Partie XVII - Le Prieuré de Sion   Les documents secrets   6 - Dossiers secrets de Henri Lobineau : Gaston d’Orléans   
PRIEURE DE SION DOCUMENTS SECRETS LOBINEAU GASTON ORLEANS GISORS LUXEMBOURG

Prieuré de Sion et Orléans

Selon les Dossiers secrets, l'ordre de Sion fut fondé en Terre sainte par Godefroi de Bouillon le 15 juillet 1099, date à laquelle Godefroi et les croisés prirent la ville de Jérusalem. Mais d'autres documents avancent la date de 1090. Suite à cette victoire, Godefroi de Bouillon ordonna la construction de l'abbaye de Notre-Dame du Mont-de-Sion, sur les ruines d'une ancienne église byzantine datant du IVe siècle et située sur la colline haute du mont Sion, en dehors des murs de Jérusalem, au sud de la porte de Sion. Ainsi, cette ancienne église que l'on appelait aussi la mère de toutes les églises devint l'église du Saint Sépulcre. Par la suite, la nouvelle abbaye, particulièrement bien fortifiée, abrita des chanoines augustiniens que Godefroi de Bouillon utilisa conseillers. Godefroi était ambitieux et il se battit pour le culte de l'église de Jean qui prône l'ésotérisme initiatique et la Tradition Royale. De cette pensée naquît l'ordre de Sion, mais il mourut le 18 juillet 1100.

En mars 1117, Baudoin 1er, frère de Godefroi de Bouillon, s'apprêtait à mourir suite à une maladie. Mais malgré son état, il dut pour des raisons inconnues négocier la création de l'ordre du Temple à Saint-Léonard d'Acre. L'ordre de Sion était-il déjà suffisamment puissant pour imposer ses volontés au roi ? Il est vrai que Baudoin 1er fut choisit et couronné par l'Ordre de Sion.

En 1149, après la seconde croisade, le roi Louis VII, accompagné de 95 de ses membres, rentra en France depuis l'abbaye de Notre-Dame du Mont-de-Sion pour l'abbaye de Saint-Samson, à Orléans. Selon les Dossiers secrets, 26 membres de l'ordre furent choisis pour être affectés au petit prieuré du Mont-de-Sion, près d'Orléans à Saint-Jean-le-Blanc et 7 furent intégrés dans les chevaliers du temple.

En 1188, et selon les Dossiers secrets, un rituel appelé La coupure de l'orme marqua la rupture entre les 2 ordres, celui de Sion et celui du Temple. Ce schisme, dont on ne connaît pas les réelles causes, semblerait avoir été provoqué par la perte de Jérusalem. Il y eut un fait historique étrange à Gisors en 1188 rapporté par les historiens. A cette date une réunion importante eut lieu à Gisors pour la prédication (préparation) de la 3ème croisade. Plusieurs personnalités furent présentes pour cette occasion dont Philippe II Auguste Roi de France, l'Archevêque Guillaume de Tyr, Henri II Plantagenêt Roi d'Angleterre, le Duc de Normandie et le comte de Flandres, et sans doute les chevaliers du Temple (www.rennes-le-chateau-archive.com).

Dans les Dossiers Lobineau (doc 6) signés Toscan du Plantier, page 3, Gaston d'Orléans est accusé d'avoir frappé de la fausse monnaie à Rennes-le-Château et au Bézu.

Saint Sulpice de Favières

Saint Sulpice de Favières est aligné sur une carte entre Paris et Orléans.

Jean-Aimar Piganiol de La Force, dans sa Description historique de la ville de Paris et de ses environs, vol. 7, p. 310-352, Paris, 1765 dit qu'une première pose de première pierre aurait été faite en 1646 par Gaston d'Orléans et une deuxième pose de première pierre par la reine Anne d'Autriche le 20 février 1655. Il est suivi par l'Encyclopédie de Diderot.

Germain Brice, dans sa Description de la ville de Paris, 1718, dit lui que la reine Anne d'Autriche, suivie de la princesse de Condé, est venue à l'ancienne église Saint-Sulpice avec l'évêque de Cahors pour faire ses prières avant d'aller dans le cimetière pour y poser la première pierre de la nouvelle église, le 20 février 1646 (fr.wikipedia.org - Eglise Saint-Sulpice de Paris).

Faveriæ au XIIe siècle, Sanctus Sulpicius de Faveriis en 1272, Saint Soupplice en 1370, Sanctus Sulpicius Faverium en 1483, l'ancien nom du village est Favières de l'ancien français faveriis qui viendrait du latin fava (fève) et signifie "champs de fèves" essentielles dans la nourriture du paysan médiéval. L'église est dédiée à Sulpice le Pieux (vers 576 - 647) qui fut chapelain du roi Clotaire II puis archevêque de Bourges en 624. Il était le protecteur des pauvres et des persécutés et est mort le 17 janvier 647 (fr.wikipedia.org - Saint-Sulpice-de-Favières).

