume Turold, un de deux desservants du prieuré Sainte-Croix de Tudèle en 1128?).

A. de Mandach dans Le "Roman du Graal" originaire, veut démontrer que Perceval ou Le Conte du Graal, ou le Parzival de Wolfram von Eschenbach, etc... sont des textes codés qui s'étendent sur une période allant de 1120 à 1137. "Rien de gratuit dans ce code. Il évoque les clans des Roucy de la Champagne et de Normandie, qui se ramifient jusqu'en Anjou, en Navarre et en Aragon, et qu'on retrouve en Catalogne-Provence, ainsi qu'en Castille" (p. 14). Rotrou II comte Val Perche en Basse-Normandie deviendra Perceval ; Alphonse Ier le Batailleur, dit parfois Anfortius, Anfors se transformera en Anfortas... Le Mont Salvat n'est que le Mont San Salvador/Mont Salvat près de San Juan de la Peña où séjourna le Saint Calice de 1076 à 1399, passé dans la cathédrale de Valence depuis 1437, et qu'on peut estimer être le Graal des textes médiévaux (Hervé Baron Pinoteau, Les armes de Navarre au nord des Pyrénées, Anales De La Real Academia Matritense De Heráldica y Genealogía VIII (2004-II). Homenaje a Don Faustino Menéndez Pidal de Navascués, 2004 - books.google.fr).

La thèse de Mandach se rapproche grandement de celle de Paulette Duval qui situe la geste du Graal dans le Valois, autour de Villers-Cotteret. Le montant vertical de la Croix d'Huriel traverse cette région.

Les fleurs de lis de la couronne de l'aigle peuvent ressortir de l'écu avec un rais d'escarboucle fleurdelisé de certains sceaux de Sanche VI le Sage. Le globe sur lequel est monté l'aigle est situé à l'emplacement de la Navarre.

Sanche VI a refondé la ville de Vitoria à l'emplacement de Gasteiz qui pourrait avoir donner son nom à la Terre Gaste des romans du graal (Par ce signe tu le vaincras : croisade, graal, lance et hannap).

L'astrolabe

Robert de Ketene, anglais de la ville de Ketton en Rutland selon certains, cité renommée pour ses carrières de pierre, devrait son nom, selon d'autres, à Alcatene, quartier de Tudèle en Navarre. Il traduit le Coran pour Pierre le Vénérable abbé de Cluny. Mais il n'y a pas de mention de la pierre noire de la Kaaba dans ce livre. Il obtient, en 1143, la charge d'archidiacre de Pampelune, bras administratif de l'évêque, Lope de Artajona le devenant à cette date en succession de Don Sanche la Rose. Robert s'est installé à Tudèle, ville dépendant de la Navarre, et patrie de Abraham ben Ezra qui donnera un ouvrage sur l'astrolabe en Angletterre en 1160. Robert écrira en 1144 ou a déjà écrit en 1142 la traduction du texte alchimique Les Entretiens de Morien et de Khalid. Il écrit aussi un livre sur l'astrolabe en 1147 à Londres où il sera de retour.

En 1157, le roi Sanche le Sage (ou le Savant), fils de Garcia qui est mort en 1150, fait une donation à la collégiale de Sainte-Marie de Tudèle, mentionne un Magister Robert, ami du roi. L'acte est signé par le roi ainsi que par Lope, évêque de Pampelune, et d'autres personnages. L'obituaire de Pampelune note au 10 avril le nom de Magister Robertus, racionerus canonicus, qui aurait eu l'honneur d'être inhumé aux côtés du roi Garcia et de la reine Marguerite de l'Aigle. Paulette Duval identifie ce Magister Robertus avec Robert de Ketene qui aurait été l'auteur de la Turba gallica traduction de la Tourbe des philosophes qui lance la mode de l'alchimie en Occident.

Le compas

Il aura fallut environs quatorze siècles pour que la boussole soit connue en Europe au XIIe siècle, sous Philippe le Bel. Un poème de Guyot de Provins, vers 1180, parle d'une pierre laide et noirette appelée "marinette", c'est-à dire compagne des marins, utilisée sur la Manche et l'Océan. Les français furent, tout chauvinisme mis de coté, les premiers marins européens à utiliser la boussole, en Méditerranée durant la première croisade, en 1095.

Kircher cite, dans sou Art magnétique, Guiot de Provins, qui, après avoir parlé du pôle arctiqué, fait mention de la boussole en ces termes, qui sont assez obscurs pour qu'on n'en puisse rien conclure :

Icelle étoiie ne se muet; / Un art onc qui mentir ne puet / Par vertu de la marinette, / Une pierre laide et noirette, / Où le fer Volontiers se joint.

Les premiers documents européens qui la décrivent remontent à 1190. Un contemporain précise qu'il s'agissait là d'une aiguille aimantée renfermée dans une fiole de verre à moitié remplie d'eau : elle flottait posée sur deux morceaux de paille et on l'appelait "calamite".

