Partie XVIII - La Chouette d’Or   Hypothèses   
LA CHOUETTE D'OR SOTIE VALENTINIQUE

Sotie valentinique : Introduction

Chacune des onze énigmes est constituée d'un titre, d'un texte et d'un visuel. Ces visuels sont la reproduction de tableaux originaux du peintre et sculpteur Michel Becker. Ils ont été composés selon un cahier des charges établi par Max Valentin. La résolution des onze énigmes permet d'isoler une zone de la taille d'une ville moyenne située en France métropolitaine. Pour localiser le lieu précis de l'enfouissement à l'intérieur de cette zone il convient de résoudre une douzième et ultime énigme «cachée» au sein des précédentes (fr.wikipedia.org - Sur la trace de la chouette d'or).

Question de dates

La contremarque a été enterrée le 24 avril 1993 à 3 h 30 du matin.

Le 3 juin 1993 Max Valentin ouvre un serveur Minitel (3615 MANYA devenu 3615 MAXVAL) destiné à répondre publiquement ou en privé aux questions des joueurs concernant cette chasse. Ce serveur ferme le 13 décembre 2001. Durant cette période, 38 152 messages publics y auront été composés (fr.wikipedia.org - Sur la trace de la chouette d'or).

24 avril

Dié (mort en 531), ermite à Saint-Dyé-sur-Loire.

Premier ermite dans la région de Blois, sur les bords de la Loire. Ascète studieux et missionnaire, il reçut la visite des pauvres et des puissants. Clovis vint lui demander conseil et son fils Childebert s'agenouilla devant le saint ermite dont la mémoire est conservée dans la localité de Saint Dyé sur Loire-41500 (nominis.cef.fr - Saint Dyé).

3 juin

Lifard (Leofardus, mort en vers 550), Lifard de Meung-sur-Loire, abbé.

En 520, Liphard, cousin de Clovis né en 477, juge et gouverneur à Orléans, se retire au pied de la colline où il vit en ermite. A sa mort, ses compagnons érigent une chapelle, puis un monastère pour réunir une petite communauté guidée par Marc, évêque d'Orléans. Les moines participent activement au défrichement et à la mise en valeur des marécages des Mauves (premiers moulins) et à la mise en plant de la culture de la vigne. En 1068, le monastère devenu chapitre collégial, dépend directement de l'évêque d'Orléans. Il est l'auteur en latin d'une Histoire des Croisades, en prose, et de la Conquête de l'Angleterre, en vers. Mais il est aussi et surtout celui qui avec ses disciples assécha et endigua les marais situés au Nord de Meung-sur-Loire et créa ainsi Les Mauves, qui firent les beaux jours de Meung-sur-Loire grâce aux Moulins qui s'installèrent sur leurs rives. Le moine saint Liphard a assaini les marécages de Meung-sur-Loire. Une collégiale a été construite sur son tombeau et conserve ses reliques. Il existe à Villetaneuse (93) une église consacrée à Saint Liphard. Près de Meung, il existe 2 communes beauceronnes qui portent les noms de Bucy- Saint-Liphard et Oinville-Saint-Liphard. La commune Saint-Lyphard (près de La Baule) en Loire Atlantique (44410) recèle une relique du bras de saint Lyphard (nominis.cef.fr - Saint Liphard).

Le 3 juin est aussi la fête de Clotilde, femme de Clovis.

Entre Saint-Dyé et Meung se trouve la centrale nucélaire de Saint Laurent les Eaux, presque au milieu, ainsi que Mer qui attirera plus particulièrement l'attention.

13 mai : milieu entre 24 avril et 3 juin

Les suicidaires, de même que les morts prématurés, les assassinés et les sans sépultures occupaient les Champs des Pleurs au royaume de Pluton. Ce sont tous ces morts — Laruae ou Lemures — , qui constituaient les réservoirs d'intermédiaires parmi lesquels nécromanciens ou nécyomanciens puisaient lors de leurs évocations. On les craignait et à l'occasion, aussi les chassait - on des maisons lors des Lemuria des 9, 11 et 13 mai au cours d'une cérémonie nocturne où l'officiant jetait des fèves au - dehors en prononçant ces mots : «Manes exite paterni» «Sortez , Mânes de nos pères». Enfin pour achever de tourmenter Didon , un hibou se lamente sur le faîte de sa maison Et de nuit. Le hibou en tant qu'oiseau nocturne, inspire et annonce des malheurs. Les oiseaux nocturnes dans leur grande majorité sont considérés comme des oiseaux de malheur et de mauvais augure. Prise sous l'effet de cette quadruple source de tourments, Didon en arrive à perdre tout espoir et en tout cas perd toute lucidité au point de commencer à tout cacher à sa sœur Anna son «autre âme» et à la duper Ainsi se lit et se dessine en filigrane un engrenage (Eugène Diouf, Les faits magiques du chant IV de l'Enéide, Annales de la Faculté des lettres et sciences humaines, Numéros 14 à 15, 1984 - books.google.fr).

Les Solognots appellent notre Chouette Cheveche, mais plus communément Chavoche, prononçant la pénultieme bréve, auquel cas il ne faudroit pas écrire Chevêche ou Chevesche ; quelquefois Caboche, apparemment comme qui diroit Grosse-Tête, ou bien Gouttiere, à cause de son cri ordinaire Gout, & ses petits Chavochats ; ailleurs Chuette, en Picardie Cauë ou Cauette, aux environs d'Aix en Provence, Machotte, à Avignon Machette, Civette, Souette ou Zoette ; à Saint Laurent des Eaux, près Beaugency, Graillon. Cotgrave le nomme encore Grimauld, Grimaud ou Grimaude. On disoit jadis Choue pour Chouette. On voit que la plupart de ces dénominations sont formées par onomatopée, ou du cri de l'Oiseau (John Ray, L'histoire naturelle, éclaircie dans une de ses parties principales, l'ornithologie, traduit par François Nicolas Martinet, 1767 - books.google.fr).

Les énigmes

500

A 2424-42-424-44-224-24-42-24, emprunte l'orthogonale.

Pour trouver la Spirale à quatre centres,

560.606 mesures, c'est loin.

Mais par le Méga, c'est un million de fois moins.

Nous considérons ici que la mesure est le pied métrique (0,33 cm). C'est le périmètre de la boussole sur le visuel de l'énigme 780 : "par la boussole et le pied" et tous les calculs utilisant la mesure donnent un résultat précis lorsque l'on utilise cette valeur. 560606 * 0.33 m=184999.98 m = 185 km.

Cette distance est confirmée par la longueur visible de la règle (aucun doute possible car les graduations sont même dessinées), qui mesure 18.5 cm, soit 185 km sur la carte Michelin.

La présence de 2424-42-424-44-224-24-42-24 dans le texte, et d'un morse dans le visuel nous invitent à utiliser le code Morse. "2=trait" et "4=point" donne -.-./.-/.-./../--./-./.-/-. soit CARIGNAN, le nom d'une petite ville des Ardennes.

La portée cache le mot "GREC" : en effet, la clef de sol est notée G, et on prend l'initiale des outils (Règle, Equerre, Compas). Si le morse donne M alors on retrouve le MGREC, c'est-à-dire la lettre "mu" (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 500).

Saint Amand les Eaux

L'orthogonale croise la droite Roncevaux - Mer à Saint Amand les Eaux, ce qui a un sens.

Dès la première moitié du VIe s., un moine d'Ension, saint Pair, a évangélisé le Cotentin. Mais c'est surtout au VIle s. que les missionnaires aquitains se répandent dans le nord de la Gaule et en Germanie. Un des plus célèbres et un des mieux connus (par une vita et par son testament) est saint Amand, en qui se rejoignent, écrit M. Rouche, "le programme romano-chrétien des Aquitains et les pratiques itinérantes des Irlandais". Né dans la région d'Herbauge à la fin du VIe s., moine à l'île d'Yeu, clerc de Tours, reclus de longues années sur les remparts de Bourges, il prit conscience de sa vocation missionnaire lors d'un pélerinage à Rome, en entendant cet appel de l'apôtre Pierre : "...retourne en ton pays de Gaule ; fais-y entendre la parole de vie". Par la suite, comme plus tard saint Boniface, il resta en relation avec Rome et avec la papauté et donna à ses fondations le patronage de saint Pierre. Consacré évêque de Noyon (639 ?), mais sans recevoir de siège fixe ("évêque pour prêcher", dit un de ses biographes) sauf durant une brève période où il occupa le siège de Maastricht (v. 647-650), Amand s'efforça de répandre la foi chrétienne dans les pays de l'Escaut et de la Lys. Sur l'ordre du roi d'Austrasie, il aurait même accompli des missions chez les Basques, les Slovènes et les Thuringiens. Il est difficile d'apprécier les résultats de ses efforts pour convertir les populations germaniques de la Belgique actuelle. Du moins a-t-il créé, pour servir de points d'appui à l'évangélisation de ces régions, de nombreux monastères, en particulier Saint-Pierre-au-Mont- Blandin (Gand) et Elnone (aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux), où il mourut le 6 février 675 ou 676 (Romains et barbares entre Loire et Gironde: IVe-Xe siècles, 1989 - books.google.fr).

Le lecteur aimera, sans doute, à connaître les traits principaux de la vie du saint missionnaire qui fut l'apôtre des Basques. Né en 594, à Herbauge, près de Nantes et non loin des bouches de la Loire, Amand eut pour père Sérénus, alors duc de la seconde Aquitaine, et pour seur unique Amantia, qui portait le nom de sa mère [...]

Saint Amand entreprit d'abord de convertir les nombreux idolâtres qui restaient encore dans le pays de Gand, en Belgique : il y réussit, non sans de grandes peines, mais à force de charité et avec le prestige d'éclatants miracles. Moins heureux auprès des Slaves, récemment établis au-delà du Danube, et de retour en France, il eut la douleur d'y voir le nouveau roi, Dagobert, violer ouvertement la sainteté des lois du mariage. Amand ne put s'empêcher d'élever la voix contre ce désordre. Mais, loin de se laisser ramener au bien, l'orgueilleux monarque chassa ignominieusement son austère censeur, qui se réfugia dans les états de Caribert, roi d'Aquitaine. Ceci se passait, d'après les calculs des Bollandistes, en 633, ou au plus tard en 634. Durant cet exil, saint Amand «parcourut, dit Baudemond, les lieux les plus éloignés, prêchant la parole de Dieu aux Gentils.» Le biographe ne nomme pas ici les Vascons, dont il ne parlera que plus tard. Mais les plus graves auteurs et, à leur tête, le docte Mabillon ainsi que les Bollandistes, s'accordent à croire que notre saint fit alors son premier voyage en Vasconie, et de fait, c'est l'époque formellement désignée par l'auteur de la vie de sainte Rictrude (J.M. Manjoulet, Saint Amand, apôtre des Basques, Revue de Gascogne: bulletin de la Société historique de Gascogne, Volume 10, 1869 - books.google.fr).

Mais à 15,5 cm sur la carte Mikelin 721. Ce qui ferait une mesure de 27,5 cm environ. Soit le pied phrygien.

Les observations sur la parenté entre le pied attique et le pied romain montrent que, dans les régions méridionales qui ont connu une colonisation grecque , on peut rencontrer des réseaux qui seront difficiles à identifier, surtout quand les vestiges ne livrent pas une structure évidente. Le problème est ainsi perceptible aussi bien dans la chôra grecque d'Agde, l'antique Agathè, à l'embouchure de l'Hérault, comptoir phocéen dès le VIe s. devenu colonie de Marseille à la fin du Ve s. av. J.C. (NICKELS 1982), que dans celle d'Olbia, autre comptoir fortifié implanté par Marseille sur le littoral provençal, vers 330 av. J.C., près de l'actuelle ville d'Hyères (COUPRY 1968 et 1986 ; Bats 1985). Les observations archéologiques tendent à conclure, dans les deux cas, à un urbanisme colonial fondé sur un pied phrygien équivalent à 275 mm (NICKELS 1981, 37 ; BALLAND 1971, 154 ; BENOIT 1985, 45) et à une division agraire orthogonale, à unités carrées d'un stade de côté, fondé sur un pied soit de 296, soit de 350 mm, mais en tout cas différent de l'étalon employé pour l'urbanisme, ce qui surprend (G. Chouquer et F. Favory, Le legs antique dans la morphologie agraire, La Diversité locale des poids et mesures dans l'ancienne France, 1996 - books.google.fr).

Fénelon (cf. énigme 520) écrit au Grand Prieur de Saint Amand en Pévèle en 1708 au sujet des possessions de son évêché de Cambrai sur le territoire de l'abbaye.

Riche abbaye bénédictine fondée au septième siècle qui donna son nom à Saint-Amand-en-Pévèle (devenu Saint-Amand-les-Eaux) à 12 km N.O. de Valenciennes. L'abbé régulier étant décédé le 3 janvier 1705, Louis XIV conféra l'abbaye en commende au cardinal de Médicis et elle fut dès lors régie par un grand-prieur. En 1705 le prieur était Nicolas Tirsay, dont Montberon certifiait, le 15 janvier 1705, qu'«il était le plus capable de tous, au témoignage du feu abbé, des abbés voisins et des religieux les plus sensés» (Correspondance de François de Salignac de La Mothe-Fénelon, 1992 - books.google.fr).

Tour de l'abbaye de Saint Amand les eaux - www.nordmag.fr

Erigé de 1621 à 1633 sur les plans de l'abbé Nicolas du Bois, 46e abbé de Saint-Amand, qui en conçut l'idée et en surveilla lui-même l'exécution, la tpur qui subsite de l'abbaye détruite sous la Révolution est divisée en cinq étages et percée au centre du rez-de-chaussée d'un grand portail surmonté d'une niche profonde creusée en perspective pour abriter un bas-relief représentant «Jésus chassant les vendeurs du Temple». Peu en rapport avec le style de l'édifice, cette immense composition constitue, — avec les cinq ordres d'architecture qui se superposent aux cinq étages en représentant le toscan, le dorique, l'ionique, le corinthien et le composite, dénaturés par un manque de proportions et par une recherche fantaisiste d'ornementation, aussi bien dans les chapiteaux que dans celle qui décore les fûts, — les fautes principales de cette colossale construction. Flanquée de deux avant-corps, cette tour est terminée par une balustrade qui la relie au moyen de grandes volutes au clocher octogonal, en forme de dôme allongé, qui lui sert de couronnement (Alfred Broquelet, Nos abbayes, 1921 - books.google.fr).

Spirale

A toutes les faces de la tour bâtie par l'abbé Dubois, au XVIIe siècle, on a sculpté dans la pierre des formes de Dragons, dont un, formé en spirale, s'enroule autour d'une des colonnes de la petite tour du Nord (Victor de Courmaceul, Histoire de la ville et de l'abbaye de Saint-Amand (en Pevèle), 1866 - books.google.fr).

Les caractères généraux des traçés de Nicolas Dubois sont cependant ceux qui distinguent les dispositions architectoniques des rénovateurs de l'art. Il adopta le plan gothique, en croix à double transept, la façade à l'occident, les voussures renfoncées, les fenêtres élancées; mais il substitua à l'arc aigu, le plein cintre à toutes les baies et aux meneaux de subdivision; il plaça aux pinacles et à tous les détails de décoration intérieure et extérieure de délicats pilastres des ordres latins parmi lesquels brillent surtout le corinthien et l'ionique. (Victor de Courmaceul, Histoire de la ville et de l'abbaye de Saint-Amand (en Pevèle), 1866 - books.google.fr).

Les volutes ioniques, dont chaque spire a 4 centres, ont la forme d'une spirale; en réalité elles se rapportent à la développante, le cercle ou la développée étant remplacée par un carré (Eléments de géométrie comprenant des notions sur les courbes usuelles et de nombreux exercices, 1875 - books.google.fr).

Dans la Tapisserie de Bayeux, au début de la bataille de Hasting, lorsqu'un guetteur anglais court avertir Harold de l'arrivée de l'armée normande, les lignes de sol deviennent plus végétales, elles dessinent des spirales et des volutes et créent des monticules. Il s'agit d'une représentation inhabituelle dans la broderie où les sols sont figurés par des lignes sinueuses plus ou moins parallèles, et les monticules portent les mottes féodales par des éléments qui évoquent la végétation, même, dans le cas de Rennes, peuplée d'animaux. On trouve, en revanche, ce type de spirales à volutes linéaires parmi les motifs végétaux des bordures. Il s'agit, dans ce cas, d'une manière de représenter le sol végétalisé, de tradition carolingienne (début de la Genèse, Bible de Moutier-Grandval, Saint-Martin de Tours, IXe siècle, British Library, Add. 10546, fig. 66), présente sur de nombreux manuscrits de la fin du me siècle et des premières décennies du XIIe, pages entières (ascension du saint, Première vie de saint Amand, vers 1066-1107, Valenciennes, Bibliothèque municipale, fol. 119) ou initiales ornées (lettre V de Verbum, Bible de Jumièges, vers 1080, Bibliothèque municipale de Rouen, ms. 8, fol. 142) (Xavier Barral-Altet, En souvenir du roi Guillaume. La broderie de Bayeux, 2016 - books.google.fr).

Première Vie de saint Amand (X-XIe siècle) - Ms 502 , Fol. 1169 - (patrimoine-numerique.ville-valenciennes.fr

Amand tient une crosse, signe de son abbatiat.

Anciennement les crosses étaient aussi beaucoup plus simples dans leur forme et leur décoration qu’elles ne le devinrent dans les âges postérieurs; elles ressemblaient soit à une simple canne, avec un bouton au bout, soit à une crossette ou béquille, ce qui leur fit donner le nom de tau, comme celle que l’on trouva dans le tombeau de Morard, abbé de Saint-Germaindes-Prés, mort en 990; enfin elles figuraient parfois un véritable crochet de berger, ou consistaient au plus dans une simple volute analogue à celle du chapiteau ionique (Nicolas Xavier Willemin, Monuments français inédits pour servir à l'histoire des arts depuis le VIe siècle jusqu'au commencement du XVIIe, 1839 - books.google.fr).

Saint Amand et Loir-et-Cher

C'est le cistercien Philippe (mort après 1179), confondu parfois avec Philippe de Harvengt (mort en 1183), prieur de Clairvaux puis abbé de l'Aumône (petit Cîteaux), près de Blois, qui fut en relation avec les moines de Saint-Amand et recomposa [après 1156] en beau style la Vie de Saint-Amand (Yves Chartier, L'oeuvre musicale d'Hucbald de Saint-Amand: les compositions et le traité de musique, 1995 - books.google.fr).

L’abbaye de l'Aumône, parfois appelée le petit-Cîteaux est une ancienne abbaye cistercienne, située à La Colombe, intègre la commune nouvelle de Beauce la Romaine, dans le Loir-et-Cher. L'Aumône est une des premières fondations de l'ordre cistercien, la huitième fondation directe de l'abbaye de Cîteaux ; elle est fondée grâce à un don de Thibaut IV de Blois, très lié à Bernard de Clairvaux. Celui-ci sollicite Étienne Harding, abbé de Cîteaux, qui envoie un nommé Ulrich, devenu le premier abbé de l'Aumône (fr.wikipedia.org - Abbaye de l'Aumône).