Le précieux manuscrit de Guillaume de Saint Pathus, Les miracles de Saint Louis, fait allusion au pèlerinage, qui serait né de la résurrection, opérée par Saint Sulpice, archevêque de Bourges, d'un enfant noyé dans la Juine aux alentours de Favières. Des reliques, apportées à une époque indéterminée, sans doute dans le courant du XIIe siècle, ont suscité l'afflux des pèlerins. L'église, modeste au début du XIIe siècle, est rebâtie une première fois vers 1170, puis, avec un programme beaucoup plus ambitieux, à partir de 1245. Chef-d'œuvre de l'architecture rayonnante, entrepris peu après le début des travaux de la Sainte-Chapelle de Paris, le monument relève, comme celle-ci, du « Court-style » défini par Robert Branner, et son architecture très évidée ménageait un large rôle au peintre-verrier (Les Dossiers de l'archéologie, Numéros 26 à 31, 1978 - books.google.fr).

Guillaume de Saint-Pathus, est un Franciscain né en 1250 à Saint-Pathus, décédé en 1315, et petit-fils de Guillaume des Barres. Il fut de 1277 à 1295 confesseur de la reine Marguerite de Provence. Il est connu pour une biographie de Saint-Louis, œuvre commandée par une de ses filles, Blanche de France, née en 1253, dont Guillaume fut aussi le confesseur de 1296 à 1314 environ. Il écrivit aussi un panégyrique de ce roi.

La localité de Saint-Pathus (près de Mitry-Mory en Seine et marne) porte le nom d’un prêtre de vie renommée vertueuse qui fut nommé évêque de Meaux en 684 et mourut le jour de son élection. La tâche à assumer lui semblait trop lourde et il ne souhaitait pas cet honneur. Originaire de Senlis, il se rendait à Meaux par la route que la reine Brunehilde venait de faire construire, en priant Dieu d’éloigner la mitre (coiffure triangulaire portée par les évêques) de sa tête et fut exaucé. Il expira chemin faisant en bénissant la ville de Meaux qui l’avait élu. C’est à l’endroit où il mourut que sire Guillaume des Barres, seigneur de la région, lui fit édifier, en 1102, une église qu’il plaça sous son patronage. Le village qui se forma autour du lieu sacré prit par la suite le nom du saint (fr.wikipedia.org - Guillaume de Saint-Pathus, fr.wikipedia.org - Saint-Pathus).

Le grand-père Guillaume des Barres est issu des seigneurs de Oissery (Seine-et-Marne). Son père, du même nom, a servi le roi Louis VII le Jeune. Il meurt en 1179. Parmi les Barres, le plus célèbre est son oncle Evrard des Barres, maître des Templiers de 1149 à 1151 (fr.wikipedia.org - Guillaume des Barres).

Chevalier, seigneur d'Oissery, de Forfry, de Saint-Pathus, de la Ferté-Alais, de Silly, d'Ognes, etc., comte de Rochefort, grand-sénéchal du roi Philippe, et l'un des chefs de sa cavalerie légère, il fut l'un des plus grands guerriers du douzième siècle. L'an 1188, il servit utilement contre les Anglais. Leur roi, Henri le Vieux, à la tête d'une armée nombreuse, s'était présenté devant Mantes, pour en former le siége ; mais le brave des Barres, l'Achille de ce temps, dit Mezeray, le repousa vigoureusement. Guillaume des Barres accompagna, l'an 1191, le roi Philippe-Auguste, à la Terre-Sainte, et se signala au siége de Saint-Jean-d'Acre, et au secours de la ville de Jaffa, assiégée par les infidèles. Ce fut au retour de cette expédition que Guillaume des Barres rapporta une sainte épine de la couronne de notre Seigneur Jésus-Christ, laquelle, avant la révolution, était encore en grande vénération au bourg de Saint-Martin, l'un des domaines de la maison des Barres. Enployé dans les guerres contre les Anglais, en Normandie, Guillaume des Barres y signala sa valeur dans la plupart des actions. [...] Ce fut surtout à la bataille de Bouvines, livrée le 27 juillet 1214, que des Barres eut occasion de signaler son courage. Il fut le beau-père de Simon IV de Montfort, le bourreau des Cathares, par son mariage avec Amicie de Leicester (Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, Tome 1, 1822 - books.google.fr).

La Ferté-Alais se trouve sur l'axe Gisors - Rochemaure.

