Partie XVII - Le Prieuré de Sion   Les documents secrets   4 - Réponse à Monsieur Lionel Burrus : du rouge pour Charles Baudouin   
PRIEURE DE SION BURRUS S ROUX CHARLES BAUDOUIN

Le quatrième document date de novembre 1966 et se présente comme un supplément au premier (« Généalogie des rois mérovingiens et origine de diverses familles françaises et étrangères de souche mérovingienne »). L'auteur, un certain « S. Roux » y énumère des rapports faits par un certain « Lionel Burrus ». On y trouve une copie d'un article de celui-ci écrit dans la Semaine Catholique Genevoise intitulé « Faisons le Point » qui identifie Lobineau comme étant Leo Schidlof, mort à Vienne 1 mois plus tôt à l'âge de 80 ans. « S. Roux » attaque Burrus et Schidlof, accusant même le dernier d'être un agent soviétique (fr.wikipedia.org - Dossiers secrets d'Henri Lobineau, 1966, L’affaire de Rennes-le-Château: réponse a M. Lionel Burrus, Autor: ROUX, S. - www.renneslechateau.info).

La Famille Burrus est une famille d'industriels, originaire de Dambach-la-Ville (Alsace), naturalisée suisse, de Seleute (1871) et Boncourt (1887). Six générations ont dirigé l'entreprise, agrandi et modernisé la fabrique de Boncourt et détenu la totalité du capital. La société F.J. Burrus, SA depuis 1979, a été restructurée en holding en 1984 puis vendue en 1996 au groupe hollandais Rothmans International appartenant au groupe Richemont. Mécènes, les Burrus favorisent l'Église catholique, d'où des liens privilégiés avec le Vatican (Gérard, 1910-1997, fut camérier secret de cape et d'épée). À titre d'exemple, le mécénat de Maurice Burrus qui finance les fouilles de Vaison-la-Romaine ou bien celui de Charles Burrus qui crée la fondation Guile destinée à sensibiliser les leaders d'opinion sur le respect des valeurs humaines (fr.wikipedia.org - Famille Burrus).

L'entreprise BURRUS subventionnait le CSAC (Centre Suisse d'Action Civique) de Mars-Edmond Chantre (1918 - 1985) dans ses activités anticommunistes. Chantre entretenait des rapports avec la police fédérale de Genève en la personne de l'inspecteur Ch. Knecht (Cent ans de police politique en Suisse, 1889-1989, Association pour l'étude de l'histoire du mouvement ouvrier, 1992 - books.google.fr).

Charles Baudouin, inspirateur (à son insu ?) du Serpent rouge pour le moins, a des liens avec un membre de la famille Burrus :

- Ms. fr. 7536, f. 1-268 / C. Correspondance adressée à Mme Charles Baudouin, née Marie-Laurence Geoffrey, dite Maroussia / 23 septembre 1905 - 10 octobre 1975 / 14 env. dans 1 carton

- Cote : Ms. fr. 7536, f. 25-26 / Intitulé : Burrus, Mme G. 2 c.a.s. à Marie-Laurence Baudouin. / Courcelles, Paris, 15 mai 1960 – 20 mars 1963 / Date(s) : 15 mai 1960 – 20 mars 1963 / Personne(s) : Baudouin, Marie-Laurence, née Geoffray ; Burrus, G. (Papiers Charles Baudouin, Bibliothèque de Genève, Département des manuscrits et des archives privées - w3public.ville-ge.ch).

On ne connaît pas de Lionel mais le sigle de la firme F.J. BURRUS arbore un lion.

Du rouge pour Elie

Charles Baudouin patronne un ouvrage collectif sur Elie et le Carmel, ayant fondé la revue « Carmel » à Genève où il se réfugie en 1915, rappel - raconté dans le poème écrit en mai 1914 intitulé "le Carmel" - de ce « couvent des Carmélites » de Nancy qui se trouvait à côté de la « retraite » qu'il s'était choisie à Nancy-Beauregard, après sa sortie de l'hôpital où il avait été soigné pour la fièvre scarlatine [du latin scarlatum : écarlate, rouge] (Le Prieuré de Sion : Prologue : Serpentaire : Annemasse et Charles Baudouin).

