Partie XIV - Le Serpent rouge   Parallèles   
SERPENT ROUGE SCEAU DE PALAJA PETITS PROPHETES 12

nonagones.info se propose de faire correspondre les 12/13 signes du Serpent rouge avec les 12 petits prophètes bibliques. Les vignettes de ces prophètes sont de Johanna Christina Küsel et Maria Magdalena Küsel (1688 - 1700) (www.beweb.chiesacattolica.it).

Habacuc : Verseau

Les prophètes Jérémie, Osée, Habacuc, mettent un arc entre les mains du Dieu d'Israel (Dictionnaire de l'académie des Beaux-Arts, Tome 1, 1868 - books.google.fr).

Habacuc 3,9 : Tu prépares ton arc, tes serments sont les flèches de ta parole. – Pause. Tu fends la terre par des torrents (topbible.topchretien.com).

Il faudrait remonter à l'époque où l'on imaginait Jahvé comme un puissant guerrier lançant des flèches qui n'étaient autres que les éclairs de la foudre (cfr Ps. VII, 13, 14; Habacuc, III, 9-11). Quand Jahvé cessait de lancer ses flèches, il déposait son arc : c'est alors qu'on voyait ce dernier apparaître dans le ciel. Et l'on se réjouissait en pensant que la colère divine était apaisée. Il est permis de penser que le Sacerdotal, en raison des idées élevées qu'il avait sur Dieu, n'aurait pas admis cette conception populaire, s'il ne l'avait trouvée dans de vieilles traditions qu'il utilisait. On a cherché une autre explication encore. Dans la divination par les phénomènes météorologiques, telle qu'elle était pratiquée chez les Assyro-Babyloniens, l'arc-en-ciel était généralement considéré comme un présage favorable. Interprétant la signification de ce phénomène, un prêtre-devin d'Uruk écrivait : "Un arc-en-ciel allait de l'horizon jusque dans les hauteurs du ciel sans que le dieu de l'orage provoquât une inondation; il faut noter : quand un arc-en-ciel se trouve au-dessus d'une ville, alors la ville, le roi et ses grands seront sains et saufs». En d'autres termes, l'arc-en-ciel ainsi observé est un heureux présage pour le roi (cfr Meissner, Babylonien und Assyrien, II, 1924, p. 242-282; pour le texte cité, p. 259). Il n'est donc pas impossible que notre hagiographie ait accepté l'idée de l'arc-en-ciel comme signe de l'alliance, parce que l'Ancien Orient considérait ce météore comme symbolisant les dispositions favorables de la divinité (G. Lambert, Il n'y aura plus jamais de déluge (Gen IX,11), Nouvelle revue théologique, Volume 77, 1955 - books.google.fr).

Les "serments" d'Habacuc sont peut être à mettre en rapport avec l'alliance dont l'arc en ciel est un symbole depuis Noé.

L’usage de donner des noms à certains objets inanimés qui ont un intérêt particulier pour leurs possesseurs, est répandu chez plusieurs peuples du inonde. Parmi les Sémites, cet usage a été constaté très fréquemment chez les Sabéens au sujet de toute espèce de constructions. Les Assyriens assignaient à leurs armes de guerre des noms très pompeux : ainsi le char de Sennachérib s’appelait « celui qui abat les bons et les méchants ». Je crois que le même usage a aussi existé chez les Hébreux. Dans Isaïe, LX, 18, il est dit que les murs de la Jérusalem future porteront le nom de «victoire», et leurs portes, celui de «gloire». Plusieurs expressions obscures reçoivent, grâce à ce principe, une explication satisfaisante. [...] Mais le cas le plus remarquable se fait observer au sujet du verset Habacuc, III, 9, qui parle de l'arc de Yahwé. Les trois derniers mots de cette phrase ont présenté des difficultés insurmontables aux Septante, et les exégètes modernes recourent également à des corrections qui changent entièrement la forme du texte massorétique. En vérité, ces mots onstituent le nom de l'arc qui signifie littéralement : «Les serments (= alliances ou coalitions conclues sous serments mutuels cf, Néhémie, VI, 18) des tribus (hostiles) sont une parole un vain mot)»; cest-à-dire «s’évanouissent à son apparition». La fin du verset s’y adapte on ne peut mieux : L’arc de Yahwé, à peine pamit-il, que la terre solide et compacte, se désagrège et se résout en courants d’eau (J. Halévy, Observaîions sur les noms donnés chez les anciens Sémites aux armes et aux chars de guerre, Journal Asiatique, 1897 - archive.org).

Habacuc est fêté au 15 janvier chez Usuard comme Michée pendant neuf jours (Le martyrologe d'Usuard: Préface. Histoire de la vie d'Usuard. Ses écrits. Mois de janvier, février, mars avril, mai et juin, 1867 - books.google.fr).

Jonas : Poissons (évidemment)

Jonas, impassible comme un stoïcien — Jérôme aime citer Horace, Od. 3, 3, 7 s. ! Théodore de Mopsueste fait plus justement remarquer que Jonas s'est caché et endormi avant la tempête (In Ionam, 1,3= PG 66, c. 332 D- 333 A), en soulignant que l'Écriture ne respecte pas toujours l'ordre chronologique. Jérôme le sait et parle souvent de Vordo praeposlerus : In Ionam, 1, 10, 1. 342. Même chronologie rétablie chez Cyrille d'Alexandrie qui insiste sur l'amour de la solitude propre aux prophètes (In Ionam, 1,6 = PG 71, c. 609 A-C). Quant à la nature de ce sommeil, dans cette première explication, on notera que Jérôme, qui évoquera bientôt Virgile (1, 8, 1. 304 s.) et qui transformera le sopor grauis de sa traduction en grauissimus sopor, refuse le placido sopore de Virgile (En., 4, 522 ; 8, 405) pour le banal somno placido... relevé il est vrai d'un perfrui (Yves-Marie Duval, Commentaire sur Jonas par Jérôme, 1985 - books.google.fr).

Horace, Odes, III. 3, v. 1-8. « L'homme juste, inébranlable dans ses desseins, et résistant aux assauts de l'univers entier avec une impassibilité qui ne tenait point de la terre.»

Dans De porter les miseres et la calomnie Du Bellay, Vers lyriques, XII, v. 52), le roc battu par les flots évoque la mens immota de l'Enéide IV; c'est aussi le rocher d'Horace, ode III, 3, v. 7- 8. (Francis Goyet, Montaigne et la poésie, 2006 - books.google.fr).

L'allusion à la tempête qu'affronte Jonas, dans l'Histoire spirituelle d'Alcimus Ecdicius Avitus, évêque de Vienne entre 490 et 518, un des derniers dépositaires de la culture latine classique dans le royaume burgonde de Gondebaud, est une reprise de Virgile, Aen. 1, 3, esquissant un parallele entre les deux héros, Enée et Jonas, que le destin conduit sur une terre nouvelle. Comme Jonas est un type usuel du Christ, on retrouve un parallèle souvent fait par les chrétiens entre Enée et le Christ. Cette tempête annonce le déluge, ainsi que le montre le mot diluuium employé dans les vers suivants (Nicole Hecquet-Noti, Histoire spirituelle de saint Avit : Chants IV-V, 2005 - books.google.fr).

Sophonie ("comtemplateur de dieu" selon Jérôme) : Bélier

Dans le Nouveau Testament, Matthieu reprend les anciennes images : « Il enverra ses anges avec une trompette d'une grande voix... » La source directe de notre séquence est dans le livre de Sophonie: le prophète annonce le jour de la venue de Dieu : Ce sera un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, de ruine et de désolation. Ce sera un jour d'obscurité profonde, envahi de nuages et de brouillard. Ce jour-là, on entendra les soldats sonner de la trompette et pousser des cris de guerrecontre les villes fortifiées et leurs hautes tours”. Jérôme traduit le mot hébraïque shofar par tuba. Il pense sans doute aux instruments de l'armée romaine, trompettes en bronze mesurant plus d'un metre (Massimo Lunghi, Note pour une lecture du dies irae, La fin du monde: analyses plurielles d'un motif religieux, scientifique et culturel, 2012 - books.google.fr).

Le «shofar» est une corne de bélier trouée des deux côtés, qui émet un nombre limité de sons. Après la disparition du second Temple en 70 après J.-C., les instruments ont été écartés de la synagogue, à l'exception du shofar.