Guillaume des Barres aurait pu être présent lors de l'abattage de l'orme de Gisors, sachant que, fait prisonnier lors de la bataille de Mantes du 28 juillet 1188, il s'échappe. Plusieurs entrevues allaient suivre entre le roi d'Angleterre et le roi de France. L'une d'elles allait demeurer célèbre dans les annales. C'était entre Gisors et Trie, l'endroit traditionnel où se rencontraient les deux rois, aux confins de la Normandie. Il y avait là un orme immense, plusieurs fois centenaire, dont neuf hommes, disait-on, pouvaient à peine étreindre le tronc. Un jour du mois d'août, Henri Plantagenêt installa ses hommes, arrivés les premiers, par une chaleur étouffante; ils occupèrent toute la place à l'ombre de l'orme, tandis que, face à eux, Philippe Auguste et ses familiers restaient au soleil, en plein champ. La journée se passa comme de coutume, en va-et-vient de messagers entre Français et Anglais, quand, vers le soir, une flèche fut décochée par l'un des mercenaires gallois dont Henri Il faisait volontiers son escorte. Furieux, à la fois de l'attitude discourtoise des Anglais pendant cette journée et de la violation des usages chevaleresques, les Français se jetèrent sur les Anglais qui se retirèrent en désordre et trouvèrent abri derrière les puissantes murailles du château de Gisors qu'ils continuaient à occuper. Se retournant sur l'orme, l'escorte française passa sa colère sur lui: l'arbre fut entièrement dépecé et abattu. Philippe Auguste, qui s'était retiré, en fut d'ailleurs fort mécontent: « Suis-je venu ici pour faire le bûcheron ?» dit-il (Régine Pernoud, Richard Coeur de Lion, 1988 - books.google.fr).

Le roi de France, refusa de voir les envoyés du roi d'Angleterre, et envoya le comte Thibaut et les comtes de Dreux et de Flandre pour conférer avec eux et savoir quel message ils apportaient. Le Maréchal leur dit : « Nous n'avons pas à vous dire notre message. C'est au roi, et non à « vous, que nous sommes envoyés. » Toutefois, sur l'invitation de Guillaume de Mandeville, il consentit à parler. Quand il eut fini, le comte de Flandre sourit et dit : « Par la bouche de a Dieu, Maréchal, je ne suis pas assez fou pour me battre avec vous, quoi qu'on puisse me dire, car je ne fais pas le métier de champion. « Sire, » répondit le Maréchal, « je désire savoir a ce que le roi de France dira de nos propositions et quelle a réponse nous devrons rapporter à notre seigneur. » Les comtes allèrent trouver le roi qui repoussa les propositions avec colère. Le comte de Mandeville et le Maréchal revinrent auprès du roi Henri et lui rendirent compte de leur message. Le roi de France, qui était irrité, donna ordre à ses gens d'aller à la barbacane et de repousser à l'intérieur ceux qui se tenaient, par bravade, en dehors. Robert de Dreux et les siens les chargèrent aussitôt lances baissées. Mais il y avait là de bons sergents qui les reçurent à la pointe des épieux. Les assaillants y perdirent beaucoup de leurs chevaux. Guillaume des Barres y fut pris par le frein et retenu longtemps, mais enfin il fut délivré par ses hommes. Nombre de ribauds qui faisaient les fiers restèrent sur le terrain meurtris et moulus. Par deux fois les Français revinrent à la charge, mais les nôtres leur tinrent tête, sans subir aucune perte.

Il y a dans le texte : « Par le bouque Deu », forme qui n'est pas habituelle dans le ms. du poème (boche, v. 6855) et qui doit être considérée comme une imitation du langage picard que pariait le comte de Flandres.

Le roi de France se retira, fort irrité, avec ses troupes. Hors la ville il y avait un orme rond, verdoyant et beau qui donnait en été un ombrage agréable. Les hommes du roi, par stupidité, le découpèrent pièce à pièce. C'est ainsi qu'ils prouvèrent leur prouesse. Le roi de France en eut déplaisir; il dit tout haut que c'était une honte pour la couronne de France. « Suis-je donc « venu, » disait-il, « pour faire le bûcheron? ». Le roi de France s'éloigna. Il rentra en France et licencia son armée. Lorsque le Maréchal l'apprit, il alla trouver le roi Henri et lui dit : « Sire, le roi de France a congédié ses troupes, qui « maintenant se dispersent. Je vous engage à faire de même, a mais en même temps dites-leur secrètement de revenir vers « nous à une date que vous leur fixerez. Vous ferez une telle « chevauchée sur la terre du roi de France qu'il en aura plus de a dommage que nous de notre arbre. » « Par les yeux de Dieu ! » répondit le roi, « Maréchal, vous me donnez un bon conseil, Ainsi sera-t-il fait » (L'Histoire de Guillaume le Maréchal, comte de Striguil et de Pembroke, régent d'Angleterre de 1216 à 1219; poème français, publié par Paul Meyer (1840-1917), Tome III, 1891 - archive.org, L'Histoire de Guillaume le Maréchal, comte de Striguil et de Pembroke, régent d'Angleterre de 1216 à 1219; poème français, publié par Paul Meyer (1840-1917), Tome I, 1891 - archive.org).

