Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2   8 juin - Sacré Coeur - Laval/Fougères   

8 juin

L'axe passe par Buzançais, Palluau sur Indre, Châtillon sur Indre, Saint Médard, La Flèche, Solesmes, Fougères, Cancale.

Fêtes : Médard, Sacré Coeur

Médard

Quand il pleut à la Saint Médard, Il pleut quarante jours plus tard. A moins que la Saint Barnabé, ne vienne lui couper l'herbe sous le pied.

Ces "Quarantes jours plus tard" sentent bon la période du calendrier nonagonal : 40,56 jours, ce qui amène au 19 juillet, la Saint Vincent de Paul (ancien) ou la Saint Arsène, précepteur des enfants de Théodose, moine dans le désert de Sceté où il ne pleuvait pas beaucoup, et mort vers 445.

Pourquoi faire débuter ce calendrier au 8 juin ?

Au fil des siècles, le Viking, ce flamboyant héros, va être désavoué, discrédité, et finira relégué parmi les marginaux, les exclus d'un monde féodalement policé. Les historiens datent le début de l'ère viking de l'été 793, le 8 juin pour être précis, quand des Vikings sans doute norvégiens mirent à sac le couvent de saint Cuthberth (fêté le 20 mars) situé sur l'île de Lindisfarne au nord-est de l'Angleterre (Frédéric Durand, Les Vikings et la mer, 1996 - books.google.fr).

Mais aussi c'est une des dates de décès de Mahomet, 8 juin 632.

L'époque précise de sa mort fait, parmi les savants , une difficulté qu'Abulféda résout en disant qu'il mourut un lundi, treizième jour du mois rabié I; {Vit. Mahum., p. i58, et Annal. Arab., p. 56.) ce qui revient au 8 juin 632 de J. C. Sa mort fut la suite d'un poison subtil, répandu sur une épaule de mouton , qui lui avait été servie trois ans auparavant par une fille juive, sa maitresse, pour venger son frère qu'il avait fait mourir, et sa nation qu'il avait exterminée (L'art de vérifier les dates, Volume 10, 1818 - books.google.fr).

Ou bien frappé d'une pleurésie, il mourra à Médine de retour d'un pélerinage à la Mecque et sera enterré sur place, sous la chambre où se trouvait son lit de mort (Jacques Smadja, Le Coran, la dérive de l'Islam, 2011 - books.google.fr).

p. 3 : Pendant ces émigrations et ces conquêtes des Kimris, Ancus roi de Rome, victorieux de ses voisins, batit la ville d'Ostie à l'embouchure du Tibre.

Le culte de Portunus, dieu des portes et des ports était également à sa place à Ostie — la porte, entr'ouverte entre la mer et la terre, et sur le Forum Boarium, le vieux port de Rome, où les légendes font débarquer Hercule et Enée. Ici et là, il se célébrait en présence du Tibre. Ici comme là, c'est au Tibre qu'il était consacré : au Tibre qui, pour la première fois, fit communiquer le Latium avec les pays d'outremer, et devint pour Rome le grand bienfait de son histoire. Il n'est pas douteux qu'aux Portanalia, les Romains n'aient révéré la force bienfaisante qui mettait le Tibre au service de leurs relations avec les autres hommes et de leur richesse, comme aux Volturnalia ils adoraient la force toujours renouvelée qui poussait perpétuellement ses flots les uns sur les autres d'un mouvement irrésistible (Jérôme Carcopino, Virgile et les origines d'Ostie, 1919 - books.google.fr).

En ce qui regarde les Piscatorii Ludi du 8 juin, nous disposons d'intéressantes indications grâce à Verrius Flaccus : le lieu de la fête, trans Tiberim, la présence du préteur urbain, le sacrifice de substitution offert pro animis humanis au dieu Volcano (Danielle Porte, L'étiologie religieuse dans les Fastes d'Ovide, 1985 - books.google.fr).

Ovide donne les Piscatorii Ludi au 8 juin au lieu du 7 (Fastes IV) le même jour que l'ouverture des Vestalia, ce qui n'est sans doute pas non plus une coïncidence fortuite, sur le Tibre et en l'honneur du fleuve (Gerhard Radke, Ruth Altheim-Stiehl, Manfred Rosenbach, Gerhard Radke, Beiträge zur altlitalischen Geistesgeschichte, Volume 2 de Fontes et commentationes/Supplementband, 1986 - books.google.fr).

