Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Aix-en-Othe   

Aix-en-Othe

Aix-en-Othe est considérée comme la capitale du pays d'Othe.

Entre 1227 et 1234, les Templiers fondent la commanderie de Coulours dans le pays d'Othe icaunais. C'est la plus importante de l'Ordre. Elle est reliée à Payns par la route templière qui passe notamment à Rigny-le-Ferron, Villemaur-sur-Vanne.

La forêt d’Othe a un passé historique associé aux Ligures qui y séjournèrent et à une occupation ultérieure gallo-romaine. Othe, Otta signifie "réunion d'arbres" en ligure.

L'élément ot / ut d'origine inconnue se retrouve dans l'ancienne paroisse d'O (Orne, Oth 1100) et dans le nom du pays d'Ouche (Echauffour), jadis Utica, mot issu de ot / ut dérivé avec le suffixe celtique *ika, qui était couvert de forêts dans l'antiquité (fr.wikipedia.org - Forêt d'Othe).

Dans la vallée de la Nesle, on signale une motte à Paisy-Cosdon, et à Aix-en-Othe, un château qui, au IXème siècle, tomba au pouvoir des Normands. Ce château a toujours fait partie du domaine épiscopal jusqu'en 1789.

Les traces évidentes d'une existence remontant au-delà de cette époque est justifiée par les découvertes récentes et importantes de substructions gallo-romaines faites à Paisy-Cosdon, et, à Aix-en-Othe même, d'un établissement de bains contemporain de celui de Paisy-Cosdon, dont il a dû être une dépendance.

Il semblerait que l'évêqne de Troyes était aux droits du possesseur romain. Si les limites des anciennes cités gallo-romaines sont devenues celles des diocèses, les évêques auraient pris possession des domaines des préfets ou gouverneurs des Gaules (Congrès archéologique de France, 1854).

Du fer

Le nom d'Othe, Otte, Utta, peut venir du celtique odyn, « fourneau, fournaise, forge,» d'où : «pays des fourneaux, pays des forges. » On va voir bientôt qu'aucun pays dans l'antiquité et même au moyen âge ne mérita ce nom à plus juste titre.

Le siège de l'exploitation du minerai de fer était le mont Erart, situé au-dessus et au sud-ouest du hameau de Druisy, de la commune d'Aix.

N'est-on pas en droit de dire que les évêques de Troyes, exploitant depuis plusieurs siècles le minerai de leur domaine d'Aix, s'etaient fait concéder par le prince ce droit de péage, dans un but, disons-le, de concurrence et pour favoriser sur la place de Troyes la vente et le placement des produits métallurgiques de leur domaine d'Aix, qui entraient à Troyes par la porte du Beffroi ? (Mémoires Lus à Sorbonne, 1867).

Soleil

Il n'est pas rare de rencontrer dans le département de l'Aube des statues d'Apollon de moindre dimension que celle-là. On en a recueilli notamment, à notre connaissance, à Brienne-la-Vieille, à Bar-sur-Aube, à Aix-en-Othe.

Nous en avons parfois des traces des pratiques cultuelles pré-chrétiennes, comme à Aix-en-Othe où la fontaine de la Dhuée recelait une statuette d'Apollon en bronze et aux yeux d'argent qui fut découverte par un berger le 27 décembre 1858

On a aussi trouvé entre le village et le hameau du Jars un Apollon de bronze, qui a été vendu à un amateur de Paris.

12 septembre

L’église paroissiale de la Nativité de la Sainte Vierge, à l’abside et transept du XVIIème siècle, ef du XVIIIème en forme de croix latinepossède quatre tapisseries du XVIème siècle, représentant le martyre de sainte Reine : les bourreaux lui brûlent les aisselles ; elle met le diable en fuite; elle est décapitée. Sainte reine a été comparée à sainte Marguerite en raison de l’apparition d’Olybrius dans les deux martyres.