Bien qu'il soit certain que Sophonie a prophétisé du temps de Josias, on doute néanmoins si ce fut au commencement du règne de ce prince ou plutôt vers le milieu, c'est-à-dire avant la dix-huitième, ou plutôt la douzième année de son empire : ces deux époques correspondent aux années 623 ou 630 avant l'ère chrétienne. Ce qui fait que l'on penche plus volontiers pour le dernier sentiment, c'est que l'on remarque qu'au chapitre premier Sophonie reproche plusieurs crimes à ceux de Juda et de Jérusalem, dont on n'avait pu les accuser après la douzième et surtout après la dix-huitième année du règne de Josias. Ce prophète déclare (c. I, v.4 et 5) que le Seigneur étendra sa main sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem, qu'il exterminera les restes de Baal, les noms de ses ministres, et qu'il fera sentir les effets de sa vengeance à ceux qui adorent la milice du ciel sur les terrasses des maisons ; or, on prétend qu'on n'aurait pu adresser de pareils reproches aux habitants de Jérusalem après la dix-huitième année, ni même après la douzième année de Josias ; car ce fut en cette année, la douzième de son règne, qu'il purifia Juda et Jérusalem, qu'il détruisit les lieux élevés, les bois consacrés aux idoles, et toutes les statues dressées en l'honneur des fausses divinités, comme il est rapporté au onzième livre des Paralipomènes, chapitre 34. Quant à ce qui regarde la dix-huitième année, depuis que Josias était sur le trône, l'Écriture enseigne que le pontife Helcias et les autres prêtres reçurent ordre du roi de purifier le temple, et de jeter dehors tous les vases qui avaient été à l'usage de Baal, du Soleil, de la Lune et des douze signes du Zodiaque ; il fit expulser de Jérusalem tout ce qui ressentait l'idolâtrie et qui avait été consacré aux fausses divinités. De plus, il fit souiller le lieu, appelé Topheth, qui était dans la vallée d'Ennon, et il empêcha qu'aucun israélite ne consacrât son fils à Melchom, en le faisant passer par le feu (voyez IVe l. des Rois, c. XXIII). On prétend prouver par ces témoignages qu'il faut que Sophonie ait prophétisé avant que Josias eût retranché tout ce qui était consacré aux idoles, et avant qu'il ait détruit les autels, les hauts lieux et les bois consacrés à Baal, puisqu'il reproche à ceux de Juda et de Jérusalem d'adorer la milice du ciel sur les plates-formes de leurs maisons (Abbé Maréchal, Commentaire sur la prophétie de Sophonie, Mémoires de l'Académie Nationale de Metz: lettres, sciences, arts et agriculture, Volume 40, 1859 - books.google.fr).

Sophonie 2,12 : "Vous aussi, Cushites (Ethipiens), vous serez frappés par mon épée.

La Sybille et Virgile sont aussi parfois intégrés à des groupes de prophètes.

Le Dies iræ («Jour de colère» en latin), aussi appelé Prose des Morts, est une séquence (ou prose) médiévale chantée, adoptant la forme d'une hymne liturgique. L'inspiration du poème est partiellement apocalyptique. Les prémices de cette séquence sont apparues dès le début du XIe siècle, la version actuelle datant du XIIIe siècle. C'est à cette époque et sous cet aspect qu'elle a été intégrée au corpus grégorien. Le Dies iræ a ensuite été chanté pendant des siècles dans la messe de Requiem (elle peut toujours l'être, mais n'est pas obligatoire, sauf lors de l'utilisation de la forme extraordinaire du rite romain).

Le poème comporte une indication sur les sources qui l’ont inspiré, avec le vers déclarant Teste David cum Sibylla, «David l’atteste avec la Sibylle». Le roi David est ici mentionné en tant qu’auteur biblique, en particulier des Psaumes. Le passage biblique ayant le plus clairement inspiré la composition du Dies iræ se trouve cependant dans le premier chapitre du Livre de Sophonie. Les versets 14 à 18 évoquent en effet un « jour de colère », « jour où sonnera la trompette [tuba dans le texte latin] et jour de clameur », dans lequel toute la terre sera dévorée dans le feu de la colère de Dieu (1,14-18).

La Sibylle évoquée dans le Dies iræ est ce personnage de l’Antiquité auquel étaient attribués des oracles. Certains de ces oracles furent interprétés comme des prophéties chrétiennes par des auteurs de l’Antiquité, en particulier par Lactance. Ce dernier écrivit au début du IVe siècle un livre intitulé La colère de Dieu, mais c’est surtout dans le septième livre des Institutions Divines qu’il a décrit le jour de sa colère en se basant sur des prophéties de la Sibylle d'Érythrées. Ces oracles comportent nombre de thèmes présents dans le Dies iræ : le jour de la colère de Dieu, le jugement final, l’ouverture des tombeaux, la destruction du monde, l’annonce de ce jour par le son d’une trompette, la peur qui saisira tout le monde, l’appel à la clémence (fr.wikipedia.org - Dies irae).

Les oracles sibyllins sont une littérature complexe et obscure, de 4000 vers environ, dont certains sont très mauvais poétiquement et à la limite de l'incomréhensible. Ils sont censés reproduire les paroles de diverses prophétesses, appelées "Sibylles". Ce nom était au départ celui d'une personne historique donnant des oracles, qui devint vite générique pour désigner une prophétesse exerçant dans un temple ou à proximité. On n'a donc d'abord compté qu'une Sibylle, signalée par Héraclite vers 500 avt J.C. On est passé à trois, celle d'Erythrae en Asie mineure, celle de Libye et surtout celle de Cumes, près de Naples, que Virgile a immortalisée. On arrive avec Varron, au 1er Siècle avt J.C à dix (www.chants-protestants.com).

Le fil d'Ariane est mentionné dans le Livre VI de l'Enéide, lorsqu'Enée rencontre la Sibylle de Cumes, mais aussi l'épée et les bois obscurs.

Joël : Taureau

Le jeu de Thâny dans le Djebel Druze (Mont de Basan), forme du jeu d'échec à 64 cases, au sol des chambres d'hôtes, où les pièces sont des pierres (G. Robinson Lees (1860-1944), Life and adventure beyond Jordan, 1909 - babel.hathitrust.org) (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Taureau).

Le prophète Joël est réputé enterré à Jish.

Jish (Gush Halav) is a local council in Upper Galilee, located on the northeastern slopes of Mount Meron, 13 kilometres (8.1 mi) north of Safed, in Israel's Northern District. In 2017 it had a population of 3,085, which is predominantly Maronite Catholic and Melkite Greek Catholic Christians (55% and 30% accordingly), with a Sunni Muslim Arab minority (about 15%). Archaeological finds in Jish include two historical synagogues, a unique mausoleum and burial caves from classic era. According to Roman historian Josephus (War 4:93), Gischala was the last city in the Galilee to fall to the Romans during the First Jewish–Roman War. Historical sources dating from the 10th-15th centuries describe Jish (Gush Halav) as a village with a strong Jewish presence. In the early Ottoman era Jish was wholly Muslim. In the 17th century, the village was inhabited by Druze. In 1945, under the British rule, Jish had a population of 1,090 with an area of 12,602 dunams. It was largely depopulated during the 1948 Arab–Israeli War, but was resettled not only by the original inhabitants who were at large Maronite Christians, but also by some Maronite Christians who were expelled from the razed villages Kafr Bir'im and some Muslims who were expelled from Dallata (en.wikipedia.org - Jish, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Taureau).

Joël, II, 31 : «Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang...» ; Joël, III, 15 : «Le soleil et la lune se sont obscurcis.» Matth. XXIV, 29 : «Aussitôt après ces jours d'affliction, le soleil s'obscurcira...» ; Actes, II, 20 : «Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang...» ; Apoc., VII, 12 : «... et le tiers du soleil fut frappé, ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, afin que le tiers de ces astres fût obscurci, et que le jour perdit un tiers de sa clarté et la nuit de même...» ; et surtout le passage auquel Nerval fait plus particulièrement allusion : Apoc., VI, 12 : «... et le SOLEIL devint NoIR comme un sac de crin, la lune entière parut comme du sang...». C'est en évoquant de pareilles «visions fantastiques» l'immense désolation qui marquera la fin des temps, que l'expression de Nerval «rend plus violentes» «les notations affectives de désespoir, de mélancolie» du poète (A.L. Corin, En grignotant les textes, Revue des langues vivantes, Volume 21, 1971 - books.google.fr).