Normands

La célébrité de l'abbaye lui avait valu de grandes richesses ; mais, en 880, les Normands envahisseurs, sous la conduite de leur roi Bigier et d’un autre chef fameux nommé Hasting, se répandirent le long des rives de la Scarpe et de l’Escaut. À leur approche, on transporta dans l’église de Sainte-Marie de Douai, pour le soustraire à la profanation, le corps de saint Amand. Les Normands pillèrent et incendièrent l’abbaye (fr.wikipedia.org - Saint-Amand-les-Eaux).

Cf. le "navire noir" de 600.

Nucléaire

A Saint Amand, une usine Delattre-Levivier travaillait pour l'industrie nucléaire (fr.wikipedia.org - Delattre-Levivier).

Delattre-Levivier (4300 personnes; C.a. : 1633 MF), ancienne filiale de Creusot-Loire (1984). Entreprise générale, maintenance industrielle, manutention, cédée à Standard Havens, Etats-Unis (Saint-Amand-les-Eaux) (L'Express, 1984 - books.google.fr, Le risque d'incendie dans les installations nucléaires, 2000 - asn.fr).

530

Ouverture

Mon Premier, première moitié de la moitié du premier âge,

Précède mes Second et Troisième, cherchant leur chemin.

Mon Quatrième s'inspire, mon Cinquième est en rage,

Mais, sans protester, suit mon Quatrième et l'alpha romain.

Mon Sixième, aux limites de l'ETERNITE se cache.

Mon Septième, dressé, crache son venin.

Pour trouver mon tout, il suffit d'être Sage,

Car la Vérité, en vérité, ne sera pas affaire de Devin.

Solution : BOURGES (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 530).

"Ouverture" qui n'est pas ici la même que celle de l'énigme 560 qui serait Chartres.

780

Premier pas...

Où tu voudras,

Par la rosse et le cocher.

Mais où tu dois,

Par la boussole et le pied (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 780).

Blaise Pascal est bien lié aux deux premières énigmes :

Il a les mêmes initiales que Boussole-Pied («par la boussole et par le pied») et Bourges-Paris (le Méridien de Paris passe à Bourges).

- En temps que grand scientifique, il est bien l’opposé d’un Devin.

- En temps que grand philosophe, il est facilement qualifiable de Sage.

- Il est l’inventeur du haquet, véhicule hippomobile conçu pour le transport des marchandises en tonneaux. Sur le visuel, on ne peut pas dire si les chevaux tirent un haquet ou une autre carriole.

- Il a souvent abordé la notion de « Vérité ».

Les quatre substantifs choisis par Max dans cette énigme sont aisément reconnaissables dans quatre lieux situés sur le méridien de Paris :

- la rosse et le cocher (Rosset et Cochet) au nord,

- la boussole et le pied (Arboussols et Plaimpied) au sud (chouette.e-monsite.com).

Pour ce qui est de Rosset et Cochet, aucune commune ne porte ces noms sur ou près de la Méridienne. Mais à Lardy (91) au sud de Paris on a deux lieux-dits : Le Rosset et Cochet. A proximité de Mer : Cochet Villereau, à Crouy-sur-Cosson (41220).

Notons la pelle de l'énigme 520 qui est un attribut de saint Fiacre.

Des carrosses de louage existaient depuis quelques années à Paris, sous le nom de fiacres, mais le coût de location de ces «fiacres» était assez élevé. Blaise Pascal songea à mettre ces voitures plus à la portée des gens du peuple ;il créa les carrosses à cinq sous qui furent en quelque sorte les premiers omnibus. Le duc de Roannez, le marquis de Sourches et le marquis de Crenan obtinrent de Louis XIV, en janvier 1662, des lettres patentes les autorisant à créer ce service. La première ligne ouverte fut celle de Bastille-Luxembourg; Arnault de Pomponne, ainsi que Pascal, avait un intérêt dans l'entreprise (Georges Hartmann, L'hôtel de Roannez, La Cité: bulletin trimestriel de la Société historique et archéologique du IVe et de IIIe arrondissements de Paris, Volumes 6 à 7, 1911 - books.google.fr).

On a Roncevaux - Mer - Paris - Saint Amand les Eaux et Roncevaux - Bourges - Carignan.

600

Quand Al-Mar s'allie à la fibule de Préneste, les ténèbres resplendissent

BDI,J. DF,F. CFD. BJ. HJ. EA,B. BC. E. DC,B. CDI,B. BAB,H. BE. CD. FB. BCG,J. BIG,D. BE. BG. BJD,B. DB. BGH,C. BC. E.

Lorsque l'on remplace les lettres du texte de l'énigme par les chiffres associés trouvés dans l'énigme précédente (B vaudra 1, C vaudra 2, etc... - 580) on trouve une série de nombres décimaux qui sont, en fait, les masses atomiques d'éléments chimiques. Lorsque l'on remplace chaque masse atomique par le symbole de l'élément chimique correspondant, on trouve la fameuse phrase :

"La clef se cache sur un navire noir perché". (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 600).

Cf. "Paul Fort".

Arthur de Gobineau

Fatigué par la chaleur de l'été passé à Rome et les soucis de son emménagement, Gobineau repartira quelques jours, au début d'octobre, retrouver la comtesse de La Tour à Subiaco, à quelque dix kilomètres au nord d'Olevano, «dans les montagnes de Palestrina», écrit-il à sa sœur. Voir aussi les souvenirs de Mme de La Tour sur ces mois de septembre et octobre 1879 (Jean Boissel, Trois lettres de Gobineau à Franz Liszt, Mélanges à la mémoire de Louis Michel, 1979 - books.google.fr).

"al mar" en espagnol se traduit par "à la mer".

Château de Menars

A Versailles, "on se promène devant l'hôtel des Réservoirs où la france entière se rencontre. Je passe tous les jours chez les Gavards qui sont grands comme le monde. Le duc de Broglie demeure chez eux quand il yient ici, et ils demeurent chez Eydin qu'ils ont mis dehors. Il s'est réfugié dans une mansarde. Je dîne aujourd'hui avec Georges Bibesco qui revient de Ménars à cinq heures et demie. Il n'a pu faire ce que je lui avais demandé, dites cela à maman, n'étant pas en main et m'a remis à aujourd'hui ; mais comme ce n'est pas nécessaire, ce dont je suis ravi, je le remettrai à mon tour. Les Corcelle ont un salon illustre, tout le monde y va. Quatre pieds carrés. J'y suis fort goûté. Les Rémusat sont au troisième étage ; cinq pieds carrés ; on se sert soi-même, j'y dîne quand je veux. Du reste, je ne dînerai jamais qu'en ville, on se m'arrache" (Lettre de Gobineau).

Gobineau connaît - et n'estime guère - Thiers depuis 1848. Administrativement, Gobineau est toujours ministre de France au Brésil : il a obtenu le 3 mars 1870 un congé de quatre mois que les circonstances ont prolongé, et il est décidé à tout faire pour ne pas retourner à Rio.

Le château de Ménars (Ménars, cant. de Mer, arr. de Blois, dép, de Loir-et-Cher) appartenait à Marie-Henriette-Valentine de Riquet, comtesse de Caraman-Chimay (1839 - 1914), qui avait épousé en 1861 le prince Paul de Bauffremont. Son mariage fut malheureux. Elle divorcera pour épouser, en 1875, son amant, le prince Georges Bibesco, un ami de Gobineau (Arthur comte de Gobineau, Œuvres, Tome 2, 1983 - books.google.fr).

Gobineau écrit Traité des écritures cunéiformes en 1864 (fr.wikipedia.org - Arthur de Gobineau).

Le désespoir de Gobineau a trouvé une analyse définitive dans les pages souvent citées que J. Gaulmier a symboliquement intitulées le Spectre de Gobineau. Un mélange où entrent la conviction de sa valeur personnelle, le sentiment de l'injustice du monde, des déboires familiaux et professionnels, le pessimisme historique, et auxquels on désire ajouter ici l'épouvante devant les perspectives évolutionnistes, conduisent à la posture du «titan indigné» puis à la «navigation sur la mer des ténèbres». A force de dégénérer, l'humanité s'épuise. La dégénérescence individuelle conduit à celle des nations, puis des civilisations, puis de l'espèce humaine. C'est là plus ou moins l'itinéraire suivi dans les chapitres précédents. On a vu par quels mécanismes psychologiques et rhétoriques Gobineau a non seulement diagnostiqué les maladies, mais pronostiqué, et même exigé la mort du patient. Cette nécessité du mal, ce lyrisme de la destruction autorise-t-il alors à évoquer un manichéisme gobinien, en accord avec une constante romantique et post-romantique ? (Annette Smith, Gobineau et l'histoire naturelle, 1984 - books.google.fr).

C'est Albert Thibaudet (1874 - 1936) qui a écrit de Gobineau qu'il était le «Claudel du XIXe siècle» ou «Claudel du Second Empire» ; mais il voulait parler du diplomate observateur et écrivain qui avait, comme Gobineau, «l'Occident moderne en horreur» (Paul Claudel, «Lettre à Mallarmé») (Jean Boissel, Gobineau, 1816-1882, 1981 - books.google.fr).

Claudel avait toujours désiré connaître l'Amérique du Sud, le continent qui l'attirait le plus après l'Asie. Le 25 novembre 1916, il était désigné pour un poste qui avait été en 1870 celui du comte de Gobineau, la Légation de France à Rio de Janeiro (Cahiers Paul Claudel, Volume 4, 1962 - books.google.fr).

Il y a le Bois du Claie, ancien Bois de Clef (1604) à Levet dans le Cher au sud de Bourges et de Plaimpied (www.denisjeanson.fr).

Cf. énigme 780.

Les Maures sont à l'origine de nos chiffres arabes, et la fibule de Préneste est à l'origine de notre alphabet latin. Selon Jkcn, ce sont deux naissances, terme à rapprocher de l'I.S. "née clef en main" (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 600).

Oxymores claudéliens

Les fréquentes figures oxymoriques ont deux fonctions. Elles montrent d'une part combien la lumière divine est insoutenable tant elle est forte :

La superficie de votre lumière est invincible et je ne puis trouver / Le défaut de vos éclatantes ténèbres (OP, II, 239).

D'autre part, elles indiquent que lumière et obscurité coexistent en nous, dans un combat radical qui n'accepte pas de partage. «Lumière ténébreuse,» le poète chrétien supplie Dieu de retirer les ténèbres de la lumière. Les chiasmes et les oxymorons qui s'entrechoquent n'ont pas alors pour fonction de réconcilier les contraires mais bien d'évacuer, par exclusion un élément. Le paradoxe est de voir la lumière naître de l'obscurité, son contraire :

Clarifiez-moi donc ! dépouillez-moi de ces ténèbres exécrables et faites que je sois enfin Toute cette chose en moi obscurément désirée (OP, II, 243).

ou de voir les ténèbres se dissoudre dans la lumière, par absorption, dans une présence simultanée et conceptuellement impossible :

Ainsi le corps de gloire désire sous le corps de boue, et la nuit / D'être dissoute dans la visibilité ! [...] Que je cesse entièrement d'être obscur ! (Sergio Villani, Paul Claudel: les odes : poésie, rhétorique, théologie, 1994 - books.google.fr, Paul Claudel, Cinq grandes obes, suivies d'un processional pour saleur le siècle nouveau. La Cantate à trois voix, 1957 - books.google.fr).

Ces éclatantes ténèbres, la profondeur obscure de la mer illuminée, c'est, nous le verrons, le paysage typique de la Mère interdite (Michel Malicet, Lecture psychanalytique de l'œuvre de Claudel: Les structures dramatiques ou les fantasmes du fils, 1978 - books.google.fr).

L'auteur de La théologie mystique ne veut donc pas conquérir par ses propres puissances et son intelligence les secrets de Dieu, mais il l'invoque, afin qu'il le guide dans la voie mystique. Il y a là, malgré la technicité philosophique des termes employés, une humilité fondamentale. La théologie mystique se veut contemplation, silen-cieuse et respectueuse, orante et célébrante, du mystère divin, "dans la ténebre". L'auteur demande d'être conduit, par-delà toute lumière naturelle, mais aussi par-delà toute "inconnaissance". vers les cimes des Écritures mystiques, là où "les mystères simples, absolus et immuables de la théologie sont cochés dans la ténebre plus que lumineuse du silence". Il n'y a, à ce stade, plus de parole possible, plus de langage ; la louange ne peut que se fondre dans le silence où s'abolit toute détermination de Dieu. Un apophatisnse radical est de mise, mais l'oxymoron peut nous aider, sur le seuil du silence, à dis-cerner quelque chose de ce mystère. Cette ténèbre est, selon Denys, plus que lumineuse elle nous apporte donc une connaissance qui transcende toute connaissance. Il faut bien comprendre, quand on parle de théologie négative, que la négation n'y est pas de privation, mais d'éminence, voire (cf. l'emploi du préfixe uper) de "suréminente" ; elle ne veut pas indiquer un moins, mais un plus, un plus incomparable qui dépasse toute lumière humaine. Nous avons déjà rencontré cette idée avec l'image du sole le soleil est aveuglant et est « ténèbre » pour nos yeux, non par manque de lumière (ce qui serait absurde I), mais par un trop plein de lumière, que nos yeux ne peuvent supporter. Il en est de même pour la lumière divine : aveuglante à nos yeux humains, elle devient "ténèbre" pour notre entendement limité, pour nos facultés humaines de compréhension, pour notre intelligence. Ce n'est donc que dans le silence, et par une transformation de nous-mêmes en Dieu, qu'il peut y avoir une certaine forme de connaissance (à travers l'inconnaissance, c'est-à-dire par le renoncement à tout savoir constitué, à toute volonté de saisie de Dieu), une co-naissance pour reprendre le jeu de mots si cher Claudel, car il y a bien dans cette opération une forme de nouvelle naissance existentielle et non plus une simple connaissance intellectuelle (Michel Cornuz, "Le ciel est en toi": introduction à la mystique chrétienne, 2001 - books.google.fr).

B

Il n'est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

1 = 530

3 = 470

5 = 600

7 = 420

9 = 650

Ordre de lecture des éngimes (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme B).

420

Du ciel vient la lumière

C'E-10752-365 LA Q-30667-E L'AIGLE

I-687-90677-RI-687-A LA

687-ARQ-30667-E DE 10752-E-10752 10752-ERRE-10752

DA-60140-10752 LE 10752-ABLE,

CENT 4330-O-30667-R-10752 AVA-60140-365 DE 10752-E

CA-10752-10752-ER LE BEC

E-365 Y LAI-10752-10752-ER 10752-E-10752

90677-L-30667-687-E-10752

Alors prête un arc à Apollon :

de là, il comptera 1969,697 mesures vers le zénith.

En une 46.241.860ème fraction de jour sidéral,

son trait s'abattra.

Hâte-toi de trouver la flèche.

C'EST LA QUE L'AIGLE IMPRIMA LA MARQUE DE SES SERRES DANS LE SABLE, CENT JOURS AVANT DE SE CASSER LE BEC ET Y LAISSER SES PLUMES.

Cette phrase fait exactement 100 lettres (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 420).

Flexbourg

La droite, sur la carte Mikelin 721, reliant Cherbourg à Bourges passe par Mer. Et par Le Golfe Juan.

L'orthogonale de Roncevaux-Bourges-Carignan à Carignan croise près de Molsheim/Still la droite visant le nord depuis Golfe Juan qui atteint les environs de la montagne de Bollenberg.

Bollenberg est rapproché d'Apollon ou du dieu Bel/Belenus (Lucien Sittler, Lieux et histoires secrètes d'Alsace, 1980 - books.google.fr).

Peut-être Flexbourg. La Flèche dans la Sarthe est une ancienne Flexia. Il y a pratiquement 55,8 cm de Golf Juan à Flexbourg si on fait le cacul avec la vitesse de la lumière de 299.792.458 m/s (on raccourcit un peu).

Le site de Flexbourg fut occupé déjà au haut moyen âge comme l’attestent des tombes mérovingiennes. Les terres du village étaient alors incluses dans le domaine royal de Marlenheim-Kirchheim lequel devint bien de l’Empire romain germanique au Xe siècle. Cité par écrit sous le nom de Vleckensberg en 1264, le territoire de Flexbourg devint ensuite propriété de nombreux seigneurs successifs dont l’évèque de Strasbourg (www.flexbourg.fr).

Les eaux de la commune étaient sensées soigner les scrofules et les ulcères (Encyclopédie de l'Alsace, Volume 12, 1986 - books.google.fr).

La droite Flexbourg - Mer passe par Neufchâteau, près de Grand, Bar-sur-Aube, Lorris (partie de Guillaume de Lorris auteur du Roman de la Rose avec Jean de Meung).

La colline inspirée

1969,697 mesures à 27,5 cm la mesure font 541/542 m. Or le signal de Vaudémont (La Colline inspirée de Maurice Barrès), 541 m sur la carte Mikelin 721, se trouve sur cette droite Mer - Flexbourg. Domrémy-la-Pucelle est près de là aussi (Jeanne d'Arc).

Sous la Monarchie de Juillet, le pèlerinage de Sion est repris par les Frères Baillard, lesquels par leurs pratiques controversées sont mis au ban de l'Eglise Les frères Baillard (Léopold, François et Quirin) sont surtout connus pour être au centre du roman de Maurice Barrès La Colline inspirée. Ce dernier a pris un certain nombre de libertés avec la réalité historique, mais il s’est basé sur des faits et des personnes réels. Il aurait consulté de nombreuses archives à la bibliothèque municipale de Nancy et aux archives épiscopales, notamment quarante-quatre volumes manuscrits par les frères Baillard eux-mêmes. Prêtres, abbés puis «pontifes» schismatiques, ils ont marqué l’histoire de la colline de Sion-Vaudémont en Lorraine durant plusieurs décennies au milieu du XIXe siècle (fr.wikipedia.org - Colline de Sion).

Le culte de Saint Quirin était pratiqué avant celui de saint Hippolyte à Flexbourg.

A Flexbourg, St Quirin est encore vénéré par les pèlerins des alentours, quoique sa fête n'y soit plus célébrée ; sur l'autel de St Hippolyte, dans l'église paroissiale, se trouve une statue ainsi qu'une relique de notre saint. Au siècle dernier la fête de St Quirin y était célébrée le 30 avril ; en 1764, ce même jour, notre célèbre Jean Jean faisait à Flexbourg le panégyrique du saint (F. Sigrist, L'abbaye de Marmoutier: histoire des institutions de l'ordre de Saint Benoît du diocèse de Strasbourg, Tome 1, 1899 - books.google.fr).

Antoine Jeanjean, docteur en théologie, né à Schelestadt en 1727, mort à la fin de 1770, fut chanoine de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, directeur du séminaire, et recteur de l'université de cette ville. Depuis son ordination, il se livra aux travaux du sacerdoce, et surtout à la confession et à la prédication, avec une ardeur infatigable qui fut couronnee du plus heureux succes. On a de lui des Sermons en allemand; Strasbourg, 1815-1828,8 vol. in-8°. Voy. Feller, Biogr. univers. (Jean Baptiste Glaire, Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques, Tome 1, 1868 - books.google.fr).

Hâte-toi

Jean-Jacques Hatt (1913-1997) est un archéologue et historien français spécialiste de la religion gauloise, professeur à l'université de Strasbourg, directeur des Antiquités d'Alsace, conservateur du musée archéologique de Strasbourg. La famille Hatt est une famille de la bourgeoisie protestante strasbourgeoise depuis 1527, année où s’installe à Strasbourg l’humaniste alsacien Matterne Hatten (fr.wikipedia.org - Jean-Jacques Hatt).