Ces jeux se célébraient pour obtenir du ciel des pêches abondantes.

J. Le Gall a écarté un des arguments qui paraissaient le plus fort, en faveur de l'identification de Vulcain au dieu du Tibre portée par Carcopino, en donnant une interprétation nouvelle du texte de Festus sur les ludi piscatorii : « On appelle « Jeu des Pêcheurs » les jeux que le prêteur urbain célèbre chaque année selon la coutume, au mois de juin au-delà du Tibre pour les pêcheurs du Tibre. Leurs prises ne vont (guère) au marché mais pour la plus grande partie à l'area de Vulcain, car on offre tout vivants de petits poissons de ce genre à ce dieu à la place d'âmes humaines ». Cette interprétation, ajoute J. Le Gall, supprime tout rapport particulier entre les ludi piscatorii et Vulcain. On offrait à ce dieu des poissons du Tibre à la place des victimes humaines, mais ce n'était pas spécialement le fait des pêcheurs et cela ne se pratiquait pas seulement le 8 juin. Les pêcheurs du Tibre ont constitué une corporation à l'époque impériale, ce qui prouve leur importance ; ils prenaient parfois de grosses pièces, mais ils capturaient surtout du menu fretin qu'ils n'auraient pas pu vendre au marché pour la consommation humaine, ils allaient donc sur l'area de Vulcain l'offrir aux adorateurs de ce dieu. » Cette interprétation nous paraît excessivement restrictive sur un point : si les pêcheurs du Tibre n'étaient sans doute pas seuls à offrir des pisciculi à Vulcain, Festus semble bien indiquer tout de même qu'ils accomplissaient le sacrifice à leur propre bénéfice. Pourquoi, autrement, l'aurait-il signalé justement à propos des ludi piscatorii ? Il est particulièrement intéressant pour nous de noter que le sacrifice des petits poissons à Vulcain se pratiquait probablement à Narbonne, en imitation du rite romain. C'est dans ce sens en effet que J. Le Gall, après R. P. Longden, interprète l'inscription de Narbonne (CIL XII 4338), déjà citée 29 : la « piscine » dédiée en même temps qu'un autel de Vulcain et une area — qui doit être un Volcanal — serait un vivier où étaient conservés les poissons destinés à l'holocauste (Gilbert Charles, Picard, Le Vulcain à la proue de Vienne-en-Val (Loiret). In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 8, fascicule 3, 1969. pp. 195-210. - www.persee.fr).

Les jeux consacrés à Vulcain, les Volcanalia, étaient célébrés à Ostie, non pas à Rome. Nous savons, par les sources littéraires et épigraphiques, que le culte de ce dieu occupa, de tout temps, le premier rang à Ostie. Les sacerdoces locaux étaient sous la dépendance d'un « pontifex Volcani et aedium sacrarum».

Du 8 juin 218 datait la défaite de Macrin qui avait confirmé l'avènement d'Elagabal: or c'était à Rome le jour des ludi-piscatorii. Elagabal aimait les poissons, qui étaient d'ailleurs sacrés dans les sanctuaires de la Dea Syria, et ce triste sire fut jeté dans le Tibre.

(Robert Turcan, Le culte impérial au IIIème siècle, Principat, Aufstieg und Niedergang der römischen Welt : (ANRW); Geschichte und Kultur Roms im Spiegel der neueren Forschung, 1976 - books.google.fr).

p. 3 : C'est à la suite de ces mouvements des populations que les historiens placent les deux émigrations de Sigovèse et de Bellovèse neveux d'Ambigat, roi ou chef des Bituriges, en l'an 587 avant Jésus-Christ.

Le centre des nonagones est dans le Berry, pays des Bituriges, les rois du monde.

Le moi de juin est consacré au Sacré Coeur que l'on rencontre sur le trajet de cet axe.

Saint Médard

L'église du village fut appelée : De Sancto Medardo en 1156, Saint Médard ou Saint Mars en 1772. Ses habitants sont appelés les Marsiens (fr.wikipedia.org - Saint-Médard (Indre)).

Palluau sur Indre

Palluau sur Indre porte le même nopm qu'un village sur l'axe du 29 avril (Chatellerault).

