Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2   7 février - Romuald - Burjassot   

7 février

L'axe passe par Saint Gaultier, Chateauponsac, Excideuil, Lectoure, Auch, Burjassot.

partie 103-119

Fêtes : Romuald, Liobette

Burjassot

p. 119 : La correspondance suivante insérée dans le journal l'Eclair, numéro du 7 juin 1885, donne à ce sujet quelques détails qui ne sont pas sans importance. Le correspondant se rendant à Burjasot, à la suite de la commission officielle envoyée pour étudier les mesures à prendre contre le terrible fléau du choléra, écrit à la date du 6 juin :

Nous faisons appel aux nonagones espagnols pour élucider l'apparition de "Burjasot", Burjassot en espagnol, dans La Vraie Langue Celtique.

Sur la carte mikelin d'Espagne au 1 millionième, le centre des nonagones espagnols se trouve à Betera près de Valence et à 9 kilomètres à vol d'oiseau de Burjassot plus près de la métropole. Si Boudet avait connaissance de ces nonagones, peut-être qu'une situation moins précise donnait Burjassot comme centre.

Or l'axe français du 7 février du fait de la construction du grand nonagone espagnol par le côté Briscous - Rennes-le-Château passe par le centre de cette figure géométrique en Espagne. Burjassot est donc proche de l'axe du 7 février du grand nonagone français. Les dates du journal l'Eclair, 6 et 7 juin, sont proches du 8 juin, date de la fête du Sacré Coeur, qui donne le nom à une paroisse de Burjassot. Burjassot se trouve près du "coeur" des nonagones espagnols comme Neuillay-les-Bois est le "coeur" des nonagones français. D'ailleurs le Berry d'Ambigat, père de Bellovèse et de Sigovèse, où est situé Neuillay-les-Bois, est mentionné dans la partie 1-17, datée du 8 juin et associée au Sacré Coeur (axe passant par La Flèche, qui possède le coeur d'Henri IV, Fougères, Cancale).

En 1600, Burjassot a été acquise par San Juan de Ribera (Séville, 27 décembre 1532 - Valence, 6 janvier 1611), qui était alors archevêque de Valence. Après sa mort, il a donné la ville à la Collège royal du Corpus Christi qu'il a fondé.

El domingo 8 de febrero de 1604, san Juan de Ribera trasladó en procesión solemne el Santísimo Sacramento desde la Catedral de Valencia hasta la capilla del Real Colegio-Seminario de Corpus Christi, fundado por él unos años antes. Fue una fecha memorable (salmosresponsoriales.org - Iglesia de El Patriarca).

Le concile de Trente comprit que, pour remédier au mal, il fallait rétablir les séminaires. Dans sa 23° session, il rendit une ordonnance enjoignant aux évêques de fonder des séminaires pour nourrir, élever dans la piété et instruire dans la discipline ecclésiastique, les futurs ministres des autels. Le concile indique les enfants qu'il qu'il faut choisir, les méthodes à suivre pour leur éducation, les précautions à prendre pour la bonne discipline, et permet de distraire dans ce but une partie de la mense épiscopale, du chapitre et de toutes les dignités personnelles, oflices, prébendes, portions, abbayes et prieurés de quelque ordre, même régulier, et de quelque nature et qualité qu'ils soient, et d'incorporer audit collège la part des revenus distraits.

On voit par là l'importance que le concile attachait à la création des séminaires. Son ordre fut entendu, et partout où cela fut possible, les évêques se mirent à l'œuvre. En Italie, saint Charles Borromée, ami de Juan de Ribera, était à la tête du mouvement. Il fondait le séminaire de Milan, et en 1579, fixait des revenus pour tous ceux de son archevêché. En France, l'archevêque de Cambrai en avait établi un en 1565. Le cardinal de Lorraine, après avoir fondé le séminaire de Reims, fut à l'assemblée de Blois (1576) le promoteur du décret surla création des séminaires (Abbé Rochet, Histoire du collège-séminaire de Belley, 1898 - books.google.fr).