La signature "S. Roux" serait un jeu de mot en rapport avec "burrus".

Le mot de bourreau n'était pas connu encore au XIIIe siècle; il est proscrit de nos codes actuels. On le fit dériver de bourree, ou poignée de verges de saule, premier instrument de supplice, ou de burrus, roux, parce que le bourreau devait être habillé de jaune et de rouge. Il avait un droit de prélèvement sur les échoppes et les légumes : on assignait ainsi son traitement sur les biens de ceux parmi lesquels étaient le plus souvent ses victimes. Au xve siècle il avait le droit de tuer les cochons qui erraient dans les rues de Paris, et de s'en approprier la tête. Chez les Israélites, c'était, ou tout le peuple ou les parens de l'homme assassiné qui étaient chargés de l'exécution des sentences de mort Dans quelques cantons de l'Allemagne les bourreaux acquéraient les titres de noblesse quand ils avaient coupé un certain nombre de têtes nobles. A Florence ils portaient la bourse et l'épée. A Rome, ils étaient privés de domicile légal. Scaliger dit que de son temps un gentilhomme savoyard, irrité contre ses frères, s'alla faire bourreau à Genève : singulière façon de se venger ! Dans son Dictionnaire philosophique Voltaire fait d'amères plaisanteries sur le passage de l'Émile où Rousseau parle de la fille du bourreau (Introduction aux mémoires sur la révolution française, ou Tableau comparatif des mandats et pouvoirs donnés par les provinces a leurs députés aux Ètats-généraux de 1789, Tome 1, 1825 - books.google.fr).

Le latin burrus, rouge, roux, est définit par Festus en ces termes : Burrum antiqui quem nunc dicimus rufum. Burrus serait lui-même identique au grec purrhos, rouge (Grand dictionnaire universel, Larousse - books.google.fr).

Dans la Réponse à Monsieur Lionel Burrus, celui-ci est présenté comme jeune homme de bonne famille genevoise (1966, L’affaire de Rennes-le-Château: réponse a M. Lionel Burrus, Autor: ROUX, S. - www.renneslechateau.info).

Notons l'existence d'un S. Rufus, pour Sextus Rufus, un des auteurs de l'Histoire Auguste. Il aurait servi l'empereur Valens, et participé à l'élimination de plusieurs personnes dont le commencement du nom fut donné par une opération magique : "theod". Cependant Théodose succéda à Valens (Suétone, les écrivains de l'histoire Auguste, Eutrope, Sextus Rufus: avec la traduction en Français, traduit par Théophile Baudement, 1845 - books.google.fr).

