Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Les curiosités de La Vraie Langue Celtique   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE HENRI BOUDET ALIGNEMENT CARNAC NEUILLAY-LES-BOIS

Le Grand Pressigny est décrit préhistoriquement de la page 257 à 263 (appariées avec les pages 102 à 108). Disons tout de suite que Le Grand Pressigny est aligné sur le rayon Neuillay-les-Bois, centre des nonagones, super-étoile (marguerite) et rose kabbalistique avec Sarzeau (cité page 156) Locmariaquer (cité page 156) et Carnac (cité page 154 et 155 ), cela dans l'ordre d'éloignement par rapport à Neuillay. Vannes est cité page 154 avec Carnac mais est en dehors de l'alignement. Si l'on prolonge proportionnellement suivant les numéros de pages la droite au-delà du Grand Pressigny, cela manque de précision car cette dernière commune est cité sur plusieurs pages, Boudet pourrait faire allusion à Neuillay autour de la page 276 (Notre Dame de Marceille) et les dernières pages 306 à 310 de La Vraie Langue Celtique se situeraient entre Maisonnais dans le Cher et Loroux-Bourbonnais dans l'Allier. Le Brethon dans l'Allier se trouve sur ce segment. La Berthenoux qui peut avoir la même étymologie bretonne se trouve dans l'Indre juste avant Maisonnais. La page 306 avec ses diverses informations peut concentrer des données sur les communes au-delà.

Cet axe correspond du côté de Carnac à la date du 13 mai par rapport au centre Neuillay-les-Bois, et à l'opposé au 11 ou 12 novembre, la Saint-Martin pour le 11.

Si l'on considère les repères identifiant les communes sur la carte mikelin 2008 au 1 millionième, et la première citation du Grand Pressigny (page 257) alors un centimètre sur la carte vaut 3,63 pages de la Vraie Langue celtique.

Cette droite s'approche d'un axe déterminé par André Savoret partant de Carnac mais qui ne passe pas par le Grand-Pressigny comme semble le suggérer Henri Boudet.

La déviation d'un Grand Axe équinoxial Lopenhet — Table des Marchands — Double « cromlech » d'Erlanic, d'environ 22°, nous amène vers 3 500 avant J.-C. pour le début de cette entreprise gigantesque. [...] Une des grandes lignes (de celles qu'on pourrait appeler « européennes » par leurs prolongements) part de Carnac, touche Château-Meillant, Ars, Etanna, se dirige vers Assise et se prolonge ensuite en direction d'Athènes, qui n'est nullement son terme ultime. [...] Sur ma carte, j'ai signalé par une étoile quelque centres ou nœuds, parmi lesquels se trouvent d'anciens Mediolanon : Château-Meillant, le Hohneck, Ars, le Huelgoat, et Etain (ancien sanctuaire d'une Etonna (« l'Ailée »), proche d'un Blismes (consacré jadis à Belisama) (livres-mystiques.com - André Savoret - Visage Druidisme).

Visage du druidisme, Paris, Dervy, 1977, 168 p., coll. « Histoire et Tradition », d'André Savoret, ne se prétend pas scientifique. L'auteur entend se situer aussi loin des « excès des celtomanes romantiques d'hier » que du « cérébralisme desséchant qui triomphe aujourd'hui » (p. 10). L'ouvrage s'ouvre sur une « préhistoire du druidisme » qui ne doit pratiquement rien à l'histoire officielle ; l'unique référence à un travail scientifique, en note, concerne le regretté Léon Cellier dont la thèse Fabre dOlivet (Nizet, 1953) « reste en dehors de l'essentiel, lequel n'est pas du ressort de l'érudition ». Cellier ne s'est-il pas étonné qu'on « puisse prendre au sérieux l'histoire du druide Ram » ? Pour A. Savoret, Fabre d Olivet, « homme de génie », est au contraire « le seul qui ait vu quelque peu clair en tout ceci et qui ait, en outre, connu l'histoire secrète de la terre » (p. 18). C'est en effet à une véritable épopée, dont Fabre d'Olivet n'aurait pas désapprouvé la hardiesse, que l'auteur nous convie. La moindre référence aux innombrables travaux sur la question, la moindre indication bibliographique restent obstinément absentes de ce livre qui se lit comme un roman. Mais on y trouvera une dizaine d'illustrations intéressantes, et surtout un grand nombre d'aperçus fulgurants qui ne sauraient laisser indifférent le chercheur intéressé par la symbolique. Les chapitres consacrés à la magie et à la météorologie druidiques, aux ensembles mégalithiques, aux symboles monétaires et lithiques, peuvent être lus avec intérêt, même si, contrairement à l'auteur, l'on ne se croit pas « fondé d'estimer que les principes moraux, spirituels et sociaux du druidisme, rénovés en mode chrétien au cours des premiers siècles de notre ère sénescente, renferment les seules valeurs civilisatrices perdurables qui puissent enrayer la décomposition de l'Occident, ou lui mériter une résurrection » (p. 155) (A. Faivre. A. Savoret. Visage du druidisme, Revue de l'histoire des religions, 1979 - www.persee.fr, livres-mystiques.com - André Savoret - Visage Druidisme).

Carnac, la lune et le 13 mai

L'orientation lunaire est fonction des positions extrêmes de l'astre sélénite, dont l'orbite est inclinée de ± 5° environ sur l'écliptique. Il en découle 8 positions azimutales typiques, 4 maxima et 4 minima, correspondant à la déclinaison lunaire de ± (23° 30' ± 5°).

La latitude de la Bretagne est celle où les levers et couchers de la lune, aux azimuts extrêmes, correspondent aux points NE, SE, SO, NO de la rose des vents. Un tel hasard permet de se demander si le choix de la Bretagne comme région de haute valeur religieuse n'a pas un peu tenu à cette coïncidence.

Dans deux articles sur l'orientation des Alignements de Carnac (Carnac, les alignements du Ménec, orientation, BSPF, LVII, 11-12, I960), l'un sur les brisures de l'Alignement du petit-Ménec (Orientation lunaire des alignements du Petit Ménec à Carnac, BSPF, LIX, 3-4, 1962), l'autre sur l'Alignement de Kerlescan (Carnac, alignement de Kerlescan, BSPF, LIX, 5-6, 1962), G. Charrière conclut encore à une orientation lunaire ou luni-solaire à regard au couchant (où se trouvent toujours les cromlechs et les plus grands menhirs), contrairement à l'opinion du Commandant Devoir et de Z. Le Rouzic qui, « par réflexe purement chrétien », n'avaient songé qu'au Levant. Il associe, en outre, l'orientation de l'Alignement de Kerlescan à celle du portail de l'église de Carnac qui porte la statue de Saint-Cornély ; la tradition locale, qui attribue à ce Saint la transformation en menhirs des soldats de César, l'honore comme le patron des bêtes à cornes et le fête 15 jours avant l'équinoxe d'automne (c'est-à-dire le pendant de Pâques). Comme l'histoire de l'astronomie antique nous apprend que les anciens hésitaient pour fixer leur nouvel an entre la pleine lune vernale (Pâques) et la pleine lune automnale (Saint-Cornély), il semble bien que cette tradition de Saint-Cornély et l'orientation qui s'y associe soient préchrétiennes et en rapport avec l'orientation des Alignements de Kerlescan. En définitive cette orientation générale au couchant coïncide donc effectivement avec les dates soit de la lunaison pascale et post-équinoxiale de printemps soit avec les jours de la lunaison d'automne.