Hatt était directeur de la circonsciprtion de Strasbourg où se firent des fouilles à Saint Quirin, dans la nécropole de Saveux (Moselle, à l'ouest de Flexbourg) (Jean-Jacques Hatt, Strasbourg. In: Gallia, tome 22, fascicule 2, 1964 - www.persee.fr).

La grande divinité des Gaulois, déclare déjà César, c'est Mercure (de là vient le nom de la ville de Mirecourt). Il a toutefois une concurrente en la personne de la déesse Rosmerta, qui était notamment adorée sur la colline de Sion. Le Mercure Gaulois est souvent appelé aussi Visucius. Apollon, c'est Mogounos, Grannus (Gabriel Henriot, La Lorraine, 1923 - books.google.fr).

Le site gallo-romain de Grand, en pays lorrain, impressionne par l'importance des documents (Grande Mosaïque, Amphithéâtre de 15.000 places, Sanctuaire d'Apollon Grannus) ; à ce dernier temple se rattache, selon toutes probabilités, un épisode capital de l'histoire antique, c'est la vision païenne qu'y eut, en 309 ou 310, l'empereur Constantin, en ce site de Grand, en ce «templum toto orbe pulcherrimum», vision d'un dieu suprême, Apollon. Et c'est deux ans plus tard, en 312, que l'empereur aura une vision nouvelle, qui le décidera à abandonner le culte d'Apollon pour celui du Christ. C'est dire l'intérêt que comporte l'étude du culte d'Apollon à Grand et la recherche du «sanctuaire le plus beau» (Compte-rendude "Réalites et énigmes de l'archéologie" de Henri-Paul Eydoux, In: Revue archéologique du Centre, tome 3, fascicule 4, 1964 - www.persee.fr).

520

La terre s'ouvre

Entre eux, il n'y aurait que deux intervalles s'ils étaient alignés.

Mais ce serait là un jeu bien trop facile !

Maintenant que tu as dénoué tous les fils,

Le doute est le dernier supplice qui te sera infligé.

Car c'est la règle de cette partie cruelle:

Seul, tu dois trouver où porter ta pelle.

Montre ton respect pour Dame Nature,

Et, avant de t'éloigner, referme sa blessure.

"le doute est le dernier supplice qui te sera infligé" : "le doute est un supplice" est une citation de Fénelon (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 520).

Fénelon

La «petite duchesse», proche aimée de Madame Guyon, prit sa relève au sein du cercle des disciples lorsque cette dernière fut emprisonnée puis assignée à résidence à Blois. La cadette du ‘clan’ Colbert avait un fort tempérament ce qui nous semble assez prévisible mais lui fut reproché. Après 1717, date du décès de la ‘dame directrice’, la duchesse corrigée de ses défauts de (relative) jeunesse atteindra quatre-vingt-cinq ans et le demi-siècle des Lumières.

La ‘Petite Duchesse’ de Mortemart, fille du ministre Colbert et sœur cadette des dames de Chevreuse et de Beauvillier, épousa en 1679 Louis de Rochechouart (3e duc de Mortemart). Ce dernier, né en 1663, donnait les plus grandes espérances (en 1686 il avait forcé les pirates de Tripoli à se soumettre), mais sa santé, minée par la phtisie, provoquait dès l'été 1687 de vives inquiétudes. Il mourut jeune en 1688. La duchesse de Mortemart, fort jeune, assez piquante, fort au gré du monde, et qui l'aimait fort aussi, et de tout à la Cour, la quitta subitement de dépit des romancines de ses soeurs, et se jeta à Paris dans une solitude et dans une dévotion plus forte qu'elle, mais où pourtant elle persévéra. Le genre de dévotion de Mme Guyon l'éblouit, M. de Cambrai la charma. Elle trouva dans l'exemple de ses deux sages beaux-frères [les ducs] à se confirmer dans son goût, et dans sa liaison avec tout ce petit troupeau séparé, de saints amusements pour s'occuper.

La solitude vous est utile jusqu’à un certain point, elle vous convient mieux qu’une règle de communauté, qui gênerait votre attrait de grâce… Vous doutez, et vous ne pouvez porter le doute. Je ne m’en étonne pas : le doute est un supplice. Mais ne raisonnez point et vous ne douterez plus. L’obscurité de la pure foi est bien différente du doute. Les peines de la pure foi portent leur consolation et leur fruit. Après qu’elles ont anéanti l’homme, elles le renouvellent et le laissent en pleine paix. Le doute est le trouble d’une âme livrée à elle-même, qui voudrait voir ce que Dieu veut lui cacher, et qui cherche des sûretés impossibles par amour-propre. Qu’avez-vous sacrifié à Dieu, sinon votre propre jugement et votre intérêt ? Voulez-vous perdre de vue ce qui a toujours été votre but dès le premier pas que vous avez fait, savoir, de vous abandonner à Dieu ?… Que puis-je vous répondre ? Vous demandez à être revêtue ; je ne puis vous souhaiter que dépouillement. Vous voulez des sûretés, et Dieu est jaloux de ne vous en souffrir aucune (LSP 136 : lerttre écrite par Fénelon à la duchesse) (www.cheminsmystiques.fr).

Le petit-fils du 2e duc d'Avaray, Ange Édouard Théophile de Bésiade (1802-1887), épouse Mathilde de Rochechouart de Mortemart (1802-1887) descendante de la "petite duchesse".

Madame Guyon fut persécutée par le pouvoir religieux et royal pour s'être fait le promoteur du quiétisme.

Après Vincennes (1695), après deux séjours à La Bastille (1696, 1698-1703), Mme Guyon avait été élargie en vertu de cette lettre adressée, le 11 mars 1703, au gouverneur de la Bastille, sous la signature de Louis XIV : Je vous escrits cette lettre pour tous dire que mon intention est que vous remettiez la dame Guyon, qui est détenue dans mon chasteau de la Bastille, entre les mains du sieur Guyon son fils, pour demeurer avec luy pendant le temps de six mois chez M. Guyon, son fils, dans ses terres, près de Blois, pour prendre l'air et se remettre. L'ordre du Roi étant que M. Guyon, son fils, s'en chargera pour demeurer chez lui les six mois, en observant, par M. le gouverneur, de lui faire faire à M. Guyon soumission de la représenter toutes fois et quantes qu'il en sera requis, et de répondre en son propre et privé nom qu'elle n'aura aucune communication de vive voix ni par écrit avec qui que ce soit. Madame Guyon et M. son fils ayant signé cette soumission, ils sont partis (B. A. PONTCHARTRAIN A L'ÉVÊQUE DE BLOIS. Versailles, 19 septembre 1703). L'évêque de Blois était David-Nicolas de Berthier, d'une famille de robe de Toulouse, par ailleurs ami de Fénelon. Il mourut le 20 août 1710.

Ils firent diligence et ne tardèrent pas à arriver au château de Diziers, près de Suèvres, qu'Armand Jacques Guyon, chevalier, seigneur, par sa femme Marie de Beauxoncles, de Courbouzon, Herbilly et autres lieux, avait acheté, en mars 1696, à Gabriel de Sauvion, commissaire général des Suisses et Grisons, grand écuyer du duché d'Orléans. Armand-Jacques était riche par son grand-père, feu Jacques Guyon - seigneur du Chesnoy et de Champoulet qu'avait enrichi l'entreprise du canal de Briare. "Ordre de n'avoir aucune communication de vive voix ni par écrit avec qui que ce soit. Madame Guyon et M. son fils ayant signé cette soumission, ils sont partis" (L'intermédiaire des chercheurs et curieux, Volume 97, 1934 - books.google.fr).

Courbouzon est une commune contiguë à Mer. Suèvres est juste au nord de Saint-Dyé-sur-Loire.

"Montre ton respect pour Dame Nature" : contestation du nucléaire ?

Mer est aligné avec Roncevaux, Paris, Saint Amand les Eaux et Cambrai, archevêché de Fénelon.

Né le 6 août 1651 au château de Fénelon à Sainte-Mondane (Quercy, aujourd'hui la Dordogne), il fut archevêque de Cambrai de 1695 à sa mort en 1715 (fr.wikipedia.org - Fénelon).

Jeu

Les plus sages de nos devanciers, Erasme, Rabelais, Montaigne, Fénelon, ont insisté sur l'efficacité d'une pédagogie qui s'adapte au goût du divertissement de ceux à qui elle s'adresse (François Rigaux, La protection de la vie privée et des autres biens de la personnalité, Bibliothèque de la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain, 1990 - books.google.fr).

Il est des époques plus portées que d'autres sur le jeu et des écrivains plus ouvertement «joueurs» que leurs contemporains. Ce qu'on pourrait appeler la «compulsion ludique» de la Renaissance constitue certainement un versant important de son épistémè. Sans doute, à côté d'Érasme et de l'Arioste, Rabelais est-il l'incarnation même de cet esprit-joueur de l'époque. Tous les éléments qu'il emprunte à la science ou à la fable, qu'il vole aux Modernes ou copie sur les Anciens, tout ce langage sur le langage entre chez lui dans le grand jeu de la création artistique. Cependant, on peut se demander s'il n'en est pas de même, à un degré différent, chez un auteur tout aussi friand de commentaires (bien qu'il s'en moque) et tout aussi fasciné par l'ambiguïté de l'écriture comme Montaigne (François Rigolot, Les jeux de Montaigne, Les jeux à la Renaissance: actes du XXIIIe Colloque international d'études humanistes, Tours, juillet 1980, 1982 - books.google.fr).

Rochechouart

Les sires de Saint-Ay sur Loire, au-dessus de Meung, étaient les vassaux des seigneurs de Montpipeau, lesquels étaient des membres d'une famille de la haute noblesse angevine, les Rochechouart, princes de Thouars. On sait que l'évêque Geoffroy d'Estissac, l'un des protecteurs les plus influents de Rabelais, était un La Rochefoucauld, une famille unie par alliance aux Rochechouart. Les grandes familles angevines cousinaient entre elles et les Rochechouart étaient également proches des Du Bellay, au service desquels Rabelais est resté toute sa vie, ainsi que des La Trémoïlle, qui, en tant que barons de l'Île Bouchard, étaient les suzerains des Rabelais. C'est très probablement grâce à la bienveillance et à la protection des seigneurs de Montpipeau, parents de Geoffroy d'Estissac, évêque de Maillezais, que Rabelais se trouvait comme chez lui dans la campagne orléanaise. Et on est à réfléchir sur l'origine de la camaraderie ayant existé entre Rabelais et Estienne Lorens. Au chapitre XXVII du Quart Livre, Rabelais cite nommément ce personnage, qui est son hôte habituel à Saint-Ay, parmi l'équipe d'exécutants gravitant autour de Guillaume Du Bellay. On peut donc reconstituer le scénario suivant: 1° Rabelais aurait bénéficié, par l'intervention d'un Rochechouart-Montpipeau, d'une sorte de «billet de logement» permanent dans la demeure rurale de la famille Lorens, vassale des seigneurs de Montpipeau. 2° Rabelais aurait, en compensation, pistonné Estienne Lorens pour le faire admettre parmi les collaborateurs immédiats de Guillaume Du Bellay. Ce scénario, bien sûr, n'est étayé par aucun document. Tout ce qu'on sait, c'est que, aux temps où vivait Ourson Lorens, fils d'Estienne, le fief de Saint-Ay est devenu (ou redevenu ?) une propriété directe des Montpipeau (17 août 1564). Certains historiens parlent d'une «vente». Mais il s'agissait peut-être seulement d'une clause de réméré, et on peut admettre que si Rabelais était comme chez lui à Saint-Ay, c'était en tant que protégé de l'évêque de Maillezais Geoffroy d'Estissac. Signalons, d'autre part, que Rabelais a parlé nommément de Saint-Ay dans le Prologue de son Quart Livre : «Les Musaphiz de Saint-Ay près d'Orléans» se vantent d'avoir le corps et les reliques de saint Zachée. Dans sa Briefve Déclaration, Rabelais traduit Musaphiz par «docteurs et prophètes», en précisant que ce terme appartient à la «langue Turque et Slavonicque», ce qui est une manière de dire : «langue imaginaire». Le mot paraît donc une création a nihilo de l'auteur, et on peut y entrevoir un calembour, d'ailleurs de très mauvais goût. Il y avait à saint-Ay un monastère de cisterciennes, et on pense que c'est plutôt dans un établissement de ce genre que l'on conservait des reliques de grand intérêt. Or il possible que l'on parle comme de «muses» des religieuses vouées au chant de l'Office liturgique. Et ce serait une façon malveillante de signaler certains manquements au veu de chasteté que de parler de «muses à fils» (Jacques Pons, Rabelais et Orléans, Bulletin de l'Association des amis de Rabelais et de La Devinière, Volume 6, Numéro 7, 2008 - books.google.fr).

"cruelle"

M. de la Monnoye pense que Picrochole [du grec "pikros" : piquant, aigu, pénétrant, amer, dur, cruel] est Gaucher de Sainte-Marthe ou Scevole Ier de Sainte Marthe, plutôt que le fils de Scevole, Jacques, selon Ménage (Ménagiana, Tome II, p. 222) à ce que lui avaient dit des membres de la famille Sainte Marthe (Jean François Dreux du Radier, Bibliothèque historique, et critique du Poitou, Tome 5, 1754 - books.google.fr).

Idée reprise par Abel Lefranc.

Marie-Madeleine-Gabrielle de Rochechouart, abbesse de Fontevrault, fit réaménager les tombes de Scévole Ier et de Jacques son fils en 1688-1689 (Jean François Dreux du Radier, Bibliothèque historique, et critique du Poitou, Tome 5, 1754 - books.google.fr).

Pour son aide apportée dans la guerre picrocholine, Gargantua offre à Frère Jean l'abbaye de Thélème qui est un mixte architectural de Chambord (Loir et Cher) et du château de Madrid, deux constructions de 32 chambres chacune selon la volonté du roi François Ier.

Dans le dialogue de Frère Jean et Gargantua où sont établies les règles de l'abbaye, le nœud opéré par le moine (par le terme religion) est placé entre deux séries de contraires (laideur/mal et Beauté/bien), comme pour les unifier. Rabelais dissimulerait ainsi l'une des clés de cette abbaye, véritable lien avec le divin. Le nœud appartient à une symbolique mystique bien connue à l'époque : c'est au moyen d'un «nœud» mental que la conscience peut faire coïncider les contraires et ainsi se rapprocher de Dieu, en qui sont réunies toutes les oppositions (Gérard Milhe Poutignon, Georges Decote, Profil - Rabelais : Gargantua: Analyse littéraire de l'oeuvre, 2011 - books.google.fr).

Dame nature

Jean de Meung, le continuateur, reprend le poëme où Guillaume l'a laissé, c'est-à-dire devant le château de Jalousie.

Pendant que le siège se poursuit, Jean de Meung introduit assez gauchement un nouveau personnage, dame Nature. Celle-ci fait à son chapelain, Génius, tout un cours de science universelle, véritable «somme» dans le genre de celles qu'avaient déjà rimées tant de poètes, mais bien supérieure pour la netteté et le relief. Envoyé à l'armée des assiégeants, Génius leur lit la charte de Nature, qui réhabilité les jouissances de la chair et attaque avec violence l'ascétisme oppressif du moyen âge. Puis il lance sur la forteresse une torche que lui a remise l'Amour. Les barons s'élancent, et, bientôt vainqueurs, délivrent Bel-Accueil, sous la conduite duquel l'Amant cueille la Rose. Hardiesse et âpreté de Jean de Meung : - Ce qui caractérise cette seconde partie du poème, c'est l'âpreté satirique de Jean de Meung, sa verve mordante, ses vigoureuses déclamations contre les injustices sociales; ce sont aussi les élans de son sensualisme fougueux, après ces galantes mignardises où s'était complu Guillaume de Lorris. En conservant les personnages de son prédécesseur, Jean de Meung les rend méconnaissables. Dame Raison par exemple, n'est plus, chez lui, la sage monitrice que Guillaume de Lorris charge de prêcher à l'Amant la discrétion et la patience; c'est une harangueuse érudite et véhémente, qui met à contribution les deux antiquités pour soutenir ses anathèmes contre les riches, les nobles et les prêtres. Deux nouveaux personnages sont d'ailleurs créés par Jean de Meung, les plus significatifs du poème : Nature et Faux-Semblant. Nature attaque le célibat religieux, discute les origines de la société, conteste le pouvoir royal, recommande le refus de l'impôt, remet en question le droit de propriété, préconise enfin le partage égal des biens. Il ne faut point sans doute attacher trop d'importance à des boutades : l'audace de pensée que ces boutades dénotent n'en fait pas moins de Jean de Meung non seulement le successeur des Rutebeuf et des Guyot, mais encore le devancier des Rabelais et des Bonaventure Despériers. Quant à Faux-Semblant, c'est, en même temps qu'un type, un personnage vivant et actif. Le dieu Amour ne voulant l'accepter au nombre de ses barons que s'il se fait connaître tel qu'il est, le saint homme trace de son existence un récit qui nous le montre tour à tour moine, chevalier ou bourgeois; car Faux-Semblant ne représente pas les seuls gens d'église ; il est «de tous métiers». Cette Papelardie de Guillaume de Lorris nous montrait une froide statue, Jean de Meung, la mêlant aux autres personnages du poème, lui a prêté une physionomie des plus caractéristiques (Georges Pellissier, Précis de l'histoire de la littérature française, 1918 - books.google.fr).

La personnification allégorique de la nature, apostrophée «Dame Nature», dans le Roman de la Rose de Jean de Meun où dame Raison, puis dame Nature, s'adressent directement au jeune amant et lui communiquent une vision biologique de l'amour, dont la seule légitimation réside en la procréation À l'opposé du sublime courtois, ce concept naturaliste de l'amour implique l'absence d'idéalisation (Madeleine Kern, Corps et morale entre geste et parole: la représentation de la séduction dans la comédie humaniste française de la Renaissance, 1552-1612, 2009 - books.google.fr).

Dans la seconde partie du Roman de la Rose (écrit vers 1270 - 1275), Jean de Meun exalte la procréation pour perpétuer l'espèce humaine, et prend le stylet, le marteau et la charrue comme allégories des «outils que les hommes ont reçus pour payer à Dame Nature le tribut qui lui est dû». Dans son texte, la jachère (dans le sens de suite de labours ou période où ils se font, et non de celui de terre non cultivée) est à la charrue ce que l'enclume est au marteau et la tablette au stylet : il faut sans cesse et sans se lasser labourer, battre ou tracer (vv. 19513-27 et 1943-44) (Pierre Morlon, François Sigaut, La troublante histoire de la jachère: pratiques des cultivateurs, concepts de lettrés et enjeux sociaux, 2008 - books.google.fr).

Avec Jean de Meun, et alors que Raison s'est vantée auprès de l'amant de lui dénouer le nœud de l'amour (v. 4259), le lecteur, comme l'amant, se retrouve face à l'intrication de pulsions, qui sont l'essence même de l'amour (La littérature française: dynamique & histoire, 2007 - books.google.fr).