Saint Gaultier

L'expérience de petit séminaire fut tentée à Fontgombault, où les lazaristes échouèrent (1742- 1751) et à Saint-Gaultier où, à partir de 1769, un sulpicien dirigea les classes d'humanités (Marie Therese Perrin, La Jeunesse de Laberthonnière: printemps d'une mission prophétique, 1980 - books.google.fr).

Auch

Jean-François de Montillet de Grenaud (1702-1776), issu d'une famille de la noblesse du Bugey, fut évêque d'Oloron de 1735 à 1742, puis archevêque d'Auch de 1742 à 1776. Adepte de la Réforme catholique, il s'est illustré dans ses controverses à l'encontre des philosophes de son temps, et notamment Voltaire, qu'il considérait comme des ennemis de l’Église.

Il est élevé par son oncle, Joseph de Révol, évêque d'Oloron. Entré au séminaire de Saint-Sulpice le 15 avril 1723, il suit les cours de théologie à la Sorbonne. Son compagnon d'étude est le futur Cardinal de Fleury qui sera désigné comme précepteur de Louis XV. Il est ordonné prêtre en 1725 et nommé vicaire de Saint-Trivier-sur-Moignans (sur l'axe du 11 novembre de la division en 22), sous la direction spirituelle de l'abbé Joachim Guillot, curé de la paroisse.

Il devient en 1734 l'un des vicaires généraux du diocèse d'Oloron. Il est sacré évêque d'Oloron (sur l'axe du 19 février de la division en 22) le 2 octobre 1735, en remplacement de son oncle décédé. Il est nommé à l'archevêché d'Auch le 12 avril 1742, primat de Novempopulanie et du royaume de Navarre, en remplacement du cardinal Melchior de Polignac, dont on dit qu'il n'avait jamais occupé son siège. Le jour même de sa mort, le 7 février 1776, il demande au cardinal de La Roche Aymon, qui était venu lui rendre visite, d'être remplacé par monseigneur Éléonor-Léon Leclerc de Juigné, évêque de Chalons, qui passait pour un prélat d'une grande piété. Il est inhumé le 10 février 1776 dans la crypte de l'église Saint-Sulpice, à Paris (fr.wikipedia.org - Jean-François de Montillet de Grenaud).

Monseigneur Béguin est intronisé archevêque d'Auch le 7 afévrier 1935.

Lectoure

L'ancienne cathédrale de Lectoure a pour vocable Saint Gervais et Saint Protais.

Les reliques de saint Romuald, fondateur de l'ordre des Camaldules, devinrent si fameuses, et il se signala par tant de prodiges, qu'au seizième siècle, on lui rendait plus d'honneurs qu'aux illustres saints Gervais et Protais: le pape Clément VIII se crut obligé d'y remédier; et au lieu qu'on fêtait saint Romuald le 19 de juin, avec saint Gervais et saint Protais, il ordonna que le premier serait désormais honoré le 7 de février, pour ne pas faire tort aux deux autres (Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses, Volume 3, 1822 - books.google.fr).

Les Feuillants

Dans la partie consacrée aux psaumes appliqués à La Vraie Langue Celtique, s'opposent les pages 113/114 (partie 103-119 axe du 7 février) et 268/269 (partie 256-272 : axe du 8 août) où semble apparaître l'ordre des Feuillants par un jeu de mots avec "feuille(s)" répété plusieurs fois dans la page 114 (La Vraie Langue Celtique : Psaumes 113 et 114).

Ici dans cette division en 18, la page 269 où est mentionné l'Observatoire de Paris qui se trouve à proximité de l'axe du 8 août (Micy à l'ouest d'Orléans, Versailles, L'Isle-Adam).

L'abbaye de Notre-Dame-du-Val ou du Val-Notre-Dame est le plus ancien établissement cistercien en Île-de-France. Il est situé à Mériel et à l'Isle-Adam qui se trouve sur l'axe du 8 août à l'opposé de celui du 7 février.