Il suffit de regarder la hauteur décroissante des menhirs, du couchant au levant, ou encore de considérer les cromlechs occidentaux qui terminent certains de ces alignements, pour deviner la primauté donnée à l'Ouest, direction de l'océan. Cette immense étendue n'était-elle pas une source de voyages, de merveilleux, voire de mirages ou de mythes propres à sidérer l'homme terrestre? C'est à l'Ouest, au bourg, près des plus importants alignements, ceux du Grand-Menec que se dressera l'église-défi de saint Cornély, tandis que les menhirs les plus insignifiants, ceux qui nous intéressent ici, sont orientaux, et sans christianisation.

G. Charrière étudie l'orientation des alignements du Ménec à Carnac ; elle correspond « soit à l'opposition luni-solaire vers la fin d'avril, en accord avec les dictons bretons sur la lune rousse et les saints cavaliers de cette période, soit à l'opposition luni-solaire de Mardi-Gras, en moyenne 11 jours après la Chandeleur, la troisième semaine de Février, bref à Carnaval, date de ces noces collectives dont les protagonistes étaient justement transformés en mégalithes, si nous en croyons les contes bretons ».

Croyant ainsi avoir résolu le problème de l'orientation extrême de la brisure nord-orientale des alignements du Petit-Menec, il n'en reste pas moins deux autres brisures qui ont des azimuts théoriques sensiblement égaux à N 72° E et N 62° E. L'alignement N 62° E précède celui que nous venons d'analyser. Son azimut correspond à des dates solaires apparemment quelconques ayant pour déclinaison 18° 6/10" environ, chiffre qui est aussi la déclinaison minima de l'astre sélénite. Le balancement du plan de l'orbite lunaire sur l'écliptique fait que notre luminaire passe tous les 18,6 ans par 8 positions extrêmes de levers et couchers azimutaux, au lieu des 4 positions caractéristiques du soleil. Nous avons déjà analysé cette donnée qui amène les deux disques à se retrouver ensemble avec la même déclinaison par exemple les 13 mai et 31 juillet, en une situation typique qui semble avoir été remarquée dès la protohistoire. Bref, l'alignement N 62° E est la suite logique de l'alignement N 43° E, chacun donnant les positions extrêmes et caractéristiques de la lune. Quant à la 3e brisure N 72° E, elle est très voisine de l'orientation des alignements du Grand-Menec.

En raison de solutions identiques pour l'implantation solaire ou l'orientation lunaire fonction de cette déclinaison lunaire minima en valeur absolue ± 18° 30', on comprend le symbolisme possible liant les deux astres. Les calendriers antiques et traditionnels nous ont laissé les traces d'une telle hiérogamie. Lorsque la déclinaison solaire atteint cette valeur de ± 18° 30' on peut par exemple trouver aux dates correspondantes des 28 janvier, 13 mai, 30/31 juillet et 15 novembre, la fête romaine des Lémuria en l'honneur du soleil et de la lune, le 13 mai, la fête grecque d'Artémis et d'Apollon Thargélien le même jour, ou encore les noces du Lug celtique et sa parèdre au soir du 31 juillet (Yves Coppens, Chronique de préhistoire et de protohistoire morbihannaises. In: Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux. 1964, tome 61 - www.persee.fr, G. Charrière (Paris), Orientation lunaire des alignements du Petit-Menec à Carnac ?, Vie de la société. In: Bulletin de la Société préhistorique de France. 1962, tome 59 - www.persee.fr, Georges Charrière, Typologie des orientations mégalithiques et protohistoriques. In: Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux. 1964 - www.persee.fr).

Saint Servais, saint Servan et le 13 mai

p. 157 : Dans le terrain limitrophe des Curiosolites, se trouvait une cité du nom d'Aleth, située à peu près à l'endroit occupé aujourd'hui par la ville de Saint-Servan.

La citation de la cité de Saint-Servan à la page 157 s'explique facilement dans ce contexte.

Le Roman d'Aquin est un poème épique édité en 1880 à Nantes par M. Jouon des Longrais, d'après le manuscrit unique de la Bibliothèque nationale, fonds français, n° 2233, peut être classé parmi les plus anciens monuments de notre littérature de langue française. Il dut être composé entre les années 1170 et 1190 par « Garin Trossebof », à qui un Roland archevêque de Dol avait donné un champ en récompense. Ce Trossebof ou Troussebeuf était un jongleur, c'est-à-dire un poète de la plus vieille école des trouvères, de ceux qui chantaient uniquement les gestes des héros et les vies des saints. Son ouvrage est aujourd'hui perdu. Le manuscrit unique qui nous reste n'en est pas une simple copie, c'en est un remaniement, une transformation.

Le sujet du poème, peu connu en France, parce qu'il est trop local, est celui-ci : Pendant que Charlemagne est occupé à guerroyer contre les Saxons, un roi païen sectateur de Mahomet, parti de Nantes, a conquis toute la Bretagne, à part Rennes, Vannes et Dol, et a établi sa résidence à Alet. Charlemagne vient par Avranches et le Mont-Saint-Michel pour le convertir et, sur son refus, pour le combattre et délivrer la Bretagne du joug de l'Infidèle. Après plus de sept ans d'une guerre mouvementée, Aquin s'enfuit par mer à Brest et passe de là à Carhaix où Charlemagne vient le poursuivre. Le roman se termine par la défaite définitive et la mort du Sarrasin au pied du Méné-Hom.

Dans le Roman d'Aquin, le nom propre Servan est écrit une fois pour indiquer le territoire [v. 86], une fois pour indiquer l'église, le moutier [v. 2063] et cinq fois pour indiquer le saint [vers 1895, 1909, 1982, 1985, 1994]. Ce saint est Servatius évêque de Tongres. Il ne peut pas y avoir là-dessus l'ombre d'un doute. En effet, d'une part Charlemagne, dans ses prières, dans ses discours, raconte l'histoire du saint qu'il invoque, et cette histoire c'est celle de Servatius de Tongres telle qu'elle est racontée dans la légende de Jucundus, légende qui s'applique uniquement à notre saint patron, à l'exclusion de tous les autres saints qu'ils soient d'Ecosse, d'Espagne ou d'Afrique. Seul, Servatius de Tongres, a été dit parent de Notre-Seigneur J.-C. [cousin Dé fut... De par la Vierge (v. 1897) Cousin es Damme Dé, De par la Vierge (v. 1987)]. Jamais Servanus des Orcades, même dans sa vie fabuleuse, même dans son extravagante légende copiée sur celle de Servatius, n'a été dit parent de N.-S. J.-C. (Abbé Campion, S. Servatius, évêque de Tongres, patron de Saint-Servan. In: Annales de Bretagne. Tome 19, numéro 3, 1903 - www.persee.fr).