Buzançais

L'église néo gothique du Sacré Coeur des XIX et XXe siècles débouche sur les seuls restes des jardins du château qui descendaient en terrasses jusqu'au bord de l'Indre. A côté des Grands Jardins, l'ancienne église romane Saint Honoré fut incendiée par les troupes allemandes le 30 août 1944. A son emplacement, l'Hôtel de Ville actuel fut édifié. Il porte les anciens sceaux de la seigneurie et les armoiries de la famille Chabot (www.france-voyage.com - Buzançais).

Fougères

« Car Dieu, comme remarque saint Chrysostome, ayant sans beaucoup d'effet employé plusieurs traits de feu et de menace pour forcer ce donjon, enfin son cher Fils, comme une flèche d'élite, a donné droit au but, je veux dire au cœur de l'homme, qu'il a blessé de son amour. » (Jean-Joseph Huguet, Mois du Sacré-Coeur de Jésus des âmes intérieures, 1862 - books.google.fr).

L'église Saint Léonard de Fougères possède une chapelle du Sacré Coeur. Jeanne le Royer, dite en religion soeur de la nativité, est née le 23 janvier 1731, au village de Beaulot, proche de Fougères, en Bretagne, entrée au couvent des Urbanistes, le 8 juillet 1852, à l'âge de 21 ans. On raconte d'elle que dès son plus jeune âge, elle bénéficiait de visions, toutes plus remarquables les unes que les autres (forumarchedemarie.forumperso.com - Prophéties de la soeur de la Nativité Jeanne Le Royer).

Je ferai autant de visites au Saint Sacrement qu'il y a d'heures dans le jour, depuis cinq heures du matin jusqu'à neuf heures du soir, et à chaque heure faisant quelques réflexions sur l'intérieur du sacré Cœur de Jésus* Christ, en mémoire de chaque mystère de la vie et de :la gloire de ce doux Sauveur, je méditerai sur toutes les vertus dont il est l'exemplaire, suivant qu'elles se présenteront à moi en chaque mystère ; et, en particulier, je méditerai sur ses humiliations et ses anéantissemens. Je prendrai les mystères tour-à-tour, commençant, à cinq heures du matin, par la Création, pour finir, à neuf heures du soir, par le Règne éternel de Jésus-Christ au Ciel. J'excepte cependant les jeudis, depuis six heures du soir jusqu'au vendredi tout le jour, dont les visites seront toutes employées à honorer tour-à-tour les mystères de la Mort et Passion de mon Sauveur. Toutes ces visites se feront d'esprit et de cœur dans le pur esprit de foi et d'amour, et non de corps, sinon aux heures où je me trouverai aux observances avec la Communauté. Cette première pratique se fera en esprit de sacrifice, par lequel, en adorant Jésus-Christ au Saint-Sacrement, j'ai intention de réparer par son sacré Cœur, et en union avec lui, toutes les ingratitudes, mépris, irrévérences et sacrilèges commis contre cet adorable sacrement d'amour en particulier, pour réparer les outrages qu'il a reçus et reçoit de mes péchés (Vie et révélations de la Soeur de la Nativité, religieuse converse au couvent des Urbanistes de Fougères, 1819 - books.google.fr).

Fougères n'abrite qu'une cinquantaine d'Allemands en ce début de juin 1944. Mais, entre le 7 et 8 juin 1944, près de 15 000 Fougerais partent trouver refuge à la campagne. En effet, le 6 juin, une vingtaine d'avions américains ont bombardé cette ville, faisant une vingtaine de morts. Le 9 juin, à la première heure, des centaines de bombes atteignent pratiquement tous les quartiers de Fougères. La stratégie militaire américaine est absente, mais efficace : près de 300 morts. En vingt minutes, la ville est en ruine (André Serrand, Claude Graton, Fougères, une forêt en Bretagne, 2006 - books.google.fr).

A défaut du coeur du Christ, La Flèche possède le coeur d'Henri IV.