GIOJA ou plutôt Gilia (Flavio), fameux pilote, né à Pasitano, château près d'Amalfi dans le royaume de Naples, vers l'an 1300, connut la vertu de la pierre d'aimant, s'en servit, dit-on, dans ses navigations, et peu à peu, à force d'expériences, inventa la boussole. On ajoute que, pour apprendre à la postérité que cet instrument avoit été inventé par un sujet des rois de Naples, alors cadet de la maison de France, il marqua le nord avec une fleur de lis : exemple qui fut suivi par toutes les nations qui tirent usage de cette nouvelle découverte (Louis Mayeul Chaudon, Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, Volume 7, 1810 - books.google.fr).

Le premier compas complet avec rose des vents semble du à un natif de St Gilles­Croix de Vie, en Vendée. Il était d'origine ibérique, il s'appelait Pierre Garcie dit Ferrande, c'était en 1483. Très exactement le 31 mai 1483. Charles de la Roncière, dans son Histoire de la Marine Française Paris, Plon, 1900, indique que la rose des vents de Ferrande n'a que 24 divisions au lieu de 32.

La mesure de la pureté de l'or, par la pierre de touche en particulier, compte une échelle de 24 degrés ou carats. Ce mot provient de l'hébreu « kharouv » , le caroubier et de l'arabe « kharoub » puis du grec ancien « keration » signifiant « cornes » et désignant le caroubier dont les fèves servaient d'étalon de masse, qui passa ensuite par la langue italienne (carato) et par l'arabe (qîrât, petit poids). Les Arabes avaient constaté que les graines de caroubier avaient toutes un poids identique. Le latin des alchimistes en fit "carratus". La mesure de masse kerátion correspond au tiers de l'obole. Le nom de "carat" qui exprime le degré de la bonté, ou le titre de la perfection, ou imperfection de l'or. Les Monnoyeurs ont fixé à 24. carats le plus haut titre , ou la plus grande pureté de l'or (R.J. Forbes, Studies in ancient technology. 5, Volumes 8 à 9, 1964 - books.google.fr).

Pierre Garcie, dit Ferrande, est né en France, à St Gilles­Croix de Vie en Vendée, d'un père espagnol et d'une mère française. Il est mort en 1520 à Saint-Gilles. Il avait rédigé un testament le 15 février 1503. Ferrande est l'auteur d'un traité de navigation (première partie achevée en mai 1483 ; seconde partie achevée en juin 1484 ; édition princeps : Poitiers, 1520) - Ferrande est considéré comme le premier véritable océanographe. François 1er le qualifia de «l’un des maistres de navires les plus experimentez qui sont aujourd’hui et le plus cognaissant en navigage».

LYDIUS LAPIS, nom donné par les anciens à une pierre noire fort dure, dont ils se servoient pour s'assurer de la pureté de l'or, ce nom lui ayoit été donné, parce que cette pierre se trouvoit dans la rivière de Tmolus en Lydie. Pline nommoit aussi cette pierre lapis heracleus, de la ville d'Heraclea près du Mont Latmus en Carie, à la frontière de la Lydie, & souvent les auteurs se sont servis de ces deux dénominations pour désigner l'aimant, aussi bien que la pierre de touche ; ce qui a produit beaucoup d'obscurité & de confusion dans quelques passages des anciens. Au reste, il pourroit se faire que les anciens eussent fait usage de l'aimant pour essayer l'or, du moins est il constant que toutes les pierres noires, non calcaires, pourvu qu'elles aient assez de consistance & de Pureté, peuvent servir de pierre de touche (Antoine Mongez, Antiquités, mythologie, diplomatique des chartres, et chronologie: A-Chlaena, 1786 - books.google.fr).

Le mot "magnétique" a une origine grecque, la magnétite ayant été découverte dans le gisement d'Héraclée de Magnésie (Thessalie). Les Grecs l'appelaient Magnès lithos, pierre de Magnésie. Mais il y avait deux villes du nom de Magnésie près d'Héraclée du Latmus. En fait Herakleia vient d'herakleios, appliqué par les Grecs aux maladies "indomptables" comme l'épilepsie et l'éléphantiasis, qui a désigné Hercule et nom Héraclée. L'aimant était pierre d'hercule (William Gilbert (1544 -1603), TT-décembre 2012, Th.-Henri Martin, Sur l'aimant, ses noms divers et ses variétés suivant les anciens. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 4e année, 1860 - www.persee.fr - www.persee.fr).

On trouvait des aimants en Savoie, dans le Piémont (Le grand vocabulaire françois, Volume 2, C. Panckoucke, 1767 - books.google.fr).

L'amitié de Sanche VI de Navarre et de Robert de Ketton

L'amitié entre Sanche VI et Robert de Ketton semble symmbolisé par l'"amitié" entre le fer ou le pôle magnétique (l'aigle) et l'aimant du compas se trouvant dans la barque au loup représentée par le rayon qui relie les deux. Il ne faut pas confondre le loup et le compas qui fonctionne indépendamment de lui mais qui se trouve dans la même barque, la barque de l'église de Navarre. Le loup est à l'opposé de l'aigle.

Il y a de l'amitié entre la vigne & l'ormeau, entre l'aimant & le fer (Le dictionnaire de l'Académie françoise, dédié au Roy, Volume 1, 1694 - books.google.fr).