Des témoignages attestent suffisamment l'unanimité des auteurs à affirmer la survivance d'Élie, et il semble probable que nos premiers Pères ont hésité à honorer un vivant d'un culte liturgique. On pourrait objecter à cette hypothèse que refusant la fête du « dies natalis », les Carmes auraient dû accepter celle du « Raptus Eliae » ou toute autre commémoraison de leur fondateur laissant dans l'ombre la question de sa mort. Nous ne pouvons répondre à cette difficulté avec le peu de faits dont nous disposons ; il ne faut pas oublier toutefois, comme nous l'avons démontré plus haut, que dès le XVe siècle, on trouve ici ou là des vestiges d'une fête de « l'Enlèvement d'Élie » indice tendant à confirmer que la réticence constatée visait non la fête en soi, mais une célébration du « jour de naissance au ciel » qui semblait prématurée. C'est d'ailleurs sur ce point qu'au XVIe siècle encore, se manifestera l'opposition contre l'établissement d'une fête liturgique : Élie n'était pas mort, n'avait pas encore été martyrisé et ne faisait pas partie des Chœurs des Bienheureux dans le ciel. Les Carmes pourtant, consentiront finalement avec une certaine subtilité à concilier fête liturgique et survie du Prophète ; Lezana consacre à ce problème son troisième Consultant qui est une apologie de l'office de saint Élie. Il commence par justifier l'office et la messe en l'honneur du Prophète, alléguant les divers décrets et approbations pontificales. Ce que l'Église approuve, nous ne pouvons le désapprouver (n° 6 ss.). Il se demande ensuite si Élie est réellement digne d'un tel office. La réponse est affirmative : même si Élie n'est pas encore mort (n° 31 ss.), même s'il n'est pas au ciel, il jouit néanmoins de la vision béatifique dans le Paradis Terrestre (n° 44 ss.). Élie est, par privilège de Dieu, « Quoad animae gloriam comprehensor » (n° 99). Ceci, en soi, est suffisant pour prouver qu'Élie est digne d'un office liturgique. Cependant, comme le Saint-Siège ne s'est pas encore prononcé, Lezana se soumet à ses futurs enseignements, ce qui ne l'empêche pas d'apporter une nouvelle preuve à l'appui de sa thèse : Élie est établi dans un très haut degré de sainteté, il possède le don de persévérance, il est confirmé en grâce (n° 100 ss.), il peut intercéder pour ceux qui l'invoquent (n° 102 ss.). On pourrait déjà le canoniser, bien qu'il soit encore vivant (n° 129 ss.), car sa translation au Paradis Terrestre comme sa séparation du sort commun des hommes et sa vie incorruptible, Cocchio infuocato : vive in corpo, e in anima anche al presente, e sequitera ad esser viatore fina alla fine del Mondo. Giuseppb Mazzuoli, Apologia per la natural vita, pel futuro ritorno e martirio del S. Propheta Elia, e per l'uso del color rosso nell'ufitio, e Mena in onore del medesimo Santo, Firenze, 1773, p. 9. « eum farit quasi civiliter, moraliter et politice mortuum seu defunctum » (n° 130). Le Fr. Pietro Saraceno écrivit une apologie semblable en 1627. Cependant il semble que des hésitations persistaient à l'intérieur de l'Ordre. En effet, le calendrier publié par le Chapitre Général de 1564 dans lequel on trouve la fête de saint Élisée avec octave, ne contient pas celle du Thesbite, bien qu'on la rencontre déjà dans le missel de 1551 pour l'usage universel de l'Ordre. Il semble que cette hésitation n'ait été définitivement vaincue qu'en 1585, au moins de la part du Conseil Suprême de l'Ordre, quand le bréviaire réformé, tant dans le calendrier que dans le corps du texte, enregistra au 20 juillet la fête de saint Élie avec octave. Malgré cette approbation officielle, on recueille encore le vague écho d'une obstination en sens contraire, puisque le Chapitre de 1645 est obligé de rappeler que cette solennité doit se célébrer dans tous les couvents6. C'est l'ultime vestige d'opposition. De là et jusqu'à nos jours, la fête entre dans le patrimoine de toutes les ramifications de l'Ordre et sa couleur est le rouge. [...]

Les Carmes déchaux de Toscane avaient unanimement décidé dans le Chapitre provincial antérieur au temps dans lequel il écrivait, d'employer à l'avenir la couleur rouge pour la fête de saint Élie ; décision qui fut plus tard confirmée par le Père Général. (Pascal Kallenberg, Le culte liturgique d'Elie dans l'ordre du Carmel, Élie le prophète, Volume 2, Charles Baudouin, 1956 - books.google.fr).

Descendons de cette Montagne, & nous arrestons au pied d'icelle, où nous trouvons la ville de Caïpha, surnommée autrefois Porphyrio : c'est sous ce nom qu'en parle Ortelius en sa Géographie, Le Calepin, & autres Humanistes, quelques Autheurs disent que c'est à cause du pourpre excellent qui se faisait en cette ville, & ajoutent que toute la Montagne du Carmel a participé de ce nom : c'est pourquoy où nous avons dans les Cantiques selon nostre version vulgaire, vostre teste est comme le Carmel, les Hébreux avec Abenezra & Pagninus tournent, vostre teste est rouge comme écarlate : & au livre second des Chroniques le mot de Carmel est tourné par celuy d'écarlate (Louis de Sainte Thérèse, La succession du Saint prophète Elie en l'ordre des Carmes et en la réforme de Sainte Thérèse, 1662 - books.google.fr).