Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique   3 août - Nicodème - Saint Omer   

Etienne, Gamaliel, Nicodème, 3 août

pages 183-196

L'axe du 3 août passe par Rambouillet, Thérouanne et Saint Omer.

Nam, Nem, Nim, Nom, Num

Les Celtes paraissent avoir désigné sous le nom de Nemet ces sanctuaires forestiers dans lesquels, à certaines époques, ils allaient cueillir le gui sacré. Ce mot entre en effet en composition dans plusieurs noms de sanctuaires et de temenos gaulois, et l'épithète de Nimidœ, par laquelle étaient désignées les forêts où s'accomplissaient encore des rites païens au temps du concile de Leptines, paraît en être dérivée.

Ce mot celte de nemet paraît appartenir à la même racine que le latin nemus et les noms de lieux Némée, Nemetncenna, Nemetobriga. Suivant une tradition locale, la ville de Namur tirerait son nom d'une idole nommée Nam que renversa saint Materne, apôtre des Namurois. Il se pourrait fort bien qu'on eût transporté à cette idole le nom de quelque forêt sacrée (Voy. Bolland., Act. XIV septemb., p. 390). Toutefois, d'autres témoignages nous apprennent que cette idole était celle de Mercure, le Wodan germain. M. Petrie, dans sa savante dissertation sur les tours rondes de l'Irlande {Transactions of the royal Irish Academy, t. XX, p. 61 et suiv.) nous apprend que ces forêts s'appelaient chez les Celtes d'Érin, neimheadh. Suivant M. Benfey, il faudrait aller chercher l'étymologie de ce mot dans le sanscrit Nam-as, adoration, dérivé lui-même de l'idée première de séparation, qui, prise dans le sens figuré, renfermait celle de vénération, de respect. Voy. Griechisches Wurzellexicon, t. II, p. 184. 1 Caesar, De bell. Gallic, VI, 13. (Louis Ferdinand Alfred Maury, Histoire des grandes forets de la Gaule et de l'ancienne France, précédée de recherches sur l'histoire des forets de l'Angleterre, de l'Allemagne et de l'Italie, 1850 - books.google.fr).

Ainsi Neimheid, p. 183 : Avec quel soin jaloux les membres savants du Neimheid n'ont-ils point veillé à graver exactement la profession d'une tribu dans le nom qu'elle portait !, Namur, p. 191 : Au camp de l'Hastedon, près de Namur, cette muraille, qui était encore bien conservée au moment de sa découverte, mesurait trois mètres de largeur, sur une hauteur à peu près égale, et Nîmes, p. 193 : Les Tectosages et les Arécomikes se partagèrent le midi de la Gaule, les premiers s'étendant depuis Béziers jusqu'au Rhône avec Nemausus (Nîmes) pour ville principale. Nemausus, en celtique, signifie : maison de renom, – name (nème), renom, célébrité, – house (haouce), maison –., se trouvent réunis dans un même origine étymologique dans cette partie.

Le rapport entre ces trois nom est la forêt comme Boudet le précise page 188 : Jules César nous montre ainsi les Tectosages fixés audelà du Rhin d'abord, puis autour de la forêt Hercynie, c'est-à-dire, possédant aussi les rives du Danube.

La forêt la plus notable sur l'axe du 3 août est celle d'Yveline qui se réduit aujourd'hui à celle de Rambouillet.

Rambouillet, Rumbelitum Ramboletum, Rambolietum, Rambolettum, Rambuletum, en Hurepois, est un Château superbe, qui appartient à S. A. S. Monseigneur le Duc de Penthieyre , Amiral de France. Ce village n'a qu'une rue, une Eglise & un beau marché. Le chenil & la maison du Bailli sont des bâtimens que S. A. S. feu Monseigneur le Comte de Toulouse a fait élever. L'Eglise est assez grande, mais d'ailleurs n'a rien qui la distingue d'une Eglise de village. Quelques Seigneurs de la Maison d'Angennes y ont été inhumés (Jean-Aimar Piganiol de La Force, Description historique de la ville de Paris et de ses environs, Volume 9, 1765 - books.google.fr).

p. 195 : ...– rum (reum) singulier, drôle, bizarre...