Cette notion d'amitié ou d'amour entre les éléments remonte à Pline et au-delà à Empédocle et aux philosophes grecs.

Maximum hinc opus naturae ordiemur, & cibos suos homini narrabimus, faterique cogemus ignota esse, per quae vivat. Nemo id parvum ac modicum existimaverit, nominum vilitate deceptus. Pax simul in his aut bellum naturae dicetur, odia, amicitiaeque rerum surdarum ac sensu carentium : &, quo magis miremur, omnia ea hominum causa, quod Graeci sympathiam appellavere : quibus cuncta constant, ignes aquis restinguentibus, aquas Sole devorante, Luna pariente, altero alterius injuria deficiente sidere. Atque ut a sublimioribus recedamus, ferrum ad se trahente magnete lapide, & alio rursus abigente a sese : adamentem opum gaudium, infragilem omni cetera vi & invictum, sanguine hircino rumpente, quaeque alia in suis dicemus locis, paria, vel majora mira. Tantum venia sit, a minimis, sed a salutaribus ordienti, primumque ab hortensiis (Secundus Caius Plinius, Naturalis historiae libri, Tome IV, 1685 - books.google.fr).

Robert de Ketton fut un négociateur dans les différends entre la Navarre et l'Aragon qui mettaient en jeu la région de Valdonsella dont il était archidiacre comme à Pampelune, capitale de la Navarre. Robert de Ketton, à la tête d'un groupe de clercs, entâma un procès contre Don Lope, évêque de Pampelune. Il le perdit, et perdit de plus sa charge de chanoine de la cathédrale de Pampelune. Mais il devint, avant ou après, chanoine de l'église Santa Maria de Tudèle.

En 1134 va a Francia y estudia en la escuela de catedral de París. Posteriormente, acompañado de Hermanus Dálmata, compañero de estudios, viaja a Italia, al imperio Bizantino y a los estados cruzados de Palestina donde es cogido prisionero por los infieles y en donde aprende la lengua árabe. En 1138 está en España en la zona del Ebro comprendida entre Tarazona y Tudela acompañado de su inseparable amigo Hermanus Dálmata. Aquí es localizado por el abad de Cluny, Pedro el Venerable, que le pide traduzca el Corán al latín en el año 1141.

Bajo el obispo de Pamplona, don Lope de Artajona (1142-1159), fue arcediano de Pamplona y de la Valdonsella. Capellán principal del rey pamplonés García Ramírez el Restaurador y clérigo del conde de Barcelona Ramón Berenguer IV. Viaja a Italia en 1152 y en 1153 vuelve desde Roma de nuevo a España al frente de la legación del cardenal Jacinto en calidad de secretario y asesor. El legado manda delante de sí según escribe Jacinto al "magister R(obertum), karissimun clericum et notarium nostrum" y le ensalza en su epístola "quem sua prudentia, honestate ac litteratura earum plurimum acceptum habemus".

En la Historia de los obispos de Pamplona, I, siglos IV-XIII (José Goñi Gaztambide, Pamplona 1979), narra una rebelión de los arcedianos contra el obispo don Lope, siendo el cabecilla Roberto de Ketton. El motivo era el pleito que litigaban los obispos de Pamplona y Zaragoza en torno a las iglesias de la Valdonsella de las que el arcediano era Roberto y las acusaciones de diferente índole que le imputaban al obispo don Lope.

Entre el 29 de Julio y el 2 de Agosto de 1156, se celebra un Juicio promovido por Roberto de Ketton contra el obispo don Lope al que acusa ante los papas Eugenio III y Adriano IV como reo de homicidio y otros delitos no especificados. Al parecer no se pudo probar nada contra don Lope y perdió el juicio. Posteriormente Roberto toma partido por Sancho el Sabio quien se enfrentó con el obispo don Lope. Esto hace que pierda la dignidad de arcediano y a cambio obtiene una canonjía en Tudela de su "amigo" Sancho VI el Sabio (1150-1194) (Andrés Ortega, En busca de un comitente para San Pedro ad Vincula de Echano - Valdorba, Navarra, 2006, Guadalupe Lopetegui Semperena, Escribas y notarios en la Cancillería Real Navarra durante el siglo XII, 2010, AJM Duque, El inglés Roberto, traductor del Corán. Estancia y actividades en España a mediados del siglo XIIe, 2002).

Pierre de loup et pierre d'aigle

La pierre de loup marin (poisson de mer : Anarrhicas lupus selon Linné surnommé crapaudine). Les petites pierres qu'on retire de sa tête sont bonnes pour la douleur de tête, étant portées sur la partie malade (Alfred Franklin, Les médicaments, 1891 - books.google.fr).

La pierre d'aigle ou pierre étésienne semble un jeu de mots grec entre aetos (aigle) et etos (année). le manuscrit de Saint Marc dit qu'elle fait tourner la lune, qu'on l'appelle aussi cerveau d'albâtre (Paulette Duval, La pensée alchimique et le conte du graal, Champion, 1979, p. 99).