Gaston d'Orléans

Saint Sulpice était la paroisse de Gaston d'Orléans, frère unique du roi Louis XIII.

On peut voir un rapport avec les familles d'Orléans dans les différentes dalles de marie de Nègre, de Coume Sourde (Autour de Rennes le Château : Superposition de dalles et Saint Sulpice).

Fils du roi Henri IV, frère de Louis XIII et oncle de Louis XIV, Gaston d'Orléans a laissé le souvenir d'un prince tumultueux, rebelle et indomptable. En effet, il passa sa vie à comploter et à cabaler contre le souverain et ses ministres, Richelieu puis Mazarin, mais il obtint à chaque fois le pardon royal. Il bénéficia du soutien inconditionnel de sa mère, la brouillonne Marie de Médicis, jusqu'à la mort de celle-ci en 1642. Parmi ses complices figurèrent les célèbres Cinq-Mars et de Thou dont l'exécution fit sensation. Cependant, mêlé au sang batailleur des Bourbons qu'il transmit à sa fille, la Grande Mademoiselle, il portait aussi en lui celui des mécènes florentins. De fait, il se révéla un prince fort cultivé, collectionneur et protecteur des arts de son temps (Christian Bouyer, Gaston d'Orléans: le frère rebelle de Louis XIII, 2007 - books.google.fr).

Gaston d'Orléans, prince ambitieux, quoique dépourvu d'esprit, se laissa flatter, par une faction, de l'espoir de parvenir au trône. Mais le colonel d'Ornano, son gouverneur, qui le poussait dans cette voie, fut arrêté tout à coup par les ordres du vigilant Richelieu, et mourut bientôt en prison. Le duc d'Orléans, irrité, réunit une autre faction qui avait pour chefs le chevalier de Vendôme, grand prieur de France, et le comte de Chalais; la trame fut découverte et le comte de Chalais décapité, ce qui frappa de terreur toute la noblesse et discrédita le duc d'Orléans, dont le patronage fut désormais reconnu impuissant à sauver de l'échafaud.

Une chambre spéciale, composée de juges qui avaient pour mission de connaître des délits de fausse monnaie et d'autres crimes particuliers, devint l'instrument des sévérités de Richelieu ou de ses cruautés. Il obtint des gardes pour veiller à sa sûreté, et le roi le récompensa de sa fermeté envers la noblesse et la reine mère, en le nommant son premier ministre. Quelques courtisans qui, abusés par un moment de défaveur, s'étaient montrés ses adversaires payèrent chèrement leur hardiesse, pour servir d'exemple à d'autres; la France entière s'en réjouit. Restait encore Marie de Médicis, dont la présence accusait Richelieu d'ingratitude; le cardinal persuada au roi de la retenir prisonnière; puis il favorisa sa fuite pour Bruxelles; cet exil fermait la France à Marie.

Gaston d'Orléans, qui n'avait jamais voulu se réconcilier avec le roi, préparait la guerre civile de concert avec le duc de Lorraine, dont il avait épousé la sœur; ses projets furent éventés par Richelieu; il alla rejoindre sa mère à Bruxelles, et tous deux furent déclarés criminels de lèse-majesté.

Henri de Montmorency, duc et pair de France, comptait parmi ses ancêtres quatre connétables et six maréchaux; c'était le dernier rejeton de la ligne aînée de l'illustre famille de ce nom. Brave et généreux, il avait, jeune encore, gagné le bâton de maréchal à la bataille d'Aviano. Résolu de mettre fin aux discordes scandaleuses de la famille royale par la chute de Richelieu, il souleva le Languedoc, où Gaston d'Orléans accourut avec une poignée de monde. Mais les protestants, trop affaiblis, ne le secondèrent pas; les villes lui fermèrent leurs portes, les paysans abandonnèrent leurs prétendus libérateurs, et les insurgés furent battus à Castelnaudary [le 1er septembre 1632]. Le duc de Lorraine, qui armait dans l'intérêt de l'Espagne et de l'Autriche, fut contraint d'abandonner son pays à la France, qui poussa ses frontières jusqu'à la Meuse et au Rhin, et la nation lorraine périt. Gaston se soumit; Montmorency, blessé, fut pris et, malgré toutes les prières, jugé, et décapité le 30 ocotbre. Ce sang royal versé sur l'échafaud prouvait que ni le rang, ni les services, ni les mérites ne trouveraient grâce devant l'implacable ministre. Il savait que les vertus militaires abondaient en France, et que le courage était aussi commun parmi la noblesse que l'obéissance était rare. Or, il voulait qu'elle obéît; combien il devait être fier de voir les têtes les plus hautes plier, fût-ce sous la hache du bourreau ! (Cesare Cantu, Histoire universelle, Tome XVI, 1858 - books.google.fr).