Les saints de glace sont une période climatologique située, selon des croyances populaires européennes du Haut Moyen Âge, autour de saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais, traditionnellement fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année. Ces saints sont invoqués par les agriculteurs pour éviter l'effet d'une baisse de la température sur les cultures, qui pouvait être observée à cette période et qui peut amener du gel (phénomène de la lune rousse). Une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre. (fr.wikipedia.org - Saints de glace).

« Saint-Servais, Saint-Pancrace et Saint-Mamert font à trois un petit hiver. » à quoi s'oppose calendairement l'été de la Saint-Martin.

Saint Servais de Tongres, évêque de Tongres en Belgique (mort en 384), premier évêque attesté du Civitas Tungrorum, fut le premier à disparaître du calendrier, remplacé en 1811 par Saint Onésime et aujourd'hui par sainte Rolande. « Avant Saint-Servais, point d'été ; après Saint-Servais, plus de gelée. » Saint Servais est fêté le 13 mai.

La victoire des Francs sur les Arabes à Poitiers en 732 confère aussitôt à Charles Martel un prestige et une autorité incontestable dans le pays. D’après les annales de l’abbaye de Fulda, il ne fait pas de doute que cette victoire résulte véritablement d’une intervention de saint Servais de Tongres. La bataille aurait eu lieu en effet un 13 mai, jour de la fête du saint, lequel aurait été justement invoqué par Charles pour lui prêter secours au combat. En guise de remerciement, le vainqueur des Sarrasins s’empressa d’installer le culte du saint à Paris (capitale de la Neustrie) et envoya à Maastricht l’un de ses lieutenants, Willigisus, afin qu’il s’assure de bon état de conservation du tombeau de saint Servais, et qu’il procède à toutes les réparations nécessaires le cas échéant.

Charles est fils de Pépin de Herstal (ou Heristal) : si l’on cherche à situer cette ville sur une carte de l’Austrasie, on remarque qu’elle ne se trouve qu’à une vingtaine de kilomètres de Tongres et de Maastricht. De toute évidence, saint Servais possède une couleur politique, qui est celle des Pippinides et des Carolingiens.

Il apparaît donc que l’abbaye de Fulda a été dès sa fondation très liée au pouvoir carolingien. Dans cette optique, on se rend compte que la datation de la bataille de Poitiers un 13 mai vise un double objectif : d’une part elle renforce le prestige de saint Servais en assurant que l’intervention du saint n’est pas imaginaire mais réellement attestée par le calendrier ; saint Servais devient par assimilation le pourfendeur des Sarrasins, comme le sera plus tard saint Jacques à Compostelle. L’intervention de saint Servais à Poitiers le désigne d’autre part comme le protecteur attitré des Pippinides (les descendants de Pépin de Herstal) qui sauront largement utiliser cette notoriété pour asseoir leur pouvoir par la suite.

Pépin le Bref, fils de Charles Martel lança ses troupes à l’assaut de la Bretagne, îlot de résistance tenace à l’hégémonie carolingienne. Vannes sera prise et la Marche de Bretagne englobera alors les comtés de Vannes, Rennes et Nantes. Toutefois, les territoires correspondant aux évêchés de Quimper, Léon, Trégor, Saint-Brieuc, Dol et Saint-Malo conserveront pendant plusieurs décennies encore leur autonomie. Lorsque Charlemagne laisse le trône à son fils Louis le Pieux en 814, la situation est pourtant loin d’être normalisée. Louis fera deux campagnes en Bretagne.

Un fameux manuscrit du 9ème siècle, que l'on appelle aujourd’hui l'évangéliaire de Tongres, conservé dans les archives de Notre-Dame de Tongres est une donation de l'abbaye de Saint-Bern : "Moi, Gleuhitr (...), j'ai donné ce livre des Evangélistes à l'Eglise de Saint-Bern en l'évêché de Saint-Machute (c'est-à-dire Saint-Malo)". Le fait que ce manuscrit se soit retrouvé plus tard dans la basilique de Tongres atteste qu'il existait alors des relations entre cette ville et l'évêché d'Alet. Il est probable que l'époque de ce transfert date des années 920, lorsque les moines ont cherché à protéger leurs trésors des invasions Vikings. On peut donc raisonnablement penser que le culte de saint Servais était déjà implanté dans le diocèse avant les invasions normandes. Un acte de 1098 confirme par ailleurs l'existence d'un cimetière de Saint-Servais dans les faubourgs d'Alet à cette époque, et donc probablement d'une chapelle.

Peu de temps avant la première croisade (1095), un prêtre franc nommé Jocundus entreprend de rédiger une biographie de saint Servais (la Translatio Sancti Servatii). Il y raconte notamment comment Alagroecus, un pèlerin s'en revenant de Jérusalem, enseigna aux prêtres de Maastricht l'histoire de la naissance de Servatius. Selon ce récit, Servatius serait né en Arménie, et serait fils d'Emin et petit fils d'Eliud. Eliud était frère d’Elisabeth et tous deux étaient les enfants d’Hismerie. Or Hismerie était elle-même sœur d’Anne, grand-mère de Jésus, ce qui fait qu’Eliud et Marie étaient donc cousins. Par cette généalogie complètement extravagante, Servatius (qui a vécu au 4ème siècle) se voyait attribuer une parenté presque directe avec le Christ, un petit cousin à la mode de Bretagne ! Servatius était jusqu’à présent le protecteur des Carolingiens, la légende le constituait maintenant grâce à cette parenté protecteur des pèlerins de Jérusalem et elle en faisait surtout un intercesseur privilégié auprès de Dieu. Malgré son invraisemblance, la parenté de Servatius avec Jésus n'a jamais été remise en question au Moyen Age, ni par Jacques de Voragine.

A partir de la fin du 15ème siècle, les pardons connaissent un succès indéniable en Bretagne ; nous nous attarderons en particulier sur l’histoire tumultueuse de celui de Saint-Servais en Duault, fameux pour ses affrontements entre Vannetais et Cornouaillais (Pierre Yves Quemener, Saint Servais Et les Bretons).

Sarzeau et Carnac se trouvent dans le Vannetais. Le territoire du Pays de Vannes correspond, pour une grande part, au département moderne du Morbihan, mais, notamment, sans les cantons ou pays cornouaillais de Gourin et Le Faouët (Ar Faoued), et, par contre, avec celui du finisterien Arzano (An Arzhanoù) (fr.wikipedia.org - Vannetais).

On situe plutôt la bataille de Poitiers au 25 octobre qui est une des dates du Sceau de Palaja. Le 25 juillet est une des dates de la Super-étoile/Marguerite, fête de saint Jacques le Majeur défenseur des chrétiens devant les Sarrasins comme le fut saint Servais à Poitiers selon la légende de l'abbaye de Fulda.

Saint Martin et le 11 novembre

Le 11 novembre est à l'opposé du 13 mai et sur l'axe de cette date se trouve Ardentes développé plus bas avec son église Saint Martin, Saint Martin du Lac et Saint Martin de Lixi en Saône et Loire, un Saint Martin à Chalamont dans l'Ain, et l'église du même nom à Hauteville Gondon. Un peu plus bas il y a la Basilique d'Aime. Sur le trajet il y a encore Saint-Maurice-lès-Châteaubeuf, Saint-Maurice-de-Rémens, La Chapelle-Saint-Maurice, Bourg-Saint-Maurice.