Bien avant le Roman de la Rose, aux environs de 1184, les Plaintes de la Nature, récit d'une vision d'Alain de Lille et l'Archithrenius de Jean de Hanville avaient déjà fait parler la Nature comme dans le poème de Jean de Meung. Ce naturalisme n'est pas une découverte (André Bellessort, Heures de parole: sujets anciens--questions modernes, 1929 - books.google.fr).

Hildebert naquit à Lavardin, non loin du Mans, en 1056 probablement. Il avait environ vingt ans de moins qu'Anselme de Canterbury, une trentaine d'années de plus que Bernard de Clairvaux, deux grands qui reconnurent la valeur d'Hildebert ; et il dut son ascension, non pas à ses origines (il était de condition non libre), mais à sa personnalité et à son prestige physique. Bérenger de Tours semble avoir été quelque temps son maître, puisque, dans sa vieillesse, Hildebert lui consacrera à Tours une fête liturgique. A trente ans, il était maître d'école au Mans, bientôt archidiacre, enfin évêque en 1096.

Natura : terme cher au XIIe siècle, dont s'écartera au XIIIe la scolastique aristotélicienne avec son concept de «surnaturel». Natura ne signifie pas, comme pour nous, le monde empirique ; il signifie la création, telle que Dieu la voulait. Nature : c'est Adam avant la chute, c'est le paisible lion à côté de l'agneau. La chute, le péché qui pénètre tout, c'est d'avoir rompu avec Nature. La conception de Bernard Silvestre, selon laquelle dame Nature (comme vicaria Dei) marqua dans la matière les idées du Créateur, cette conception ne se rencontre guère, à notre connaissance, vers 1100, mais elle se prépare nettement chez Hildebert. Dans un poème sur Bérenger de Tours, notre auteur déclare que Bérenger s'appliquait à suivre la nature ; et il explique ce sequi naturam stoïcien en disant que son maître avait gardé la juste mesure en toutes choses, et vécu en homme vertueux. Et quand natura parens le compare au reste du monde, elle dit : «Les autres dégénèrent, celui-ci m'est donné (Dégénérant alii, nascitur iste mihi)». Au contraire, lorsqu'il est question d'un méchant, on lit que Nature l'avait pourvu de dons avant sa naissance et qu'elle avait continué à le favoriser, mais que rien n'y fit ; elle l'avait bien prévu, cet homme était né pour la profaner (in suant iniuriam). Le vice et l'injustice offensent la nature, le péché originel est pour elle une blessure. Il en résulte, pour Hildebert, que celui qui vit dans l'ascétisme — un ascétisme modéré — suit la nature, celle-ci exigeant la satisfaction des besoins, mais se montrant hostile à la gula et à la voluptas. Nature accorde à cet homme le privilège de rester pareil à lui-même dans le bonheur et dans l'adversité. Celui qui chancelle n'est pas soumis à la nature, mais à une «éclipse de Nature» (naturae defectus). D'ailleurs la nature ordonne d'obéir à l'esprit plutôt qu'à la chair ; en s'y conformant on est un véritable philosophe, sur le seuil de la communauté céleste (Wolfram von den Steinen, Les sujets d'inspiration chez les poètes latins du XIIe siècle (à suivre). In: Cahiers de civilisation médiévale, 9e année (n°34), Avril-juin 1966 - www.persee.fr).

Hildebert, archevêque de Tours, né vers 1055 à Lavardin (Loir-et-Cher), mort le 18 décembre 1143. Élève de l'hérésiarque Bérenger, il fut d'abord évêque du du Mans (1097), puis archevêque de Tours (1125). Il eut quelques démêlés avec Louis le Gros. On a de lui des Lettres remarquables par l'élégance du style, des Sermons, des Poésies, des Traités de philosophie et de morale. Opera tam edita quam inedita, publiés par Beaugendre, 1708, in-fol. (Ludovic Lalanne, Dictionnaire historique de la France, Tomes 1 à 2, 1877 - books.google.fr).

Dans les Carmina miscellanea d'Hildebert, le "In laudem Spiritus Sancti" propose "nexus gignetis & genitis", "Hunc famosum & jocosum apud nos diem faciens", "Spiritus veritatis, nodus fraternitatis", "Onustans immeritos supplicio" (Antoine Beaugendre, OEuvres d'Hildebert de Lavardin, 1708 - books.google.fr).

Tradition des humanités

Pourquoi nom reprocher d'étudier les anciens—écrit Pierre du Blois, lequel est mort aux environs de 1200 - n'est-il pas dit que : in antiquis est scientia ? Jérôme se vante d'avoir lu Origène, Horace, d'avoir relu cent fois son Homère.

Origène, Homère, remarquez ce rapprochement.

Quel profit pour moi, quand j'étais gamin, à mettre en vers des histoires vraies; quel profit encore à savourer les lettres de Hildebert du Mans, ces lettres d'un si joli ton et d'une si exquise gentillesse ! Enfant, on me les faisait apprendre par cœur. J'ai vécu dans l'intimité de Troque-Pompée, de Josèphe, de Suétone..., de Tacite et de Tite-Live... et j'en ai lu d'autres, oh tant d'autres, qui ne sont pas, mais pas du tout, des historiens. Chez tous, que de fleurs charmantes n'ai-je pas cueillies et quelles bonnes, leçons d'urbanité ne nous donne pas leur doux style.

N'est-ce pas déjà tout Fénelon, et le culte des bonnes lettres comme on l'a pratiqué depuis ? Culte paisible et modeste. Semblable à nos modernes, l'humaniste du XIIe siècle est un sage, un délicat, un raffiné. Il a laissé tomber l'ardeur des folles passions. Quel que soit son âge - il ne peut avoir moins de trente ans - nous le voyons presque vénérable et nous le reconnaissons dans le portrait de l'«honnête homme tracé par un des plus fabuleux humanistes du Moyen Âge, Bernard de Chartres. Le grand vieillard de Chartres, senex carnotensis, nous dit Jean de Salisbury, avait énuméré les clefs de la sagesse dans ces vers dont je goûte médiocrement la musique, Mal, dont le sens me va tout à fait: Mens humilis, studium quaerendi, vita quieta / Scrutinium tacitum, paupertas, terra aliena.»

Dans cette idée maitresse de l'humanisme, M. Hauser (De l'humanisme et de la Réforme en France, 1909) distingue quatre éléments qu'il ne me parait pas difficile de retrouver dans la littérature du Moyen Âge: 1° l'idée que l'homme est à lui tout seul pour l'homme un digne sujet d'étude, et cette idée est l'humanisme même — et je renvoie aux théologiens médiévaux, aux romans, à tant de traités et d'allégories sur les passions; 2° l'idée et le désir de la gloire — et je le renvoie aux lettres d'Héloïse; en quoi Abélard est-il moins "glorieux" que Pétrarque ; 3° l'idée de la continuité du monde antique dans le monde actuel - mais pour ne pas parler de la rage qu'ils avaient de descendre des Troyens (cf. Le Roman de Troie). Le Moyen Âge a certes cru à la continuité de l'homme éternel; 4° enfin l'idée de beauté — et je le renvoie, entre cent autres, à un très vieil ancêtre de Joachim du Bellay, à Hildebert de Lavardin (B. Hauréau, Mélanger poétique de il. dr L., Paris, 1882, p. 60) : Par ribi, Roma. nihil, cum sis prope tota ruina... / Hic superum formas superi mirantur et ipsi / Et cupiunt fictis vultibus esse pares... / Vultus adest hic numinibus... / Urbs felix... Non rien de tout cela n'est absolument nouveau, mais à ces choses très anciennes, la Renaissance donne, pour ainsi dire, un accent (Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France: depuis la fin des guerres de religion jusqu'à nos jours (1916-1933), Tome 1, 2006 - books.google.fr).

Pierre de Blois, né à Blois, d'une famille originaire de la Basse-Bretagne. Élève de Jean de Salisbury ; étudie la théologie à Paris, le droit à Bologne ; séjourne un instant vers 1167 en Sicile où il est précepteur du jeune roi Guillaume II. Se retire en Angleterre, archidiacre de Bath vers 1175 ; secrétaire du roi Henri II, puis de la vieille reine Éléonore de 1191 à 1195 ; archidiacre de Londres, meurt après 1198 (Pierre de Blois, secrétaire du roi Henri II, archidiacre de Londres. In: Molinier Auguste. Les Sources de l'histoire de France - Des origines aux guerres d'Italie (1494). II. Époque féodale, les Capétiens jusqu'en 1180. 1902 - www.persee.fr).

Exeter, Cherbourg et Moïse

Dans le visuel de l'énigme 560, la ligne tracée par le crayon fait un angle de 45° avec la verticale. En miroir, c'est l'angle que fait l'axe Cherbourg - Mer - Bourges avec le nord. Cet axe au rebours en traversant la Manche, comme le suggère le visuel, passe par Exeter, chef-lieu du Devon en Angleterre.

Hildebert de Lavardin, dans une lettre, s'excuse auprès de Clarembaud, son frère très cher, chanoine d'Exeter, de n'avoir que trop tardé à commenter (annotare) certains miracles que le Seigneur avait daigné accomplir à Exeter. Le récit de ces miracles, envoyé par Clarembaud, s'était d'abord égaré. Hildebert, l'ayant retrouvé, venait d'achever son œuvre, quand un rappel de Clarembaud lui parvint, accompagné, pour plus de sûreté, d'un second exemplaire des Miracles, différent en partie du premier. Hildebert, visiblement lassé, ne change rien à son texte et l'expédie tel quel. Une trace de ces Miracles subsiste dans un poème que sa pauvreté interdit de prendre pour une œuvre d'Hildebert. Il se lit sur une feuille de garde du Psautier de Leofric, d'une main du XIVe siècle, et s'intitule : In festo reliquiarum Exoniensis ecclesiae ad processiones. Aucun nom propre, sauf celui de S. Pierre, patron de la ville, et une simple allusion à un saint de Glastonbury qui auraclareùbaudit envoyé un malade se faire guérir à Exeter. Cependant, des mentions diverses recueillies par Mlle Rose - Troup montrent que Clarembaud, Flandrensis, y fut un personnage important entre 1018 et 1033 (Analecta bollandiana, Volume 67, 1949 - books.google.fr).

Au mois de juin 1099, les troupes d'Hélie de la Flèche avancent vers la ville du Mans. Gauthier les rencontre à Pontlieue, mais voyant ses adversaires beaucoup plus nombreux que ses propres gens, il ordonne la retraite vers le château, dans un mouvement qui fut difficile d'exécution à cause du soulèvement général qui venait d'éclater dans la ville en faveur du Comte Hélie. Gauthier, habile ingénieur, reste sous la protection de ses remparts, et utilise des moyens scientifiques pour se défendre de l'ennemi. Mais les'Manceaux s'inquiètent de la sourde résistance offerte par les hommes de Gauthier. Désespérés, ils font monter de l'artillerie jusqu'au sommet de la Tour nord de la Cathédrale, d'où ils se mettent, d'une hauteur plus grande à bombarder la Tour Royale.

Il faut voir là la raison de l'homérique querelle entre le Bienheureux Hildebert, évêque du Mans, et Guillaume le Roux. La cathédrale d'Exeter, en Angleterre, possède deux tours de transept romanes qui par leur aspect général offrent une vive ressemblance avec celles du xIe siècle de la Cathédrale du Mans (J. Pelham-Maitland, Revue historique et archéologique du Maine, 1928 - gallica.bnf.fr).

L'intérieur de la cathédrale Saint Peter d'Exeter, c'est-à-dire la nef, le chœur et les chapelles, mérite bien d'exciter l'admiration. Entre mille détails remarquables : vitraux coloriés, des tombeaux, des boiseries splendides, le trône de l'évêque, etc., il suffit de signaler ce que l'on appelle la galerie des musiciens, Minstrels Gallery. Cette galerie paratt avoir été une sorte 'orchestre; elle est supportée par 13 piliers, entre lesquels se dresse dans une niche la ligure d'une personne jouant de quelque instrument de musique. Le jubé d'orgues qui sépare la nef du chœur est de même une des grandes curiosités de la cathédrale: une partie de cette œuvre remonte au règne d'Edouard III. Ce jubé offre treize peintures sur pierre aussi vieilles que le jubé lui-même et qui représentent : la Création, Adam et Eve, le Déluge, Moïse séparant les eaux de la mer Rouge, la Destruction du temple de Salomon, la Construction du second temple, l'Apparition de l'ange à Zacharie, la Nativité, le Baptême de Jésus-Christ, la Descente de la croix, la Résurrection, l'Ascension et la Descente du Saint-Esprit (Itinéraire descriptif et historique de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, Collection des Guides-Joanne, 1865 - books.google.fr, www.flickr.com).

Jean-François Millet, Autoportrait en Moïse, 1841, Huile sur toile, Cherbourg-Octeville, musée d'art Thomas-Henry © Musée d'art Thomas-Henry / Daniel Sohier - www.narthex.fr

Jean-François Millet, né le 4 octobre 1814 au hameau de Gruchy et mort le 20 janvier 1875 à Barbizon. Il est élevé dans un milieu éclairé. Notamment grâce à son oncle, curé lettré, il lit la Bible, mais aussi Montaigne, La Fontaine, Homère et Virgile, Shakespeare, Milton, Chateaubriand et Victor Hugo. Artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du XIXe siècle, c'est l’un des fondateurs de l’école de Barbizon. Il est célèbre notamment pour ses scènes champêtres et paysannes réalistes (fr.wikipedia.org - Jean-François Millet).

"dénoué" : les noeuds

Il est aussi possible que les "Eux" n'aient rien à voir avec les Sentinelles. En effet, en 520, nous sommes toujours sur la carte de France ; par contre les sentinelles sont des entités situées à quelques mètres les unes de autres. Donc "Eux" seraient 3 "lieux", répartis en un triangle quelconque, à l'échelle de la France (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 520).

Les "noeuds Fénelon" sont des accessoires de mode pour souliers (Le Moniteur de la mode: journal du grand monde : modes, illustrations, patrons, littératures, beaux-arts, théatres, 1873 - books.google.fr).

Le soulier Fénelon, avec son large nœud de ruban noir et quelquefois sa boucle brillante, n'offre qu'une feinte modestie, car il fait ressortir plus que tout autre la coquetterie d'un bas élégant (Le Moniteur de la mode, 1876 - books.google.fr).

Voici ses dernières innovations : Pour les promenades de parc il y a le soulier Fénélon (La Vie parisienne, 23 juin 1866 - books.google.fr).

Au siècle de Louis XIV, c'est par des énigmes que Fénelon, conformément aux usages de l'antiquité, faisait éprouver la sagesse de Télémaque, pour lui obtenir le royaume de Crète, et les plus beaux esprits d'alors se plaisaient à composer des énigmes : Boileau celle de la Puce, Dufrény celle de l'Orange, Lamotte celle du Ramoneur ; et l'abbé Cottin, qui était homme d'esprit, a composé un recueil de deux cent quarante énigmes dont plusieurs, en forme de sonnets, sont aussi ingénieuses qu'élégantes. Voltaire et Jean-Jacques Rousseau n'ont pas dédaigné ce genre d'amusement, Voltaire a composé celle de la Perruque, J.-J. Rousseau celle du Portrait, l'abbé Blanchet se permettait celle du Fiacre (La Mode illustrée: journal de la famille, 1861 - books.google.fr).

Un noeud à Pouilly sur Loire

Les Bénédictins de La Charité-sur-Loire deviennent seigneurs temporels de Pouilly par suite du don que leur avait fait Humbault le Blanc avant de partir en croisade. Le prieur de La Charité, archevêque de Rouen Jacques-Nicolas Colbert, fils du ministre est seigneur de Pouilly (fr.wikipedia.org - Pouilly-sur-Loire).

La terre et la maison seigneuriale du Nozet [cf. "noset" occitant : "noeud"] à Pouilly, auraient été données en 1234 aux bénédictins de la Charité par Arnault, seigneur du lieu. L’abbaye conservera ce fief, ainsi que ceux de Pouilly et St-Andelain voisins et associés, et le bénéfice des excellents vins qu’ils produisaient, jusqu’au début du XVIème siècle. Sous le priorat de Dom Jean de La Magdelaine de Ragny, l’abbaye inféoda le Nozet à Edme du Broc (Dubrocq) vers 1520. Il était issu d’une famille du Brabant : son aïeul Joseph était venu en Nivernais aux côtés du duc de Bourgogne, comte de Nevers, comme archer (1404). Il acquit simultanément la seigneurie des Granges à Suilly-la-Tour. Les du Broc se succédèrent au Nozet jusqu’au début du XVIIIème siècle. La propriété fut alors plusieurs fois revendue, jusqu’à son achat par un important négociant en vins, dont les descendants ont reconstruit le château actuel dans le goût néo-gothique, et ont porté ce vignoble à une véritable notoriété mondiale (Pouilly-Fumé "Deladoucette").

Nicolas Colbert et son neveu Jacques-Nicolas Colbert furent nommés successivement par le pape prieurs de La Charité à condition de reconstruire le prieuré dévasté par un incendie 100 ans plus tôt. Les travaux commencèrent en 1667.

Nicolas Colbert (1628-1676), prieur en 1664, évêque de Luçon en 1661 et évêque d'Auxerre en 1671. 1665-1707 : Jacques-Nicolas Colbert (1655-1707), neveu du précédent, archevêque de Rouen en 1691, membre de l'Académie Française, fils du ministre Jean-Baptiste Colbert. (www.terres-et-seigneurs-en-donziais.fr, fr.wikipedia.org - Prieuré Notre-Dame de La Charité-sur-Loire).

Jean Baptiste Colbert (le grand Colbert) eut six fils, le marquis de Seignelay, le commandeur de Boncourt, le marquis de Blainville, le comte de Linières, le comte de Sceaux et Jacques-Nicolas Colbert, archevêque de Rouen; et trois filles qui furent la duchesse de Chevreuse, la duchesse de Beauvilliers et la duchesse de Mortemart (Arthur de La Borderie, Histoire de Bretagne, Tome 5, 1975 - books.google.fr).

Deux "Noeuds" dans le Loir et Cher :

Souday

Les Noeuds sont un lieu-dit de Souday (Geoportail) où est né Jean du Bellay, ecclésiastique et diplomate français, en 1492 (fr.wikipedia.org - Souday).

Les seigneurs de Glatigny avaient, entre lous leurs priviléges, le droit de nomination à la cure de Souday, qui était dépendante de leur château. C'est un fait à peu près incontestable, que Rabelais fut, pendant quelques années, le lilulaire de celle cure, et qu'il la desservit, au moins en qualité de chapelain de Glaligny. On voit encore, dans le cheur de l'église de Souday, cinq fenêtres ogivales, garnies de vitraux peints, et l'opinion constante des habitants de la localité persiste à reconnaitre Rabelais dans un des personnages représentés sur ces vitraux. Ce personnage, portant l'habit ecclésiastique, est agenouillé, les mains jointes, devant le crucifix; derrière lui, saint Jean-Baptiste, caractérisé par ses emblèmes ordinaires, l'agneau et le roseau en croix, semble avoir pris sous sa prolection le pécheur agenouillé qui fait amende honorable en disant : In manibus tuis sortes meæ. Ce pécheur-là, dont les cheveux plats, les yeux larges, la bouche bien sendue, le nez aplati et la physionomie goguenarde rappellent évidemment certains portraits de Rabelais dans sa jeunesse, pourrait bien n'être cependant qu’un des frères Du Bellay, puisque trois d'entre eux, Guillaume, Jean et Réné Du Bellay, sont très-reconnaissables dans les peintures de deux fenêtres voisines. [...] Rabelais, curé de Souday, préféra bientôt aux devoirs de la prêtrise séculière, pour lesquels il se sentait peu de vocation, l'exercice actif de l'art médical (Paul Lacroix, Rabelais: sa vie et ses ouvrages, 1838 - books.google.fr).