Plusieurs témoignages signalent la grande mélancolie du prince révolté. Il est vrai que le moment est venu pour lui d'agir. Et l'on connaît la difficulté qu'éprouve Gaston pour prendre une décision raisonnée, un choix, qui ne soit pas l'effet d'un coup de tête. A-t-il hésité à concrétiser son expédition ? Croit-il encore à l'appui de l'Espagne ? Au choc suscité par le soulèvement du Languedoc ? Rien n'est moins sûr. Mais une chose est certaine, les troupes françaises ont occupé Saint-Wendel le 31 mai et s'apprêtent à envahir la Lorraine. Le 1er juin, l'armée des Provinces-Unies, sous la conduite du prince d'Orange, a attaqué les Pays-Bas espagnols et fait le siège de Maastricht. Plus de doute, les troupes de Gaston sont condamnées à l'action, seules, sans appui, sans véritable stratégie. Le 12 juin 1632, Monsieur passe la frontière en Barrois, près de Gondrecourt, et, comme l'année précédente, adresse un violent manifeste à l'encontre du cardinal, le lendemain, depuis la petite ville d'Andelot, en Bassigny. Il dénonce «Jean Armand, cardinal de Richelieu, perturbateur du repos public, ennemi du roi et de la Maison royale, dissipateur de l'État, usurpateur de toutes les meilleures places du royaume, tyran d'un grand nombre de personnes qu'il a opprimées, de tout le peuple qu'il a accablé » (Christian Bouyer, Gaston d'Orléans: le frère rebelle de Louis XIII, 2007 - books.google.fr).

Le Manifeste du duc d'Orléans est daté du camp d'Andelot en Bassigny, le 13 juin 1632, et commence par ces mots : "Gaston, fils de France, frère unique du roi, duc d'Orléans, savoir faisons qu'après nous être adressé au roi, notre très-honoré seigneur" (Catalogue de l'histoire de France, Bibliothèque impériale de Paris, Tome I, 1855 - books.google.fr).

Au début du mois de septembre l'opposition du Parlement à l'enregistrement sans modifications des lettres du 14 juin 1631, créant la chambre de justice contre les faux-monnayeurs, se posait avec plus d'intensité après le refus de la Cour d'obéir aux lettres de jussion du 17 août. La monarchie devait donc lever les derniers obstacles érigés par les magistrats. En cela, l'étude du fonctionnement de la seconde chambre de justice, celle du 1er septembre, peut apporter quelques éclaircissements. La chambre de l'Arsenal fonctionna par renforcements successifs, recevant de nouveaux pouvoirs au fur et à mesure des besoins de la monarchie. Par des lettres patentes datées du 7 septembre 1631, Louis XIII lui donna les compétences nécessaires pour juger le marquis de la Vieuville et ses complices, enfuis en Lorraine et accusés de « factions, menées et pratiques [...] avec les estrangers.» Puis par lettres patentes du 16 septembre, enregistrées à la chambre de l'Arsenal le 23 du même mois, la première chambre de justice fut révoquée et ses compétences en matière de fausse monnaie transférées à la chambre de l'Arsenal. En sorte que du 10 au 23 septembre, les deux chambres de justice coexistent : la première, créée le 14 juin 1631, qui ne fut jamais assemblée ; et la seconde, la chambre de l'Arsenal. La procédure, qui se déroule en trois étapes, est particulièrement intéressante. Après avoir longuement exposé les différentes objections que le Parlement avait opposées à l'enregistrement des lettres patentes du 14 juin, Louis XIII ôta d'abord la connaissance de la première chambre de justice au Parlement. Le roi révoqua ensuite les lettres de nomination des commissaires, enregistrées au Parlement avec restrictions le 30 juillet. Enfin, il confirmait les lettres du 14 juin, mais pour en donner la connaissance à la de l'Arsenal. Le chevalier du guet Testu exprimait clairement le changement entre les deux commissions extraordinaires dans une lettre adressée à Richelieu, le 19 septembre 1631 : «J'ay appris que le sieur lieutenant criminel a entre les mains quelques-uns de ces faux-monnoieurs de [illisible]. Je crois que, si vous donné ampliation assurée à la chambre, il faudra leur faire mander, parce que cela est de la connexité des autres [inculpés de fausse monnaie] » La manœuvre est flagrante : les lettres créant la chambre de justice contre les faux-monnayeurs étaient déjà enregistrées au Parlement. Il suffisait donc de les attribuer à la chambre de justice de l'Arsenal. D'autant plus que celle-ci avait eu connaissance des activités du duc de Rouannez, qui avait suivi Gaston d'Orléans en Lorraine et était également accusé du crime de fausse monnaie. Donner la compétence en cette matière à la chambre de l'Arsenal permettait, en plus d'éviter d'éventuels conflits de juridictions, de régler le problème de la première chambre de justice (Lauriane Kadlec, Quand le Parlement de Paris s'oppose à l'autorité royale: l'affaire de la chambre de justice de l'Arsenal (14 juin 1631-mars 1632), 2007 - books.google.fr).