En ce jour-là, la douceur du miel dégouttera des montagnes. Les dons célestes se répandront sur les peuples par la prédication des Apôtres, qui ont été des montagnes par la fermeté de leur foi & par l’évaluation de leur vertu ; & le lait de la grace coulera de leurs disciples & des saints Evêques, figurés par les collines : & l’Eglise, qui est la Judée spirituelle, regorgera de toutes parts de ces eaux vives, dont la soutce est dans le ciel; il en sortira une fontaine qui arrosera le torrent des épines. Le nom hébreu, quand il est commun, signifie des épines, ce que S. Jérôme explique en cette maniere: Les eaux de la grace couleront dans ces mêmes ames où couloit auparavant le torrent de la concupiscence, dont les eaux empoisonnées, ou coulent parmi les épines, qui marquent tous les vices & tous les déréglemens du siècle, ou s’appellent elles-mêmes des épines, parce qu’elles percent & qu’elles ensanglantent les ames.

Le mot hébreu est aussi le nom propre des arbres appellés Settim, ou Cethim, qui étoient plantés le long de ce torrent, dont le bois étoit très—haut, très poli & très beau, & ne se pourrissoit jamais. C’est ce bois dont Moïse se servit pour faire l’Arche, & que Salomon employa depuis pour les ornemens du Temple. Ce sens paroît conforme à toute la suite du Prophete; car les justes sont ces arbres que Dieu plante le long des eaux, & qu’il cultive lui-même; qu’il déffend des ardeurs de la concupiscence du siècle, & qui ne sont arrosés que de cette eau vive que le Saint-Esprit répand dans le coeur (Les douze petits prophetes traduits en francois, avec une explication du sens litteral & du sens spirituel, tiree des ss. peres & des auteurs ecclesiastiques (1680), 1764 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Prologue : Saint Samson et oeuvre au blanc).

Revenez à moi, dit le Seigneur, par ses Prophétes :

Convertimini ad me in toto corde vestro, in jejunio & in fletu & in planctu, & scindiie corda vestra & non vestimenta vestra Evangelisare pauperibus misit me, sanare contritos corde Nisi poenitentiam habueritis, omnes stmiliter peribitis. Joël. 2. v. 13. Luc, 4. v. 18, &c (Pierre Collet, Méditations pour servir aux retraites soit annuelles, soit d'un jour par mois, 1769 - books.google.fr).

Les derniers versets du ch. III [TM, LXX 28,1] nous obligent, comme les premiers, à élargir la sphère où Joël a voulu se placer en annonçant l'effusion de l'Esprit de Dieu sur tous les hommes. « En ces jours-là , dit-il, je ferai paraître des prodiges dans le ciel et sur la terre : du sang, du feu et des colonnes de fumée. Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le grand et terrible jour de Jéhovah. » — Tous ces faits-là se sont-ils passés au moment de la Pentecôte? Personne n'osera le soutenir; les écrits sacrés ne nous rapportent aucun autre fait de cette époque que celui-ci : On entendit souffler un vent impétueux, et des langues de feu descendirent sur la tête des apôtres. Mais on ne peut s'appuyer là-dessus pour appliquer à la Pentecôte les paroles de Joël. Il faut donc chercher dans l'histoire évangélique une époque ayant plus de rapports avec le contenu de notre prophétie. On a cru trouver dans les événements qui accompagnèrent la mort du Sauveur ceux qu'annonce le prophète. Les voici tels que les racontent les évangélistes. Marc dit avec Matthieu (Marc, XV, 38. Matth., XXVII, 51-53) qu'après la mort de Jésus « le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'au bas ; » et Matthieu continue ainsi: « La terre trembla , et les pierres se fendirent. Les sépulcres s'ouvrirent, et les corps des saints ressuscitèrent et se montrèrent aux habitants de Jérusalem. » Luc (c. XXIII, 44, 45) raconte « qu'avant que le Seigneur eût remis son esprit entre les mains de son Père céleste, il se fit des ténèbres dans tout le pays; le soleil s'obscurcit, le voile du temple se déchira par le milieu. » Voilà le récit synoptique. Confirme-t-il l'opinion de ceux qui placent à la mort de Jésus-Christ l'accomplissement des prédictions de Joël? Sans doute, il renferme tel trait qui appartient au chapitre que nous étudions ; mais combien d'autres qui lui sont étrangers ! Peut-être Joël, tout en les connaissant, n'a-t-il pas voulu les énumérer, dira-t-on. Mais comme nous ne pouvons parler de ce qu'il pensait que d'après ce qu'il nous en dit lui-même, le silence qu'il a observé ici nous fait un devoir de ne rien affirmer. Chrysostôme rapportait à la ruine de Jérusalem la prédiction de Joël: le sang, le feu, les colonnes de fumée représentaient, à ses yeux, l'incendie de la ville et le massacre de ses habitants ; mais il lui aurait été sans doute difficile de prouver qu'à la vue des armées de Titus , le soleil s'était couvert de ténèbres et la lune d'un voile de sang; car on n'a jamais vu dans l'histoire que la Palestine, au moment du siège de Jérusalem, ait été le témoin de semblables prodiges. Il est plus légitime de penser que Joël a annoncé ce qui se passerait aux derniers jours du monde. En effet, la description qu'il fait de ces temps ressemble singulièrement à celle de Jésus annonçant la venue du Fils de l'homme: « Il y aura, dit-il, des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles; sur la terre, les peuples seront dans la consternation et l'angoisse, et la mer et les flots produiront un grand bruit (Luc, XXI, 25). » (Paul Jalabert, Introduction à la prophétie de Joël, 1865 - books.google.fr).

Joël 2, 28 (TM 3, 1) : l'exploitation d'une autre préposition propre au grec. TM : « Je répandrai mon esprit. » - LXX : "ekcheô apo tou pneumatos mou"

La préposition apô est la traduction habituelle du min de l'hébreu, mais ici min n'est pas dans l'hébreu et nous ne savons pas pourquoi le traducteur a employé apô devant le complément du verbe « verser». Ce verbe est construit directement en Zacharie 12, 10 («je déverserai.... l'esprit de grâce et de pitié... ») et en Malachie 3, 10, « je déverserai... ma bénédiction... »). Le traducteur a-t-il voulu rendre une nuance perçue dans la particule de l'accusatif 'et placée devant le mot déterminé « mon esprit », qui accompagne en de très rares cas un accusatif de limitation (verser «quant à l'esprit», «pour ce qui est de l'esprit»)? Ou bien s'est-il aligné sur un lieu célèbre du Pentateuque, Nombres 11, 17 et 25, où il est écrit que le Seigneur « préleva de (apô) l'esprit » (ici l'hébreu donne la préposition min) qui était sur Moïse pour le placer sur les 70 anciens ? Prend-il ici position dans un débat théologique analogue à celui que les rabbins mèneront pour Nombres 11, 17 ? Nous pouvons seulement faire des hypothèses. Quoi qu'il en soit du traducteur, ce verset de Joël 2, 28 est cité sous cette forme dans la prédication de l'apôtre Pierre au jour de la Pentecôte (Actes 2, 17-21). A la période ancienne (Justin, Iré- née), le verset est cité pour sa valeur simple, sans remarque particulière pour l'emploi de la préposition apô. Plus tard, quelques commentateurs théologiens exploiteront un des sens de cette préposition, non pas celui d'un point de départ, d'une provenance ou d'une cause, mais le sens partitif (sens qui se lit dans la LXX : voir par ex. Genèse 28, 11, en décalque de l'hébreu min, « Jacob prit une des pierres », élaben apà ton lithôn) ; l'expression peut se comprendre « verser à partir de l'esprit», ou «verser une partie de l'esprit». Ce détail syntaxique propre à la version grecque sera utilisé pour donner un sens restrictif au don « partiel » de l'Esprit accordé aux prophètes de la première Alliance, en contraste avec le don « complet » {Jean 3, 34), donné « à profusion » (Tite 3, 6) aux chrétiens après la venue du Christ (on trouvera quelques références à Origène, Cyrille de Jérusalem et Jean Chrysostome dans notre édition de Joël dans La Bible d'Alexandrie). Ces commentaires patristiques nous engagent à traduire exactement le grec (comme le font les traducteurs modernes des Actes) sans éliminer un des sens de la préposition apô : il s'agit bien non pas de déverser « mon esprit » mais de déverser « de mon esprit » (« une part de » ?). (Marguerite Harl, L'usage des commentaires patristiques pour l'étude de la Septante. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 73, fascicule 2, 1999. Aspects de la Bible grecque - www.persee.fr).