François Rabelais, cordelier, puis bénédictin, puis chanoine, ensuite curé de Meudon, né à Chinon en 1483, est mort à Paris en 1553 (Gabriel Peignot, Dictionnaire critique, Volumes 1 à 2, 1806 - books.google.fr).

Les cordeliers (franciscains, frères de l'ordre de saint François, frères mineurs) sont ainsi appelés, à cause de la corde à noeuds qu'ils portent en ceinture (Dictionnaire de l'Académie Francaise: Wörterbuch der Französischen Academie, Tome 1, 1851 - books.google.fr).

Souday se trouve dans la commune de Couëtron-au-Perche (Loir et Cher) qui est aligné avec Cherbourg - Mer - Bourges - Golfe Juan.

Et à Villedieu-le-Château

Les Boesset en auraient été seigneurs (fr.wikipedia.org - Villedieu-le-Château).

De ces trois noeuds, le centre de gravité se trouve à Mer (Noeuds marins).

La raison pour laquelle on fait un nœud en huit au lieu d'un nœud simple est que le nœud en huit est plus facile à défaire sous tension (une caractéristique de la plupart des bons nœuds marins) ; un nœud simple peut être très serré. En outre, le nœud en huit est plus gros et de ce fait risque moins de glisser autour d'un taquet ou de passer à travers une poulie (Peter Isler, La Voile Pour les Nuls, , 2012 - books.google.fr).

Rabelais avait mis en évidence la complexion particulière de l'ouïe, canal privilégié entre le dedans et le dehors, essentielle à la formation de l'intelligence : «Nature me semble non sans cause nous avoir formé aureiles ouvertes, n'y appoussant porte ne clousture aulcune, comme a faict ès oeilz, langue et aultres issues du corps. La cause je cuide estre, affin que tousjours, toutes nuyctz, continuellement puissions ouyr et par ouye perpétuellement aprendre : car c'est le sens sus tous aultres plus apte ès disciplines.» (Tiers Livre, chap. XVI, "Comment pantagruel conseille à Panurge de conférer avecques une sybylle de Panzoust").

La primauté accordée à l'ouïe par les hommes du XVIIe siècle prend sa source dans le statut accordé par la foi chrétienne à la Parole incréée de Dieu, autorité suprême de l'Église dévoilée par saint Jean, et dans la conception même de cette foi comme audition de la Parole. La dignité de l'ouïe s'étend au plaisir musical qui, selon Mersenne, ne peut être comparé à celui que procure les autres sens dans la mesure où, comme la prière, il fait participer l'homme au consert éternel des anges.

Une conception néoplatonicienne de la musique dans laquelle Beau et Bien sont inséparables n'est pas étrangère au XVIIe siècle et a joué un rôle certain dans la construction de l'image de l'honnête homme, comme le montrent les références morales sur lesquelles les musiciens fondent les épîtres dédicatoires qu'ils adressent aux grands aristocrates du royaume.

Les exemples sont légions tout au long du siècle parmi lesquels on peut citer les premiers mots de la dédicace d'Antoine Boesset à Gabriel de Rochechouart, marquis de Mortemart, premier gentilhomme de la chambre du roi (Airs de cour avec la tablature de luth, Paris, Pierre Ballard, 1632) : «J'ay dedié jusques icy tout ce que j'ay sçeu faire de meilleur en ma possession, a ceux qui dans la Cour ont plus de cognoissance des choses bonnes, & dont la protection n'est jamais refusée à la vertu» (Thierry Favier, Manuel Couvreur, Introduction, Le plaisir musical en France au XVIIe siècle, 2006 - books.google.fr).

Antoine Boësset, fils du musicien du même nom comblé de faveurs par Louis XIII et frère de Jean-Baptiste Boësset, Surintendant de la Musique de Louis XIV, était Sieur de Villedieu (Le Château, Canton de Montoire, actuellement dans le Loir-et-Cher).

Peu désireux de tenir ses engagements, il part s'embarquer en 1664 pour l'expédition - qui s'avérera catastrophique - lancée contre les pirates d'Alger, sans prévenir sa fiancée, qui se lance sur les routes avec vingt pistoles empruntées à Molière et lui fait signer une promesse de mariage devant notaire, prêtre et trois témoins (au Puy Sainte-Réparade, près d'Aix, le 21 juin). Revenu en France, Villedieu ne se hâte pas de sceller leur union. Au contraire, il exige une annulation officielle de cette promesse, devant notaire, le 5 février 1667, afin d'épouser une jeune et riche veuve, Jeanne Robin, susceptible de l'aider à l'entretien de son régiment de Picardie dont il est lieutenant (Gérard Letexier, Madame de Villedieu (1640-1683): une chroniqueuse aux origines de La Princesse de Clèves, 2002 - books.google.fr).

Blessure

On pense à Agrippa d'Aubigné, qui blessé dans un bourg de la Beauce, se réfugia pendant les guerres de Religions dans son domaine des Landes-Guinemer à Suèvres. Il rencontra, dans les années 1570-1572, Diane Salviati, nièce de cassandre Salviati aimée de Ronsard et qui a une rue à Mer, qui vivait dans le domaine de Talcy, juste au nord de Mer (Bernard Gagnebin, Le Printemps de Théodore Agrippa d'Aubigné, 1948 - books.google.fr).

Le comté de Blois

Guy II de Blois-Châtillon (mort en 1397), comte de Blois et de Dunois, frère du précédent, son fils unique Louis étant mort en 1391, il cède ses possessions à Louis Ier d'Orléans marié à Marie de Blois (fr.wikipedia.org - Comté de Blois).

Le 8 juillet 1360, Louis fait une fois de plus preuve de son esprit d'indépendance en se mariant, sans aucune autorisation avec Marie de Blois alors qu'il était promis à une fille du roi d'Aragon. Marie est belle et est un bon parti car elle ouvre sur des droits à la succession de Bretagne. Louis reçoit en apanage l'Anjou et le Maine qui sont élevés au rang de duché-pairie en 1360. C'est la seconde Maison d'Anjou capétienne. Selon le traité de Brétigny, il doit se constituer prsionnier en Angleterre, mais il s'enfuit. Jean le Bon prend sur lui et va remplacer lui-même son fils comme otage. Il meurt à Londres en 1364.

Clément VII, en mai 1382, investit Louis d'Anjou du royaume de Naples. Après en avoir rendu hommage au pape, le duc donna ordre à son armée de s'ébranler pour aller secourir la reine Jeanne en butte à son neveu Charles de Duras. Sans pouvoir chasser Charles de Duras, notamment à cause du détournement des fonds envoyés par son épouse et soustraits par Pierre de Craon le Grand, un de ses fidèles qui les dépense à Venise, Louis meurt en 1384.

La Provence est coupée en deux : d'un côté les partisans de Louis d'Anjou conduits par les villes de Marseille et d'Arles, de l'autre ceux de Charles de Duras regroupés autour des villes d'Aix, Nice et Tarascon. De 1382 à 1387, pendant ces troubles appelés guerre de l'Union d'Aix, la confusion est à son comble.

Au total, Louis d'Anjou et ses descendants assurent la mainmise française sur la Provence mais n'assoieront jamais leur autorité en Italie.

On lui doit la réalisation de la Tenture de l'Apocalypse, qu'il commanda vers 1375, et qui est maintenant exposée au Château d'Angers (fr.wikipedia.org - Louis Ier d'Anjou).

Mer était dans le comté de Blois (Louis Catherine Bergevin, Histoire de Blois, Tome 2, 1847 - books.google.fr).

Jeu et partie d'échec

Les récits de la conquête du royaume par Charles Ier offrent un bel exemple de stratégie militaire. Ils ont vite été transposés, par analogie, avec une partie d'échecs, comme si ces deux combats pouvaient être non seulement évoqués et rejoués, dans le cadre d'une stratégie ludique, mais comme s'ils avaient donné lieu aussi à des analyses de jeux du type la «défense de Tagliacozzo» ou le «coup de Charles Ier», comme l'on parlerait aujourd'hui de «défense ouest indienne». Ils offrent encore ce que les juristes ou les sermons royaux ne cesseront de développer par la suite : le fondement et l'idéal de la royauté angevine, basés sur le tyrannicide et le rétablissement de la loi (ou Loi ?), le roi sage biblique, un nouveau Salomon.

L'allusion est directe dans l'intitulé de l'ordre chevaleresque fondé par Louis de Tarente le jour de son couronnement avec Jeanne Ire, l'héritière directe, en 1352 : l'ordre du Saint-Esprit au Droit Désir (ou ordre du Nœud) qui rappelle directement la Sagesse inspirée par l'Esprit de Dieu.

Charles Ier est-il un nouveau Salomon ou un nouveau Moïse ? La notion de contrat a été intériorisée par le Capétien et ses «idéologues» parlent de «nouvelle Alliance», insistant donc sur la notion de pacte : c'est aussi là un programme politique destiné à favoriser l'adhésion. L'idée est reprise au XIVe siècle dans les statuts des ordres chevaleresques du Nœud (1352) et de la Nef (1381). Si, dans les deux cas, le roi et les chevaliers ont une “mission” christique de lutte pour la foi, le texte de 1381 fait directement appel à la notion d'alliance nouvelle dont le souverain est le gardien, d'ailleurs au nom d'une hérédité capétienne (Sylvie Pollastri, Le lignage et le fief: l'affirmation du milieu comtal et la construction des états féodaux sous les Angevins de Naples (1265-1435), 2011 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Louis de Tarente).

Chez Jean de Meung, Nature fait de Charles Ier d'Anjou le parangon de toutes les vertus (Guillaume de Lorris, Jean de Meung, Le Roman de la Rose, Tome I, Librairie de Firmin Didot Frères, 1864 - livres-d-hermes.com).

Adenet le Roi lui dédie son roman de Cléomadès ; Sarrasin vante sa prouesse dans le Roman de Hem. Tous soulignent sa largesse, et l'on peut légitimement penser que Jean de Meung le flatte à des fins intéressées. Les Anciens honoraient leurs lettrés. Virgile reçut en fief la ville de Naples, qui est bien plus plaisante que Paris ou Lavardin. Ennius obtint un domaine en calabre : Jean de Meung espère-t-il une terre en Italie du Sud ? Est-ce pour ce motif que Raison faisait l'éloge de Charles d'Anjou (v. 6610 ss.) ? Après 1268, ce prince est devenu roi de Naples et de Sicile, et il fera venir à sa cour Adam de la Halle (v. 1245 - v. 1288), dont le Jeu de Robin et Marion sera écrit et représenté sous son égide. Jean de Meung a rêvé d'un monde où le prince rechercherait le poète non pour commanditer ses éloges, mais pour l'associer à son gouvernement. Et il a entrevu l'utopie du XVIIIe siècle : la présence du philosophe auprès du despote éclairé (Jean Charles Payen, La Rose et l'utopie: révolution sexuelle et communisme nostalgique chez Jean de Meung, 1976 - books.google.fr).

Blé en herbe

Le visuel semble peu utile au premier abord, les herbes étant inutiles au décryptage (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 520).

Rabelais ne parle pas de la commune de Beausse dans Gargantua, mais il y explique à sa façon l'étymologie de la plaine de Beauce. Agacée par des mouches, la jument de Gargantua donna un grand coup de queue, abattant en un instant tous les arbres de l'immense forêt qui se trouvait à cet endroit, et la transformant en une plaine plate comme la main. Le géant trouva la région beaucoup plus belle ainsi déboisée, et il la baptisa en disant à ses gens : «"Je trouve beau ce " dont fut depuis appellé ce pays» (Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, 2004 - books.google.fr).

Le blé de la Beauce fait un grain de plus grand montre que celuy des autres païs, parce qu'il est crû en terre glaize, grasse & non aride : & a en soy une liaison qui se montre grand au pain, encores qu'il y ait moins de pâte : celuy de la France fait un grain plus court, & moindre que celuy de Beauce, à cause qu'il est crû en terroir ni trop gras, ni trop maigre mais mediocre, ainsi le pain qui en est fait, n'est de si grande montre que celuy du blé de la Beauce : mais en recompense plus blanc, & de meilleur manger que celuy de la Beauce (L'Agriculture et maison rustique, de maistres Charles-Estienne & Jean Liebault, Carteron, 1689 - books.google.fr).

Pouce : Chartres

Il est question de pouce et de Chartres dans Conversations dans le Loir-et-Cher de Paul Claudel, encore lui.

PALMYRE. - Cela leur donnait cette vision précise et nette, ce regard d'oiseau ! Cela explique les enluminures et l'art à plat des Primitifs. Regardez Chartres et la Beauce du haut de ce balcon ! Et en dedans au-dessous à l'intérieur de nous ces chapelles où de tout petits chrétiens sont prosternés devant la Vierge Noire et où ce gros prêtre en surplis pareil à un vieux cheval pensif, penché paternellement, écoute un enfant du catéchisme qui se confesse, je pourrais cacher tout le groupe avec mon pouce. Cela tient du joujou et de l'horloge, on voit tout sous un point de vue d'astronome (Paul Claudel, Conservations dans le Loir-et-Cher. Contacts et circonstances, 1959 - books.google.fr).

On remarque que la commune de Chartres est pile au nord de celle Mer, et Mers-les-Bains sur la Manche au nord de Chartres. La distance Chartres - Mer est la même que Chartres - Est de Paris.

650

Quand tout est révélé

Dos au Ponant, cherche les Sentinelles.

A 8000 mesures de là, elles t'attendent.

Trouve-les, il te faut les passer en revue (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 650).

Avec une mesure de 27,5 cm (mais n'y-a-t-il qu'une seule mesure ?) les 8000 font 2,2 km.

Il est peu probable que les cheminées de centrale nucléaire soient des sentinelles. En effet, cela manquerait un peu "d'élégance", car ce sont des constructions récentes et non consensuelles. Quant aux cheminées d'usine, aux chevalets de puits de mine et aux terrils, leur pérennité n'est pas vraiment assurée (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Sentinelles).

Mer se trouve à 5 km de la centrale nucléaire de Saint Maurent des Eaux qui n'a que deux tours de refroidissement.

Le 13 mars 1980, un accident conduisit à la fusion de 20 kg de dioxyde d'uranium du réacteur graphite-gaz no 2. Gravement endommagé, le réacteur fut indisponible pendant trois ans et demi environ. Cet accident nucléaire, porté au niveau 4 de l'échelle INES, est le plus grave jamais répertorié sur un réacteur en France.

Lors de la conception, la hauteur des réfrigérants a été limitée à 120 m afin de réduire leur visibilité depuis Chambord. Sur les tours de Saint Laurent A nichent des faucons pèlerins en vue de faire fuir les pigeons (fr.wikipedia.org - Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux).

Cf. "referme sa blessure" (520).

A 2,2 km à l'ouest de la centrale se trouve la frontière entre Avaray et Courbouzon.

On retrouve des sentinelles pendant la guerre de 1870, de laquelle Arthur de Gobineau est contemprain, à Lailly (Loiret) près de Saint Laurent, alors que les Prussiens pénètrent en France jusqu'à la Loire (fr.wikipedia.org - Guerre franco-allemande de 1870, fr.wikipedia.org - Armée de la Loire).

Les éclaireurs étaient tous grands chasseurs, montés sur des chevaux pur sang et habitués à franchir les obstacles de toute nature. Ils nous furent pendant toute la campagne d'une grande utilité et firent, en maintes circonstances, preuve d'audace, d'énergie et de sangfroid. Nous quittâmes Blois le 26 octobre, ainsi que nous l'avons dit déjà ; notre première étape fut Saint-Dié. A peine étions-nous arrivés, que le cri «aux armes !» se fait entendre. Chacun de sauter sur son fusil avec un empressement qui ne s'est jamais démenti par la suite, et de se réunir sur la place dans un ordre parfait; les Prussiens arrivaient, nous dit-on, par la route de SaintLaurent. Nous les attendîmes, pendant deux heures, à l'entrée de Saint-Dié ; après quoi, chacun regagna son logement, à l'exception de la 21e compagnie, qui fut laissée en grand'garde. Nous étions déjà bien près de l'ennemi. Les tambours et les clairons étaient supprimés; plus de chansons de marche ; le cornet du commandant et le sifflet des chefs de compagnie étaient les seuls signaux auxquels nous devions prêter l'oreille. Le 27 octobre, nous arrivions à St-Laurent-des-Eaux ; la ville était occupée par un bataillon de chasseurs à pied et un escadron de dragons; le 28, nous campions dans un petit bois en avant de ce bourg fortement menacé, à Moque-Baril, et le lendemain, après avoir eu encore une fausse alerte, nous allions dresser nos tentes au bois des Bordes, sur la rive gauche de la Loire, près de Lailly, incendié et pillé deux jours avant par les Prussiens. Nous étions dans une excellente position. De là nous dominions la route d'Orléans. En avant, nous étions protégés par une grande étendue de vignes, derrière nous et sur nos flancs par de vigoureux taillis suffisamment élevés; nous avions les francs-tireurs à notre droite, disséminés autour d'un moulin, où M. de Cathelineau avait établi son quartier-général ; le camp fut bientôt installé, chaque compagnie avait son cantonnement désigné à l'avance ; les sentinelles furent placées sur la lisière du bois, les grand'gardes établies, enfin toutes les dispositions nécessaires en pareil cas furent prises par le commandant et les officiers (Historique du troisième bataillon de la Garde Mobile de la Dordogne, rédigé sur les notes de plusieurs de ses officiers, 1872 - books.google.fr).

Le Bois des Bordes, avec son château du même nom à Lailly se trouve à la limite de Saint Laurent en face de Beaugency de l'autre côté de la Loire.

Avaray

Château d'Avaray - www.immonot.com

En cherchant "Avaray" et "ponant" on tombe sur Brantôme qui écrit :

"Aussi les huguenotz l'hayssoient fort, et l'appelloient harguebuzier de ponant, et n'eussent sceu dire bien au vray pourquoy".

Il s'agit d'une insulte homophobe ("dos au ponant") portée contre le maréchal de Saint-André mort à la bataille de Dreux en 1562.

Et une page plus loin, il parle de N. Béziade (famille issue du Béarn devenue d'Avaray plus tard), mort de la peste au siège d'Orléans en 1562, qui accompagne le réformé La Noue (Pierre de Bourdeille de Brantôme, Oeuvres complètes, Tome 5, 1869 - books.google.fr, François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, Tome 2, 1771 - books.google.fr).

Or un descendant de ce Béziade est soupçonné de ce penchant, aux côtés du roi Louis XVIII (Henry Spencer Ashbee, Bibliography of Forbidden Books, 2007 - books.google.fr).

Il sera fait duc d'Avaray en 1799, et sans postérité, ce sera son père qui héritera du titre en 1817 (fr.wikipedia.org - Antoine Louis François de Béziade).