L'exaltation des vertus cardinales comme vertus politiques dans le monument d'Henri IV est fidèle à l'esprit qui présida aux oraisons funèbres prononcées à La Flèche, dans lesquelles fut exaltée la communion du cœur du souverain avec avec celui de ses sujets : « II faut qu'il (le cœur] soit au jour, comme un autre Trajan Il faut qu'il soit en la vue d'un chacun, relevé dans le sainct et sacré temple de Dieu avec lequel son âme règne au Ciel, et qu'on dise en entrant :Voilà le cœur du grand Henry, Henry l'Heureux, Henry le Vaillant, Henry le Courageux, Henry le Sage, Henry le Débonnaire ! Voilà le cœur du père des Français, du Protecteur des innocents, du Premier Monarque du monde. Voilà le cœur de la France qui repose en ce lieu qu'il a choisi lui-même, pour servir de sauvegarde aux bons et de bouclier aux méchants Oraison funèbre pour l'anniversaire du feu Roy prononcée à La Flèche le 4 juin 1611, par le père Coton (Claire Mazel, Ils ont préféré la croix au trône, L'image du roi de François 1er à Louis XIV, 2006 - books.google.fr).

Françoise Jamin, native de La Flèche où elle voir le jour le 1er mars 1773, y fonde l'Institut des filles du sacré-Cœur de Marie et, en 1806, un hospice autorisé par le pouvoir royal en 1828, sous le nom de Providence (La Province du Maine, Société des archives historiques du Maine, Société des archives historiques du Cogner, 2003 - books.google.fr).

C'est la père Bagot, au collège jésuite de La Flèche, qui fonda la première AA française.

Solesmes

De jeunes prêtres du diocèse du Mans menés par l'abbé Prosper Guéranger (1805-1875) reprennent la vie monastique le 11 juillet 1833 au prieuré de Solesmes, empêchant ainsi (à l'inverse de Cluny ou de Marmoutier) la disparition totale de l'abbaye. Ils sollicitent d'abord un bail, avant de la racheter plus tard, grâce à une souscription lancée entre autres par Madame Swetchine3. L'abbé Guéranger est élu prieur et l'abbé Auguste Fonteinne (1804-1889) est choisi comme cellérier. Les nouvelles constitutions de restauration de l'ordre de Saint-Benoît en France lui sont accordées après un voyage à Rome en 1837. C'est la naissance de la congrégation de Solesmes (ou congrégation de France). Prosper Guéranger émet ses vœux solennels le 26 juillet 1837 en la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à Rome et reçoit en novembre les quatre premières professions de ses compagnons. Dom Guéranger va alors se consacrer à la rédaction d'ouvrages d'histoire monastique et ecclésiale, dont ses célèbres Institutions liturgiques, et à la restauration de son Ordre. Il publie de 1841 à 1866 les neuf volumes de l’Année liturgique, traduits dès le début en plusieurs langues.

Dom Guéranger fait agrandir le chœur de l'église abbatiale en 1865, devant l'afflux des vocations, et fait construire de nouvelles chapelles, dont celle du Sacré-Cœur (fr.wikipedia.org - Abbaye Saint-Pierre de Solesmes).

Peu de 8 juin pour Solesmes à part l'intervention de Guizot à la chambre des députés pour justifier une subvention aux bénédictins de Solesmes, face aux critiques de M. Isambert : "Sur les encouragements littéraires et en particulier sur ceux qui avaient été accordés aux bénédictins de Solesmes — Chambre des députés. — Séance du 8 juin 1837 : M. Isambert ayant attaqué l'emploi que j'avais fait, en plusieurs occasions, des fonds destinés aux encouragements littéraires, et spécialement l'allocation que j'avais accordée aux bénédictins de Solesmes, pour la continuation de la Gallia chrisliana, je les expliquai et les justifiai en ces termes etc." (Fr.-P.-G. Guizot, Complément des mémoires pour servir à l'histoire de mon temps: Histoire parlementaire de France. Recueil complet des discours prononcés dans les chambres de 1819 à 1848, Volume 3, 1863 - books.google.fr).

Cancale

L'ancienne église de Cancale possédait à l'autel du Sacré-Cœur et du Rosaire, une statue de saint Gilles (Le Fureteur breton: bulletin documentaire, Volume 2, 1907 - books.google.fr).

Jeanne Jugan, en religion sœur Marie de la Croix, est née à Cancale (Ille-et-Vilaine) le 25 octobre 17921. Fille d'un marin-pêcheur, elle est morte à Saint-Pern le 28 août 1879, elle est la fondatrice de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. Cette humble fille du peuple, simple servante, émue de pitié à la vue des vieillards qui mouraient dans l'abandon, fonda à Saint-Servan un institut.