Chez les Hébreux, quand l'Arche Sainte n'était pas placée dans le sanctuaire, il lui était substitué une pierre, appelée « pierre Shethiya » ou ou « pierre fondamentale », qui selon la tradition était la pierre de Jacob et avait servi à la fondation du monde. La pierre cubique à pointe, bétyle ou bethel, peut être assimilée à la pierre fondamentale (Shethiya) qui forme idéalement le point du sanctuaire de Jérusalem. Le Zohar (I, fol. 54, col. 213) rapporte la parole de Jacob : « Et cette pierre que j'ai érigée en monument. Ceci est la pierre Shethiya, de laquelle a été planté le monde. Sur elle a été bâti le temple saint. Et la pierre Shethiya existait déjà avant la création du Monde. » L'Écriture dit : « Et cette Pierre que j'ai dressée comme un monument s'appellera la maison d'Elohim (Genèse, XXVIII, 3). Ces paroles désignent la Pierre fondamentale qui servit de point de départ à la création du Monde, et sur laquelle a été édifié le sanctuaire... » « Il est écrit : Mais pour moi, je paraîtrai devant Toi avec la justice ; je serai rassasié lorsque Tu auras fait paraître ta Gloire (Psaume XVIII, 15). Tout l'amour et tous les désirs du roi David n'avaient pour objet que cette Pierre fondamentale (qu'il désigne par le mot Justice) ; et c'est à cette Pierre que David fait allusion dans les paroles : “La Pierre que ceux qui bâtissaient avaient rejetée a été placée à la tête de l'Angle." Quand David souhaitait contempler de près la Gloire de son Maître, il prenait d'abord entre ses mains cette pierre ; et ce n'est qu'après qu'il pouvait pénétrer dans le sanctuaire ; car quiconque veut paraître devant son Maître ne peut y parvenir que par cette Pierre, ainsi qu'il est écrit : “C'est avec cela qu'Aaron pénétra dans le sanctuaire." » Le Zohar identifie la Pierre fondamentale et la Pierre de l'Angle. Pierre Ponsoye (L'Islam et le Graal, pp. 216-217) observe que ces deux pierres désignent en effet la même réalité théophanique, mais en deux situations symboliques, c'est-à-dire en deux fonctions spirituelles différentes. Dans le même ordre d'idées, certains voient en Jésus cette pierre rejetée par ceux qui bâtissaient. Julien Behaeghel1 constate : « Tout concourt donc à faire de la pierre cubique à pointe la quintessence de la symbolique de la Pierre. Les alchimistes l'appelaient “la pierre étoilée” ou encore “la pierre de la montagne”. L'association de la pierre à l'étoile ou à la montagne est une autre façon d'en souligner le caractère polaire. » (Hirzm et la reine de Saba, p. 139) (Jeanne Leroy, La pierre cubique à pointe synthèse de la connaissance, 2012 - books.google.fr).

Il est écrit (Joël, II, 16): que l'époux sorte de sa demeure, l'épouse de sa chambre [la chambre nuptiale en hébreu] ; la 1ère partie se rapporte au transport de l'arche sainte en un tel jour de jeûne, et la suite à la Loi (Taanith II, 1) (Moïse Schwab, Talmud de Jerusalem, t. X. Traité Baba Qamma, Baba Mecia, Baba Bathra, Sanhédrin (I-VI), 1888 ; t. XI. Traités Sanhédrin (fin), Makkoth, Schebouoth, Aboda Zara, Horaïoth, Niddah, 1889, 1871 - books.google.fr).

Adon est le premier à les mentionner : "Esdras et Joël, prophètes." Son texte sera repris par le Martyrologe de 1584, le 13 juillet (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

Abdias (Obadiah, «serviteur de Yahweh») : Gémeaux

Omission faite des autres prophètes, Isaïe, Jérémie, Amos, qui prophétisèrent contre l'Idumée et Edom, Abdias a dirigé contre ce peuple une prophétie toute entière (Oeuvres complètes de S. Jérôme, 1879 - books.google.fr).

La tradition datait le Livre d'Abdias du IXe siècle mais qui remonte au plus tôt au Ve siècle (Guy Rachet, La Bible, mythes et réalités: Des origines à Moïse, Tome 1 de Ancien Testament et l'histoire ancienne d'Israël, 2003 - books.google.fr).

A l'inverse des autres prophètes, Abdias annonce d'abord la punition (v. 29) avant d'en exposer les motifs (v. 1014). Par contre, on saisit déjà comment Édom en est arrivé là. Il s'est laissé prendre au piège de l'orgueil, péché fondamental que la Bible fait remonter aux origines de l'humanité (Gen 3.67). Édom se ment à lui-même en se croyant à l'abri sur les massifs rocheux et accidentés de son territoire, au sud-est de la Mer Morte. [...] Alors qu'Israël vit un drame sans précédent avec la chute de Jérusalem (en 587 avant J.C. ; 2 Rois 25), les Édomites tournent le fer dans la plaie en participant au pillage de la ville. Même si le voisinage entre Edom et Israël ne fut jamais facile, ces deux peuples n'en demeurent pas moins parents par leurs lointains ancêtres, deux frères jumeaux, Ésaü pour Édom (Gen 25.30) et Jacob pour Israël (La Bible Expliquée, avec les livres deutérocanoniques, 2004 - books.google.fr).

Cantique d'Isaie. LXIII. 1-5 :

"Quel est celui qui vient d'Édom ?" s'écrie le prophète en considérant, dans l'avenir, le Christ qui marche à l'immolation pour le salut de ses frères. "Quel est Celui qui vient d'Édom, qui vient de Bosra avec sa robe teinte de rouge ? Quel est celui qui éclate par la beauté de ses vêtemens, & qui fait paroître en marchant une si grande force ? C'est moi qui annonce la justice ; c'est moi qui viens pour défendre, & pour sauver" (Histoire de la passion du fils de Dieu fait homme ou chemin de la croix médité, offerte aux gens du monde par un homme du monde, 1887 - books.google.fr).

Les pères ne sont pas d'accord sur la question de savoir si le prophète Abdias est le même que le maître d'hòtel du roi Achab, qui nourrit cent prophètes dans une caverne, pour les arracher à la persécution de Jésabel mise en fureur par l'assassinat par Elie de centaines de prêtres de Baal au Carmel (A. Garnier de Cassagnac, Littérature de la noblesse, Revue de Paris: journal critique, politique et littéraire, 1840 - books.google.fr).

Le prophète Abdias, lui, servit d'abord à la cour du roi Achab et de l'impie Jézabel (Rudolf Hendriks, La Succession héréditaire, Élie le prophète, Charles Baudouin, Tome 2, 1956 - books.google.fr).

Elie construit un autel avec 12 pierres. Le nombre « douze » apparaît également dans les douze sources d'Élim (Ex 15,27; Nb 33,9), les douze En outre, le rapport entre le nombre « douze » et pierres se rencontre sur le pectoral d'Aaron qui devait porter douze pierres gravées morceaux de la femme découpée envoyés par son concubin dans tout le territoire d'Israël (Jg 19,29) et les douze portes de la cité nouvelle d'Ézéchiel (Ez 48,30-35). En outre, le rapport entre le nombre « douze » et pierres se rencontre sur le pectoral d'Aaron qui devait porter douze pierres gravées chacune du nom d'une tribu et un éphod avec deux pierres dont chacune était gravée des noms de six tribus (Ex 28,9-30) (Toni Eid, Le perturbateur d'Israël, 2018 - books.google.fr).

Aggée : Cancer

Lithostrotos vient de deux mois grecs qui signifient pavé avec des pierres; il s'emploie surtout pour désigner un pavé en mosaïque. Joséphe nous apprend que la colline du temple était pavée en mosaïque du côté où était le prétoire. Le mot hébreu ou araméen Gabbatha désigne le même lieu que Lithostrotos , mais il n'a pas la même signification ; il a le sens de lieu élevé, estrade. Le siège de Pilate, qui lui servait pour juger les causes déférées à son tribunal, fut porté en cet endroit, où Jésus-Christ fut condamné à mort (Fulcran Vigouroux, La Sainte bible polyglotte: Ézéchiel; Daniel; Osée; Joël; Amos; Abdias, Joanas; Michée; Nahum; Habacuc; Sophonie; Aggée; Zacharie; Malachie; I et II Macchabées, Tome 6, 1908 - books.google.fr).

Voltaire dit que «Hérode fut obligé, comme nous l'apprend Flavius Josèphe, de démolir le temple de Néhémie, qu'il appelle le temple d'Aggée.» Ce n'est pas la manière dont Josèphe nous présente ce fait. Il faut entendre qu'il le fit réparer, agrandiret embellir, mais non pas entièrement démolir, tout au plus quelques parties oui tombaient de vétusté (Dictionnaire d'antiphilosophisme: ou, réfutation des erreurs du 18e siecle, Volume 18 de Troisième et dernière encyclopédie théologique, Migne, 1856 - books.google.fr).