En 1580, l’abbé d’Arles de Lisy ne parvient plus à faire respecter l’ordre : il abandonne l’abbaye et devient calviniste. Plusieurs moines désertent le lieu à sa suite. L’abbaye est finalement mise sous séquestre par le roi Henri III, qui la donne à la nouvelle congrégation des feuillants qu’il estime. Il donne l’abbaye en commende à Jean de La Barrière, le fondateur de l’ordre, qui établit un nouveau monastère, le couvent des Feuillants, rue Saint-Honoré à Paris. Mais le don n’est exécuté qu’en 1611 à la suite des guerres de religion (fr.wikipedia.org - Abbaye Notre-Dame du Val (Mériel)).

Henri III installe les Feuillants à Paris, rue Saint Honoré, à côté du Louvre.

Entre-temps, Jean de La Barrière, saint homme d'esprit pratique, apprenant la mort de l'abbé commendataire de Notre-Dame-du-Val, demandait, par un placet du 7 février 1588, à lui succéder dans la commende. Cette grâce lui était immédiatement accordée et c'est ainsi que le futur monastère de Paris se trouvait largement doté (Paul et Marie Louise Biver, Abbayes, monastères et couvents de Paris, Volume 2, 1970 - books.google.fr).

Jean de la Barrière continuera à soutenir Henri III malgré l'assassinat des Guise à Blois en décembre 1588. Ce qui lui vaudra le ressentiment des moines des Feuillants de Paris engagés auprès de la Ligue.

Bernard de Percin de Montgaillard, né en décembre 1562 à Montgaillard (Tarn-et-Garonne) et décédé le 8 juin 1628 à l’abbaye d’Orval (Belgique) était un moine cistercien et abbé d'Orval. Il est connu dans l’histoire comme le "Petit Feuillant" pour son éloquence et ses violentes diatribes contre Henri IV. Son père Jean de Percin était bourgeois de Lectoure. À 15 ans il entre à l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Feuillant, près de Toulouse, qui venait d’être reformée dans un sens très austère par Jean de la Barrière. En 1582, à l’âge de 19 ans, Montgaillard est ordonné prêtre grâce à une dispense pontificale rarement accordée. Le 13 mai 1590 il prend part à la procession du clergé révolutionnaire dans les rues de Paris : 1300 prêtres et moines armés défient Henri IV, qui sera assassiné le 14 mai 1610, sa femme Marie de Médicis ayant été couronnée reine de France le 13 la veille. Louis XIII meurt aussi un 14 mai, 1643 (fr.wikipedia.org - Bernard de Montgaillard).

Le 13 mai est l'axe de la "mémoire des morts", de Carnac.

L'abbaye de Feuillants elle étoit presque ruinée lorsque Jean de la Barrière en fut nommé Abbé Commendataire, en 1565. Ce saint homme y introduisit la réforme, & y assembla plus de deux cens Religieux au lieu de quatre ou cinq qu'il y avoit auparavant. Il se forma alors un nouvel établissement, & le Monastère fut rebâti avec beaucoup de magnificence. Aidé de l'autorité du Pape Sixte V. & de l'autorité du Roi Henri III., il vint à bout de faire réparer sa Congrégation de l'Ordre de Cîteaux, & il obtint la permission de la faire gouverner par les Statuts particuliers auxquels il l'avoit assujettie. Bientôt cette nouvelle Congrégation se répandit non-seulement en France, mais encore en Italie, où elle a présentement un assez bon nombre de Maisons, qui sont toutes soumises à l'Abbé général de Feuillants. Par fa Bulle de l'an 1587, le Pape Sixte V. donna aux Religieux de Feuillants, l'Eglise de Sainte-Pudentienne de Rome, pour y établir une Communauté; & en même temps ce Pape donna à ces Religieux les Règles d'un ancien Ordre militaire, institué en 1229. a confirmé en 1231. par Amanieu, Archevêque d'Ausch, sous le nom de l'Ordre de la Foi & de la paix, lequel étoit soumis à l'Abbé de Feuillants. Raynulphe, premier Abbé de Feuillants, vivoit vers l'an 1165 (Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Volume 1, 1763 - books.google.fr).