Le plus ancien document historique qui fasse mention de ce pays, est un diplôme du 23 septembre 768, par lequel Pépin le Bref donna à l’abbaye de Saint Denis et à plusieurs autres églises ou monastères, d’immenses quantités de terrains dans la forêt Yveline. Il y est nommé Rumbelitum, et figure avec un grand nombre d’autres villages qui, comme lui, faisaient les diverses délimitations de cette vaste forêt. L'Yveline était alors une grande contrée presqu’entièrement couverte de bois, mais percée de nombreuses clairières, dans lesquelles s’élevaient des villages, les maisons des gardes et des forestiers, et entrecoupée de cours d’eau, de lacs, d’ètangs, de prairies et de terres cultivées. Elle s’étendait sur le Parisis, le Pincerais, le pays de Madrie, l'Etampais et le pays Chartrain, et comprenait, dans sa vaste circonscription, à peu près tous les bois situés, d’un côté, entre Versailles et Nogent-le-Roi, et de l’autre, entre Houdan et Etampes (Auguste Moutié, Notice historique sur le domaine et le chateau de Rambouillet, 1850 - books.google.fr).

Charles d'Angennes, né à Rambouillet le 30 octobre 1530 et mort à Corneto le 23 mars 1587, est un fils de Jean d'Angennes, seigneur de Rambouillet, gouverneur du Dauphiné et le frère de Nicolas d'Angennes seigneur de Rambouillet. Il est élu évêque du Mans en 1556, mais ne prend possession de son diocèse qu'en 1560. Pendant son épiscopat Le Mans est attaqué par les calvinistes et la cathédrale Saint-Julien est gravement vandalisée. Il est ambassadeur du roi Charles IX de France auprès de Pie V et ambassadeur de la France au Saint-Siège à partir de 1558. D'Angennes participe au concile de Trente à partir de 1562.

Le pape Pie V le crée cardinal lors du consistoire du 17 mai 1570. Le cardinal d'Angennes participe au conclave de 1572, lors duquel Grégoire XIII est élu pape et de 1585 (élection de Sixte V). Il est nommé gouverneur de Corneto en 1587 (fr.wikipedia.org - Charles d'Angennes de Rambouillet).

Trôo sur l'axe du 1er juillet était de son ressort.

Invention de saint Etienne : 3 août

Gamaliel apparaît dans les Actes des Apôtres. Il serait intervenu en leur faveur tandis qu'ils devaient comparaître devant le sanhédrin pour avoir continué à prêcher malgré l'interdiction édictée par l'autorité juive (Ac 5, 34-39). Le texte indique aussi que Paul de Tarse aurait été son élève, bien qu'il n'y ait pas d'indication à ce sujet dans les Épîtres pauliniennes : « Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie ; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. » (Ac 22, 3). Une tradition chrétienne (Clément, Recognitiones, 1, 65) prête à Gamaliel une conversion secrète au christianisme avec un de ses fils Abibas/Abibon/Diboan. Tous deux auraient été baptisés en même temps que Nicodème par les apôtres Pierre et Jean. La tradition chrétienne garde le souvenir de l'apparition de Gamaliel au prêtre Lucien, curé de Cafargamala (Kfar-Gamala) le vendredi 3 août 415, le rabbi indiquant où se trouvait sa relique qui aurait été alors retrouvée dans le même tombeau que celle de son fils Abibas, ainsi que saint Étienne et saint Nicodème (fr.wikipedia.org - Gamaliel l'Ancien).

Il existe un recension de ce miracle par le Grand Légendier Flamand, formé à l'abbaye des Dunes, connu par la collation d'un Audomaropolitanus qui doit être l'actuel Saint-Omer 715 ou 716 (S. Vanderlinden, Revelatio Sancti Stephani (BHG 7850-6). In: Revue des études byzantines, tome 4, 1946 - www.persee.fr).

Louise-Isabelle d'Angennes de Rambouillet devient coadjutrice de l'abbesse de Saint-Étienne de Reims ; puis abbesse, malgré les brigues des religieuses. Elle était la fille de Catherine de Vivonne elle même fille unique de Jean de Vivonne, marquis de Pisani, ambassadeur de France à Rome, et de Julia Savelli, grande dame romaine, mariée en 1600, à l'âge de douze ans, à Charles d'Angennes, marquis de Rambouillet, alors vidame du Mans, capitaine d'une des compagnies de cent gentilshommes de la maison du Roi, qui devint successivement maître de la garde- robe, chevalier des ordres, colonel général de l'infanterie italienne, maréchal de camp, ambassadeur extraordinaire en Piémont en 1620, puis en Espagne en 1627; personnage, à tous égards, très-considérable, qui avait été bien avec le maréchal d'Ancre et fut encore mieux avec le cardinal de Richelieu, de beaucoup d'esprit, d'une assez grande fierté, de peu d'ordre en ses affaires, et dépensant fort noblement sf fortune. A la mort de son père en 1611, il prit le titre et le rang de marquis de Rambouillet. Mais dès 1606, l'hôtel qui portait alors ce nom, et qui était la demeure de la famille avait été vendu; et c'est des mains du nouveau propriétaire qu'en 1624 Richelieu l'acheta pour le démolir et bâtir sur son emplacement le fameux Palais-Cardinal.