A Avaray, a exercé l'illusionniste Robert-Houdin, né à Blois en 1805, comme clerc de notaire chez Me Roger, homme de confiance du 2e duc d'Avaray (1740 - 1829) (Jean Eugène Robert-Houdin, Confidences et révélations: comment on devient sorcier, 1868 - books.google.fr).

Son père le destine au droit et lui fait poursuivre des études de lettres en internat au collège d’Orléans de 1816 à 1823. Jean-Eugène devient clerc de notaire, mais, passionné de mécanique, il abandonne le notariat. En septembre 1825, son père, retiré des affaires, le met en apprentissage d'horloger chez un cousin à Blois. À Paris, il se perfectionne dans le domaine de l'horlogerie, l'électricité et la construction d'automates. Il entame sa carrière de prestidigitateur après 1844. Il introduit l'électricité et l'électro-magnétisme dans l'art de la prestidigitation. Il publie ses mémoires (Confidences et révélations: comment on devient sorcier, 1868) et révèle ses procédés et meurt à Saint-Gervais-la-Forêt le 13 juin 1871 (fr.wikipedia.org - Jean-Eugène Robert-Houdin).

470

Ce n'est le bon chemin que si la flèche vise le coeur

Mon Premier par la gaîté se multiplie.

Mon Second t'offre de l'espace,

Mon Troisième de l'air, et mon Quatrième de l'eau.

Quand il est couché, mon Cinquième ronfle.

Mon Sixième vaut cent, et mon Septième n'est qu'un noeud.

Mon Huitième a le goût du laurier,

Tandis que mon Neuvième, par l'étonnement, se traîne.

Mon Dixième est toujours nu quand il a une liaison.

Mon Onzième, enfin, est l'inconnue.

Trouve mon Tout, et, par l'Ouverture, tu verras la lumière.

La solution de la charade est "A RONCEVAUX" (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 470).

Sacré Coeur

Mer est aligné avec Roncevaux, Paris et Saint Amand les Eaux. On peut pointer sur le Sacré Coeur.

La signification religieuse de ces accessoires ne pose pas de problème. Depuis le XIIe siècle la coquille est associée à Saint-Jacques-de-Compostelle dont le pèlerinage était célèbre. Par extension il vint à désigner tout pèlerin. Pour se soutenir dans leur pénible voyage, ceux-ci portaient le bourdon, long bâton surmonté d'un ornement en forme de pomme avec un petit crochet qui servait à suspendre une gourde - provision essentielle sur les routes poussiéreuses. Enfin, même le cœur percé d'une flèche, symbole consacré des amoureux, peut se prêter à une explication religieuse — le Cœur-Sacré de Jésus. Dans le couple de l'Embarquement (à l'extrême droite), il ne reste de ce symbolique que le bourdon et le cœur percé de flèches entrecroisées tracé sur la cape du pèlerin (dans une étude du Cabinet des dessins de Dresde, Parker, N° 22, celui-ci porte un chapeau décoré d'une coquille). Selon les Amorum emblemata de Van Veen (1608) un seul cœur percé de flèches s'explique par la glose suivante : «De la foi de l'Amour trop tardive est la preuve / Laquelle seulement se connaît par la mort» (cité par Le Coat, p. 21). Chez Watteau le traitement du symbole se rattache à la parodie galante. Il n'est nullement question de mourir, et l'intention de l'allusion est plutôt ironique. [...]

Le culte du Cœur-Sacré doit son origine à une vision de la B. Marguerite-Marie. En lui montrant son cœur de chair, Jésus aurait dit : «Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour», Dictionnaire de Théologie Catholique (Paris : Letouzey et Ané, 1911), III, Iere partie, 271-74. Encore une fois les interprétations sacrées et profanes se recoupent (Robert Tomlinson, La fête galante: Watteau et Marivaux, 1981 - books.google.fr).

Watteau, Le pèlerinage à l'Île de Cythère, 1717 - - www.louvre.fr

La rue de Rochechouart, Quartier Montmartre, se termine au chemin de Clignancourt, en faisant la continuation de la rue Cadet. Elle doit son nom à Marguerite de Rochechouart de Montpipeau, 43e Abbesse de Montmartre qui mourut en 1727 (Pierre Thomas Nicolas Hurtaut, Dictionnaire historique de la ville Paris et de ses environs, dans lequel on trouve la description des monumens & curiosités, Tome 4 1779 - books.google.fr).

560

Ad augusta per angusta

Quand, à Carusburc, tu auras Albion dans le dos,

Cherche l'Ouverture qui révèle la Lumière Céleste.

Ne t'attarde pas, ne demande pas ton reste,

Mais apprête-toi à marcher sur les eaux.

Par deux fois, Neptune viendra à ton secours

Et te mènera loin du Septentrion glacé.

Poursuis ta route et n'interromps pas ton parcours

Avant de voir, par l'Ouverture, la Nef encalminée.

Sans dévier d'un pouce, tire un trait,

Et tu ne regretteras pas ce que tu as fait (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 560).

Leo (message 80370 sur Lachouette.net) a trouvé l’expression «nef encalminée» dans un livre qui s’appelle «Le Théâtre et la Mer» par François Regnault. Source du scan : Harfang (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Nef).

Paul Claudel

C'est au sujet du théâtre de Paul Claudel que François Regnault parle de "nef encalminée" : le Soulier de satin ou la fente dans le rideau joue l'ouverture.

D'ailleurs, dans un intermède écrit par Claudel en 1950 pour l'Annoncier «afin de permettre la suppression du tableau sur la Sicile», le poète met à jour cette structure : «Je profite de cette petite fente, celle du rideau, et celle, un peu plus large, de l'action, pour vous dire que Rodrigue va arriver ! Ne vous impatientez pas ! Il arrive il arrive, notre cher Rodrigue ! Par cette porte que vous voyez ! Il était temps qu'on vienne me chercher ! Autrement je ne sais trop combien de jours et de semaines les souffles contraires auraient pu retenir au large sa nef encalminée ! L'autre porte est celle du Turc, du renégat, de cet obscur Camille qui au fond de son château tient Prouhèze encalminée. Au fond de son château noir, le «château noir de l'opium», Afioum Kara bissar, comme nous disons en turc ! Pour les tirer l'un, l'autre - Rodrigue ! Prouhèze - il fallait une ficelle. C'est moi la ficelle. Une ficelle grosse comme le bras ! Je m'en suis servi pour tirer le vaisseau du gentilhomme jusqu'à ce rivage inhospitalier. Ne vous impatientez pas ! il arrive ! il arrive ! Le temps que tout soit prêt de l'autre côté. (Il met le nez à la fente du rideau) Un peu de patience ! (Paul Claudel, Théâtre, 1950 - books.google.fr, François Regnault, Le théâtre et la mer: (autour du Soulier de satin), 1989 - books.google.fr).

Vent du nord ou vent du Sud, le souffle qui se lève sur l'Église, l'Esprit qui se lève sur la Foi, est l'instrument de la dissémination. Le Nord/glacé/par les anciens interprètes est souvent associé avec l'idée du mal, du démon. C'est la persécution qui flétrit, qui disperse, qui brise, qui détruit, qui arrache, la violence de cette fuite en hiver dont il est question dans l'Évangile. Mais c'est aussi la grande mobilisatrice, la grande colonisatrice. Comme les vols d'oiseaux migrateurs aux premiers "tons" de la saison, il passe dans l'invisible de grandes bandes ailées de prêtres et d'idées, et le prophète qui au temps de la Révolution et du Combisme aurait levé la tête vers le ciel y aurait entendu, mêlé aux cloches de la Toussaint l'écho d'une faible psalmodie. Mais le vent du Sud, qui est la puissante dilatation de la Charité, il a son heure aussi. Hiems abiit et recessit [condensé claudélien de Cant II, 11]. C'est elle qui organise les croisades, contre les Turcs,/contre le Maghreb/contre les Albigeois (Claudia Jullien, Paul Claudel interroge Le cantique des cantiques, 1994 - books.google.fr).

En évoquant Homère au début de "L'Ode aux Muses", Claudel ne parle que de l'Odyssée, et arrête même son évocation à la rentrée d'Ulysse en Ithaque, laissant de côté tout le récit de la reconquête du foyer par le héros.

O mon âme impatiente ! nous n'établirons aucun chantier ! nous ne pousserons, nous ne roulerons aucune trirème Jusqu'à une grande Méditerranée de vers horizontaux, Pleine d'îles, praticable aux marchands, entourée par les ports de tous les peuples. Nous avons une affaire plus laborieuse à concerter Que ton retour, patient Ulysse !

Dans ce passage, Claudel résume un certain nombre de thèmes constants dans L'Odyssée. Les bateaux, "trirème" ou "barque", et la géographie méditerranéenne, remplie d'"îles" et de "ports", jouent tous les deux un grand rôle dans l'épopée. Le poète suggère également la qualité hasardeuse et incertaine que prend la "route" d'Ulysse, à cause des influences tour à tour favorables et néfastes des dieux. Ainsi, Poséidon, Père des eaux, "pourchasse" le héros à cause du meurtre de son fils, le Cyclope Polyphème, tandis qu'Athéna le favorise et le "secourt" (Nina Hellerstein, Mythe et structure dans les "Cinq grandes odes" de Paul Claudel, 1990 - books.google.fr).

Le nom du critique Pierre Lasserre (1867-1930) est connu des lecteurs de Claudel. On sait que celui-ci a montré de l'humeur des jugements de celui-là, et qu'il en a tiré vengeance en lui faisant une place dans Le Soulier de Satin sous les traits du «professeur Pedro de Las Vegas, plus compact que le mortier».

Pierre Lasserre conclut ainsi son article de L'Action Française en mai 1911 :

Nous avons essayé, d'après nos maîtres, les grands poètes humains et les vrais critiques, de libérer, littérairement parlant, la vie, de lui fermer le chemin de la stérilité et de la décomposition, de lui montrer la voie de l'ordre. Nous n'avons pas follement imaginé de la susciter. La nature, le temps, l'atmosphère nationale assainie, l'ordre social rétabli s'en chargeront. Il y aura une renaissance classique en France. Claudel est sans doute une étape. Ad augusta per angusta. Angusta veut dire la terrible caverne du puissant cyclope Claudel - un cyclope baptisé (Pierre Lasserre, «Paul Claudel») (www.paul-claudel.net).

Nef-mère - Nef-Mer

La droite, sur la carte Mikelin 721, reliant Cherbourg à Bourges passe par Mer. "Marche sur les eaux" ou "Marche sur Saint Laurent les Eaux".

L'âme de l'église, jusque-là diffuse, est désormais la nef médiane qui dans la double procession jusqu'au berceau incandescent de l'abside de ses fûts colossaux ne laisse autour d'elle qu'une ceinture d'ombre basse à tout pas un moment écarté de la formidable attraction rectiligne; et cependant que les ogives , comme une forêt de branches enracinées dans le ciel, y tirent, y nouent toute la charpente intérieure en un faîte unanime, de chaque côté les contreforts comme des bras s'attelant par le dehors à la masse l'accrochent, cramponnent tout étroitement à l'assomption de la Nef-mère et du vaisseau essentiel. La façade étant une exhibition, l'église, recueillie sur son principe intérieur, profondément engagée dans le gâteau humain ne pouvait faire montrance que de ses portes. On peut étudier, devant la pauvre bonne vieille église de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, comme une feuille dans son bourgeon, le germe ratatiné de ce qui devint l'ample portail gothique et le motif complet de l'immense dessin. Le portail est le titre illustré du livre, le jubé extérieur, l'iconostase foraine. Les ambons d'où le diacre en pompe venait annoncer au peuple l'Evangile et proclamer la Pâque sont devenus les deux tours qui font bruit dans le vent de leurs cloches convocatrices. Rang sur rang, le cortège évangélique, les anges et les rois, les patriarches et les pontifes, alignent en bon ordre son témoignage au-dessus de la triple entrée ; eux-mêmes font de leurs corps pressés l'un contre l'autre la porte ménageant le passage de ce qui est hors à ce qui est au-dedans. L'orifice n'est plus seulement l'ablation arbitraire d'un fragment de la paroi; obéissant à l'aspiration intérieure, il se rétracte à la façon vivante de la bouche, et l'honorifique iris des saints continués par la baguette entremêlée des symboles et des anges comme une tige par sa palme investit le noyau d'obscurité béante. Le mur, comme un fruit que l'on entaille, partout où le fer l'attaque, fait paraître les semences de vie engagées dans son tissu. [...]

Par-dessus les toits et les murailles de la ville, la Cathédrale commandait le diocèse. Le voyageur la voyait de loin, comme les armoiries sacrées de la région, se peindre sur la campagne ou se dessiner sur le ciel. Quand les apôtres des Gaules furent morts, les chaires mêmes où ils étaient assis, les Cathédrales, continuèrent leur enseignement, dont elles sont encore, à ce jour, au-dessus de toute voix humaine, dispensatrices. Comme on vient demander aux reliques des Saints la guérison de telle ou telle infirmité, il semble qu''il faille les ombres éternelles thésaurées par ces vieilles murailles pour y fondre l'enveloppe de notre nuit personnelle, pour dissoudre notre bruyante surdité dans le silence de la Bonne-Nouvelle. L'on ne saurait dire que la Cathédrale soit faite pour la prière ; elle en est l'appareil cérémonial. Franchir ses portes est, de même qu'ouvrir le bréviaire, s'incorporer à un aménagement déprécatoire, à la supplication officielle préparée pour tout le genre humain. Comme jadis les liturgies variaient suivant les diocèses, ainsi différent les métropoles. A Notre-Dame plus que nulle part ailleurs, dans le milieu du cloaque Parisien, comme Jérémie dans sa citerne enseveli sous des eaux profondes, tu goûteras bien le goût de la Mort ; qu'il est rassurant, si tu relèves la tête, de ne plus voir au lieu de soleil que durer ces grandes roses bigarrées qui semblent imboire, suspendre en trophée afin de mieux l'exclure toute la lumière qui pourrait entrer. Rheims, toute ruisselante de baume, est encore prête pour d'autres sacres, à accueillir plus que les anciens Roys. Mais Chartres est entre toutes l'église de Notre-Dame. Avec quelle ampleur magnanime s'ouvre à nos yeux son chœur ! [...]

Les vents continuels n'ont point permis aux sculptures de réussir sur ses hautes parois ; comme on voit les graminées et les mousses essayer les vieilles murailles et les joubarbes, avec les giroflées profiter de tous les bons coins, ici on ne trouve d'ornements et de statues que là où les auvents et les corniches fournissent quelque abri. (Paul Claudel, Art poétique (1907), 1984 - books.google.fr).

Cette «Nef-mère» n'a point à proprement parler une porte, mais un «orifice» qui n'est plus seulement «l'ablation arbitraire d'un fragment de la paroi» mais une espèce de «bouche» «et l'honorifique iris des saints continués» : cet orifice obscur comparé à un oeil aveugle semble bien proche de l'orifice de la caverne de l'Aveugle. [...] Faut-il rappeler ici l'équivalence symbolique Mer-Mère ? (Michel Malicet, Lecture psychanalytique de l'œuvre de Claudel: Les structures dramatiques ou les fantasmes du fils, 1978 - books.google.fr).

L'église Saint-Hilaire est une église catholique située à Mer, en France. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1912 et inscrit en 1955. Construite au XIIe siècle, et remaniée au XVIe siècle, pour le clocher-porche, et en 1700 pour le reste du bâtiment, l'église est constituée d’un clocher-porche, d’une vaste nef lambrissée se terminant par une abside à trois pans et de deux chapelles côté sud (fr.wikipedia.org - Eglise Saint-Hilaire de Mer).

Le clocher de Saint Hilaire fait pendant à la tour de Saint Amand les eaux.

La lecture simultanée que Claudel pratique du second Livre des Rois et des Psaumes est, selon la tradition allégorique fondée sur les consonances, une lecture messianique, conformément à la parole de saint Hilaire qu'il prend soin de recopier en note de son commentaire du Psaume XXVIII : «les psaumes ne sont qu'un tissu de vertus typiques et allégoriques qui concernent le Christ; là est leur clef, sans quoi ils seraient inexplicables» (Tractatus super Psalmos, Prologus). D'où l'enthousiasme de Claudel à saluer le héros de la translation de l'Arche dans le tabernacle qu'il a préparé sur le mont Sion, rapportée en II Reg. 6 et célébrée dans le Psaume XXIII : «Je te salue, David, en ce premier Dimanche que commémore le Psaume XXIII, en ce premier jour de la Semaine, qui suit le Sabbat, et que Dieu Se réservait pour être le témoin de Pâques et de la Résurrection !» (XXIII, 327), et aussi sa lecture, tout à fait fidèle à celle de Bossuet, des «trente-deux versets du Psaume XXI : qui douterait qu'ils lui aient été l'un après l'autre retirés du coeur et de la bouche par quelqu'un en avant de lui sur la croix, qui n'est autre chose que le Verbe Jésus ?» (XXIII, 325) (Dominique Millet-Gérard, La prose transfigurée: vingt études en hommage à Paul Claudel pour le cinquantenaire de sa mort, 2005 - books.google.fr).

Arche d'alliance, arche de Noé, vaisseau, nef.

J'écris à tout hasard à votre ancien logement qui doit être occupé actuellement par un bandagiste ou un diplomate esthonien - mais vous ne voulez tout de même pas que je demande votre adresse à votre mari ! Sachez que je pars par torpilleur pour Cherbourg demain et que je serai à Paris jusqu'au 23, et que Paris pour moi ne vaut pas un clou pourri si je n'ai l'espoir d'y retrouver votre beau et vaillant sourire (Lettre de Claudel à Audrey parr) (Lettres de Paul Claudel à Elisabeth Sainte-Marie Perrin et à Audrey Parr, 1990 - books.google.fr).

Chartres : lumière céleste et ouverture... du compas

Si le Septentrion glacé représente le Pôle Nord, on remarque que la commune de Chartres est sur un méridien passant par Mer, et qu'il fait 45° avec Cherbourg - Mer - Bourges - Golfe Juan.

Au sens évolutif, c'est l'Energie contenue dans la Pensée créatrice qui, orientée vers l'Esprit, en distille la lumière pour rayonner sur le monde. C'est la Vierge sacrée, Notre-Dame, porteuse de la Lumière céleste, concevant le Verbe-Logos, l'Intelligence suprême, l'Energie formatrice recueillant l'Energie cosmique, la Forme Universelle, pour attirer l'Esprit dans le sein de la Matière, afin que, par le souffle du Verbe-Logos, s'accomplisse l'Immaculée Conception La Vierge s'unissant au Principe Universel, dans l'abnégation de toutes limites individuelles, accomplit Sa volonté, et engendre, dans le monde sensible, le Verbe, son propre Créateur (C. E. L. J., La cathédrale de Chartres, Volume 2, Numéro 1, 1979 - books.google.fr).