L'église Sainte Pudentienne (S. Pudenziana) dans la Via di S. Pudenziana à Rome, près de la basilique de Sainte-Marie-Majeure, est un des plus anciens et des plus vénérables sanctuaires de Rome, puisqu'il servit de cathédrale à l'apôtre S. Pierre. Cette église est bâtie sur l'emplacement occupé jadis par la maison du sénateur romain S. Pudens, père des saintes Praxède et Pudentienne, de S. Novatus et de S. Timothée. S. Pierre y demeura, lors de son arrivée à Rome; il y baptisa toute la famille; et l'on y conserve encore, comme nous verrons plus loin, la table sur laquelle la tradition porte qu'il célébra les saints mystères. Il y demeura sept années entières, pendant lesquelles il ordonna S. Lin et S. Clet, ses successeurs au siége pontifical. Ce vénérable oratoire ou plutôt cette église fut dédiée l'an 145 par Pie I à sainte Pudentienne. Elle fut successivement restaurée au vme siècle par Adrien Ier, au xne par Grégoire VII et Innocent II, et, enfin rebâtie en 1598 par le cardinal Gaëtani, sur les dessins de Fr. de Volterra. Dans la chapelle Gaëtani, à droite est le tombeau du duc Phil. Gaetani, à gauche celui du cardinal Henri Gaetani.Les statues qui figurent de chacun des côtés de ces tombeaux sont la Force, la Tempérance, la Prudence et la Justice. Cette église est rarement ouverte, excepté le 19 mai, fête de S. Pudentienne, et le troisième lundi du carême, jour de station (Edouart-Philippe-Jacques Bleser, Rome et ses monuments: guide du voyageur catholique dans la capitale du monde chrétien, 1866 - books.google.fr).

Pierre Guillebaud, plus connu sous le nom de Pierre de Saint Romuald, qu'on lui donna lorsquïl entra chez les Feuillans, naquit à Angoulême, le 21 février 1586. Il étoit fils de sean Guillebaud, mort en 1621, âgé d'environ 63 ans, & de Jeanne Masson, morte à l'âge de 22 ans, le 15 avril 1587. Il embrasse de bonne heure l'état ecclésiastique, & fut quelques années chanoine d'Angoulême : mais l'amour de la solitude l'ayant porté à entrer dans l'ordre des Feuillans, il en prit l'habit à Paris le 9 février 1615, & fit profession le 14 du même mois 1616. ll fit depuis son unique occupation de la priere & de l'étude. Il est mort à Paris le 23 mars 1667, âgé de 81 ans. Ce religieux avoit beaucoup de lecture, mais très-peu de goût & de critique. Ses ouvrages ne sont utiles que parce qu'on y trouve des dates & des circonstances de faits qu’on ne trouve point ailleurs. Voici ces écrits : Hortus epitaphiorum selectorum, ou jardin d'épitaphes choisies : ou se voient les fleurs de plusieurs vers funebres, tant anciens que nouveaux, tirés des plus florissantes Villes de l'Europe, le tout divisé en deux parties ; â Paris chez Gaspard Meturas, 1648 , in-12. Plusieurs des épitaphes de ce recueil sont de la composition même du pere de saint Romuald. 2. Tresor chronologique & historique, contenant ce qui s'est passé de plus remarquable & curieux dans l'état, tant sacré que profane, depuis le commencement du monde jusqu’à l’an 1647, in-fol. à Paris, chez Antoine de Sommaville, trois vol. le premier en 1642, va jusqu'à la naissance de Jesus-Christ: le deuxiéme en 1646 , se termine à l’an 1200; le troisième en 1647, se termine à cette même année 1647. 3. Abrégé de l'ouvrage précédent, fait par l'auteur même, à Paris en 1660, trois vol. in—12. 4. Ephémérides, ou Journal chronologique & historique, pour tous les jours de l'année, depuis le commencement des siècles, jusqu'en 1664., à Paris en 1664.,in-12 , deux vol. 5. Historiae Francorum, sèu chronici Ademari Engolismensis, monachi sancti Martialis, epitome.... à Pharamundo primo usque ad Henricum I, cum notis, nonnullisque interpollatis, quibusdam etiam additis à D. Petro à S. Romualdo Fuliensi; à Paris en 1652, in-12. 6. Chronicon, sèu continuatio chronici Ademari... ab anno primo Henrici I, ad annum nonum Ludovici XIV, &c, â Paris en 1652, in-12.. Ces deux ouvrages furent censurés le 28 février 1653, par Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, comme contenant des maximes dangereuses à l'église & à l'état, des médisances & calomnies contre plusieurs personnes illustres en dignité & en vertu, tant ecclésiastiques que séculieres, &c. On dit que l’auteur fut mandé, &c qu'il refusa de comparaître; il appella comme d'abus de cette censure, laquelle fut supprimée par arrêt du parlement. Voyez le tome XIX des Mémoires du P. Niceron : on a aussi consulté plusieurs des ouvrages du P. de saint Romuald (Louis Moréri, Claude Pierre Goujet, Étienne François Drouet, Le Grand Dictionnaire Historique, Tome 5, 1759 - books.google.fr).