Saint Martin s’est rendu à Agaune, sur le lieu du martyre de saint Maurice. Il en a rapporté des fioles contenant du sang, qu’une tradition considère comme du sang des martyrs secrété par les brins d’herbe à l’endroit du massacre. Les trois fioles furent données à la cathédrale d’Angers, à la cathédrale de Tours et à l’église de Candes. La première fut détruite durant les guerres de religion, la seconde durant la Révolution française. Seule demeure la fiole de Candes. Maurice, soldat de l’Empire comme Martin, commandait la « légion thébaine », une troupe appelée d’Egypte pour appuyer Maximien dans sa lutte contre les Bagaudes et les Alamans. La première église de Candes où est mort Martin fut probablement placée sous le patronage de Saint Maurice, puisqu’elle en conservait les reliques. Mais, dès la mort de Saint Martin, Candes est associé au nom et au souvenir de l’évêque de Tours, à tel point qu’au XIè siècle, pour désigner la collégiale, le nom de Martin, ou bien se joint, ou bien même se substitue à celui de Maurice. Tant et si bien que la nouvelle église, construite à partir de 1175, est dédiée au seul Saint Martin (www.collegialedecandes.fr - Candes Saint-Martin).

Mythologiquement, Martin, fait partie de la série des "hommes sauvages" avec saint Jean-Baptiste, et le 11 novembre est la date traditionnelle de la descente de l'ours dans sa caverne d'hibernation, où il emmène avec lui les âmes destinées au séjour des morts : dans les enfers (infernum : ce qui est en bas), 40 jours avant Noël[1]. Ces 40 jours seraient le reliquat d'un calendrier préhistorique où l'on comptait par lunaison et demi, de nouvelle lune à pleine lune (carmina-carmina.com - Martin).

La légende de saint Martin de Tours obligeant un ours, qui avait dévoré sa monture, à remplacer celle-ci, et le nom de Martin fréquemment donné à l'ours sont bien connus. La chasse à l'ours si présente dans La Vraie Langue Celtique de l'abbé Henri Boudet peut faire référence à saint Martin, opposé calendairement à saint Servais (Saint Servan pour Boudet).

Sarzeau page 156

Sarzeau est la patrie d'André Lesage, auteur du Diable boîteux où Asmodée joue les premiers rôles.

Le menhir de Kermaillard est le plus important site mégalithique de Sarzeau. On trouve également des dolmens à Brillac, à Kergillet (Lannek er Men) et un autre grand menhir couché à Largueven.

Édifié au sud de la Presqu'île de Rhuys, entre forêt et marais et à proximité immédiate de l'océan, le château de Suscinio fut au Moyen Âge, une des résidences préférées des ducs de Bretagne et de leur Cour. Construit principalement au XIIIe siècle, pendant le règne de Jean Ier, le château était avant tout une résidence de plaisirs, les ducs de Bretagne aimaient venir chasser dans la grande forêt qui l'entourait.Fortifié par la suite au cours du XVe siècle, il fut propriété de la couronne de France sous le règne de François Ier (www.sarzeau.fr).

Pénestin page 165

La page 165, selon la règle de proportionnalité, correspond à Pénestin qui se trouve à l'embouchure de la Vilaine.

p. 165 : Il est utile de remarquer que le département d'Ille-et-Vilaine comprend la plus grande partie du territoire des anciens Redones ; il reçoit son nom des deux rivières l'Ille et la Vilaine qui y prennent leurs sources. Ille, hill, signifie colline ; Vilaine – to will (ouill), vouloir, – to hem, entourer –, se rattache aux pierres levées placées sur les collines et entourant la tribu des Redones. Le rapport et la convenance entre le nom des deux rivières et celui de Redones sont-ils purement fortuits ? N'est-ce pas une confirmation frappante de l'interprétation donnée à Redones et suggérée par la langue des Tectosages ? « Les pierres isolées, dit H. Martin, se nomment men-hir, « pierre longue, ou peulvan, pilier de pierre...

A la pointe du Scal, se trouve la Pierre blanche qui est un menhir de 4 mètres de haut en quartz. Le nom de Pénestin viendrait de l'étain, en provenance des Îles Scilly, que les Phéniciens entreposaient ici (Jean-Paul Labourdette, Dominique Auzias, Petit Futé Morbihan: 2010-2011, 2010 - books.google.fr).

Trémont page 221

p. 221 : Riche en troupeaux de moutons... [...] La construction de ces radeaux avait lieu surtout...

Dans La Vraie Langue Celtique "riche(s)" et lieu(x)" sont associés aux pages 132, 145, 221. Donc au delà de 156 il n'y a que la page 221. mais on a associés "roche(s)" et "lieu(x)" aux pages 225, 236 et 242 (voir Richelieu en dessous).

L'idée chrétienne a conquis les Mauges; elle les possède, suivant leur nature, avec sûreté, mais avec obscurité. Jusqu'à la révolution, la seule circonstance digne de remarque, c'est que le cardinal de Richelieu (Riche et lieu) voulut bâtir à Saint-Florent, lit-on dans Robin, une nouvelle ville à proximité de la Bretagne, et qu'il projetait d'y ériger un diocèse qui aurait compris le pays de Mauges et de Tiffauges jusqu'à Châtillon (Aristide Matthieu Guilbert, Histoire des villes de France avec une introduction générale pour chaque province, Tome III, 1845 - books.google.fr).

La région des Mauges se situent au sud de la Loire, dans la partie sud-ouest du Maine-et-Loire (Anjou), au cœur d'un triangle Nantes Angers Cholet. Territoire de bocages composé de nombreuses vallées encaissées, on y trouve les rivières l'Èvre et la Sèvre nantaise. Sa limite Sud se confond avec la campagne vendéenne, d'où parfois son nom de Vendée angevine.

Les Mauges sont connues pour avoir été l'un des principaux théâtres d'opération des guerres de Vendée dont Cholet était le centre. En 1793, le soulèvement simultané de tout le bocage constitue l'événement le plus fondateur de l'histoire récente de ce territoire. L'ensemble de la région fut concerné par les principaux combats des guerres de Vendée (www.wiki-anjou.fr - Mauges).

Trois-Moûtiers page 234

La page 234 correspond à Trois-Moûtiers, dans la sénéchaussée de Loudun dont le gouverneur, à l'époque du procès d'Urbain Grandier et du Cardinal de Richelieu, fut Jean d'Armagnac (Carlat, mais celui-ci en Auvergne, fut un fief des Armagnacs).

p. 234 : La crête naturelle venant de Cugulhou, continue de se dessiner après avoir dépasser le Carlat.