On trouve Asmodée dans la construction du premier Temple et un autre ver.

Lorsque Salomon voulut bâtir le temple de Jérusalem, il se souvint de l'interdiction faite par Moïse de toucher les pierres avec le fer. Il eut recours aux rabbins qui le renvoyèrent au démon Asmodée pour trouver le ver Zamir dont Moïse lui-même se servit pour graver les noms des douze tribus. Le démon renvoya Salomon à la huppe. On couvrit d'une cloche transparente, le nid de cet oiseau et la huppe pour atteindre ses petits, car elle était sortie, s'en fut chercher le ver Zamir. Selon d'autres versions, l'aigle ou l'oiseau roc remplace la huppe et un morceau de l'arbre de la science du bien et du mal (dont fut faite la Croix) remplace le ver Zamir [Shamir]. Ce ver, plus fort encore qu'Orphée ou Amphion, n'avait même pas besoin de la flûte pour assembler les pierres. Il bâtit le temple de Jérusalem sans aucun instrument (Georges Schmits, Guillaume Apollinaire : Le Brasier, Les Études classiques, Volume 35, 1967 - books.google.fr).

On racontait que Salomon, occupé à bâtir le Temple, avait rencontré beaucoup de difficultés pour ajuster les pierres du pavement. Mais des clercs lui avaient indiqué qu'Asmodée lui révélerait la manière d'opérer au moyen du shamir. Salomon, ayant remplacé par du vin l'eau du puits où buvait Asmodée, réussit à l'enivrer, à le faire enchaîner, et à l'obliger de lui dire comment le shamir pouvait être découvert. Il obtint ce qu'il voulait; le temple fut achevé ; mais ensuite Salomon fut renversé de son trône par Asmodée 2. Les textes varient beaucoup sur la nature du shamir. Etait-ce une chose ou un être vivant ? Les écrits talmudiques et le Midrash ne précisent point. Toujours est-il que les auteurs du moyen âge l'ont considéré comme un ver. On lit aussi dans certains textes qu'il était impossible de le conserver dans des récipients de métal, parce qu'il les faisait éclater. On le plaçait dans un morceau d'étoffe, et cette étoffe était elle-même disposée dans une corbeille garnie de son. Malgré les nombreuses différences qu'on peut relever entre l'histoire de Salomon et Asmodée et celle de Guorthigirn et Ambrosius, il reste, pour les apparenter, cette donnée commune d'un prince qui ne réussit pas à exécuter une construction qu'il a projetée, qui est obligé de recourir à des puissances surnaturelles, et qui, ayant mené à bien son entreprise, est expulsé par celui qui lui a fourni le moyen de la réaliser (Edmond Faral, L'"Hsitoria Britonum", Bibliothèque de l'Ecole des hautes études: Sciences philologiques et historiques, Numéro 255, 1929 - books.google.fr).

On a confondu, diverses circonstances de la vie de Josué , de Samson et de Moïse avec celle d'Hercule. Delort de Lavaur s'est attaché à faire voir qu'Hercule n'est qu'une copie de Samson (Augustin Calmet, Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, Volumes 1 à 4 de Encyclopédie théologique, 1846 - books.google.fr).

Si des traditions conduisent Josué aux Colonnes d'Hercule, des traditions font aussi de l'Espagne le champ principal des exploits d'Hercule-Melqart. Or la ressemblance de diverses circonstances d'Hercule-Melqart et de Josué est, on l'a dit, évidente. Nahum Slousch en cite : «Or si Josué donne les lois aux tribus d'Israël, Melqart le fera pour les peuples d'Afrique... Si Josué défait les Cananéens grâce aux rochers et aux cailloux que Jehovah fait pleuvoir sur eux ; Melqart combat à l'embouchure du Rhône contre deux terribles enfants de Neptune, il les écrase avec le secours de Jupiter qui déchaîne sur eux une pluie de cailloux». Suivant les géographes anciens, la Crau fut le théâtre de ce combat. Toujours au sujet de la pluie de cailloux qui donna la victoire au Héros, Dom Calmet, au mot Hercules de son Dictionnaire de la Bible, écrit : «Les fils de Neptune, c'est-à-dire, fort naturellement, les Chananéens ou les Phéniciens, gens fort adonnés au commerce y et à la navigation. Dans le style de l'Ecriture, fils de la mer signifie un homme qui fait métier de voyager sur mer». Dom Calmet cite d'autres circonstances analogues de la vie de Josué et de celle d'Hercule-Melqart : « Hercules allant à la guerre de Geryon et étant fort incommodé des ardeurs du soleil, se mit en colère contre cet astre, et tendit son arc pour tirer contre lui : mais le Soleil admirant son grand courage, lui fit présent d'une coupe, dans laquelle il s'embarqua, et après son retour il la rendit au Soleil. Ceci peut marquer Josué, qui, étant à la poursuite de ses ennemis, commanda au soleil de s'arrêter jusqu'à ce qu'il se fut vengé de ses ennemis... Hababuc (l'un des prophètes mineurs) dit que le Soleil et la Lune s'arrêtèrent à la vue de l'éclat des flèches du Seigneur. Hercules était le Dieu Tutélaire des esclaves, Josué était y le Chef, le Gouverneur, le Protecteur des Hebreux sortis de la servitude de l'Egypte. On le représente avec le diadème, avec l'arc et les flèches, on lui donne le nom d'invincible, etc., épilhètes qui conviennent aussi à Josué. Les anciens reconnaissent aussi un Hercule, fils du Nil ; Josué était né en Egypte : Hercule enlève les pommes d'or des Ilespérides, il prend les bœufs de Géryon, il étrangle les dragons : tout cela peut. marquer les conquêtes de Josué sur les sur les Chananéens. Hercules combat les Centaures et frappe les chevaux de Diomèdes ; Josué combat les Chananéens, et les défait avec leurs chevaux et leurs chariots de guerre ». (François Oppenheim, La loi de Josué et l'empire du judäisme primitif: varaiantes sur l'antiquité juive, 1967 - books.google.fr).

Adon inscrira arbitrairement, au 4 juillet, une double commémoration : "Osée et Agée, prophètes." (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

Le 4 juillet est au Cancer.

Osée : Lion

Matthieu 11,28 : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Osée 6,1 : Car il a déchiré, mais il nous guérira; Il a frappé, mais il bandera nos plaies (Dag Heward-Mills, Comment Prêcher Le Salut, 2018 - books.google.fr).

Au printemps de 1647 Carlo Lorenese quitta Naples et retourna à Rome où il mourut à l'automne de 1649. Félibien qui séjournait à Rome dans les années 1647/50, écrivit après une visite : « Il estoit en réputation d'un très excellent peintre... et me fît voir de ses derniers ouvrages qui me parurent très beaux » (J. B. 4). Lorsqu'on part à la recherche des œuvres qu'il aurait pu voir, on tombe sur un charmant tableau attribué à Poussin qui se trouve au Musée d'Art de Cleveland, une illustration de la prophétie d'Osée 11.1 et de l'accomplissement de Mathieu 2.15 (Gazette des beaux-arts, 1967 - books.google.fr).

Dans toute la Bible va se manifester avec acuité cette ambivalence du lion, tantôt emblème du bien, tantôt signe de mort et de destruction. Primitivement symbole de la tribu de Juda puis du peuple d'lsraël, noble et courageux, il va se transformer en la menaçante armée assyrienne (Amos, 4, 6) qui persécute les Juifs. Le prophète Osée compare la colère de Yahvé au rugissement du lion (Osée, 11, 10) : « Le lion incarne, soit la fureur de Yahvé, soit l'orgueil des grands. Mais aux yeux des prophètes, il aurait avant tout été le symbole des invasions » (). Pour conclure, ajoutons que les Psaumes et les Proverbes abondent en métaphores sur le lion mauvais chef, persécuteur, impie ou exécuteur de la punition divine. ll faut attendre saint Marc pour voir dans cet animal qui « crie dans le désert » la venue imminente du Christ (Nicole Morin, Bestiaire poitevin: expression traditionnelle, expression contemporaine, 1984 - books.google.fr).