Le duc de Rouannez (Roannais) est Louis Gouffier aussi baron d'Oiron, sur un axe nonagonal du 7 mai (Le Prieuré de Sion : Les axes : Axe du 7 mai : Barbe bleue et Ballets roses).

Il est né le 25 novembre 1575 et décédé dans son château d'Oiron le 16 décembre 1642 (fr.wikipedia.org - Louis Gouffier).

Fausse monnaie ou l'alchimie

Nicolas de Villiers, sieur de Chandoux est un médecin et chimiste français, pendu en place de Grève à Paris comme faux-monnayeur, en 1631. Nicolas de Villiers était proche des milieux lullistes qui s’intéressaient tant à la méthode de l'’Ars Magna qu'aux traités alchimiques qui lui étaient attribués. L'étude des manuscrits retrouvés à la BnF montrent l'influence d'Heinrich Khunrath, de Gérard Dorn, peut-être de Johann Heinrich Alsted (1588-1658) ainsi que des alchimistes pseudo-lulliens. Le premier document manuscrit retrouvé sont des Lettres sur l'or potable. Sylvain Matton émet l'hypotjèse que le destinataire de ces lettres pourrait être Charles de Condren, confesseur de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII et adepte des théories alchimiques.

Devant la chambre de Justice créée pour juger du crime de fausse monnaie, Chandoux y est accusé et convaincu d'avoir fait de la fausse monnaie. Il est condamné à mort sur l'accusation de falsification du métal des monnaies et pendu en place de Grève (fr.wikipedia.org - Nicolas de Villiers, sieur de Chandoux).

L'aspect alchimique des Dossiers secrets, en liaison avec l'année 1514 et La Machine dans la Nièvre, est abordé dans Le Prieuré de Sion : Les documents secrets : 6 - Dossiers secrets de Henri Lobineau : Vélasquez.

De telles demeures, celles de Plessis, de Bourges ou de Dampierre, ont sans doute inspiré quelques belles pages à Claude Barthélémy Morisot (1592-1661) dans la conclusion alchimique qu'il donna en 1646 à son roman à clés Peruviana publié deux ans plus tôt. Parlementaire dijonnais, celui-ci était attaché à la cour de Gaston d'Orléans et reçut la visite de la reine Christine. C'était aussi un grand admirateur de Rubens dont la peinture lui servit de véritable révélateur dans l'expression de ses idées sur la connivence entre l'alchimie, le roman et l'imagination mythique. Il dédia sa Conclusio à Charles d'Angennes du Fargis, confident de Gaston d'Orléans. Tous trois nous y sont décrits s'entretenant dans la demeure de l'auteur qui comporte sept tours (chiffre symbolique) et une salle des athanors dont les voûtes sont décorées de motifs alchimiques: Mercure avec le soleil et la lune, le combat d'un lion et d'un dragon, celui d'un aigle et d'un cerf, le pélican, le phénix et d'autres sujets empruntés aux règnes animal, végétal et minéral. Morisot y évoque un ballet alchimique avec sept danseurs s'inspirant de l'harmonie des sphères. Ce nouvel exemple de musique alchimique pourrait refléter une exécution réelle peut-être à la cour de Gaston d'Orléans dont on sait qu'il protégeait les adeptes et possédait une bibliothèque très riche en ouvrages ésotériques (Jacques Lennep, Alchimie: contribution à l'histoire de l'art alchimique, 1985 - books.google.fr).

Le Peruviana associe ouvertement l'alchimie à la satire politique (Louise Godard de Donville, D'Alitophile (Cl.-B. Morisot, 1625) à Théophile de Viau sans le "libertinage", L'histoire littéraire: ses méthodes et ses résultats ; mélanges offerts à Madeleine Bertaud, 2001 - books.google.fr).