Nous tirons cet extrait d'un livre de Louis Figuier qui n'a pas qu'écrit L'homme primitif et qui est favorable à Urbain Grandier victime de la vindicte du cardinal de Richelieu :

Nous empruntons à Aubin le récit du singulier exorcisme d'Elisabeth Blanchard fait dans l'église des Carmes : [...] «De qui est ce sang qui fut répandu hier? « C'est le sang du Fils de l'Homme. — Et qui est ce Fils de l'Homme. — C'est le sang du Fils de la Vierge, j'enrage, je ne « le dirai pas, cela me fait enrager. » Là dessus elle fit des grimaces affreuses et des cris épouvantables. « Qui est ce Fils de la « Vierge? — C'est le petit poupon. — Qui est celui—là‘? — C'est «le petit Jésus.» Les convulsions l'interrompirent de nouveau. «De qui est ce sang qui fut hier répandu? — C'est le sang « de Jésus—Christ. » Elle s'arrêta encore tout court, et l'exorciste lui ayant encore commandé d'adorer, pour marque qu'elle avait dit la vérité, elle se leva et alla se mettre à genoux sur la dernière marche de l'autel, où elle étendit ses bras en forme de croix, la paume des mains tournée en dehors, la tête baissée, et la face contre terre. Le carme lui ordonna d'adorer de paroles bien proférées : c: J'adore, dit—elle, le sang de Jésus« Christ qui fut répandu hier pour les incrédules. - Poursuis, « dit l'exorciste» : ce dernier mot, qui montrait un peu le bout de l'oreille ayant été relevé par un des assistants, qui dit que cela signifiait qu'elle n'avait pas encore récité tout ce que contenait son rollet, le commentateur téméraire n'eut que le temps de se retirer en se glissant promptement au milieu de la foule. Cependant la possédée poursuivit : or Il répandit hier son « sang pour les incrédules, afin qu'on ne croie pas que ce soit « un tourbe. Dieu au bout du jugement les condamnera, et lors « apparaîtra son courroucement, et ils seront plus damnés que « les diables. » (Louis Figuier, Histoire du merveilleux dans les temps modernes: Introduction. Les diables de Loudun, Les convulsionnaires jansénistes, Voume I, 1860 - books.google.fr).

René Bernier, curé de Trois-Moûtiers, était neveu de René le Mousnier, chanoine de Saint-Léger du Château, qui avait molesté le chanoine Maurat doyen de Sainte-Croix. Grandier avait prit parti pour ce denier et le Mousnier lui en voulait. Bernier fut attaqué sur le chemin de sa cure un soir tard et porta plainte contre Grandier. L'affaire sera classée.

Au moment su supplice, René Bernier le pria aussi de lui pardonner, & lui demanda s'il ne pardonnoit pas à tous ses ennemis, même à tous ceux qui avoient deposé contre lui ; & s'il ne vouloit pas qu'il priât Dieu, & dit le lendemain une Messe pour son Ame ; Il lui répondit; Qu'il pardonnoit à ses Ennemis tout de même qu'il desirait que Dieu lui pardonnât ; qu'au reste il l'obligeroit en priant Dieu pour lui, & en se souvenant de lui auprès de l'autel (Nicolas Aubin, Histoire des diables de Loudun ou de la possession des religieuses ursulines et de la condamnation et du supplice d'Urbain Grandier curé de la même ville, 1716 - books.google.fr, Michel Carmona, Les Diables de Loudun: Sorcellerie et politique sous Richelieu, 1988 - books.google.fr).

Richelieu page 242

p. 242 : les Celtes ont écrit leur manière de faire dans Milizac, village du Finistère, – to mill, moudre, – to ease (ize), alléger, – hack, cheval –, et dans Millas, gros village des Pyrénées-Orientales. – to mill, moudre, – ass, âne –. [...] A ce point, la courbe du cromleck se dirige vers le nord en passant par les mégalithes disposés sur le flanc des Méniès et remontant vers le haut de l'éminence. Les roches naturelles existant au sommet de ce lieu élevé...

Avant l'année 1457, la seigneurie ou terre de Richelieu appartenait à la famille Clérambault, originaire du pays de Mauges, dans l'Anjou. Elle était possédée alors par Jean Clérambault qui maria sa fille Perrine avec Geoffroy du Plessis, bisaïeul de Louis du Plessis (Aimé Martineau, Le Cardinal de Richelieu, Volume 1, 1866 - books.google.fr).

Le village de Milizac se trouve près de Brest dont l'arsenal a été fondé par le Cardinal de Richelieu. En 1641, la Catalogne grande perdante de l'union de la couronne d'Aragon et de Castille, se soulève contre le gouvernement central. La generalitat de catalogne fait appel à Louis XIII, qu'elle proclame « comte de Barcelone, de Roussillon et de Cerdagne ». L'habile Richelieu saisit l'occasion pour annexer le Roussillon et une partie de la Cerdagne. Le traité des Pyrénées de 1659, sous Louis XIV, entérine cette conquête (fr.wikipedia.org - Comté de Roussillon).

Don Juan de Garay, successeur de La Rena, voulut reconquérir les places qui s'étaient déclarées contre Philippe IV; il partit de Perpignan, le 6 septembre 1640, avec quelques pièces d'artillerie, s'empara de Millas et attaqua Lille; mais le gouverneur français de Leucate envoya quelques compagnies au secours de cette ville, et Garay, blessé dans un combat, fut contraint de se retirer ; cependant, il ne tarda pas à revenir avec 4,000 hommes; il ouvrit la brèche à coups de canon, donna trois assauts infructueux, et dut encore rentrer à Perpignan, ne laissant que quelques troupes à Thuir, à Elne et à Millas. Ces dernières passèrent quelques jours à ravager Cornella, à brûler son église; mais elles finirent également par se replier sur la capitale du Roussillon en apprenant l'arrivée des Français, commandés par Schomberg (1640) (Justin Cénac-Moncaut, Histoire des Pyrénées et des rapports internationaux de la France avec l'Espagne, 1855 - books.google.fr).

D'ailleurs, l'orthographe de tous les noms propres a été rigoureusement reproduite telle que Poussin l'avait écrite, bien que sa négligence aille jusqu'à écrire, très lisiblement, Rochelieu pour Richelieu (Ch Jouanny, Correspondance de Nicolas Poussin, Volume 5 de Archives de l'art français (Paris, France : 1907), 1968 - books.google.fr).

Mais est-ce une négligence. Rochelieu était le sobriquet qui lui était donné par des pamphlétaires comme "Le P. garasse" : (Questiones quodlibeticae tempori praesenti accommodae, ad illustrissimum S.R.E. cardinalem de Rochelieu seu de Rupella, ... disputabuntur in antiqua Parisiorum Sorbona, anno, mense, die, loco consuetis) (Maximin Deloche , Autour de la plume du Cardinal de Richelieu, 1920 - books.google.fr).

Jeu de mots entre Richelieu et la Rochelle qui était une écharde soutenue par les Anglais dans la pied du cardinal. (Alfred de Vigny, Cinq-mars, 2012 - books.google.fr).

Henri-Paul Motte, Le cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle (1881) - www.artquid.com

Sans compter sur le flanc des Méniès et remontant vers le haut de l'éminence où le mot éminence renvoie immédiatement au titre accordé aux cardinaux. Richelieu n'était-il pas cardinal ? (Eminence, Le dictionnaire de l'Académie françoise, dédié au Roy, 1694 - books.google.fr).

Marie de Médicis ayant pris la tête d'une rébellion aristocratique, Richelieu est alors chargé de négocier un accommodement entre la mère et le fils. Il réussit à rapprocher Louis XIII et Marie de Médicis, acquérant une réputation de fin négociateur et fait conclure les traités d'Angoulême (1619) et d'Angers (1620) : le chapeau de cardinal lui est donné en récompense le 5 septembre 1622. Il est intronisé à Lyon le 12 décembre de cette même année (fr.wikipedia.org - Armand Jean du Plessis de Richelieu).