Le repos permet de relier au Petit Parchemin relatant l'épisode des épis de blés ramassés par les apôtres pendant le sabbat :

Matth., XII, 1. En ce temps-là Jésus passait en un sabbat (repos), par des champs de blé; et ses disciples eurent faim, et ils se mirent à arracher des épis et à manger. — 2. Les pharisiens ayant vu cela lui dirent : Voilà, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire en un sabbat. — 3. Mais Il leur dit : N'avez-vous pas lu ce que fit David lorsqu'il eut faim , lui et ceux qui étaient avec lui : — 4. Comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains d'exposition, qu'il ne lui était pas permis de manger, ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux seuls sacrificateurs ? — 5. Ou n'avez-vous pas lu dans la loi, qu'au sabbat les sacrificateurs violent le sabbat dans le lieu sacré et ne sont point coupables? — 6. Or, je vous dis qu'il y a ici quelqu'un plus grand que le lieu sacré. — 7. Et si vous saviez ce qu'est cette parole : Je veux miséricorde et non victime (Osée, VI, 6), vous n'auriez point condamné ces personnes qui ne sont point coupables. — Marc, II, 27. Et Il leur dit : Le sabbat a été fait pour l'homme , et non pas l'homme pour le sabbat. — 28 (Matth., XII, 8 - Marc II, 28). En sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat (Samuel Descombaz, Guide biblique ou harmonie et commentaire pratique et populaire de l'Ancien et du Nouveau Testament, Tome 3, 1856 - books.google.fr).

Adon inscrira arbitrairement, au 4 juillet, une double commémoration : "Osée et Agée, prophètes." Usuard la restreindra au seul Osée sûrement parce qu'Adon mentionnait de nouveau Agée, le 6 septembre, en compagnie de Zacharie (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

Zacharie : Vierge

Zacharie, dont le nom en hébreu signifie « Yah s'est souvenu », est le onzième des douze petits prophètes de la Bible. On lui attribue traditionnellement le livre de Zacharie, mais il n'en est certainement pas le seul auteur. Il exhorte les Juifs à la construction du Second Temple de Jérusalem.

Une tradition juive (targoum de Lm. 2, 20) suggère une identification de sa mort avec celle de Zacharie Ben Joiada, qui finit lapidé sur ordre du roi Joas. Cette tradition pourrait venir du fait qu'il existait un mémorial de Zacharie aussi bien dans le temple, où l'on montrait aux pèlerins des pierres rougeâtres évoquant l'assassinat de Zacharie Ben Joiada, que dans la vallée du Cédron, où une « tombe de Zacharie », parfois identifiée à celle du Fils de Iddo, subsiste à ce jour. Cette tradition a été appliquée à Zacharie père de Jean le Baptiste (fr.wikipedia.org - Zacharie).

Le cri du sang de Jésus-Christ, diffèrent du cri du sang d'Abel & de celui de Zacharie. Sa prière marque clairement le pardon, & indirectement le crime qu'elle représente comme excusable, en s'abstenant des reproches permis a saint Estienne.

Il ne dit point comme Zacharie, qui fut tué entre l'autel & le temple : que Dieu voie ce qu'on me fait, & qu'il en soit le juge & le vengeur ! Videat Deus & requirat (Abbé Jacques Joseph Duguet, Traité de la croix de Nôtre Seigneur Jésus-Christ, ou Explication du mystère de la Passion de N.S. Jésus-Christ selon la concorde, Tome 9, 1733 - books.google.fr).

10,3 : Les bergers et les boucs, contre lesquels Jéhovah est irrité, ne sont ni les rois étrangers, ni les rois d'Israèl seulement, ni Jason, Ménélas et Lysimaque, ni les rois de Syrie, ni les prêtres apostats, mais les mauvais chefs du peuple dans les temps de Zacharie; eux, qui donnent à la nation le mauvais exemple, sont principalement l'objet de l'animadversion divine. [...] 10,5 : Les ennemis sont la fange des rues que les Juifs fouleront (comp. 9, 15 et Mich. 7, 10). Ceux qui trouvent cette épithète trop grossière, traduisent : «Ils fouleront les ennemis dans la boue.» cf. 9,3 : Tyr ammassant l'or comme la boue des rues (J. D. Frédéric Burger, Etudes exégétiques et critiques sur le prophète Zacharie, 1841 - books.google.fr).

On trouve aussi dans le livre du prophète Zacharie, un texte d'époque hellénistique, le thème du retour d'Égypte en Canaan, mais Moïse n'y figure pas (10, 10-11). L'oracle dit : «Je les ferai revenir de la terre d'Égypte, d'Assur je les rassemblerai ; dans la terre de Galaad et du Liban je les ferai entrer, et cela ne leur suffira pas. Ils traverseront la mer étroite et il frappera les flots dans la mer, toutes les profondeurs du Nil seront asséchées, l'orgueil d'Assur sera abattu et enlevé le sceptre de l'Egypte» La traversée de la mer « étroite » semble être une allusion à la mer Rouge puisque le prophète fait état d'une traversée quand les profondeurs seront asséchées, mais l'oracle pourrait aussi se référer au retour d'exil en général (Javier Teixidor, Mon père l'Araméen errant: Commentaire libre d'un texte biblique fameux, 2016 - books.google.fr).

Au commencement de l'année suivante le Seigneur fit voir à Zacharie plusieurs Cavaliers, qui étoient à cheval dans un vallon rempli de Myrthes; Ces Cavaliers étoient les Anges tutelaires de diverses provinces; lls avoient parcouru la terre, & vinrent dire à l'Archange saint Michel qui étoit leur Chef : Nous avons parcouru toute la terre, & elle est à présent habitée & tranquile. Alors Michel s'addressant à Dieu, lui dit : Seigneur des armées, jusqu'à quand différerez-vous de faire miséricorde à Jerusalem &, aux villes de Juda, contre lesquelles, votre colere s'est allumuée ? C'est en effet en cette année que finissent les soixante & dix ans de captivité prédite par Jérémie (Augustin Calmet, Histoire universelle, sacrée et profane, depuis le commencement du monde jusqu'a nos jours, Tome 2, 1736 - books.google.fr).

Adon mentionnait de nouveau Agée, le 6 septembre, en compagnie de Zacharie (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

Le 6 septembre est à la Vierge.

Les prophètes Habacuc et Zacharie, excellents interprètes des desseins divins, ont vue et appelée bienheureuse la vierge Marie lorsque l'un l'a nommée la montagne de Pharan, la montagne ombragée, et l'autre le candélabre d'or à sept branches, c'est-à-dire orné des sept dons de l'Esprit-Saint, au témoignage de saint Anastase, évêque de Nicée et saint Epiphane (Justinus Miechoviensis, Conférences sur les litanies de la trèssainte Vierge, Tome 4, 1868 - books.google.fr).

Malachie : Balance

De même que le Serpent rouge "ne pouvait s’achever qu’en Lumière" au signe de la Balance, c'est ici que se termine l'ancien Testament au livre de Malachie.

Ecoutons le savant Mabillon : «Maladie, le dernier des douze petits prophètes, est tellement inconnu, que l'on doute même si son nom est un nom propre, et s'il n'est pas mis pour un nom générique, qui signifie un ange du Seigneur, un envoyé, un prophète, car il parait par Aggée et par le prophète que nous citons sous le nom de Malachie, qu'en ces temps-là on donnait assez souvent aux prophètes le nom de Malach-Jehova, ou d'envoyés du Seigneur. Les Septante ont rendu l'hébreu Malachi, par son ange, au lieu de mon ange, que porte l'hébreu, et plusieurs pères ont cité Malachie sous le nom d'ange du Seigneur. L'auteur du quatrième livre d'Esdras et Tertullien joignent ensemble les noms de Malachie et d'ange du Seigneur. Origène a cru que Malachie était un ange incarné, plutôt qu'un prophète; mais ce sentiment n est pas soutenable : il est bien plus vraisemblable que Malachie n'est autre qu'Esdras; et c'est l'opinion des anciens hébreux, du paraphraste chaldéen, de saint Jérôme et de l'abbé Rupert. » Nous ne prendrons point parti sur cette question; mais, comme on le voit, les raisons sont assez faibles de part et d'autre. Au surplus, il importe peu pour le fond, car s'il est impossible d'établir l'authenticité du livre de Malachie, il n'en est pas de même de son autorité, puisque personne n'a jamais pensé à nier sa canonicité, et qu'il est cité en différents passages du Nouveau-Testament. Saint Luc reproduit cette prophétie de Malachie : «J'envoie mon ange, qui préparera la voie devant vous.» Les disciples du Sauveur faisaient allusion à cette même prophétie, lorsqu'ils disaient : « Pourquoi les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne auparavant ?» L'ange qui apparut à Zacharie l'avait en vue quand il dit : «Il le précédera avec l'esprit et la vertu d'Elie, pour réunir les cœurs des pères avec ceux des enfants.» Saint Paul rappelle également le prophète Malachie par ces paroles : « L'aîné sera assujéti au plus jeune, selon qu'il est écrit, j'ai aimé Jacob, et j'ai haï Esau. » (Voy. Matth. XI, 10. — Marc. I, 2 ; — IX, 10. — Luc. I, 17. — Boni, XI, 13). La prophétie de Malachie est une invective contre les désordres qui régnaient parmi las Juifs de son temps, les mêmes que ceux dont on lit le détail au livre de Néhémie, et que cet homme de Dieu ne parvint à extirper qu'à force décourage et de persévérance: avarice des ministres de l'autel, l'inobservance de la loi, le peu de zèle pour le culte du Seigneur. Elle contient une prédiction contre l'Idumée; elle annonce le Messie et son précurseur, et se termine par un très-court chapitre dont le sens littéral s'applique à la destruction définitive de Jérusalem, et qu'on acoutume d'entendre de la fin du monde, dont la destruction de Jérusalem était une figure. Je vousai aimés, dit le Seigneur, et vous dites, en quoi nous avez-vous aimés ? Est-ce qu'Esaü et Jacob n'étaient pas frères, dit le Seigneur; or j'ai aimé Jacob, et j'ai haï Esau. J'ai fait de ses montagnes une solitude, et j'ai donné son héritage aux dragons du désert. Que si les Iduméens disent : Notre maison a été détruite, mais nous reviendrons et nous la relèverons de ses ruines ; voici ce que répond le Seigneur des armées : Ils édifieront, moi je détruirai, et on les appellera une terre d'impiété, et un peuple contre qui le Seigneur s'est irrité pour toujours; et vos yeux le verront, et vous direz : Que le Seigneur soit glorifié dans la terre d'Israël (Auguste François Lecanu, Dictionnaire des prophéties et des miracles, Tome 2, Migne, 1855 - books.google.fr).