Philalethe & plusieurs autres, comme Denys Zachaire, parlent du feu de charbon comme d'un feu nécessaire à l'oeuvre. Ce dernier ditentr'autres, que ses parens voyant la quantité de menus charbons dont il avoit fait provision, lui disoient qu'il feroit accusé de faire la fausse monnoye. Philalethe dit que celui qui entreprend l'œuvre ne doit pas être du nombre des pauvres, à cause des dépenses de vases & de charbons dont il faut faire usage. Il réduit mème la quantité qu'il en faut pour tout l'œuvre, à cent mesures pour les trois ans entiers. Voyez sur cela son ouvrage qui a pour titre : Enarratio methodica trium medicinarum Gebri. On ne doit cependant pas prendre toutes ses paroles à la lettre, car d'Espagnet que Philalethe a suivi pas à pas, dit qu'il reste très-peu de dépenses à faire à celui qui a les matieres préparées & convenables à l'œuvre. Il faut du charbon, mais dans un tems feulement, qui est celui de l'épreuve.

Le feu est aussi le mercure des sages. Il faut l'entendre encore de la matiere au noir. Feu étranger, feu de charbons, feu de fumier, feu innaturel, feu de putréfaction. Toutes ces expressions sont allégoriques, & Philalethe dit qu'elles ne signifient autre chose que la matière des philosophes poussée au noir (Encyclopédie, ou dictionnaire universel raisonné des connoissances humaines, Tome XVIII, Exh-Feud, 1772 - books.google.fr, Abbé Antoine-Joseph Pernetty, Dictionnaire mytho-hermétique, dans lequel on trouvre les allégories fabuleuses des poètes, les métaphores, les énigmes et les termes barbares des philosophes hermétiques expliqués, 1758 - books.google.fr).

Gaston et le Languedoc

En 1630, Gaston d’Orléans, le propre frère du roi, tente d’organiser un soulèvement général du royaume contre la "tyrannie" du ministre Richelieu. Montmorency, influencé par son épouse Marie-Félicie des Ursins et l'évêque d'Albi, Alphonse d'Elbène, le soutient. Grâce à son prestige social, le duc rallie la province de son gouvernement : les États de Languedoc, vexés par l'introduction d'une réforme qui remet en cause leur droit de lever l’impôt, se rallient à leur gouverneur, ainsi que plusieurs évêques et des villes languedociennes. Henri II ordonne au sieur de La Croix, capitaine de ses gardes, d’occuper le fort de Brescou, au large d’Agde. Pendant ce temps, Gaston d'Orléans parti de Trêves, avance à marche forcée vers le Languedoc, seule province qui semble le soutenir. Le duc de Montmorency et lui se rencontrent le 20 juillet 1632 à Pézenas. Le 22, le Languedoc fait sécession du royaume de France après l'arrestation, à Pézenas, par ordre de Montmorency, de Michel Particelli d'Emery, représentant du roi Louis XIII. Dans la province, une partie de la petite noblesse suit Montmorency dans la rébellion, mais Toulouse, les protestants et la majorité des notables restent fidèles au roi. Carcassonne et Narbonne refusent d’accueillir les rebelles qui errent alors dans le Languedoc sans but précis. La situation des rebelles devient d'autant plus inquiétante que deux armées royales convergent vers la province, celle du maréchal de la Force et celle du maréchal de Schomberg. Louis XIII et Richelieu entendent les rejoindre. Schomberg atteint le premier le Languedoc. La bataille décisive a lieu devant Castelnaudary, le 1er septembre 1632. Schomberg dispose de 2 000 à 2 500 hommes, les insurgés ne peuvent lui opposer que 1 200 à 1 500 nobles, peu entraînés au combat. Monsieur s'est gardé de participer à la bataille. Elle ne dure pas plus d’une demi-heure : grièvement blessé dans une charge suicidaire, le duc est fait prisonnier. Il est incarcéré au château des comtes d'Armagnac à Lectoure (suffisamment loin du Languedoc pour lui interdire toute aide extérieure). Selon divers témoignages, il aurait vainement tenté de s’évader (fr.wikipedia.org - Henri II de Montmorency).

Louis XIII mourant nomme Gaston d'Orléans gouverneur et lieutenant-général du Languedoc. Il le sera de 1644 à 1660 (fr.wikipedia.org - Gaston de France).

Les liens de parenté expliquent que la charge de surintendant général des mines et minières de France, dont était investi Effiat, après être passée à son gendre, le maréchal-marquis de la Meilleraye, finit par aboutir à Charles Coiffier en 1644. Il avait été auparavant commissaire au Châtelet, maître des requêtes d'Anne d'Autriche et échevin de Paris en 1640. Il semble avoir exercé sa fonction avec sévérité, provoquant des protestations comme celles qu'Yves de Michel, sieur de Serre, adressa en 1651 à Gaston d'Orléans. (Louis Marin, Philippe de Champaigne, Philippe de Champaigne, ou, La présence cachée, 1995 - books.google.fr).

Le Sieur de Serre, près d'Arques, Yves de Michel, présente une remontrance au Duc Gaston d'Orléans, au sujet de riches et abondantes mines d'or qu'il faisait exploiter au profit du Roi et dont il n'a pu faire les expéditions (www.renne-le-chateau.com - Mines).