Le Grand Pressigny pages 257-263

Le Grand Pressigny se trouve sur la Claise qui passe aussi à Neuillay-les-Bois.

La Claise (qui se jette dans la Creuse dans le département de l'Indre-et-Loire) est une rivière peu profonde (50 à 80 cm en moyenne) large de 4 mètres à Neuillay-les-Bois à l'est, mais de 14 mètres en aval de Martizay à l'ouest. La Claise dont la source se situe sur la commune de Saint-Maur près de l'Etang des Loges à quelques kilomètres au sud ouest de Châteauroux, a une longueur de 87.6 Km.

Pourquoi tant parler du Grand Pressigny plutot que des gisements de la Somme (Saint-Acheul, Menchecourt, Moulin-Quignon), de la Seine (Ivry, Gros-Caillou à Paris et Bas-Meudonj, de Brégy et de Précy (Oise) ou de Solutré (Saône et Loire) ? (Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, Volume 59, 1864 - books.google.fr, Le magasin pittoresque, Volume 40, 1840 - books.google.fr).

p. 261 : Dans la tombelle de la presqu'île de Rhuis (Morbihan), à côté d'un squelette humain, sans doute celui d'un archi-druide, et sous les pierres d'un dolmen, on a recueilli trente pierres polies en jade.

Rappel de l'alignement entre Le Grand Pressigny et la presqu'île de Rhuis (Sarzeau).

Les terres et l'église appartenaient, au IXe siècle, aux chanoines de Saint-Martin de Tours qui faisait partie de la viguerie d'Abilly. L'ancienne église Saint-Martin d'Etableaux, annexé par le Grand Pressigny en 1821, date du XIIème siècle et est inscrite monument historique. Elle se situe dans le parc du château de La Groitière La construction de l'église Saint-Gervais - Saint-Protais du Grand Pressigny s'est étagée du XIIe siècle au XVIe siècle. Dans l'énumération des saints de galce saint Gervais est souvent cité en lieu et place de saint Servais (fr.wikipedia.org - Etableaux).

Paulnay page 264

p. 264 : « Les Druides, dit César, ministres des choses divines, président aux sacrifices publics et particuliers, interprètent les doctrines religieuses et en conservent le dépôt. »

Paulnay surtout semblait être le centre le plus en réputation des sorciers et des meneurs de loups. Les habitants étaient souvent troublés, quand ils s'aventuraient de nuit dans les environs, par les apparitions mystérieuses et terrifiantes des loups-garous. Des gens faisant métier de sorcellerie se recouvraient de draps blancs, avec des lanternes sourdes qui imitaient des yeux flamboyants, et, sous cette enveloppe monstrueuse, parcouraient la campagne pendant la nuit; la panique se répandait pénétrait profondément dans les esprits et avait parfois des conséquences regrettables (Revue, Volumes 12 à 22, Société de géographie de Tours, 1895 - books.google.fr).

Un dicton brennous prétend : "Paulnay, Saulnay, Rosnay, Villiers. Quatre paroisses de sorciers" (Guy Pillard, Sur les confins septentrionaux de la Brenne, Mégalithes à légende, Bulletin de la Société de mythologie française, Numéro 98, 1975).

N'est-il pas vraisemblable, dit M. l’abbé Cousseau,_que ces devins ou sorciers étaient les descendans des anciens druides, qui continuaient ou qui passaient pour continuer le même métier de divination auquel leurs pères étaient incontestablement a donnés, et que cette persuasion se sera perpétuée pendant la longue suite de siècles qui s'cstécoulée depuis. Loin de chercher à contredire la distinction établie par M. de la Lande entre le druidisme et le paganisme gaulois , je citerai à l’appui de son observation les opinions de quelques Pères de l’Eglise qui ont reconnu et vanté le mérite de la doctrine des druides , et particulièrement les paroles remarquables d’Origène, qui a dit des druides que la Gaule et la Bretagne avaient été préparées au christianisme par leurs enseignemens. Mais cela, néanmoins, ne peut empêcher de croire qu’après la conversion des druides au christianisme, leur réputation de devins et de magiciens n'ait continué pour eux et leurs descendans, et je crois que l'origine de l'imputation de sorcellerie héréditaire peut remonter à ce haut point d'antiquité où les Gaules ont adopté la religion chrétienne (Congres scientifiques de France. Rouen, Nicetas Periaux 1833, Volume 2, 1835 - books.google.fr).

Neuillay-les-Bois page 276

Neuillay-les-Bois est le centre des nonagones.

les pages 276 et suivantes sont consacrées à Notre Dame de Marceille.

Limoux, où se situe Notre Dame de Marceille, est sur le rayon du grand nonagone centré sur Neuillay et allant à Rennes-le-Château. Caunes est aligné sur la diagonale du grand nonagone Rennes-le-Château - Ban-Saint-Martin, diagonale qui porte encore Palaja et Villeneuve-en-Minervois, centre et sommet du Sceau de Palaja.

p. 36 : ...il y a en même temps un y et un e, et c'est là, croyons-nous, le noeud...

"Noeud" "y" "e", à la manière d'un rébus donne Neuillay... à la page 36, numéro du département de l'Indre (déjà en 1886 : Annales du Sénat et de la Chambre des députés. Débats et documents, Journal Officiel, 1881 - books.google.fr) où se trouve justement Neuillay-les-Bois. Facétieux Henri Boudet !

Ardentes page 286

p. 286 : ...(éguiou), fièvre intermittente, – nay (né), non, adverbe négatif, – éguiouné –.

Ardentes était située sur la voie romaine menant d’Argentomagus (Argenton-sur-Creuse) à Avaricum (Bourges).

La ville était jadis séparée en deux paroisses : Saint-Martin-d’Ardentes au sud de la rivière Indre et Saint-Vincent-d’Ardentes au Nord. Devenues communes, leur union sous le nom d’Ardentes eut lieu en 1839 (fr.wikipedia.org - Ardentes).

Les fièvres intermittentes négligées ou traitées d'une manière irrationnelle peuvent passer, on le sait, à l'état de continuité (fièvres paludéennes continues, lièvres à quinquina, toujours). Parfois, ces dernières présentent une réaction des plus intenses et viennent se montrer à nous avec les symptômes de la fièvre appelée causus par les anciens et fièvre ardente par les modernes (Legitimus causus intermittentium febrium est vera congenies, a dit Sénac). Ces métamorphoses se rencontrent surtout dans les pays chauds; Pringle les a pourtant constatées en Flandre dans l'été de 1748. Leur durée peut être alors de sept jours, de quatorze jours; et si elles se prolongent davantage, elles se convertissent en une fièvre putride : cum ulterius excurrit in putridam febrem abire solet... (Dr Bourgogne, Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie, Volume 30, Société royale des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, 1860 - books.google.fr).

La Berthenoux (Indre) page 294

p. 294 : « On pense que l'institution druidique trouvée en l'île de Bretagne a été de là transportée dans la Gaule. »

Le mot Bretagne est cité. Or à La Berthenoux se trouvent les hameaux de Bretagne et de La Brande Vilaine.

