Partie IX - Synthèse   Chapitre LXIV - Super-étoile (Superstar in english)   Aigueperse, 9 novembre   

Aigueperse, 9 novembre

L'origine du nom du village serait "Aquae Sparsae" : le lieu où passent les eaux, et remonterait à l'an 1100. Nichée dans une petite vallée entourée de montagnes recouvertes de bois sombres, Aigueperse est alimentée par de nombreux ruisseaux, ce qui lui a probablement valu son nom.

Dans le village, on trouve une église Sainte-Madeleine du XIIème siècle, construite à la place de l'hôpital qui marqua les débuts du village. Cet hôpital fut construit par un fils naturel de la maison de Beaujeu, Archimbaud le Blanc qui céda à Guichard III de Beaujeu des terres à Montagny près de Roanne et lui donna en alleu le château de Chavanisat. Cet hôpital devint " une tanière aux coquins qui y commettaient mille désordres " ; il fut ensuite transformé en chapitre de 12 chanoines qui régentaient le village. La révolution vit décapiter le dernier d'entre eux. Cette collégiale était sous le même vocable que celle de Courpalay.

Aujourd'hui, cette église surprend par son organisation, puisque de part et d'autre du transept roman se trouvent deux constructions allongées. Après la révolution, l'église ne renferma plus d'œuvre majeure, à l'exception du Christ, exécuté dans un chêne du pays, par Monsieur Zucchini, sculpteur lyonnais réputé (www.haut-beaujolais-tourisme.com - Aigueperse).

9 novembre, Saint Ursin

Un manuscrit qui était conservé dans l'église du Saint-Sauveur à Utrecht, maintenant devenue la Bibliothèque universitaire de la ville s'emploie uniquement à rapporter qu'Ursin et le disciple Nathanaël, frère de l'apôtre Philippe, n'étaient qu'une seule et même personne.

Les Vies de saint Ursin dont de lui l'un des 72 disciples du Christ.

La Vita A (BHL 8412 - Bibliotheca Hagiographica Latina) dit qu'Ursin " avait été envoyé, par les saints apôtres depuis la ville de Rome, répandre la semence de l'Evangile dans les Gaules, avec le très précieux sang du protomartyr du Christ Etienne, et les compagnons qui furent saint Denis de Paris, saint Saturnin de Toulouse, saint Trophime d'Arles, saint Paul de Narbonne…, saint Austremoine d'Auvergne et saint Gatien évêque. "

La Vita B (BHL 8413) dit que c'est le pape Clément qui les envoya. Grégoire de Tours ne parle pas d'Ursin.

Si l'on se rapporte à Raban Maur, " dans la compagnie de Madeleine, la glorieuse amie de Dieu, et de sainte Marthe, sa sœur, le saint évêque Maximin s'abandonna donc aux (lois de la mer, avec saint Parménas, chef des diacres, les évêques Trophime, Eutrope et les autres chefs de la milice chrétienne […] Le saint évêque Maximin eut pour son partage la ville d'Aix, métropole de la seconde province Narbonnaise, dans laquelle sainte Marie-Madeleine finit sa vie mortelle. Paul eut Narbonne, métropole de la première province Narbonnaise ; Austrégisile, la ville de Bourges, métropole de la première Aquitaine ; lrénée eut Lyon, métropole de la première Lyonnaise ; Sabien et Potentien eurent pour leur part la ville de Sens, métropole de la quatrième Lyonnaise ; Valère, la ville de Trêves, métropole de la première Belgique ; Féroncius , Besançon, mélropole de la première province des Séquaniens ; Eutrope, la ville de Saintes, dans la seconde Aquitaine, dont Bordeaux est maintenant la mélropole ; Trophime, Arles, alors métropole de la province de la province de Vienne. Ce furent de ces prédicateurs que ces dix provinces des Gaules reçurent la foi. Les autres docteurs ne prêchèrent point aux sept autres provinces des Gaules, mais à sept villes de provinces diverses : Eutrope à Orange, ville de la province de Vienne ; Front à Périgueux, dans la seconde Aquitaine ; Georges à Veliacum, dans la première ; Julien au Mans, dans la troisième Lyonnaise ; Martial à Limoges, dans la première Aquitaine; Saturnin à Toulouse, dans la première Narbonnaise, où il fui précipité du Capitole pour la foi de Jésus Christ. Parménas, avec la vénérable servante du Sauveur, sainte Marthe, se relira à Avignon, ville de la province Viennoise, ainsi que Marcelle, suivante de la sainte, Epaphras, Sosthène, Germain, Evodie et Syntique… "

Etienne Faillon corrige Austrégisile en Ursin car le premier vécut au VIIème siècle tandis que les Vita font d'Ursin le premier évêque de Bourges. D'après Grégoire de Tours, Bourges était dirigée par Léocade, un sénateur romain (ou gouverneur) et il aurait offert sa maison à Saint Ursin afin de recevoir les restes de Saint Etienne et en faire la première église de la région (Nathalie Le Luel, Étude des Vies de saint Ursin de Bourges : une première approche, Etienne Michel Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence, 1865).

