Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique   29 mai - Trinité - Trebeurden   

Trinité, Yves, 29 mai

pages 127-140

L'axe du 29 mai passe par Janzé, Saint Jacques de La Lande, Bégard, Trebeurden.

Yves au 29 mai ?

Premier grand saint breton canonisé, saint Yves a toujours fait l'admiration des populations bretonnes. Dès le 29 mai 1347, à la levée du corps du saint, la tête fut placée dans un reliquaire et le reste des reliques fut mis dans un sépulcre que Jean V de Bretagne fit surmonter d'un monument. C'est aussi Jean V de Bretagne qui acheva la construction de l'église Saint-Yves (aujourd'hui disparue) à Paris. Surmontée d'une flèche en 1418, la chapelle de Kermartin devint plus tard église paroissiale de Minihy-Tréguier (Michel Priziac, Michel Mohrt, Bretagne des saints et des croyances, 2002 - books.google.fr).

A Bordeaux, le parlement fêtait la Saint Yves à des dates variables, dont le 29 mai.

A Moustey, à 7 kilom. de Muret, en s'éloignant un peu de la route actuelle des grandes Landes et en regagnant les bords de la Leyre, deux églises de construction ogivale sont dans le même cimetière. Ce fait singulier qui indique un grand concours de pèlerins est rendu par ces vers patois conservés, comme tradition, par les habitants du pays : Qu'ei tan courrut, tan birat, Et n'ei treubat dus Eglises en un ségrat. « J'ai tant couru, tant tourné, et jamais je n'ai trouvé » deux églises dans un cimetière ». De ces deux églises, l'une, dédiée à saint Martin , en forme de croix latine avec deux collatéraux, est l'église paroissiale ; l'autre, dite des Pèlerins, consacrée à la Sainte-Vierge, n'a qu'un bas-côté, 20 mètres de longueur sur 14 de largeur. Hôpital annexé à cette dernière église pour les pèlerins de saint Jacques et léproserie. On y vient, avec grand concours encore, le 29 Mai, invoquer saint Yves qui y a un autel. — Lettres de M. Pondiq, curé de Moustey, et Desquerre, curé de Magescq.

A Moustey encore, une fontaine Saint-Yves soigne les yeux. (Abbé Jean-Pierre-Albert Cirot de La Ville, Histoire de l'abbaye et congrégation de Notre-Dame de la Grande-Sauve, ordre de Saint Benoît, en Guienne, Volume 1, 1844 - books.google.fr).

Cette date du 29 mai est sujette à caution. On ne la retrouve pas ailleurs.

29 mai et 2 février

Le Pape Clément VI. témoigne lui-même, que cette même année 1347. S. Yves lui étoit apparu, pour lui reprocher la lenteur avec laquelle il procedoit à sa canonization. II se détermina donc à finir une affaire qui traînoit depuis 17. ans, & deux raisons de convenance lui firent croire, comme il le dit, que l'honneur de cette décision lui étoit réservé ; la première, c'est que comme le Duc Jean étoit Breton du côté de son pere, & saint Yves aussi Breton, il devoit aussi être censé Breton (lui Clément VI.) puisqu'il étoit du païs de Limoges, qui étoit tombé par alliance fous la domination des Ducs de Bretagne. La seconde raison de convenance, c'est que comme S. Yves avoit été couronné au Ciel le 19. de Mai dans sa cinquantième année, lui Clément VI. avoit été couronné Pape au même jour, à l'âge de 50. ans. (Guy-Alexis Lobineau, Les vies des saints de Bretagne et de personnes d'une éminente piété qui ont vécu dans la même province, 1724 - books.google.fr).

A l'occasion de la mort d'Henri IV, la magistrature de la ville de Limoges eut son service particulier, qui fut célébré dans l'église Saint-Martial, devant la chapelle Saint-Yves. Les Jésuites, rétablis par Henri IV, ne furent pas des derniers à prier pour l'âme de ce prince , et à s'associer au deuil public. Le culte de saint Yves a inspiré quelques-uns de nos artistes. On cite de Limosin « un saint Yves à cheval : cet émail fait partie de la collection de M. Germeau, ancien préfet de la Haute-Vienne. (Pierre Laforest, Limoges au XVIIème siècle, Etudes sur les anciennes provinces de France, 1862 - books.google.fr).

Limoges est sur l'axe du 5 février.

Le rapport de la Chandeleur et de la Saint-Yves est confirmé par les conditions de la récolte du goémon dans la région de Trebeurden.

"Des semeurs de cendres ces bretons", disait un voyageur au début du 20ème siècle en voyant brûler dans les grèves des tas de goémons. Pendant 3 mois de février à mai, du lendemain de la chandeleur jusqu'à la fête de Saint-Yves, tout un peuple se répandait sur la côte pour la récolte du précieux engrais. Le règlement était strict depuis l'ordonnance de la Marine de 1685, confirmé par la période révolutionnaire et tombé seulement en désuétude très récemment, à l'époque contemporaine : on ne pouvait récolter les algues sur les grèves d'une commune que si l'on y possédait une parcelle de terre. Ce goémon de rive ne pouvait être vendu, sinon par les bateliers et aux seuls habitants de la commune. Pour permettre au goémon de repousser, obligation était faite de le couper avec un simple outil, une faucille appelée "ur c'hwigned", et non de l'arracher. Il était en particulier interdit de naviguer au-dessus des champs d'algues et de les arracher en les accrochant par des râteaux (patrimoine.region-bretagne.fr - Trebeurden).

