Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2   8 octobre - Siméon - Soultzmatt   

8 octobre

L'axe passe par Baugy, Prémery, au sud de Luxeuil, Soultzmatt, en Forêt Noire.

partie 205-221

Fête : Le vieillard Siméon

pp. 206-207 : La répartition exacte du butin conquis sur l'ennemi était aussi en usage chez les Germani. Le Germain n'est point, comme le dit l'interprétation commune, l'homme de guerre, le warman – war (ouâur), guerre, – man, homme –, mais plutôt l'homme possédant un droit rigoureux à partager les dépouilles des ennemis : c'est le Sherméan – to share (chère), partager, – may (mé), pouvoir, – to hand, donner avec la main –. Cette expression était applicable aux premiers Germains, et aussi aux Volkes Tectosages qui s'étaient emparés des terres les plus fécondes de la Germanie, et avaient adopté les moeurs, la manière de vivre des Germains vaincus et refoulés dans les terres moins fertiles (César de Bell. gall. lib. VI. 24.) ; et quand Tacite et les historiens latins parlent des expéditions conduites au-delà du Rhin contre les Germains, il faut entendre contre les Volkes Tectosages enveloppés par les Romains dans l'appellation générale de Germains.

L'axe passe par le Nord de Fribourg dans le Brisgau et la Forêt Noire.

M. Lelewel, dont on a certes beaucoup exagéré le mérite et la science, mais qui en géographie du moins peut être cité comme une autorité, a fait une longue dissertation pour démontrer que Pythéas n'a connu ni le Jutland ni la Baltique. Suivant cet auteur, le golfe de Mentonomon, où le navigateur marseillais termina son voyage, n'était autre que celui qui se trouve à l'embouchure de l'Elbe. L'ile Abalus était une des lles situées entre le Rhin et l'Elbe, peut-être celle dont les restes forment actuellement l'îlot de Borkum. Une peuplade germanique, qui portait le nom de Guttons, devait y demeurer près de la rivière de Jahdé. Les Teutons, à qui les Guttons vendaient de l'ambre, habitaient la terre ferme. Cette explication du voyage de Pythéas ne change rien à l'antiquité et aux mœurs de la race tudesque. Elle est plus conforme à la version de César, qui semble croire que les Teutons occupaient déjà les bords du Rhin à l'époque de l'émigration des Volks-Tectosages, c'est-à-dire près de six cents ans avant notre ère. « Il fut autrefois un temps, dit-il, où les Gaulois étaient plus belliqueux que les Germains, où ils leur faisaient la guerre et où ils envoyaient des colonies au delà du Rhin, à cause de l'insuffisance des terres pour la population de la Gaule. Voilà pourquoi les endroits les plus fertiles de la Germanie, qui sont situés vers la forêt hercynienne, tombèrent au pouvoir des VolksTectosagesqui s'y établirent. »

Ne semble-t-il pas résulter de ce récit, que lors de leur première émigration vers le nord, les Celtes avaient trouvé, au bord du Rhin, des Teutons qui leur en avaient disputé le passage? Plus forts qu'eux à cette époque, ils étaient allés s'établir auprès de la forêt hercynienne, où ils avaient contracté les mœurs des vaincus. Mais au ive siècle avant Jésus-Christ, les Teutons avaient déjà cessé d'être ce peuple trop faible pour résister aux Celtes. Non-seulement ils expulsèrent les Volks-Tectosages, mais ils franchirent le Rhin avec eux, et vinrent jeter sur la rive gauche de ce fleuve les premières assises de leur établissement dans la Gaule. César parle de cet événement comme d'un fait déjà ancien, relativement au temps où il écrit. « Ils avaient autrefois, antiquités, dit-il, franchi le Rhin, s'étaient fixés dans ces contrées à cause de la fertilité du sol, et en avaient chassé les Gaulois. » A dater de cette époque, tout le pays situé entre l'Elbe et le Rhin, à l'occident de la forêt hercynienne, fut habité par la race tudesque. Au temps de César, les Ubiens occupaient le poste le plus avancé de cette race, au confluent de la Lahne et du Rhin. Les Kéruskes se trouvaient près de la forêt de Bacenis (le Hartz). Ceux des Tectosages qui ne passèrent pas dans la Gaule s'étaient retirés vers l'orient, dans le Brisgau et la Souabe, où César et Tacite paraissent les avoir connus (Pierre Auguste Florent Gérard, Histoire des races humaines d'Europe, depuis leur formation jusqu'a leur rencontre dans la Gaule, 1849 - books.google.fr).