Outils corporatifs au départ, devenus à la longue, outils de maîtrise, puis paradigmes d'initiation et d'initiés, le compas et l'équerre ont été tellement assimilés par l'ésotérisme compasgnonique, qu'ils ont fini par se confondre avec les hiéroglyphes d'un savoir prodigieux, combiné avec une forme de bâtir qui n'appartiendra qu'à l'Occident. Garants et symboles de l'activité créatrice, avec le temps ils sont devenus la constante d'un symbolisme plus grand: par le cercle, générateur d'infini et dont il est la clé, le compas a été assimilé à la fonction formatrice du ciel; par l'angle dont il limite tout champ d'action et son expansion, à l'équerre a été dévolu l'archétype universel de la terre. Leur puissance d'évocation est telle que la Franc-maçonnerie les à placés parmi les arcanes majeurs de sa philosophie et de sa pensée, les supports lès plus secrets de son enseignement. "Les degrés de l'ouverture du compas symbolisent dans la tradition maçonique les possibilités et les degrés de la connaissance : 45° se rapporte au 8eme, 60° au 6ème et 90° au quart", nous disent Jean Chevalier et Alain Gheerbrant (Dictionnaire des symboles) (C. E. L. J., La cathédrale de Chartres, Tome 1, 1981 - books.google.fr, Solange Sudarskis, Dictionnaire vagabond de la pensée maçonnique, 2017 - books.google.fr, L'Harmonie du Monde de Johannes Kepler - Connaissabilité, 2013 - solidariteetprogres.fr).

Dans l'Antiquité, les Grecs auraient créé trois ordres en architecture : les ordres ionique, dorique et corinthien. Les colonnes des temples étaient décorées par des chapiteaux représentant ces trois ordres. La taille et les boucles de cheveux d'une jeune femme ionienne auraient servi de base aux proportions de la colonne ionique présentant des volutes à son sommet et retombant de chaque côté du chapiteau. Il leur fallait, par conséquent, maîtriser parfaitement l'art de tracer des volutes. Pour ce faire,de nos jours,il est encore possible d'utiliser un compas ordinaire pour dessiner une volute (René Verstraete, Lionel Royer, L'esprit du compas: outil et symbole, 2009 - books.google.fr).

Un compas entrelacé avec une équerre est le symbole le plus connu et le plus représenté de la maçonnerie, toutes obédiences confondues. Le compas symbolise le cercle qui, dans toutes civilisations, est la marque de l'esprit. Son association avec l'équerre, symbole de la terre, de la matière, indique et proclame l'un des postulats sur lesquels repose la maçonnerie : la double nature de l'homme, sa part spirituelle à jamais liée à sa part matérielle. Un compas, ce sont deux branches réunies et articulées par un moyeu, il n'est compas que par l'existence de l'articulation, sinon il n'est rien, au mieux et exceptionnellement une équerre. Le maçon est l'articulation entre les deux branches qui constituent le compas, la matière et l'esprit (Jean-François Pluviaud, Patrice Corbin, Le territoire des maçons: Tentative d'inventaire de l'imaginaire maçonnique, 2018 - books.google.fr).

"Il y a des lieux où souffle l'esprit" (pneuma, vent) dit Barrès dans La Colline inspirée.

580

Le bon sens, c'est le sens du contresens, et inversement

19.9.13.12.15.19.18.21.15.9.19 vaudra 1

12.15.19.18.21.15.9.19.18.9.13.8.15.4 vaudra 2

9.13.16.16.9.13.9.5.18 vaudra 3

25.1.12.14.18.9.13.16.9.13 vaudra 4

8.15.4.1.12.9.19.18.15.1.6 vaudra 5

18.9.13.13.5.18.18.1.12.18.9.13.12.15.19 vaudra 6

20.18.21.15.15.4.18.9.13.8 vaudra 7

9.13.18.9.15.19.19.9 vaudra 8

15.4.1.12.14.18.1.12.10 vaudra 9

19.18.9.13.12.15.19.14.1.12 vaudra 0.

Bourges vaudra 1. Cherbourg vaudra 2. Dieppe vaudra 3. Epernay vaudra 4. Forbach vaudra 5. Gérardmer vaudra 6. Héricourt vaudra 7. Issoire vaudra 8. Jarnac vaudra 9. Angers vaudra 0 (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Enigme 580).

Dieppe - Epernay - Gerardmer sont alignés. Angers, Mer et Gérardmer sont alignés. De même Forbach, Vaudémont (541 m) et Issoire. Sur la carte Mikelin 721 (sur Geoportail c'est un peu moins vrai).

Mer - Orléans - Epernay - Carignan sont alignés.

Ici, les villes ne prennent sens qu'au cours de l'étude des autres énigmes, sans avoir toutes ensembles un sens particulier.

Curiosités

Souvent femme varie (Enéide, Livre IV, vv. 569-570)

Les poètes anciens se trouvent en bonne place dans le Roman de la Rose. Cités à peine une vingtaine de fois sur les quelque quatre vingt mentions d'auteur, ils sont néanmoins omniprésents, en particulier Ovide dont l'œuvre est offerte en pièces détachées, par les remplois des Métamorphoses, source première des exempla, et les adaptations de l'Art d'aimer et dans une moindre mesure des Héroides et des Remedia amorisi. Aux côtés d'Ovide, et de manière plus ponctuelle, figurent les illustres représentants des traditions poétiques. La poésie épique est à l'honneur moins avec Homère, évoqué à deux reprises à propos de l'allégorie des deux tonneaux de Jupiter, qu'avec Virgile à qui l'auteur se réfère plus ou moins explicitement dans quatre récits mythologiques. L'Enéide, les Bucoliques, les Georgiques font autorité dans le discours misogyne sur les femmes ou bien dans les réflexions à dimension religieuse, la quatrième Bucolique étant lue par les érudits du XIIIe siècle, comme une prophétie de l'Incarnation. [...] Une allusion à Virgile se lit au v. 16329 et ss. : citation et développement de l'Enéide, IV, 569-570, pour les propos sur la femme (Catherine Croisy-Naquet, L'autorité du poète ancien dans le Roman de la Rose de Jean de Meun, Bulletin de la Société toulousaine d'études classiques, Numéros 208 à 212, 2002 - books.google.fr).

Mercure apparaît en songe à Énée, lui enjoignant de s'en aller au plus vite pour éviter une possible réaction hostile de Didon (4, 554-570).

«Fils de déesse, peux-tu dormir, en un tel moment ? Ne vois-tu pas les périls qui t'entourent désormais, pauvre fou, n'entends-tu pas les souffles favorables des Zéphyrs ? Cette femme retourne en son coeur rusé un abominable sacrilège, décidée à mourir, ballottée en tous sens dans la tempête de sa colère. Ne vas-tu pas te hâter de fuir d'ici, tant que tu peux te précipiter ? Bientôt tu verras ses navires tourmenter la mer, tu verras luire des torches cruelles ; bientôt des flammes embraseront le rivage, si l'Aurore trouve que tu t'attarder sur ces terres. Va-t-en donc ! Arrête de tergiverser ! La femme est chose qui toujours varie et change !» Sur ces paroles, il se mêla à l'obscurité de la nuit. (Virgile, Enéide, Livre IV, Le roman d'Enée et de Didon (Suicide de Didon (4, 554-705)) - bcs.fltr.ucl.ac.be).

Zéphyr = Favonius = Ponant

Et d'autant que les vents participent de l'air, voire sont un air coulant d'une force plus véhémente que l'ordinaire, & en cette qualité ont une grande puissance sur la santé & les maladies des hommeso, disons-en quelque chose, sans nous éloigner néanmoins du fil de notre histoire. On tient le vent de Levant (appelé par les Latins Subsolanuso, qui est le vent d'Est) pour le plus sain de tous, & pour cette cause les sages architectes donnent avis de dresser leurs bâtiments à l'aspect de l'Aurore. Son opposite est le vent qu'on appelle Favonius, ou Zéphyr, que nos mariniers nomment Ouest, ou Ponant, lequel est doux & germeux pardeçà. Le vent de Midi, qui est le Sud (appelé Austero par les Latins) est chaud & sec en Afrique : mais en traversant la mer Méditerranée, il acquiert une grande humidité, qui le rend tempétueux & putréfactif en Provence & Languedoc. Son opposite est le vent de Nord, autrement dit Boreaso, Bise, Tramontane, lequel est froid & sec, chasse les nuages & balaie la région aérée. On le tient pour le plus sain après le vent de Levant. Or ces qualités de vents reconnues par-deçà ne font point une règle générale par toute la terre (Marie-Christine Pioffet, Voyages en Acadie de Marc Lescarbot, 1604-1607: Suivis de La Description Des Moeurs Souriquoises Comparées À Celles D'autres Peuples, 2007 - books.google.fr).

Virgiles meïsmes tesmoigne,

Qui mout quenut de leur besoigne,

Que ja fame n'iert tant estable

Qu'el ne seit diverse e muable (Ernest Langlois, Le Roman de la Rose, Volume 4, 1922 - books.google.fr).

La question des pressentiments vient peut-être à la suite ou à côté des antipathies et des sympathies. De tout temps, les hommes ont cru aux pressentiments; et ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que cette croyance n'a pas été édifiée par les hommes d'une petite intelligence; ce sont, au contraire, les grands génies qui, par leurs remarques, ont fait prendre au sérieux leurs pressentiments. Les poètes les ont célébrés : Théocrite, dans sa troisième idylle, a dit : «Je sens tressaillir mon œil droit; je verrai bientôt ma bergère.» Descartes, au rapport de Baillot, son historien, croyait beaucoup aux pressentiments. Jeu dirai autant de Napoléon. Dans la vie de madame Guyon, on trouvera un exemple bien remarquable de pressentiments. Enfin, toutes les petites et les grandes remarques superstitieuses ont eu une origine et un fondement. (E. Mathieu, Études clíníques sur les maladies des femmes, 1850 - books.google.fr).

Et qui ne connaît les ignobles et dégoûtantes histoires de Fénelon et de madame Guyon, l'auteur hystérique des Torrents ? Et c'est encore l'onctueux Fénelon qui écrivait d'elle... une fois qu'elle fut à la Bastille : « Je suis content qu'elle « y meure; s'il est vrai que cette femme ait voulu établir ce sys« tème damnable de Molinos, IL FAUDRAIT LA BRULER, au lieu de «LA COMMUNIER comme l'a fait MONSIEUR DE MEAUX.» La baronne de Chantal, fondatrice de l'ordre de la Visitation, avait ouvert la voie à toutes ces édifiantes et dégoûtantes pratiques ! C'est elle qui, canonisée par Clément XI, inspira la sœur Marie Alacoque, pauvre religieuse hystérique qui, ayant ouï dire «qu'elle s'était imprimé sur le cœur, avec un fer chaud, le nom de Jésus, en fit autant. L'amant n'y fut pas insensible, et dès lors... LA VISITA. Ce fut à la connaissance et sous la direction D'UNE SUPÉRIEURE HABILE que Marie Alacoque eut sEs RAPPORTS INTIMEs avec le divin Époux. Elle célébra ses épousailles avec lui ; un contrat régulier fut dressé par la Supérieure, et Marie Alacoque le signa de son sang. Un jour qu'elle avait, dit son biographe, «nettoyé de sa langue les vomissements d'un malade, Jésus fut SI SATISFAIT qu'il lui permit de coller sa bouche à l'une de ses divines plaies.» Et dire que c'est de tout cet immonde tissu d'ordures sans nom, soigneusement recueillies par le Père Jésuite qui dirigeait Jacques II à Saint-Germain en Laye (COMME TOUT SE RETROUVE !), qu'est sortie L'ABOMINABLE LÉGENDE DU SACRÉ COEUR !!! «Mais ne sait-on donc pas que pour attirer de pauvres filles dans les couvents, on leur persuade qu'elles épouseront Jésus-Christ, et les livres de dévotion leur font une description érotique des pieuses caresses, des chastes embrassements et des tendres blessures... que le divin Époux leur prodiguera... Ne connaît-on donc pas les livres où l'on enseigne aux jeunes prêtres... la science du confessionnal? C'est là qu'est le Catholicisme TOUT ENTIER, et pas ailleurs... FLÉTRIR LA JEUNESSE DANS SA FLEUR... ATTIRER SON ATTENTION SUR LES CHOSES INFAMES, VOILA LE CATHOLICISME OFFICIEL !!!» On dirait vraiment qu'on ferme systématiquement les yeux et qu'on veut livrer la race à la dégradation et à l'avilissement !!! Et Napoléon cependant, cet homme prodigieux... ET PUR ! (ce qui déplait aux escrocs !) ne se contenta pas de restaurer le Catholicisme... il alla jusqu'à se faire sacrer par lui... SE FAIRE SACRER PAR LE PAPE !!! Et lui qui le pouvait... C'EST LUI QUI NOUS LE RACONTE ! au lieu de faire pour la Religion ce qu'il avait fait pour les lois civiles de la Révolution... il rouvrait la porte à tout un odieux passé (Marcus Allart, Le concordat, Napoléon et le catholicisme à propos de l'enquête de Mun, 1876 - books.google.fr).

On prête à François Ier la phrase "Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie" reprise par Victor Hugo dans le Roi s'amuse (1832) (Gilles Guilleron, Petit livre de - Les grandes phrases, 2012 - books.google.fr).

Or, vous savez, Messieurs que si l'on a pu dire : «Souvent femme varie», c'est surtout chez les hystériques que cette parole est vraie. La première fois sa malade a pu n'être pas aussi bien disposée que la seconde. Aussi ce fait n'a-t-il pas pour moi de valeur absolue.

"Neptune", "marcher sur les eaux" (cf. la mer de Galilée) (560), navire (600) sont des expressions maritimes qui peuvent être mis en rapport avec Mer.

Etienne Lenoir : boussole et méridien

Etienne Lenoir est un de ces grands ouvriers que l'Europe savante honore aujourd'hui à l'égal des plus profonds théoriciens. Il naquit en 1744, dans la petite ville de Mer (département de Loir-et-Cher). On n'a guère de détails sur sa jeunesse et ses études; il est même vraisemblable qu'il n'arriva qu’assez tard à la renommée dans un art où l'inspiration n'est pour rien, et dont tout le mérite consiste dans une longue expérience, mûrie par de continuelles études. Chez Lenoir la main devint aussi habile que la tête était savante , et il parvint à un tel degré de précision qu'il fut chargé d'exécuter le cercle de réflexion, inventé par Borda, en 1772, pour la détermination des longitudes en mer. La perfection qui distinguait cet ouvrage lui mérita un brevet de Louis XVI et le titre d'ingénieur du roi. La construction du cercle astronomique répétiteur fixa sur lui l'attention du gouvernement; on le chargea d'établir les instruments qui furent donnés à M. de Lapeyrouse, pour son yoyage autour du monde; c'est à lui aussi que s'adressèrent les savants qui prirent part à la célèbre expédition d'Egypte. Les instruments qui ont servi à Delambre pour mesurer un arc du méridien terrestre ont été confectionnés par M. Lenoir, d'après un ordre exprès du gouvernement. Voici comment une biographie étrangère parle de cette opération et de ses résultats : «On a sait que la longueur de cet arc a servi de base à la détermination du mètre, et que c'est à M. Lenoir que l'on doit l'exécution, non-seulement du mètre-étalon en platine qui est déposé aux a archives, dans l'armoire à trois clefs, mais encore de tous les a mètres-étalons qui furent commandés par le gouvernement, lors de l'établissement du nouveau système des poids et mesures.» La Bibliothèque Britannique a consacré un article à la description du comparateur, que M. Lenoir exécuta pour M. Pictet, et qui a servi à déterminer avec précision le rapport exact entre les mesures anglaises et les nôtres. Le premier fanal à miroir parabolique, placé sur la tour de Cordouan, près de Bordeaux, a été construit dans l'atelier de cet habile artiste. Depuis cette époque, il s'est appliqué à perfectionner les fanaux, et ses recherches à cet égard ont eu le plus heureux résultat. Il a découvert que plus on diminue le diamètre de la mèche placée au foyer d'une parabole, et plus la lumière devient intense. Des commissaires de l'Institut ont constaté cette importante découverte, résultat infiniment précieux, puisqu'il augmente les produits en diminuant les dépenses. On ne sera pas étonné, après de pareils travaux, que M. Lenoir se soit fait remarquer à toutes les expositions des produits de l'industrie française où il a concouru. Il obtint successivement quatre médailles d'or, et le gouvernement de la Restauration, sur le rapport d'une commission spéciale, lui décerna la décoration de la Légion-d'Honneur M. Lenoir est mort à Paris en 1832, dans un âge fort avancé (Charles Brainne, J. Debarbouiller, Charles Ferdinand Lapierren, Les Hommes illustres de l'Orléanais: biographie générale des trois départements du Loiret, d'Eure-et-Loir et de Loir-et-Cher, Tome 1, 1852 - books.google.fr).

Alexandre Bigot

Alexandre Bigot, né le 5 novembre 1862 à Mer (Loir-et-Cher) et mort le 27 avril 1927 à Paris, est un céramiste français spécialiste des céramiques architecturales, représentatif de l'Art nouveau (fr.wikipedia.org - Alexandre Bigot (céramiste)).

La fabrique d'Aulnay, près de Mer, dont les ateliers seuls occupaient deux niveaux de 1500 m2 chacun, possédait dix fours d'une capacité totale de 150 m3. Elle employait 150 ouvriers et ouvrières. D'autres projets se dessinaient mais la guerre de 1914 brisa tout espoir et les ateliers de Mer durent fermer. A. Bigot mourut en 1927, quasiment oublié (Anne Maillard, La Céramique architecturale 1880-1930: Paris, Normandie, Beauvaisis, 1995 - books.google.fr).

L'église Saint Jean de Montmartre est le premier édifice religieux de Paris construit en béton, il est aussi l'un des seuls à représenter l'Art nouveau dans ce domaine. Conçu en 1904, l'autel est joliment décoré de céramique réalisée par Alexandre Bigot, l'auteur des céramiques de l'hôtel Lavirotte dans le 7e arrondissement (Balades à vélo - Île de France, Petit Futé, 2020 - books.google.fr).

Paul Fort

"...ce vrai poète, honneur du terroir français, qu'est Paul Fort" écrit Paul Claudel, auteur des Conversations dans le Loir et Cher, écrites entre 1925 et 1928.

«La vieille Europe, la plus vieille Asie et la jeune Amérique ne cessent jamais d'être présentes au poëte tandis qu'il transcrit les discours que font dans son cœur les voix alternées d'Acer, de Furius, de Flaminius, de Civilis, de la musicienne Florence et de la danseuse Palmyre. Pas davantage la croix qui couvre le monde, depuis que le Christ est mort pour tous les hommes.» (J. Madaule, Les Conversations dans le Loir-et-Cher et Christophe Colomb, La Vie Intellectuelle, 1935, p. 545). Ce Loir-et-Cher au cœur d'une France authentique et profonde, sereine et rayonnante que symbolise le château de Lutaine où s'entretiennent artistes et citoyens aux noms latins, nous apparaît comme une concentration éphémère, emblématique du vieil imperium romanum et de sa mission civilisatrice (Dominique Millet-Gérard, Paul Claudel lu par Hans Urs von Balthasar : Continuité de la tradition culturelle européenne, Claudel et l'Europe, 1997 - books.google.fr).

Le château de Lutaine, par Cellettes (Loir-et-Cher), pas loin au sud de Blois et de la Loire, appartenant à la comtesse de Chevigné, où Claudel et sa famille ont passé l'été 1925 (Marianne Malicet, Michel Malicet, Lettres de Paul Claudel à son fils Henri et à sa famille, 1990 - books.google.fr).