En 1852, Jeanne Jugan est définitivement écartée par l'abbé Le Pailleur de toute responsabilité dans la congrégation. Il lui signifie qu'elle doit cesser toute relation suivie avec les bienfaiteurs. Elle doit se considérer comme une simple sœur, sans autorité ni responsabilité. Jeanne Jugan vit ce calvaire au noviciat de Saint-Pern où elle a été reléguée. Aux novices, on enseigne que l'abbé Le Pailleur est le fondateur de la congrégation. Jeanne Jugan vit cette épreuve morale dans la paix et la sérénité (fr.wikipedia.org - Jeanne Jugan).

Châtillon sur Indre

Et, en 1849, commença l'extraordinaire entreprise de restauration de l'abbé Lenoir, prêtre du diocèse de Bourges, plus tard curé de Châtillon-sur-Indre, soucieux d'installer à Fontgombault des Trappistes. Elle se déroula en deux phases : 1849-1857, restauration de l'ensemble du chevet (avant le classement, qui n'intervint qu'en 1862) ; 1889-1899, restauration de la nef et de la façade occidentale. Quelques années après cette deuxième phase, les Trappistes durent évacuer l'abbaye et ce n'est qu'en 1948 que les bénédictins de Solesmes revinrent prendre possession des lieux (Jacques Henriet, À l'aube de l'architecture gothique, 2005 - books.google.fr).

Les Beaux-Arts s'occupèrent aussitôt du sauvetage ; ils aidèrent puissamment la commune et la fabrique, qui auraient été incapables de mener à bonne fin des travaux de restauration aussi importants. Isidore de Mérindol fut désigné comme architecte des Beaux- Arts. Dès 1850, il envoya à la direction des Monuments historiques un mémoire avec devis, accompagné d'un plan par terre et de coupes diverses. Le mémoire est conservé aux archives des Monuments Historiques : les plans et coupes sont aux Archives de l'Indre.

Plusieurs campagnes de travaux permirent d'achever la restauration. On y travailla 1° en 1851, 1852 et 1853, 2" en 1875, 3° enfin en 1891. Parmi les curés de Châtillon qui s'intéressèrent le plus à ces réparations, Mgr Lenoir doit être signalé. Tant qu'il fut à Châtillon (1872-1907), il fut vraiment l'âme de l'entreprise, faisant des démarches pour intéresser à l'œuvre les pouvoirs publics, tendant la main aux particuliers, rédigeant des rapports pour les Beaux-Arts, mettant lui même la main à la pâte pour stimuler l'ardeur des ouvriers, ne dédaignait pas de tailler avec eux quelques pierres. C'est lui qui a sculpté le grand encadrement en chêne de Hollande, qui jusqu'à ces derniers temps ornait le chemin de croix, œuvre de M. Oudry d'Auteuil ; M. Blanchet, vicaire général, procéda le 8 juin 1884 à l'érection solennelle de ce chemin de croix monumental.

La signature si souvent citée, mais jamais fidèlement reproduite, du célèbre chapiteau de son église formé d'oiseaux et de serpents bizarrement emmêlés, est gravée dans la pierre du tailloir au-dessus : "Petrus janitor capitellum istud fecit primum". A côté, dans un reliquaire splendide, c'était un vase de verre verdâtre, à large ouverture, renfermant quelques ossements, et un papier en assez mauvais état, dont l'écriture affaiblie par le temps laisse à peine déchiffrer le mot de « Foulque ». C'est en 1872 que ces objets vénérables furent trouvés dans le maître-autel de l'ancienne collégiale. M. l'abbé Lenoir n'hésita pas à y voir les reliques de saint Austrégisile, que, d'après la tradition, Foulque Nerra aurait apportées en ce lieu. D'après cette tradition, il y aurait joint quelques parcelles de reliques des saints Innocents et un fragment de pierre provenant des lieux saints, que la critique la moins bienveillante pouvait facilement reconnaître dans les petits ossements enveloppés d'une étoffe de soie rouge et dans le morceau de calcaire qui les accompagnait (Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Volume 6, 1885 - books.google.fr).

Austregésile (Outrille), évêques de Bourges, est fêté le 20 mai, le lendemain du 19 mai (axe d'Edern). Il est le patron de l'église de Saulzais-le-Potier (un des centre de la France) sur l'axe du 11 novembre de la divison en 22 de l'année à partir du 13 mai). Austregisile que le vulgaire du Berri appelle Outrille , & d'autres saint Austrille , naquit à Bourges un mercredi 29 jour de novembre l'an 551, le lendemain du 28 novembre (axe de barcelonnette de la divison en 22). Son père l'envoya à la cour de Gontran à Chalon sur Saône (axe du 25 octobre de la division en 22).