Bon Vieillard

Né le 30 novembre 1898 à Paris, Robert Fuzier, militant socialiste, a été de 1934 à 1940 et de la Libération à 1947 " le " dessinateur politique du Populaire de Paris.

Mobilisé en 1916, il est gazé sur le Front et se voit contraint de passer deux années en sanatorium. En 1928, il épouse la fille de H-P Gassier, célèbre dessinateur de presse, qui depuis le début du siècle fait les beaux jours de la presse de gauche, socialiste de L'Humanité au Populaire pendant la guerre, à Floréal, l'hebdomadaire du monde du travail… puis communiste avant un retour à la vieille maison, dans Agir, le mensuel des " bellicistes " de la SFIO lancé en 1938 par Léo Lagrange, Daniel Mayer, Pierre Brossolette…

Collaborateur épisodique du Populaire depuis février 1931, le trait rond et l'humour de Robert Fuzier deviennent familiers des lecteurs qui suivent chaque dimanche à partir de 1933 la planche des Aventures de Dédé et Doudou, dont il écrit aussi les textes. Le jeune garçon et la jeune fille, curieux et débrouillards, découvrent sous la garde de l'oncle Anatol la vie et ses dangers, représentés notamment par les maîtres de guerre, les marchands de canons, et les exploiteurs de toutes sortes. Leurs deux premières aventures les mènent en Afrique puis aux États-Unis - l'influence d'Hergé n'est pas loin… mais le message est ici pacifiste, internationaliste, socialiste, humaniste, proche de celui délivré chez les Faucons rouges et dans les Auberges de la jeunesse. À partir de 1934, Robert Fuzier intervient quasi quotidiennement dans le Populaire, soit en dessin de une, soit dans l'habillage des rubriques en pages intérieures. En 1936, il ressemble au personnage de socialo, genre titi parisien ou gavroche, les manches retroussées, prêt au combat comme il le dessine pour les éditions de la Librairie du Parti socialiste. Sa Marianne, jeune et vaillante, femme du peuple et de grand air, prend la tête des manifs… son drapeau orné des Trois flèches… guidant le peuple du Front populaire en guerre contre les dictatures et les fascistes étrangers ou français. Contre le colonel de La Roque, il invente le personnage récurrent de " Casimir ".

Antimunichois dans Le Populaire, il modère les excès de l'anticommunisme ambiant et met en avant la fraternité ouvrière… Replié à Clermont-Ferrand au début de la guerre avec l'équipe du Populaire, bientôt sabordé par la direction paulfauriste du Parti socialiste, il refuse de participer à une presse bâillonnée et s'engage dans la résistance.

Fixé à Aigueperse (Rhône), il se lance dans la sculpture. Arrêté par les Allemands en 1943, il est emprisonné à Moulins puis à Fresnes. Libéré en mai 1944, il renoue alors avec son premier métier de retoucheur photographe. Au lendemain de la Libération, il monte sur le toit du quotidien Le Matin, dont l'immeuble a été réquisitionné par les socialistes, pour y faire flotter le drapeau du Populaire.

Fuzier collabore à nouveau au quotidien socialiste de 1944 à 1947. Cependant, partisan de l'unité d'action avec les communistes, il est exclu de la SFIO en 1947, avec ses camarades de " la Bataille socialiste ". Il travaille alors à France-URSS et dirige, avec Jean Bruhat, les Cahiers Internationaux. Son œuvre d'après guerre, moins directement politique, est parue dans Libération durant 12 ans, de 1951 à 1963, sur une dizaine de titres dont il écrit souvent les textes. Ce sont : Capitaine Passe-Partout, La case de l'Oncle Tom, Jacques Bonhomme, Marie Read la flibustière, Les mémoires de madame Angot, Nadia Starli, Tête de fer, Thyl Ulenspiegel et deux épisodes de Cartouche. Militants au PSA, puis au PSU, Robert Fuzier réadhère au Parti socialiste en 1974. Il est décédé le 29 novembre 1982 à Rocquemont (Oise) (Frédéric Cépède, Robert Fuzier (1898-1982), la " ligne claire " du Populaire).

Jeune Mort

Jean François Bouillard, du 134è RI, né le 4 septembvre 1879 à Aigueperse, est mort à Mâcon le 11 février 1919 de maladie (pagesperso-orange.fr/pjpmartin - MPF CHF).