Palais du Luxembourg

De l'autre côté de la Seine, Saint-Sulpice compte cependant des paroissiens illustres. Voici, au Luxembourg, Gaston d'Orléans — celui-là n'était pas un paroissien commode, mais il finit par se convertir : qui est-ce qui ne se convertissait pas alors ? (Henri Huvelin, Quelques directeurs d'âmes au XVIIe siècle: St. François de Sales, M. Olier, St Vincent de Paul, l'abbé de Rancé, 1923 - books.google.fr).

Jacques Desbrosses commença en 1615, le palais du Lexembourg d'après le modèle du palais Pitti de Florence, sur l'emplacement de l'ancien ltotel de Neuf, habité en 1540 par Robert de Harlav de Soncy et acheté plus tard par le duc de Piney-Luxembourg, qui en fit agrandir les jardins en 1583. La reine Marie de Médicis en fit l'acquisition en 1612 afin de dégager le monument et pour agrandir encore le jardin. Cette reine acheta la ferme du pressoir de l'Hôtel-Dieu, les clos de Vigneray appartenant aux chartreux, et une grande propriété faisant partie des fermes d'Antoine Arnand. [...] Le palais du Luxembourg, construit par la reine Marie de Médicis, lui servit tour à tour de royale habitation et presque de prison. Cette reine, qui mourut dans l'indigence à Cologne en 1642, légua le Luxembourg à son second fils Gaston d'Orléans, le palais Médicis, devenu le palais d'Orléans, passa à la duchesse de Montpensier, qui en fit l'acquisition pour le prix de cinq cent mille francs. En 1672 il devint la propriété de Mme Elisabeth d'Orléans, duchesse de Guise et d'Alençon, qui en fit présent à Louis XIV en 1694, et le Luxembourg passa ainsi du domaine privé à la liste civile. Après la mort de Louis XIV, le Luxembourg devint le théâtre des galanteries d'une princesse royale, de la duchesse de Berry, à laquelle le régent en avait fait présent. Cette Messaline française y célébra ses dégoûtantes saturnales; elle fit murer toutes les portes du jardin, une exceptée, pour pouvoir se livrer, sans d'autres témoins que ses complices, à ses honteuses débanches : par les beaux soirs d'été, demi-nue au milieu de ses mignons, elle prostituait la dignité royale, et privait déjà Louis XV, encore enfant, de cette auréole majestueuse qui avait resplendi autour de la tête de son bisaïeul (Girault de Saint-Fargeau, Les quarante-huit quartiers de Paris: biographie historique et anecdotique des rues, des palais, des hotels et des maisons de Paris, 1846 - books.google.fr).

Alphonse-Henri Guy de Gisors est un architecte français (né le 3 septembre 1796 à Paris et décédé le 18 août 1866). Il a construit et restauré un grand nombre de bâtiments publics sous la Monarchie de Juillet (branche Orléans des Bourbons). En 1834, il est nommé Architecte des bâtiments civils et est chargé de la rénovation et l'agrandissement de plusieurs bâtiments : la Cour de cassation au Palais de Justice de Paris, la Bibliothèque Sainte-Geneviève, l'amphithéâtre de l'Observatoire de Paris. En 1835, il est nommé architecte du Palais du Luxembourg puis du théâtre de l'Odéon en 1837. Il devient architecte du Ministère de l'Instruction publique en 1840. Parmi ses principales rélaisations on compte ses trvaux au Palais du Luxembourg : en 1835, salle des séances du Sénat et façade donnant sur le jardin ; en 1839, l'orangerie du Sénat.

Alphonse-Henri Guy de Gisors - Lithographie de Deveria

Son oncle, Alexandre Jean-Baptiste Guy de Gisors (1762-1835), dit « Guy de Gisors » ou « Gisors le Jeune », est un architecte français, architecte officiel de Louis-Philippe Ier en 1831 (il le restera jusqu'à sa mort en 1835). Il es né à La Ville l'Evêque, simple hameau autour de l'exploitation agricole appartenant à l’évêque de Paris, devenu au XIIIe siècle un village digne d’être érigé en paroisse avec une église dédiée à Sainte Marie-Madeleine (paroisse de Gisors), et annexé à Paris en 1722. L'église fut reconstruite, la première étant posée par la Grande Mademoiselle, fille de Gaston d'Orléans, en 1651. L'église actuelle de la Madeleine est un peu plus à l'Est au débouché de la rue Royale (Paris), servant de pendant au Palais Bourbon de l'autre côté de la Seine (fr.wikipedia.org - Eglise de la Madeleine, (fr.wikipedia.org - Alexandre Jean-Baptiste Guy de Gisors).

Le nom de ces architectes est-il en rapport avec la ville de Gisors ?