II se détermina enfin à demeurer dans le célibat sur quelques songes dans lesquels il crut avoir découvert la volonté de Dieu. Mais quoiqu'il se sentît déja interieurement appellé à l'état ecclésiastique, il ne jugea point à propos de quitter sitôt la cour. C'est ce que Dieu permit pour lui donner une plus grande expérience des périls dont il vouloit le retirer, & pour l'attacher encore plus fortement à lui après quelques preuves sensibles de sa protection. Un nommé Bethelin, convaincu d'avoir, détourné les finances du roi, voulut en rejetter la faute sur Austregisile. Il soutint son accusation devant le prince, qui voulut entendre aussi l'accuse dans ses défenses. Comme tous deux disputoient long-temps en se présence sans convenir de rien, il les remit au jugement de Dieu ; & pour cet effet, il ordonna un expédient bien étrange de terminer leur différend, qui fut de les obliger à se battre en duel, & voulut etre lui-meme le spectateur de leur combat. Austregisile ne vit point d'apparence à le refuser sur un commandement si précis de son souverain à qui il ne pouvoit se dispenser d'obéir. Après avoir recommandé son innocence à Dieu par beaucoup de prières & d'aumônes, il sortit de Challon où étoit la cour, & alla plein de confiance attendre son adversaire dans le champ destiné au combat. Mais on vint dire au roi qui attendoit aussi l'événement de ce duel que Bethelin étoit mort d'une chute de son cheval, qui l'avoit froissé & foulé des pieds après l'avoir secoué (Adrien Baillet, Les vies des saints composées sur ce qui nous est resté de plus authentique et de plus assuré dans leur histoire, Volume 4, 1739 - books.google.fr).

Songe, Bethelin/Bethel font penser au combat de Jacob, d'autant qu'il est fêter selon Usuard le 26 octobre (lendemain du 25, axe de Chalon) ou le 15 décembre (lendemain du 14, axe de Toulon). Châtillon sur Indre et Solesmes se trouvent sur l'axe du 8 juin, Fontgombault sur l'axe du 9 avril (Usuard, Martyrologe, 1867 - books.google.fr).

Usuard est un moine bénédictin de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés et lettré de l'époque carolingienne, mort un 23 janvier, peut-être en 877. Usuard est l'auteur d'un martyrologe dédié à Charles le Chauve (fr.wikipedia.org - suard).

Fougères

Les deux chapelles de la première travée, avec leurs belles fenêtres ogivales, malheureusement dégarnies de leurs meneaux, et leur piliers cannelés, d'une ténuité remarquable. Les deux autels sont surmontés chacun d'un retable en granit, élégamment sculpté. Celui de droite, entièrement découvert et nouvellement restauré, porte en relief les instruments de la Passion, et au dessous, un encadrement formé par une très belle vigne, dans lequel on a placé un tableau représentant Notre-Dame-de-Douleur. Cet autel a été érigé par la confrérie des tanneurs (www.infobretagne.com - Fougères - Saint Sulpice).

Laval

La congrégation du Sacré-Cœur (Chanoinesses de Saint-Augustin) a été fondée par M. l'abbé Coudrin, grand vicaire de Rouen, de concert avec madame Eymer de la Chevallerie. Elle a commencé à Poitiers, et est vouée au culte du Cœur de Jésus et de Marie. Cette congrégation a des maisons d'hommes et d'autres de femmes ; elle pratique l'adoration perpétuelle. Les hommes ont un collège à Laval, et le château de Hautefolie, dans le voisinage de cette ville, est occupé par les religieuses (dites encore Zélatrices), qui y tiennent un nombreux pensionnat pour les jeunes personnes. Madame Eymer de la Chevallerie est à la léte de l'établissement situé à Paris, rue Picpus, au faubourg Saint-Antoine; on s'y livre à l'éducation charitable, et il y a une classe très-nombreuse et une fort modique pension. Les ressourcesdel'établissement même suffisent à l'entretien de près de quatre cents personnes des deux sexes, et offrent encore la possibilité de faire des acquisitions (M. Henrion, Histoire des ordres religieux, 1838 - books.google.fr).