Clément VIII (en latin Clemens VIII, en italien Clemente VIII), de son nom de baptême Ippolito Aldobrandini, né à Fano le 24 février 1536 et mort à Rome le 3 mars 1605, 229e pape du 30 janvier 1592 au 3 mars 1605 (fr.wikipedia.org - Clément VIII).

Il fit changer le jour de la fête de saint Romulad avant que Pierre Comagère ne prennent l'habit de Feuillants. Le nom de Saint Romuald prit par ce dernier est à mettre en relation avec la date du 9 février, près du 7, de la prise d'habit. C'est ce pape qui approuva les constituions des Feuillants en 1595.

Ainsi, dans leur pensée comme dans leur protocole, les Feuillants défendaient la « nouvelle politique » dont parlait Gabriel Naudé et que Richelieu suivait à la lettre. Contrairement à l'image traditionnelle d'un cardinal-ministre fortement influencé par la pensée de Machiavel, plusieurs historiens ont montré que l'action de Richelieu reposait sur une vision du monde et un ordre des choses, orchestrés par la volonté divine. L'ancien évêque de Luçon devenu cardinal en 1622 se définissait lui-même comme un « catholique d'État » qui faisait passer le service royal au premier plan de ses préoccupations, sans toutefois bannir ses propres convictions religieuses, ni la place fondamentale que la religion devait prendre dans l'affirmation de l'État. Pour lui, la France était investie d'une mission providentielle pour maintenir l'équilibre entre les nations. Richelieu pouvait donc à la fois soutenir activement la réforme catholique et pactiser avec les puissances protestantes. Dans une contradiction qui n'était qu'apparente, il entendait servir la cause de Dieu, du Roi et de la Raison. En cela, il trouvait chez les religieux de fidèles serviteurs, qui acceptaient d'obéir au roi Très-Chrétien, tout en soutenant sa politique à l'intérieur des cloîtres.

Dans la controverse qui l'opposa aux jansénistes, Pierre de Saint-Joseph défendit lui aussi la supériorité du pape sur sa hiérarchie. Les adeptes de l'Augustinus affirmaient en effet que les apôtres, saint Pierre et saint Paul, avaient été conjointement désignés par le Christ pour lui succéder. Dans son Advocat de sainct Pierre et de ses successeurs, imprimé en 1645 pour pour réfuter un livre de Martin de Barcos, Pierre de Saint-Joseph démontra qu'il n'en était rien. En s'appuyant sur l'autorité des Écritures, des Pères de l'Église et théologiens modernes, le feuillant revendiquait la primauté de saint Pierre sur saint Paul. Par sa qualité de primus inter pares, saint Pierre était devenu le pasteur universel de l'Église et avait acquis la capacité de gouverner la communauté de tous les fidèles. Certes, les deux apôtres avaient travaillé avec la même intensité à la conversion des âmes et à la diffusion du christianisme. Mais saint Pierre n'en relevait pas moins d'un rang supérieur. Il était le chef des apôtres, celui qui avait reçu les clefs de l'Église universelle. Le pape, qui était son digne successeur, possédait une puissance illimitée sur son Église, comparable à celle des monarques de la Terre qui, dans l'indivisibilité de de leur pouvoir, ne toléraient aucun partage d'autorité. Chef d'une d'une « monarchie spirituelle », le Saint-Père n'admettait aucune tutelle, pas même celle d'un concile. Les Feuillants étaient donc gallicans mais pas antiromains. Ils se rattachaient, dans une certaine mesure, au « gallicanisme politique », mais rejetaient totalement le « gallicanisme théologique », qui s'intéressait non seulement aux relations séparées entre l'Église et l'État mais aussi au fonctionnement interne de l'Église, à sa structure, à la façon de gouverner et d'y définir le magistère.