Sainte Libaire

Il faut là encore noter les attestations relativement nombreuses des prénoms des saints enfants de Baccius et Lientrude dans les régions de la Montagne vosgienne, notamment à La Bresse et à Bussang (Vosges). Baccius et Lientrude seraient de la région de Châlon sur Marne. Ces enfants sont sainte Libaire, saint Eucher (Eucaire), sainte Menne et saint Elophe. Une Vie médiévale de sainte Menne ajoute deux sœurs à cette liste : Gontrude et Ode. Saint Elophe seul est présent dans le Martyrologe romain. La source en est constituée par trois manuscrits du martyrologe de Fleurus, issus d'un archétype messin. On trouve encore saint Elophe dans le martyrologe de Hermann Greven, avec sainte Susanne, au 8 octobre. Toute la famille est évoquée dans les martyrologes de du Saussay et Chastelain. Les seuls ouvrages liturgiques, autres que les martyrologes, tant manuscrits qu'imprimés, qui mentionnent l'un ou l'autre des saints enfants de Baccius et Lientrude sont très localisés, à l'usage des diocèses de Toul, Nancy et Saint-Dié. À Cologne, saint Élophe est évoqué au 16 octobre (Bernard Jacquier, Histoire du cules des enfants de Baccius et Lientrude, Positions de thèses, 1998 - books.google.fr).

16 octobre comme la fête patronale de Saint Saulge, dont le nom est tiré d'un hypothétique saint Salvy, à côté de Crux-la-Ville.

Sainte Libaire est fêtée le 8 octobre (Pétin), et serait une féminisation de saint Elophe. Des reliques de la sainte cépahlophore furent tranférées à Condé en Brie (axe du 28 août) où Bossuet, évêque de Meaux, était présent.

A Luxeuil (près de l'axe) on fêtait Baudry de Montfaucon, abbé, qui est au 8 octobre chez Pétin alors que Baudry le porcher de Sombernon est au 16, le même jour qu'Elophe, martyrisé à Soulosse, à côté de Neufchâteau et de Domrémy la pucelle, où leurs parents vivaient et où est née Libaire (Usuard, Martyrologe, Gauthier, 1867 - books.google.fr).

Curiosité

Baugy dans le Cher est sur l'axe. La famille berrichonne de Baugy n'a pas de lien explicite avec le château concerné.

C'est à cette époque que le chevalier Louis Henri de Baugy vint en Canada. Embarqué sur le Saint-François- Xavier, navire marchand en partance pour l'Amérique, il avait quitté le port de la Rochelle dans la nuit du 12 au 13 juillet 1682. Baugy y défend, en 1684, le fort Saint Louis contre les Indiens (Louis Henry Baugy (chevalier de), Rédacteur Ernest Hubert Auguste Serrigny,, Journal d'une expédition contre les Iroquois en 1687, 1883 - books.google.fr).

La famille "de Bar" marquera pendant plus d'un siècle la seigneurie de Baugy : en confortant le château, en dotant la paroisse d'un hôpital, en érigeant la chapelle Sainte-Anne dans l'église paroissiale. Jean Damas, seigneur d'Anlezy, seigneur de Crux (Crux la Ville) épouse Jeanne de Bar, fille de François de Bar, seigneur de Baugy. Leur fils Jean épouse le 8 octobre 1559 Edmée (Aimée) de Crux, fille de Jean de Crux, vicomte de Druy. C'est de cette alliance que date la distinction des Damas et Damas-Crux, distinction qui subsiste encore aujourd'hui. Ce fut Paul Damas, chevalier, baron, etc., qui fit hommage à Pierre de Chamans, baron du Pescher, qualifié sire de Châtillon, de sa baronnie,le 7 février 1618, comme mouvante du château de Châtillon en Bazois (Artaud de Montor, Encyclopédie des gens du monde, Volume 7, 1836 - books.google.fr, Anselme de Sainte-Marie, Ange de Sainte-Rosalie, Histoire de la Maison Royale de France, et des grands officiers de la Couronne, 1733 - books.google.fr).