Par exemple, il est dit dans l'Exode, Pracedet te Malachi (id est Angelus meus) les Cabalistes trouvent que cet Ange est S. Michel, parce que les lettres du mot Malachi, étant tranfpofées, font le mot, Michaël (Remarques ou Reflexions Critiques, morales, 1691 - books.google.fr).

Malachie annoncera que, au Jour de Yahvé, «le soleil de justice brillera, avec le salut dans ses rayons» (Mal 3, 20), prophétie que les chrétiens appliqueront au Christ, la "lumière des nations" reconnue par le sage Siméon selon Luc 3,2 (Gérard-Henry Baudry, Le baptême et ses symboles: aux sources du salut, 2001 - books.google.fr, Claude Demissy, Eclats de vie: Guide pédagogique Tome 1 - Cycle 2, deuxième année (Cours préparatoire), 2005 - books.google.fr).

Malachie n'est pas non plus mentionné dans les plus anciens martyrologes. Il n'apparaît qu'en 1584 au 14 janvier : "En Judée, saint Malachie, le prophète." En 2001, sa mémoire est reportée le 18 décembre. Il est vrai que, dans le rite byzantin, le dimanche situé entre le 11 et le 17 décembre, on célèbre les ancêtres du Seigneur et les prophètes. Voici le texte du nouvel éloge : "Commémoration de saint Malachie, le prophète, qui après l'exil de Babylone annonça le grand Jour du Seigneur et sa venue dans le Temple ainsi que l'offrande pure qui serait offerte toujours et en tout lieu à son nom" (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

Amos : Scorpion et Serpentaire

On lit toujours dans Amos VI, troisième des douze petits prophètes, pauvre berger, qui gardait son troupeau sur la colline de Thécué, voisine de Jérusalem, quand l'esprit d'en-haut l'éclaira :

(10) Lorsqu'un parent ou un embaumeur prendra un mort pour le brûler Et qu'il enlèvera de la maison les ossements, Il dira à celui qui est au fond de la maison: Y a-t-il encore quelqu'un avec toi ? Et cet homme répondra: Personne... Et l'autre dira: Silence! Ce n'est pas le moment de prononcer le nom de l'Eternel. (11) Car voici, l'Eternel ordonne: Il fera tomber en ruines la grande maison, Et en débris la petite maison.

Il y a quelques ressemblances avec le Scorpion du Serpent rouge ; "Mais combien ont saccagé la MAISON, ne laissant que des cadavres embaumés et nombres de métaux qu’ils n’avaient pu emporter". Les métaux peuvent être trouvés encore dans Amos 7,7-9 et dans le Serpentaire ("Médite, médite encore, le vil plomb de mon écrit pourrait contenir l’or le plus pur").

"Malédiction, je comprends la vérité, IL EST PASSE, mais lui aussi en faisant LE BIEN, ainsi que CELUI de la tombe fleurie".

La théologie d'Amos diffère peu de celle du Livre de Job. Le vieil élohisme a triomphé. Iahvé est Dieu, presque sans nuance individuelle, comme Allah des musulmans. «C'est lui qui a formé les montagnes et créé le Souffle ; c'est lui qui révèle à l'homme sa propre pensée, qui change l'aurore en ténèbres, qui marche sur les hauteurs de la terre. Iahvé, Dieu des Sebaoth, est son nom.» Comme le Iahvé de l'Histoire jéhoviste, le Iahvé d'Amos est anthropopathique au plus haut degré; il se repent d'avoir frappé trop fort; il revient sur les sévères préparatifs de châtiment qu'il a faits. Les fléaux de la nature sont tous des actes directs de sa volonté. Iahvé fait pleuvoir sur une ville, et non sur une autre. Le charbon, la rouille, les sauterelles, les pestes, les guerres, sont des punitions par lesquelles Iahvé invite le pécheur à revenir à lui. La vraie religion, c'est de haïr le mal et d'aimer le bien. En faisant le bien, on conserve sa vie ; en faisant le mal, on se tue. L'impie est un véritable insensé, un aveugle, un orgueilleux (Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, 1887-1893) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 71 : Amos et Longueville).

iota

La Loi est envisagée comme un commandement concret et une relation personnelle. Mais cette conception de la Loi présente la même objectivité que la conception grecque de la Loi divine, expression de la nature des choses. Ceci permet à M. Neher d'écarter toutes les fausses interprétations données de la prophétie et singulièrement de celle d'Amos. Celle-ci n'est pas l'irruption d'une révélation de Dieu à l'intérieur d'un monde qui lui serait étranger. Elle n'est pas l'apparition d'une vérité nouvelle qui inaugurerait une nouvelle étape historique. Elle n'est pas non plus l'expression d'une révolte sociale contre l'injustice existante. Tous ces éléments sont secondaires. Ce qui est essentiel, c'est qu'elle se rattache à la bérith, qu'elle en est un rappel, qu'elle confronte le péché de l'homme et de la société à la Loi permanente de Dieu. Elle est la revendication d'un ordre permanent non pas extérieur à l'histoire, mais expression de l'histoire telle que Dieu la veut, car le propre de la bérith est la fidélité : l'alliance est la catégorie juive correspondant à la notion grecque de nature, en tant que loi permanente des choses établies par Dieu. La Fontaine disait : « Lisez Baruch. » Et les érudits discutent encore pour savoir s'il s'agit du prophète ou de Spinoza. Avec M. Neher la question ne se pose plus, car le philosophe et le prophète ne font qu'un chez lui. Je vous dis donc : « Lisez Amos. » Et vous lirez à la fois le prophète et le philosophe. Je veux seulement marquer la portée du livre. Il représente un effort objectif, fondé sur une exégèse très consciencieuse des textes, d'exposer la pensée d'un prophète d'Israël. Or cette pensée rejoint les thèses de la philosophie chrétienne. Elle rappelle à s'y méprendre le grand livre de M. Gilson sur l'Être et l'Essence. Elle nous montre cette pensée antérieurement aux analyses dont elle sera l'objet au moyen des concepts philosophiques, dans sa forme abrupte et première, mais qui en présente déjà les postulats fondamentaux. Le chrétien peut que se réjouir de voir un penseur juif s'attacher ainsi à la pure pensée des prophètes (Jean Danielou, Penseurs et mystiques d'Israël, Études, Volumes 268 à 269, 1951 - books.google.fr).