Le gallicanisme modéré des Feuillants n'aboutissait donc pas, on le voit, à la définition d'une ecclésiologie conciliaire tournée contre l'autorité spirituelle du souverain pontife. En cela, les religieux rejoignaient la pensée du clergé gallican dont certains représentants, parmi les plus réputés, leur étaient proches. Pierre de Marca était l'un de ceux-là. Il connaissait bien Pierre de Saint-Joseph Comagère et, dans ses Éphemerides, Pierre de Saint-Romuald fit l'apologie de l'archevêque de Toulouse. Né en 1594 à Pau, de Marca était le protégé du chancelier Séguier et du cardinal de Richelieu. Il composa en 1641 le De concordia sacerdotii et imperii en réponse au livre de Charles Hersent qui imputait au principal ministre de Louis XIII la volonté de créer un patriarcat national, indépendant du Saint-Siège. L'ouvrage de Pierre de Marca, rédigé à la demande du Cardinal, était incontestablement un manifeste gallican135. Deux ans après les frères Dupuy, l'homme d'Église se faisait à son tour le défenseur des « libertés » françaises. Pour lui, les droits ecclésiastiques de la monarchie reposaient sur trois principes irrévocables : l'autorité absolue du prince, indépendant au temporel de toute juridiction étrangère et a fortiori romaine ; la nécessité pour le pape d'accepter sans les modifier, les anciens canons de l'Église ; la particularité historique de la France qui n'avait jamais manqué de porter secours au Saint-Siège et de sauvegarder la discipline extérieure de l'Église. Comme les Feuillants, Pierre de Marca pensait que les libertés de l'Église gallicane délimitaient précisément le cadre légal des relations entre les deux pouvoirs.

Dès le début des années 1630, la congrégation Notre-Dame se signala par son antijansénisme. L'expression la plus exemplaire de ce parti pris théologique fut l'œuvre d'un moine, Pierre de Saint-Joseph Comagère. L'homme passa toute sa vie à fustiger les erreurs de Jansen et de ses adeptes. Mais, constamment suivi, encouragé et soutenu par sa hiérarchie, il ne faisait là que reprendre et formuler les positions qui étaient celles de son ordre. Pierre Comagère naquit à Auch en 1594. Issu d'une honestafamilia, il fit ses humanités du temps de l'archevêque Léonard de Trappes dans le collège jésuite de sa ville natale, en même temps que le célèbre Pierre de Marca, le futur évêque du Couserans, archevêque de Toulouse et de Paris. Pierre Comagère accompagna-t-il, par la suite, son ami à Toulouse pour y faire des études de droit ? On peut le penser, d'autant que Morozzo parle de lui en ces termes : perspicacis vir iudicii. Dans tous les cas, à l'âge de vingt ans, il interrompit brutalement une carrière sans doute prometteuse pour se convertir à la vie monastique des Feuillants de Labastide-Clermont.

Les Feuillants n'ont pas tari d'éloges sur leur frère, considéré comme l'un des plus remarquables de son ordre. À maintes reprises, les supérieurs lui confièrent la formation spirituelle, philosophique et théologique des religieux de la congrégation (Pierre Benoist, La bure et le sceptre: la congrégation des Feuillants dans l'affirmation des États et des pouvoirs princiers (vers 1560-vers 1660), 2006 - books.google.fr).