En 252, une jeune gauloise de seize ans prénommée Reine, convertie au christianisme, faisait paître ses moutons au pied du mont Auxois, site aujourd'hui présumé de l'oppidum d'Alésia. Le gouverneur romain des Gaules, Olibrius (ou Olimbrius), voulut abuser d'elle mais elle résista et refusa même le mariage pour ne pas abjurer sa foi. Elle fut martyrisée, et décapitée. Dès le siècle suivant, un culte se développa, le martyre de cette sainte devenant plus tard le sujet d'un grand nombre de mystères.

Le culte de cette sainte a pu être garanti par la découverte en 1909 du « service eucharistique » d'Alésia. Découverte constituée d'un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisés pour la célébration de l'eucharistie. Le plat porte un poisson en gravure (l'ictus comme à Autun), et le nom de « Regina ». L'ensemble daté du IVe siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre (fr.wikipedia.org - Sainte Reine).

Deux documents du IXe siècle, le Martyrologe d'Adon, archevêque de Vienne, à la date du 7 septembre, fête de sainte Reine, et la Vie de saint Germain, évêque d'Auxerre. par le moine Héric, localisent Alesia à Alise-Sainte-Reine.

On compta à Alise au XVIème siècle, jusqu'à 70,000 pèlerins dans une année. C'est en leur faveur que, par les soins de saint Vincent-de-Paul, fut fondé un hospice qui subsiste encore. Le malheur des temps a considérablement diminué le concours des peuples. Cependant le pèlerinage s'est continué, et de pieux fidèles viennent encore au village d'Alise, le 7 septembre et le dimanche suivant, jour de la fête, vénérer les traces de la sainte et ses glorieux combats, dans les monuments qui en perpétuent la mémoire (L'ami de la religion: journal ecclésiastique, politique et littéraire, Volume 161, 1853).

Le pèlerinage existe toujours : tous les ans, le 10 septembre, on fête le martyre de sainte Reine, mise à mort par le terrible Olybrius. Les jeunes filles du pays, en costume gaulois, jouent le Mystère de sainte Reine (Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, Volume 65, 1906).

Le 12 septembre 1700, Jean Raille, fils d'un marchand de papier à Plombières, paralysé des deux jambes, se fit amener à l'église de l'abbaye de Flavigny : à peine avait-il fait sa prière à sainte Reine, qu'il sé sentit complètement guéri. Cinq personnes de Plombières, qui accompagnaient le malade, et six des plus notables de Flavigny, ont certifié ce miracle chez le notaire Nicolas Maillard (Vie Et Culte de Ste Reine D'Alise, 1853).

Des tableaux de la fin du XVIème siècle ou du commencement du XVIIème : les uns, peints sur bois, représentant l'Annonciation, la Fuite en Egypte, l'Adoration des Mages, Éliézer et Rebecca ; les autres, peints sur cuivre, représentant saint Pierre et saint Paul (Henry Arbois de Jubainville, Répertoire archéologique du département de l'Aube, 1861).

Au XIIème siècle, la terre d'Aix devient seigneurie épiscopale. Dès lors, les évêques de Troyes viennent séjourner dans leur château-forteresse qui est pillée à plusieurs reprises (guerre de 100ans, guerres de la Réforme,...). De cette bâtisse, il reste aujourd'hui une entrée en appareillage champenois avec les logements des bras de relevage du pont-levis. Joachim du Bellay, ami de l'archevêque Antonio Caracciolo, a séjourné dans ce château. Il y a fait allusion dans son Ôde au Prince de Melphe. Dès le milieu du XVIème siècle, les évêques délaissent Aix et le château se dégrade (www.circuits-de-france.com).

On trouvera Raphaël à travers un vitrail de l’Histoire de Tobie (baie 229) de la cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul de Troyes : Tobit : emprisonnement, Tobit : délivrance, Tobit : riche, usure, Gabelus, Sennacherib : massacre, ensevelissement : mort, Tobit : pauvre, Tobit : aveugle, Tobie : départ, Raphaël, animal fabuleux : poisson, Tobie : mariage : Sara, Raguel, Démon biblique : fuite, Tobie : retour. La verrière a été réalisée en 1500, don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de sa femme Denise Chappelain. On retrouve les Fuestot à Ravières.