Amos constate qu'il y a rupture de la berith en Israël (II, 4-8); il en résultera un désordre provoqué par Dieu (II, 13-16). Cela en vertu de la berith, qui est en vigueur comme elle l'était dans l'antiquité, où l'obéissance et la fidélité produisaient l'ordonnance régulière de l'histoire par Dieu (II, 9-12). [...] Le couple maître-serviteur est l'une des expressions caractéristiques du langage métaphorique de la berith. Il complète l'image du père et de l'enfant, de l'époux et de l'épouse. La sujétion du serviteur au maître symbolise la fidélité et l'attachement. Le couple est présenté par Amos dans le verset III, 7, où les prophètes sont les serviteurs du Maître Dieu. Mais le terme revient à de très nombreuses reprises dans la forme remarquable Mon Maître. [...] En appelant l'Eternel Mon Maître, Amos affirmait, pour son compte, l'unicité, exclusive de son service. Pour lui, l'Éternel n'était pas un maître parmi d'autres, mais le Maître, le Dieu intransigeant de la berith. [...] Israël doit choisir entre SES Maîtres et LE Maître, s'adonner ouvertement et totalement à la frénésie du Baal ou s'intégrer totalement dans la berith de l'Éternel. Par la rigueur incisive de cet appel, Amos avait retrouvé l'accent d'Élie au Mont Carmel. Deux voies s'ouvraient maintenant devant chaque individu israélite et devant la collectivité : l'une menant à Baal, l'autre à la berith (André Neher, Amos: contribution à l'étude du prophétisme, 1995 - books.google.fr).

La mémoire de ce prophète est introduite, à la date arbitraire du 31 mars, par Usuard. S'inspirant de ce qu'en dit le De ortu et obitu patrum, de saint Isidore, il écrit : "Amos, le prophète, qui eut les tempes transpercées par un fer par Ozias, roi d'Israël, et qui fut transporté ensuite à demi-mort dans sa patrie où il fut enseveli.

Le Martyrologe de 1584 modifiera notablement ce texte : "À Thecua en Palestine, saint Amos, prophète, qui fut fréquemment maltraité de coups par le prêtre Amasias et eut les tempes transpercées avec un fer par Ozias, fils du même Amasias. Transporté ensuite à demi-mort dans sa patrie, il y expira et fut enseveli avec ses pères." Celui de 2001 mentionnera Amos non plus le 31 mars mais le 15 juin date à laquelle certaines Églises grecques, dont celle de Constantinople, en font mémoire : "Commémoration de saint Amos le prophète, berger et tailleur de sycomores de Thecua, que le Seigneur envoya aux fils d'Israël afin de venger sa justice et sa sainteté face à leurs prévarications." (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

Nahum (hébreu "consolation") : Sagittaire

On retrouve dans certaines traductions du Livre de Nahum le ver de Jonas qui détruit le ricin sous lequel le prophète s'abrite ("cankerworm" : ver du chancre dans la version de la bible du roi James).

Nahum 2,3 : Le bouclier de ses hommes forts est rednu rouge; ses hommes vaillants sont teints de vermillon. [...] Nahum 3, 15 : Là le feu te consumera, l'épée te retranchera, elle te dévorera comme le hurebec dévore les arbres (David Martin, La Sainte Bible, Tome 2, 1850 - books.google.fr).

Le ver rouge, Samanu, est le mal rouge ou dragon, c'est le démon-maladie (Archiv orientální, Volume 17, Partie 2, 1949 - books.google.fr).

Samanum, démon de peste, est un dragon à gueule de lion, pattes d’aigle, queue d’écrevisse ; en dépit de sa description, il est appelé insatiable“ vers rouge ”. Les premiers monstres que la mer enfanta pour combattre Marduk sont des serpents géants, dragons en furie, l’hydre et le dragon rouge (Bernard Teyssedre, La Naissance du Diable: De Babylone aux grottes de la mer Morte, 2014 - books.google.fr).

Il existe donc un triple déluge : d'iniquités, d'adversités et de calamités. Le prophète Nahum dit du premier : «par le déluge qu'il fera passer, il produira la consommation (Nahum. 1. 8).» Comme si l'on disait : si le déluge des vices vient à fondre sur ces hommes, ne désespérez point d'eux : parce que je ferai abonder la grâce sur ceux sur qui je permets à l'injustice de se répandre (Autre sermon sur la vierge Marie) (Oeuvres complètes de Saint Bernard, 1867 - books.google.fr).

Colline blanche

Le tell le plus important de l'ancienne Ninive est le Kouyoundjik, situé un peu plus au Nord (Robert Boulanger, Moyen-Orient: Liban, Syrie, Jordanie, Iraq, Iran, 1965 - books.google.fr).

M. Botta consul de France à Mossoul, s'était occupé de fouilles, sur le côté opposé du fleuve, en explorant une colline appelée Kuyunjik (Ninive la grande ville retrouvée au XIXe siècle, 1854 - books.google.fr).

L’Assyrie, « pays du dieu Assur », correspond géographiquement à une région du Nord de la Mésopotamie (actuel Irak). Au Ier millénaire av. J.-C., elle abritait le cœur de de l’empire assyrien et ses villes principales : Assur, Kalhu (actuelle Nimrud), Dûr-Sharrukîn (aujourd'hui Khorsabad) et Ninive, cette dernière se trouvant en face de la ville actuelle de Mossoul. Le climat n’a globalement pas varié entre le Ier millénaire av. J.-C. et l’époque actuelle : les étés chauds et secs succèdent aux hivers où tombent pluies et neige (L'Assyrie au Ier millénaire av. J.-C. L’environnement et le climat - archeologie.culture.fr).

Les Princes même de Ninive ne font que des sauterelles, & les jeunes Princes une race de sauterelles qui paroissent par troupes & s'arrêtent sur les hayes. Les divers départemens de ces Princes, les Villes, les Provinces auxquelles ils président, ne valent pas mieux que des buissons. La durée de leur gouvernement n'est que celle de quelques mois d'hiver. Mais quand le tems du froid est passé, tout change, & au premiers rayons d'un soleil qui a de la chaleur, les sauterelles s’envolent, & l'on ne reconnoît plus la place où elles étoient (Nahum III,17) Ainsi finira l'Empire Assyrien. Il s'évanouira, & ne laissera point de trace de sa premiere grandeur. Une Ninive qui mérite ce nom en esprit, a aussi des escadrons de sauterelles sous ses ordres. De tous côtés elle envoye des armées de bruchus & d'insectes dévorans (Nahum) (Joubert, Commentaire sur les XII. Petits Prophetes, 1754 - books.google.fr).

En latin niveus ou nivosus signfie enneigé.

Pas de mention de Nahum avant 1584 où il est commémoré le même jour que les Grecs, le 1er décembre (Bulletin de littérature ecclésiastique, Volume 107, Institut catholique de Toulouse, 2006 - books.google.fr).

La Saint Nahum se place au 1er décembre (Pétin), au Sagitaire.

Michée : Capricorne

Noël se trouve en Capricorne et Michée 5,1 "annonce" la nativité christique.

Barbe bleue

Le prophète Malachie (XI, 15) loue Abraham de n'avoir pas répudié Sara quoiqu'elle fût stérile; et invective contre les Juifs, qui avaient abandonné et méprisé la femme de leur jeunesse; et Michée leur reproche (XI, 9) d'avoir chassé leurs femmes des maisons de leurs délices, et d'avoir ôté les louanges de Dieu de la bouche de leurs enfants. Esdras et Néhémie obligèrent grand nombre de Juifs de répudier les femmes étrangères qu'ils avaient épousées contre la disposition de la Loi ; et Salomon déclare que celui qui répudie une honnète femme, se prive d'un bien; et que celui qui retient une femme adultère est un fou et un insensé (Proverbes XVIII, 12). Tout cela prouve que les divorces n'étaient pas si rares en ce temps-là (Divorce) (Dictionnaire de la Bible, Encyclopédie théologique, Tome II, Migne, 1846 - books.google.fr).

Faire le bien (comme Amos)

Aucun prophète, sauf Michée, n'a été saisi autant qu'Amos par la corruption morale de son temps; aucun n'a montré une sensibilité plus grande devant les outrages commis contre toute personne humaine. Jahveh condamne la guerre (Alexandre Aubert, Les expériences religieuses et morales du prophète Amos, 1911 - books.google.fr).

Cessez de faire le mal ! Apprenez à faire le bien, Recherchez le droit, Secourez l'opprimé, Soyez justes pour l'orphelin, Plaidez pour la veuve (Isaïe, 1, 11-17). Amos, qui prophétise à la même époque, est par excellence le prophète de la justice : c'est le même thème qu'il développe. [...] Dans le même contexte social, Michée, qui est aussi un contemporain, exprime l'interrogation de l'homme qui veut être sauvé (Pierre Bigo, La Doctrine sociale de l'Église: recherche et dialogue, 1966 - books.google.fr).

Fête de Michée le Jeune : 15 janvier chez Usuard dans le Capricorne (Le martyrologe d'Usuard: Préface. Histoire de la vie d'Usuard. Ses écrits. Mois de janvier, février, mars avril, mai et juin, 1867 - books.google.fr).