La «Milice de la foi de Jésus-Christ», appelée également «ordre de la foi et de la paix», est un ordre militaire sur le type des templiers, érigée en 1221 dans les provinces de Narbonne et et d'Auch, uni en 1231 à l'ordre de Saint-Jacques de l'épée, finalement recueilli par l'abbaye cistercienne de Feuillant (Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, 2004 - books.google.fr).

Il a subsisté jusqu'à l'année 1261. que Guillaume de Marra, qui en étoi Grand-Maître, & un autre Religieux de cet Ordre, le voyant reduit à un petit nombre, & qu'il n'y avoit pas d'aparence de le réformer, passerent à l'Ordre de Citeaux, en firent les vœux dans l'Abbaye de Feuillans, & en vertu du pouvoir que le Grand-Maître avait reçu des qutres chevaliers, ils consentirent que la Terre de Roque-Roquette, qui apartenoit à l'Ordre de la Paix, fut unie à l'Abbaye de Feuillans (Jacques Basnage, Histoire des ordres militaires, ou des chevaliers, tirée de l'abbé Giustiniani & d'autres, 1721 - books.google.fr).

Amaneu, ou Emmanuel I, de Grisingnac, de Rions, fut élu évëque de Tarbes en 1224, et archevêque d'Auch, en 1226. Il fonda, en cette même année, un obit au monastère de la Sauve-Majeure, et lui donna l'église de Saint-Jean d'Escalans. En 1227, il accepta la donation que Centulle I, comte d'Astarac, lui fit des dimes qu'il possédait dans son comté. L'acte fut passé le 1er mai, dans la Cité de Comminges, en présence de Grimoald, évèque de ce diocèse, de Bernard, qui en était comte, et de Sanche de Labarthe. Le pape Grégoire IX lui adressa plusieurs bulles parmi lesquelles on distingue d'abord, celle qui lui ordonne de faire observer la Trêve de Dieu, puis une autre pour parvenir à corriger les clercs vicieux, et une troisième pour résister aux efforts des hérétiques Albigeois. En 1228, il unit à l'évêché d'Aire l'abbaye de sainte Quiterie du Mas-d'Aire; il assista en 1229 au concile de Toulouse. Il avait illustré le commencement de son pontificat par l'institution de l'ordre religieux et militaire de La Foi, milice destinée à maintenir la paix et la Trêve de Dieu, et pour résister aux oppresseurs de l'église. Le pape Honoré III approuva cette institution qui fut confirmée de nouveau en 1231. Le chef-lieu de l'ordre fut alors l'abbaye de Feuillans ou Feuillens, de l'ordre de Citeaux, comprise plus tard dans le diocèse de Rieux. En 1241, il assembla un concile provincial à Nogaro, contre les hérétiques Albigeois. Appelé dans la suite à Rome, par le pape Grégoire IX, il s'acheminait vers la capitale du monde chrétien, lorsque l'empereur Frédéric II, son ennemi, le fit arrêter avec les ecclésiastiques qui l'accompagnaient, et le fit conduire à Capoue, où il mourut la même année. Son corps, d'abord inhumé à Capoue, fut ensuite transporté dans le chœur de l'église de la Sauve-Majeure (Joseph Vaissète, Du Mège, Histoire générale de Languedoc, 1841 - books.google.fr).

Jean de la Barrière

Le cardinal d'Ossat, protecteur de Jean de la Barrière, réformateur de l'ordre cistercien, était plus proche d'Horace Rucellai, frère d'Annibal, évêque de Carcassonne (Lettres du cardinal d'Ossat: Avec des notes historiques et politiques de Amelot de La Houssaye, Volume 1, 1708 - books.google.fr).