Tallemant s'est-il particulièrement attaché dans ses Historiettes à peindre la société de l'hôtel de Rambouillet.

Comme si elle voulait le confirmer dans cette opinion et lui donner preuve plus certaine de son adoption, Mme de Rambouillet l'introduit bientôt dans sa retraite la plus secrète, ce cabinet voisin de la chambre bleue où elle s'enferme pour lire et méditrer. C'est quasiment un autel qu'elle s'est élevé à elle-même. Tout s'y présente fragile, resplendissant et joyeux. De frais paysages, souriant aux murailles, pallient la seule note mélancolique qu'y jette une grande toile représentant le martyre de saint Etienne, grande toile d'Annibal Carrache (Émile Magne, Voiture et les origines de l'Hôtel de Rambouillet, 1597-1635: portraits et documents inédits, Volume 1, 1911 - books.google.fr).

Le duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse qui vécut et mourut à Rambouillet, fut forcé de vendre la seigneurie à Louis XVI. Neuf parents décédés furent donc exhumés et transportés à Saint Etienne de Dreux (Léon Gozlan, Les châteaux de France, Rambouillet, Revue de Paris, 1840 - books.google.fr).

Charles X [qui fut sacré un 29 mai : axe de Trebeurden] aimait à y chasser ; c'est là qu'il signa, le 2 août 1830, son abdication, et, sur la nouvelle que 25000 hommes armés marchaient sur Rambouillet, il en partit précipitamment, dans la soirée du 3 août, pour se diriger vers Cherbourg (www.cosmovisions.com - Rambouillet).

Nicodème

A Saint Omer sur l'axe, dans une chapelle de l'église Notre-Dame, une Mise au tombeau modifiée en 1626 présente un groupe sculpé en pierre caclaire peinte avec rehauts dorés, placé dans un enfeu, lui-même peint. Sur les côtés, à l'intérieur de l'enfeu, deux petites frises sculptées et peintes, avec de nombreux éclats ponctuels, parfois importants, en particulier la coiffe de Nicodème, les flancs, le nez et le buste du Christ, la hanche de Joseph d'Arimathie. Cette chapelle est érigée par le chanoine Simon Godefroy (mort en 1499). Elle s' appela ensuite chapelle du Saint-Sépulcre à cause de la scène sculptée représentant la Mise au Tombeau qu'il fit construire.

Dans l'église Saint-Sépulcre toujours à Saint Omer, une peinture sur toile montre une autre Mise au Tombeau avec tous les personnages traditionnels, attribuée à Gaspard de Crayer, décédé en 1669. Le maître autel de l'église est orné d'une Mise au tombeau, Noce de Cana, Multiplication des pains et Cène. Avant la Révolution ce tableau était à la cathédrale de Saint-Omer.

Thérouanne

Le 7 août 1479 à Enguinegatte (sud de Thérouanne), la bataille entre les Français de Louis XI et les Impériaux fut indécise et les deux adversaires se virent plus ou moins contraints de faire la paix. Ils signèrent donc en 1482 la paix d'Arras qui accordait l'Artois à Maximilien et à Marie, sauf le Calaisis (aux mains des Anglais), le Boulonnais et l'évêché de Thérouanne. Thérouanne était donc devenue une enclave française en Artois. Les tensions avec la France se sont un temps apaisées, au point que le 3 août 1529 Charles Quint et François Ier signèrent à Cambrai la paix des Dames. Les hostilités reprirent. Les Français ravagèrent l'Artois. En représailles, Charles Quint ordonna de raser Thérouanne le 20 avril 1533. (fr.wikipedia.org - Histoire de Thérouanne).

Saint Trivier (16 janvier), né en Quercy, était moine à Thérouanne et fut envoyé en Dombes raccompagner chez eux des prisonniers de Thibert Ier d'Austrasie. Il est honoré à Saint Triviers sur Moignans où un pèlerinage a lieu le 9 octobre (axe passant par Guebwiller et Fribourg en Brisgau).