Aussi l'auteur définissait-il ses Conversations dans le Loir-et-Cher comme un "tapis coulant et diapré de phrases". La composition des dialogues, en ce sens, est inspirée du Soulier de Satin, dont Claudel définissait la structure en ces termes : "C'est composé à la manière d'une tapisserie. ll y a un fïl jaune, un fil rouge, un fil bleu. Ils s'entrecroisent, s'arrangent ensemble, et c'est tantôt l'un, tantôt l'autre qui reparaft". Cependant plus que la fixité de la peinture ou de la tapisserie, la conversation ne laisse pas d'évoquer le mouvement de la musique (Michel Lioure, Claudeliana, 2001 - books.google.fr).

Notons que la fille aînée de Claudel, Marie, née à Tien-Tsin le 20 janvier 1907 (fête de la Saint Sébastien, martyr percé de flèches), était surnommé "Chouchette" (Michel Malicet, Lettres de Paul Claudel à sa fille Reine, 1991 - books.google.fr, Pierre Belon, L'Historie De La Natvre Des Oyseavx: Avec Levrs descriptions, & naifs portraicts Retirez Dv Natvrel ; Escrite En Sept Livres, 1555 - books.google.fr).

Le navire qui chante dans l'arbre

Comme la jeune fille aspire aux bras mouvants de l'amoureux, tout le futur et beau navire songe aux flots, ne vit que pour eux, même lorsqu'il pleure et soupire caché dans le pin ténébreux. «Bûcheron, frappe ! - Ouïs qui chante ! - C'est moi le fol dans la tourmente ! - Je meurs pour vivre, aux coups donnés. - Hache, entre en mon cœur, vif éclair ! - Frappe ! et je bondis sur la Mer, de tout mon équipage orné.»

La hache au poing, aux dents le rire

J'allais frappant sous la futaie.

À mon rêve d'un beau navire,

Échos, zéphyrs, qui répondait ?

Ni les échos, ni les zéphyrs;

C'était un bateau qui chantait ! (Paul Fort, Ballades françaises: choix 1897-1960, 1963 - books.google.fr).

Le navire Argo, celui des Argonautes, parle aussi car sa proue était faite d'un chêne prophétique de la forêt de Dodone.

A Saint Dyé sur Loire, l'église fut détruite par les Normands au IXe siècle (Guide de la France Mystérieuse). Gerhart Hauptmann dira qu'"Homère parle souvent de vaisseaux noirs. Ne ressemblaient-ils pas aux drakkars du Nord ?" (Revue de l'enseignement des langues vivantes, Volume 31, 1914 - books.google.fr).

C'est porté par un noir vaisseau donné par Agamemnon qu'Ulysse rend Chryséis aux Troyens, pour faire cesser la peste infligée au camp des Grecs par Apollon dont Chrysès, le père de la jeune fille, est le prêtre. La peste est assimilée à des flèches d'or du dieu (Livre I de l'Iliade).

Dans cette foule du tableau de Claude Lorrain, Chryséis rendue à son père (1644), assez peu compacte on chercherait vainement la scène d'où le tableau tire son titre. Où donc se trouve Ulysse ? Où Chryséis et le père à qui on la remet ? Claude Lorrain eût sans doute été lui-même bien empêché de le dire (Armand Dayot, Le musée du Louvre, 1914 - books.google.fr).

Claude Gelée, Le Lorrain, Ulysse remet Chryséis à son père, vers 1644 - www.louvre.fr

Où Dieu pour les Français met sa main à la guerre, se lève leur victoire. «Chevauchez hardiment, vous aurez bon conduit. L'heure est sonnée en Dieu» ce disait la Pucelle à tout le gros bouillon d'armures qui la suit. «J'en ai reçu nouvelle. Par mon Martin ! je vous le crie : c'est aujourd'hui qu'un navrement sans fin, une bâille éternelle prendra l'Anglais devant que le jour tombe en nuit, et que se soit dans Meung, Orléans, Bois-Gency, couchée la tourterelle» (Barbe bleue, Jeanne d'Arc et mes amours, 1919) (Paul Fort, Anthologie des ballades francaises, 1925 - books.google.fr).

Fi ! Jean de Meung et fi ! Guillaume de Lorris ! épargnez à nos reines un trop galant supplice (Le poème du toit de chaume) (Paul Fort, Volume 17 de Ballades françaises, 1917 - books.google.fr).

Si Peau d'Ane m'était conté... contient [...] des contes en vers qui ne sont pas tous sans rapport direct avec la guerre telle cette interminable allégorie de l'Union sacrée qui a nom Le Poème du Toit de Chaume et qui a besoin de 160 strophes pour mobiliser dans une guerre civile finissant par un embrassement général tous les personnages historiques ou légendaires du passé français (Emile Villard, La poésie patriotique de l'arrière en France et la guerre de 1914-1918, 1949 - books.google.fr).

Lavoisier patatoïde

Plus souvent, les châteaux reprennent des constructions plus anciennes comme Rochambeau à Thoré-La Rochette, rebâti pour Donatien de Vimeur, maréchal de Rochambeau, héros de la guerre d'indépendance d'Amérique, ou Freschines à Villefrancœur, rebâti pour Antoine de Lavoisier qui, outre son activité de chimiste, était surtout fermier général. Mais le plus bel exemple de ces reconstructions reste Ménars. Acquis par la marquise de Pompadour en 1760, l'ancien château du XVIIe siècle est conservé entre deux nouvelles ailes édifiées par Ange-Jacques Gabriel. La cour d'honneur encadrée des communs et le parc sont dessinés à la même époque. Après la mort de la marquise en 1764, son frère, le marquis de Marigny poursuit l'aménagement du parc confiant à Soufflot la construction d'une orangerie, d'un temple en rotonde et d'une petite grotte d'architecture donnant sur la pièce d'eau. Sa position de surintendant des bâtiments du roi permet à Marigny d'obtenir pour Menars les meilleures statues et les plus beaux vases qui sont hélas dispersés par les saisies révolutionnaires et les ventes du XIXe siècle. La Révolution surprend une région essentiellement rurale dont les campagnes sont en pleine léthargie. (Alain Beignet, Loir-et-Cher, 1995 - books.google.fr).

Lavoisier est l'introducteur de la pomme de terre dans le Blésois.

Lavoisier apporta dans ses expériences agricoles les méthodes du laboratoire. Chaque pièce de terre, mesurée exactement et dont le plan avait été dressé avec soin, eut son chapitre spécial; une comptabilité rigoureuse inscrivit son doit et avoir, la nature de la culture, les sommes dépensées et le poids des récoltes. Les premiers essais furent difficiles. Il lui fallut trois ans pour créer des prairies artificielles ; la luzerne ne réussissant pas dut être remplacée par le trèfle et le sainfoin. Il cultiva avec succès la bette champêtre , introduisit la pomme de terre inconnue avant lui dans le Blésois et finit par triompher du préjugé qui faisait regarder le parcage des moutons comme nuisible au sol. [...] L'exemple donné par Lavoisier était certainement bon, mais le pauvre petit cultivateur, ruiné par les impôts et les mauvaises récoltes, ne pouvait sortir de sa routine. Le val de la Loire était une des parties les plus riches du bailliage (Frédéric Lesueur, A. Cauchie, Camille Bloch, Département de Loir-et-Cher: Cahiers de doléances du bailliage de Blois et du bailliage secondaire de Romorantin pour les États généraux de 1789, Tome 1, 1907 - books.google.fr).

Musée

Sur la Place de la Corbillière, à Mer, dans la cour du Musée, il y a un arbre remarquable : un cèdre du Liban de 9,60 m de circonférence Il fut foudroyé dans sa jeunesse, les troncs éclatés se sont ensuite ressoudés (krapooarboricole.wordpress.com).

Le Liban étant lié au cèdre, il occupe une place de choix dans l'imaginaire claudélien par une double symbolique qui lui confère en quelque sorte une valeur hermaphrodite (Claudia Jullien, Paul Claudel interroge Le cantique des cantiques, 1994 - books.google.fr).

La Corbillière, 2019 - sabepat.com - Il Genio, Musee de la Corbillière, Juillet 2019

Le groupe Les Max Valentins est formé en 1985 à Aix-en-Provence par la guitariste Édith Fambuena et le claviériste Jean-Louis Piérot. À la recherche d'un chanteur, ils recrutent Gérald Gardrinier, qui joue également de la basse. Ils sortent, entre autres, le single Sous le chêne, en 1990 (fr.wikipedia.org - Les Max Valentins).

Au seuil de l'été 1977, il entre en studio pour enregistrer un 45 tours. Il lui faut un nouveau tube pour rester dans la course. Il n'a pas son énergie habituelle. Il doute encore plus. Il va passer une semaine en studio. C'est un calvaire. Toujours dans son autobiographie, il raconte, brisant sa pudeur, qu'il a eu recours à la drogue et à l'alcool pour parvenir à enregistrer «Le Loir-et-Cher» (paroles de Michel Delpech et Jean-Michel Rivat, musique de Michel Pelay). Quand tout va mal, on se souvient de ses racines, de son enfance, des lieux qui ressemblent au paradis perdu. Le Loir-et-Cher, la région de sa famille, Dhuizon, le petit village près de Chambord [sur l'axe Cherbourg - Mer - Bourges], le père au volant de sa Citroën ID 19, en route départ pour les vacances estivales... Tout ça remonte comme la marée dans le cœur, des souvenirs partout, submergé. Michel paie son dû, le moment est venu. On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue.» Non, on dirait que ça te gêne, tout court. Voilà le message que Michel se lance à lui-même. Gêné par l'image du chanteur de variétés, candide et superficiel ; gêné d'habiter un hôtel particulier désert ; gêné d'être seul, paumé, shooté, zombi (Pascal Louvrier, Michel Delpech - C'était chouette, 2016 - books.google.fr).

Et bien sûr le premier succès de Delpech (1965) :

Ce sera bien, ce sera chouette

Et l'on reparlera

Des histoires du passé

Chez Laurette (www.youtube.com).

Laurette ou Lorette ? J'ai osé dieu a-t-il sorti en 2013. Confronté à la maladie, Michel Delpech raconte, dans ce témoignage bouleversant, son rapport à la foi, à la théologie, sa passion, et à la mort (Michel Delpech, J'ai osé Dieu... Chemin faisant, 2013 - books.google.fr).

Cheverny-Moulinsart est à 12 km de Blois au sud de Chambord.

Dans une interview datée de 1997, Max dévoile sa méthode pour le choix de la "région" du spot (on peut supposer ici qu'il utilise le terme d'«endroit» pour ce qu'on appelle la «cache», et «région» pour ce qu'on appelle la «zone») :

"parce que ça ne peut pas être sur une propriété privée, il faut obligatoirement que ce soit public. Je cerne cette région et puis je construis les énigmes à l'envers. Je pars donc de la fin pour remonter à la première énigme" (piblo29.free.fr/wiki_chouette - Zone).

Conclusion

On ne connaît pas l'idéologie portée par Max Valentin. Le côté cacatholique de l'énigme, - l'Eglise cacatholique étant si peu démocratique et la 5ème République du cacatholique De Gaulle si monarchique - pourrait faire penser que la chouette démocratique devrait n'être jamais retrouvée et restée enterrée pour toujours.

Jochen Bertheau a raison de voir chez Thomas Mann, après la publication des Buddenbrook et le début du succès, une plus grande défiance envers les auteurs français («Die Neuklassik richtet sich also nach nationalen, deutschen Vorbildern, ausländische, etwa französische Muster scheinen nunmehr ausgeschlossen», p. 98). Il y a cependant ceux que J. B. appelle les exceptions («Nun erkannte er nur noch innere Verwandtschaft mit französischen Nationalkonservativen wie Barrès, Gobineau, Claudel, die für ihn dem Wesen nach eher deutsch-nordische Romantiker waren», p. 5).

Si cet ouvrage a l'avantage indéniable de rechercher des affinités avec des textes qui ont été susceptibles d'intéresser le jeune Thomas Mann, la Vie de Jésus de Renan, Madame Gervaisais (1869) des Goncourt, Renaissance de Gobineau ou La Colline inspirée de Barrès, pour ne donner que ces exemples, quelques démonstrations ne sont pas toujours convaincantes (Compte-rendu," Eine komplizierte Bewandtnis: der junge Thomas Mann und die französische Literatur" de Jochen Bertheau) (Études germaniques, Volume 58, 2003 - books.google.fr).

Si la chouette était retrouvée, vu le nombre de chouetteurs qui participent à sa recherche, il serait souhaitable que personne ne se l'approprie et qu'elle soit déposée dans un musée, accessible à tous.

Chouette - Athéna - Athènes - Démocratie : Pierre Jurieu né à Mer

Pierre Jurieu, né à Mer le 24 décembre 1637 et mort à Rotterdam le 11 janvier 1713, est un pasteur calviniste, théologien, écrivain et pamphlétaire prolifique français. Son père, Daniel Jurieu, était le pasteur de l'Église protestante de Mer, petite ville du diocèse de Blois, et sa mère Esther Du Moulin (1603-1639). André Rivet et Du Moulin, ministres célèbres, étaient ses oncles maternels. Pierre Du Moulin était son grand-père (fr.wikipedia.org - Pierre Jurieu).

C'est Jurieu que Fénelon (Bossuet aussi, du reste) s'attache à réfuter et à confondre. Jurieu avait dit en propres termes : «Le peuple est la seule autorité qui n'ait pas besoin d'avoir raison pour valider ses actes». Avant lui Grotius, bien moins hardi, beaucoup plus prudent et circonspect, n'en avait pas moins posé en principe et comme base de tous ses raisonnements le «contrat social» de Rousseau, une convention par laquelle les hommes ont fait délégation de leurs droits pour les assurer, ce qui mène (quoique Grotius tergiverse là-dessus) à penser qu'ils peuvent toujours légitimement les reprendre quand ils jugent qu'on les viole (Émile Faguet, Etudes littéraires, Tome 3, 1907 - books.google.fr).

Dracula : La Poupée sanglante

L'enfouissement de la contremarque n'a pas été chose aisée pour Max Valentin. Dans la nuit du 23 au 24 avril 1993,Max Valentin quitte son domicile parisien à bord de sa voiture et s'engage sur l'une des autoroutes qui desservent la capitale. Dans son coffre, il a la réplique en bronze de la Chouette d'Or. Vers trois heures du matin, il s'arrête brusquement à l'orée d'une forêt. Il coupe le moteur et allume une cigarette. À cet instant, il aperçoit une silhouette d'homme devant lui. Un promeneur nocturne qui cherche dans les broussailles son chien nommé Dracula...

QUESTION No 18 DU 1995-09-20. TITRE: DERNIERE:TROISIEME: DE QUEL BOIS ? DE CELUI DONT VOUS ETE RENTRE : NOUVEAU DETECTIVE: AVANT DE RENCONTRER DRACULA. DOIT ON EN RESSORTIR POUR SE DIRIGER VERS LA TOMBE. AMITIEE. J'AI RENCONTRE LE PROPRIETAIRE DU CHIEN DRACULA ASSEZ LOIN DU SITE, CHOSE QUE "DETECTIVE" A OMIS DE PRECISER. POUR LE RESTE, DESOLE, JE NE DONNE AUCUNE INFO SUR LA NATURE DU SITE OU DE SES ENVIRONS AMITIES MAX (www.zarquos.net).

Il se passe des choses bien curieuses, à l'île Saint-Louis, à Paris. Bénédict Masson, le relieur d'art, est amoureux de la jolie Christine, la fille de l'inventeur Norbert. Mais la mignonne semble surtout s'intéresser à un Adonis, vêtu de façon romantique, et qui serait son cousin, Gabriel. Un jour, Masson assiste à un crime: celui de Gabriel par Norbert. Mais l'autre ressuscite mystérieusement... Tout cela n'est encore rien. Ajoutez à ce mystère celui qui enveloppe le marquis et la marquise de Coulteray. Cette dernière semble s'étioler d'un mal mystérieux. Mais en réalité, ne serait-ce pas un vampire qui lui sucerait le sang ? Mais cela n'est pas tout. A Corbillères, où Bénédict Masson a une petite maison de campagne près des étangs noirs, les jeunes servantes qu'il engage disparaissent toutes, de manière inexplicable... (www.meletout.net).

Êtes-vous jamais allé au château de Coulteray ? Vous ne l'avez pas visité, non ?... C'est un château comme on dit : historique... là-bas... entre la Touraine et la Sologne... La chapelle est un chefd'œuvre comparable à l'église de Brou (Gaston Leroux, La poupée sanglante (suivi de La machine à assassiner) (1924), 2012 - books.google.fr).

Entre Touraine et Sologne s'étend le Blésois (Sciences géologiques: Mémoire, Numéro 66, 1982 - books.google.fr).

Corbillères-les-Eaux, près de la Loire, en région Touraine (La Poupée sanglante n'est pas une poupée de cire et de son, 2016 - leslecturesdelonclepaul.over-blog.com).

Avec une plume raffinée, il nous propose une enquête policière déconcertante qui emprunte à Dracula et Frankenstein. Mais s'il mêle dans son roman ces deux grands mythes littéraires, il y apporte aussi de subtiles différences. Ainsi, sa créature est le fruit de la collaboration de deux génies : un artisan horloger à la recherche du mouvement perpétuel et un éminent chirurgien travaillant sur la conservation des tissus. Quant aux vampires, ils n'ont pas grand chose à voir avec le seigneur des Carpathes. Il y a bien un vieux château et une morte qui s'échappe chaque nuit de son tombeau mais les chauves souris et les canines bien aiguisées ne sont pas au rendez-vous. Ses suceurs de sang sont d'un genre plus discret et utilisent les moyens de la science moderne pour soutirer à leurs victimes leur ration d'hémoglobine. Du vampirisme scientifique en quelque sorte. Il y a aussi un soupçon d'exotisme avec la présence des terribles Thugs, les fameux étrangleurs dévoués à la déesse Kâlî (sfemoi.canalblog.com).

Dans La Poupée sanglante, l'infâme Marquis de Coulteray boit le sang de ses victimes à distance, grâce à la piqûre d'un pistolet à trocard : «De nos jours, sentence Leroux, le vampirisme – si vampirisme il y a – ne peut être que scientifique» (Gabriel Thoveron, Deux siècles de paralittératures. Lecture, sociologie, histoire. Tome 2 : de 1895 à 1995, 2008 - books.google.fr).

Coulteray, chez Corrozet (Les antiquitez, croniques et singularitez de Paris, 1586), désigne la ville belge de Courtrai, célèbre par la bataille des Eperons d'or entre Philippe IV le Bel et les Flamands (Gilles Corrozet, Les antiquitez, croniques et singularitez de Paris, 1586 - books.google.fr).

Sous la Révolution française Harou-Romain et Mandrillon dénonçaient au peuple d'Ypres et de Courtrai les nobles et les prêtres comme des vampires semblables aux monstres du Nil qui "ne contrefont des voix humaines que pour attirer les malheureux et les dévorer" (Arthur Chuquet, Les guerres de la Révolution, Tome 4, 1886 - books.google.fr).

Courtrai existait déjà du temps des Romains sous le nom de Cortracum et portait le titre de ville dès le VIIe siècle. Vers cette époque, saint Amand et saint Eloi vinrent y prêcher le christianisme (Camille Dreyfus, André Berthelot, La Grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, Tome 13, 1886 - books.google.fr).