Amas coquilliers

Boudet fait son exposition des amas coquilliers (kjoekken-meddings) pages 132-136.

Les témoignages archéologiques les plus anciens, quelques silex taillés, quelques poteries néolithiques, des amas de coquillages consommés, des pierres levées sur l'estran, attestent de l'utilisation des ressources marines par les littoraux. C'est dans les ruines du prieuré de Penlan que furent d'ailleurs mises au jour des coquilles Saint-Jacques. Cependant, les premières traces écrites de Trébeurden, témoignent d'abord de la qualité de son mouillage fréquenté depuis le Moyen-Âge par les navigateurs reliant le monde scandinave à la Méditerranée. L'Île Milliau protège l'anse des vents de sud-ouest mais n'écarte pas les vents de nord-ouest (patrimoine.region-bretagne.fr - Trebeurden).

Autrefois, les bateliers de Trebeurden avaient soin de renfermer des coquilles Saint Jacques dans un coffre à l'avant du bateau, et s'il s'élevait une tempête, chacun s'armait d'une coquille, et essayait de conjurer les vagues (Paul Sébillot, Le folk-lore de France, Volume 3, 1906 - books.google.fr).

Trebeurden et Yves

La chapelle Notre-Dame de Cîteaux de Penvern (XVIIème siècle), édifiée au milieu du XVIIème siècle et restaurée en 1822 par Jean Prigent, maître-maçon. Cette chapelle de plan rectangulaire occupe, semble-t-il, l'emplacement d'une ancienne chapelle construite vers 1300 (si l'on en croit la légende conservée dans la "Guerz an itron Varia", qui se chantait jadis dans le pays de Trébeurden). Elle comporte une chapelle au Nord, séparée par deux arcades. Elle est élevée par les seigneurs de Penvern et de Kaeraziou et dédiée à Notre-Dame du Bon Secours. Le clocher mur porte la date de 1640 et possède trois chambres de cloches avec escalier d'accès sur le rampant sud. Le retable du maître-autel date de 1666. Elle abrite plusieurs statues anciennes de la Vierge, Saint-Joseph, Saint-Yves, Saint-Jean. La Vierge à l'Enfant (invoquée sous le vocable de Notre-Dame de Bon Secours), en bois polychrome, date du XVème siècle (www.infobretagne.com - Trebeurden.htm).

Trebeurden et Trinité

Trebeurden, Treberden en 1268, est "le hameau de Preden" : tré , lieu habité puis trêve, et d'un éponyme Preden. Il s'agirait d'un saint gallois du VIème siècle qui ne reçoit plus aucun culte à Trébeurden. L'existence, au XIème siècle, à Riec, d'un endroit dénommé Lan Preden, témoigne que le saint y eut un ermitage. L'église paroissiale actuelle de Trébeurden est consacrée à la sainte Trinité. Lopreden (Plouénan, c. Saint-Pol-de-Léon, arr. Morlaix 29) On remarque en 1158 une écriture Locus Bridanni. Toutefois, le fait qu'elle devint Loc Preden en 1447 confirme, pour cet endroit, la signification de « lieu consacré à saint Preden ». Il faut noter que le mot gallois Prydein désignait la Bretagne insulaire. Rosporden (arr. Quimper 29) En 1300, la notation Rospreden marque nettement un composé du vieux breton « ros », colline, et Preden. Rosporden signifie « la colline à Preden » (Michel Priziac, Michel Mohrt, Bretagne des saints et des croyances, 2002 - books.google.fr).

L'opposé du 29 mai est le 28 novembre à 2 jours de la fête, selon les orthodoxes, de Preden, le 30 novembre.

L'église de La Trinité date de 1835, et remplace un édifice du quinzième siècle, enlevé au culte pendant les mauvais jours de la révolution, puis restitué en l'an XII, mais que son état de dégradation ne permettait plus de conserver. Cette ancienne église, dont les moines de Bégard étaient regardés connue fondateurs, avait des vitraux des quinzième, seizième et dix-septième siècles, qui ont été préservés de la destruction et adaptés aux fenêtres du nouveau temple.

L'air est si pur à Trebeurden qu'on y envoyait, à leur sortie du séminaire, les sujets d'une complexion délicate (Benjamin-Philibert Jollivet, Les Côtes-du-Nord: histoire et géographie de toutes les villes et communes du département, 1859 - books.google.fr).

La Trinité tombe un 29 mai lorsque Pâques est au 3 avril. Le dimanche 29 mai de l'an 1825, fête de la Trinité, Charles X, dernier roi sacré, est couronné à Reims. En 1328, dans les mêmes circonstances de dates et de fête, c'est Philippe VI de Valois qui l'est.

Boudet parle de la Trinité pages 33, 36 et 37 de La Vraie Langue Celtique.

Bégard est dit "Bear" en breton.

p. 130 : Le nom porté par les Ibères confirme pleinement toutes ces appréciations, en déclarant qu'ils étaient chasseurs d'ours et que la chair des ours étaient leur nourriture habituelle – to eat (it), manger, – bear (bér), ours.