Cet évêque de Carcassonne était Hannibal Rucellai, gentilhomme florentin, auparavant gouverneur de Rome, et connu à la cour de France parles négociations auxquelles il avait été employé par les papes Paul IV et Pie V ; qu'en 1567, il fut envoyé par Charles IX à Venise, pour demander au sénat un secours d'argent il ne put rien obtenir à cause de la guerre du Turc, dont la république était menacée alors ; qu'Horatio Rucellai était premier maître d'hôtel de Ferdinand, grand-duc de Toscane ; que les Aldobrandins et les Rucellai avaient été toujours du parti qu'on appelait a Florence Les Libertins, c'est-à-dire les bons républicains, et les anti-Médicis; lesquels voulaient maintenir leur patrie en liberté. Voilà d'où venait la grande affection que Clément VIII portait à ces deux frères, dont le père , ainsi que le sien, avait beaucoup souffert sous les pontificats de Léon X et de Clément VII, par ou la souveraineté était entrée dans la maison de Médicis. Cet éveque de Carcassonne mourut le 28 de janvier 1601 (Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, Volume 11, 1820 - books.google.fr).

Hannibal Rucellai était en possession de l'abbaye de Jard près de Melun.

Jean (Baptiste) de la Barrière envoya un membre de son ordre, les Feuillants, pour haranguer le peuple de Carcassonne pour que la ville se rende à Henri IV. Ce qui arriva.

Nommé abbé commandataire de l'abbaye des Feuillants, au diocèse de Rieux, il prit l'habit monastique et fit sa profession au monastère d'Eaunes; il reçut la consécration abbatiale à Toulouse le 7 avril 1577. Dès lors il se consacra tout entier à la réforme de ses religieux. Le résultat final fut un nouvel Ordre qui reçut le nom de Feuillants et qui, sur la demande du roi Henri III, fut canoniquement approuvé par le SaintSiège. Mais la réforme avait fait des mécontents; des plaintes nombreuses furent portées a Rome. On accusait l'abbé d'une foule de choses: d'être un religieux ignorant; d'avoir modifié le chant d'église. [...] On l'accusait en outre d'avoir été l'ami et le conseiller d'Henri III ; d'avoir condamné la rébellion du peuple contre le roi; d'avoir inspiré comme un acte de courage, la mort du duc de Guise; d'avoir menacé dom Bernard, supérieur de Paris, d'excomrnunication, s'il prêchait encore en faveur de la Ligue; d'avoir, par ses sermons. éloigné de la Ligue la noblesse de Gascogne, et enlevé à la Ligue Carcassonne; d'avoir prêché à Bordeaux en faveur d'Henri III et à la mort de ce prince, de l'avoir loué comme un saint: d'avoir dit la messe pour lui et demandé pour le roi des prières au chapitre de Paris; enfin, d'ôtre entré dans le parti de Henri IV et d'avoir visité ses ambassadeurs ? Devant ces accusations, Jean de la Barrière garda un silence complet. Il fut condamné plusieurs fois.

Il est manifeste que s`il fut réhabilité, il le dut principalement a la bienveillante et énergique intervention du cardinal Bellarmin par l'entremise d'une de ses filles spirituelles, la signora Catherine de Nobili, nièce du pape Jules III, duchesse de Santa-Fiore, veuve du duc Ascagne Sforza et mère du cardinal François Sforza. Dom Jean de la Barrière survécut a peine a son triomphe; car il mourut le 25 avril 1600 (Xavier Le Bachelet, Bellarmin et les ordres monastiques, Gregorianum, Volume VII, 1926 - books.google.fr).

25 avril date palajaïenne.

Jean de la Barrière, né le 29 avril 1544 à Saint-Céré, Lot (France) et décédé le 25 avril 1600 à l'abbaye Saint-Bernard-aux-Thermes, à Rome, était abbé et réformateur de l'abbaye Notre-Dame de Feuillant, près de Toulouse. Les religieux de Feuillant, qui célébraient leur fondateur le 25 avril, en avaient obtenu la tête et le cœur, et ces reliques sont aujourd'hui conservées dans un des piliers de la basilique Saint Sernin de Toulouse (inscription en latin) (fr.wikipedia.org - Jean de La Barrière).

L'axe opposé au 7 février est celui du 8 août passant à l'ouest d'Orléans près de l'ancien Micy, comme il passe à l'Isle-Adam.