La commune de La Berthenoux « Britonoria », partage avec celle de Bretagne (Indre) (canton de Levroux) « Britonica », l'attribution d'une origine qui serait due à une colonie de Bretons, soit insulaires, soit armoricains, venus en 468, sur la demande de l'empereur Anthémius, pour repousser l'invasion des Wisigoths d'Euric dans la Gaule centrale. La bataille de Déols vit la défaite des Bretons, commandés par Riothamus. Certains de ces Bretons se seraient ensuite installés à La Berthenoux (fr.wikipedia.org - La Berthenoux).

Le Brethondans l'Allier sur la même droite est peut-être dans le même cas que La Berthenoux.

Saulzais-le-Potier page 306

Le potier et l'éternelle vérité

La théorie du salut par la foi, écrit M. Renan, ne dit rien au peuple. Dans la théologie de Paul en effet, il y a bien des choses choquantes pour la raison : l'inutilité des œuvres, lajustification par la grâce, c'est-à-dire le salut accordé par une pure faveur de Dieu, non comme le prix du mérite, la prédestination des élus. La raison réclame contre cet avilissement systématique de la volonté humaine. La conscience répugne à. cette déclaration que nous ne valons point par nos efforts et ne sommes rien par nos actes, que c'est Dieu seul qui nous fait vouloir et agir, lui seul aussi qui élève ou abaisse, corrige ou endurcit, sauve ou perd, damne ou glorifie qui lui plaît. Le vase ne peut dire au potier : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? mais l'homme, si humble qu'il soit, ne peut se considérer comme un vase de terre. La doctrine de l'inutilité des œuvres et du salut gratuit est le renversement du sens humain et la négation de la morale. Tout cela est vrai; pourtant, si l’on néglige ces théories, si l'on cherche à dégager la pensée religieuse de ces formules arides et plus que contestables, quelle largeur, quelle simplicité, quel profond sentiment de la vérité éternelle, quel souffle puissant de liberté! La vie religieuse réside dans l'homme intérieur. Les pratiques pieuses sont par elles-mêmes sans valeur. Le ciel appartient, non à la dévotion minutieuse jusqu'au scrupule, mais à la vraie piété, qui est au fond du cœur et se découvre à. Dieu seul, à la foi naïve et pure, à l'amour surtout, qui est encore supérieur à la foi. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, a dit saint Paul dans un admirable passage, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain sonnant, une cymbale retentissante (Benjamin Aubé, L'oeuvre de saint paul, Revue des deux mondes, 1869 - books.google.fr).

Pour Bergson, le maître n'est pas celui qui transmet : « je lui sais gré de n'avoir pas laissé d'empreinte dans mon esprit» disait-il en hommage à son professeur Benjamin Aubé, a ses yeux « le moins systématique des hommes ».

Aubé, Lachelier, Ollé-Laprune, Boutroux, il est aisé de voir que ses professeurs étaient tous catholiques (Henri Hude, Bergson, Volume 1, Collection de Philosophie Européenne, 1989 - books.google.fr).

Aubé produit en 1878 Histoire des persécutions de l'Eglise, Saint Justin, philosophe et martyr en 1875.

Il faut chercher saint Paul (cité page 305) à l'église Saint-Paul de Soye-l’Église dans la commune de Saint-Georges-de-Poisieux, canton de Saulzais, au nord. Cette église a été construite au XIIème siècle et est le dernier vestige d'un village ayant existé au Moyen Age. Elle fut incendiée par les Huguenots au XVIème siècle, puis réparée en 1639, par les soins de Louise Compain, veuve de Michel Grangeron et de leur fils Jean, conseiller du roi, ainsi que le relate une inscription. (www.culture.gouv.fr - Saint Paul de Soye).

20. O hommes pétris de boue, qui êtes-vous, pour oser parler de la sorte à Dieu , et vouloir lui faire rendre raison de ce qu'il fait? Souffriroit-on qu'un vase de terre disputât contre le potier, et lui dît : pourquoi m'avez-vous fait ainsi? Souvenezvous donc que vous êtes en la main de Dieu comme l'argile entre celle du potier, et respectez l'auteur de votre être (Romains, Chap. IX).

Le prophète Isaïe est le premier qui se soit servi de cette » comparaison , pour nous apprendre cette obéissance aveugle » aux ordres de Dieu, (Chap. XX. 19; XLIII. 9 et XVIII. 6.). Jérémie (Chap. XVIII) s'en est aussi servi pour le même sujet (Bernardin (de Picquigny), Explication des épitres de Saint Paul, 1834 - books.google.fr).

Eternelle vérité et bienfaisance

"L'obligation de la bienfaisance est gravée dans le cœur de chaque homme de la main même de la nature" (M. T. Duchâtel, De la charité). Ce peu de mots révèle toute la faiblesse de la raison humaine, lorsqu'elle n'est pas guidée par la philosophie religieuse, et ne veut pas recourir aux sources de l'éternelle vérité. On confesse la nécessité de la charité; on avoue que le précepte de la bienfaisance est gravé dans le cœur de tous les hommes. On constate un fait; on néglige d'en connaître la cause, s'il faut la puiser dans la religion; et l'on préfère à cette noble étude le scepticisme, ce doute philosophique si commode, mais si humiliant! (Alban de Villeneuve-Bargemont, Economie politique chrétienne, 1834 - books.google.fr).

Le centre de la France

Saulzais possède son Monument du Centre de la France (vers 1947) : Ce monument fut érigé d'après les calculs de l'abbé Théophile Moreux (1867-1954), mathématicien et astronome de Bourges (fr.wikipedia.org - Saulzais-le-Potier).

Le Serpent Rouge contient ces lignes :

« Avant de lire les lignes qui suivent, Au lecteur de daigner se souvenir que » : « ...après un long sommeil les mêmes hypothèses ressuscitent sans doute nous reviennent-elles avec des vêtements neufs et plus riches mais le fond reste le même et le masque nouveau dont elles s’affublent ne saurait tromper l’homme de science... » (Abbé Th. Moreux, Directeur de l’Observatoire de Bourges, page 10, du livre l’Alchimie moderne) (lemercuredegaillon.free.fr - Serpent rouge).

L'Alchimie moderne date de 1924.

L'abbé Moreux est né le 20 novembre 1867 dans le département du Cher à Argent sur Sauldre. Il manifestera son enthousiasme pour les sciences jusqu'à sa mort à Bourges survenue le 13 juillet 1954 deux mois après avoir observé sa dernière éclipse de soleil, il avait 87 ans. Dans sa bibliogtraphie on compte : L'Atlantide a-t-elle existé ?, 1924 ; La Science mystérieuse des Pharaons, 1925 (naturnet.free.fr - Abbé Moreux).

La guerre fait rage entre plusieurs villages qui revendiquent l'honneur d'être le centre de l'Hexagone... et tentent d'attirer un maximum de touristes dans leur empire du milieu. Y a-t-il un autre moyen d'arrêter les rares touristes qui viennent se perdre ici ? Vendre du concept (la « centralité »), à défaut de savoir vendre le reste (le calme désert berrichon). « ll n'y a rien! » disent ceux qui voient mal. Montrons-leur au moins ça : le centre de la France ! Même limité à sa dimension purement géographique, le sujet nourrit encore une vieille polémique. Le centre ? Mouvant, insituable. Mais, à défaut de le trouver, on peut le construire : les monuments ne sont-ils pas le meilleur alibi des certitudes difficiles ? Pour vouloir être le centre du pays, il suffit de le montrer A condition de n'être point trop nombreux. La surenchère est bien partie : aux confins du Berry et du Bourbonnais, trois villages — au moins — se disputent le cœur géographique de la France. Le tenant du titre croyait pouvoir se reposer sur la durée : Bruère-Allichamps dans le Cher, s'était habitué à vivre avec cette gloire depuis qu'une borne romaine, découverte en 1757, a été transplantée au centre du village pour concrétiser les calculs d'un géographe du XIXème siècle, Adolphe Joanne. Grâce à son vieux monument, ce minuscule village écoule sa fierté et quelques souvenirs le long de la N 144 Ayant eu les honneurs du Guide bleu, le titre de Bruère-Allichamps fut longtemps sans contestation. Certes, un impertinent petit village, plus au sud, dans l'Allier, avait bien gravé sur le fronton de son hôtel de ville: « Mairie de Chazemais-Centre de la France ». Mais cela en resta au stade de velléité. Il y avait aussi cette prétention d'Alain-Fournier, l'auteur du « Grand Meaulnes », qui précisait dans sa Correspondance que le centre géométrique de la France était le village de son enfance, Epineuil-le-Fleuriel, à 25 kilomètres au sud-est de Bruère. De la littérature ! La menace est devenue plus sérieuse quand le village de Saulzais-le-Potier, à quelques kilomètres au sud de Bruère, s'est mis à construire son monument. « C'était en 1966. si je me souviens bien », précise Maxime Chagnon l'un des derniers sabotiers du Berry et maire socialiste du village. « Nous voulions rendre hommage aux travaux de l'abbé Moreux, ancien directeur de l'observatoire de Bourges. qui situait le centre du pays sur notre commune. Nous avons construit ce centre bénévolement, le menuisier, le maçon et moi. Les gens du village nous apportaient à boire. » Ce centre est certainement le plus sympathique de tous : à peine indiqué. à l'écart, au bout d'un petit chemin, au lieu dit Le Chétif Bois. le monument, en forme de pain de sucre, trône au milieu (La France a trois nombrils, L'Express, 1986 - books.google.fr).

L’Histoire a entre autres retenu le nom de deux églises du Cher, celle de Saulzais-le-Potier et celle, proche de la première, située dans la paroisse d’Arcomps, qui appartenaient aux chanoines de la collégiale d’Evaux, aujourd’hui Evaux-les-Bains, dans la Creuse. Si on ne connaît pas les circonstances dans lesquelles les religieux marchois acquirent l’église Saint-Georges d’Arcomps, signalée comme faisant partie de leur patrimoine en 1158 par un acte des Monumentia Pontificia Arverniæ, nous possédons la trace de la charte par laquelle Léger, archevêque de Bourges, donna l’église Saint-Austrille (qu’on peut orthographier sous les formes Saint-Aoustrille ou Saint-Austregesile, traductions possibles du latin Sancti Austregesili de Sauziaco) à la communauté d’Evaux en 1117 (berry.medieval.over-blog.com - Olivier Trotignon, médiéviste - Saulzais-le-Potier).

Austregisile signifierait compagnon de l'orient (Fortuné Anthoine de Saint-Joseph , Concordance entre les codes civiles étrangers et le Code Napoléon, Volume 1, 1856 - books.google.fr).

Austregisile ou Outrille (Saint), archevêque de Bourges, naquit dans cette ville le 29 novembre 531; son père, Angin ou Gondin, parvint à le faire entrer dans la maison du roi Gontran, qui le prit en affection. Un nommé Bethelin, convaincu d'avoir délourné les finances du roi, voulut en rejeter la faute sur Austregisile; et comme on ne pouvait venir à bout de faire dire la vérité au premier, Gontran ordonna qu'ils se battissent en duel: triste ressource employée dans ces temps pour terminer les différends. Austregisile, mettant toute sa confiance en Dieu, allait attendre son adversaire dans le champ du combat, lorsque celui-ci mourut d'une chute de cheval. Austregisile, par reconnaissance de cet événement qui le délivrait d'une injuste accusation, hâta l'exécution du dessein qu'il avait déjà conçu depuis longtemps, celui de quitter la cour et de se consacrer à Dieu. Il se retira auprès de saint Annulaire ou Aunaire, évoque d'Auxerre, qui le fit élève de son église. Il alla ensuite trouver Elhère, évoque de Lyon, qui le fit prêtre et abbé de Saint-Nizier. Il passa plus de vingt ans dans cette charge , donnant à tout le monde de grands exemples de piété, de. mortification, de charité, jusou'à ce qu'il fut sacré archevêque de Bourges le 15 février de l'an 612. Dans ce nouveau poste plus élevé, il n'en continua pas moins son genre de vie; il fit alors admirer davantage son zèle, sa vigilance, son ardente charité qui s'étendait conlinuellement à tous les besoins spirituels et temporels du prochain. Après avoir gouverné saintement son église pendant l'espace de douze ans, il mourut le 20 mai de l'an 624, jour de sa fête. Son corps fui exhumé avec pompe en 1334, et placé dans un magnifique tombeau. Au XVIème siècle, ii fut brûlé par les huguenots (Jacques Rémi A. Texier, Dictionnaire d'orfèvrerie, de gravure et de ciselure chrétiennes, 3ème partie de l'Encyclopédie théologique, Tome 52, Migne, 1854 - books.google.fr).

En 624 Austrégisile mourut donc : il fut enseveli par l'évêque de Nevers, Raurac, dans l'église du Château, qui depuis lors prit son nom. Au moment où on fermait sa tombe, le prêtre Januarius vit son image resplendissante et couverte de longs vêtements blancs apparaître à la droite de l'évêque de Nevers.

Aussi, à la mort d'Austrégisile, les esprits se divisèrent et les brigues furent ardentes. Une partie de la populace, vendue à de riches patrons, leur donna ses suffrages, et on envoya à Clotaire II un messager habile et hardi, avec une somme énorme d'or et d'argent5, pour obtenir son approbation. Les partisans de Sulpice ne députèrent qu'un homme simple d'esprit. Le roi était disposé à se laisser séduire par les riches présents ; mais la reine Sichilde lui rappela que, peu de temps avant, Sulpice l'avait miraculeusement guéri d'une dangereuse maladie4, et Clotaire se décida a approuver son élection. On pense que Sulpice, surnommé le Pieux ou le Débonnaire, était né à Vatan, de parents nobles. Ordonné prêtre en 612, par Austrégisile, qui l'avait attaché a son école ecclésiastique, il avait pendant quelque temps suivi les camps de Théoderic II en qualité d'abbé, c'est-a-dire qu'il y présidait aux cérémonies du culte. Puis il devint archidiacre : les évêques n'avaient alors qu'un seul archidiacre qui, placé auprès d'eux, les aidait et les remplaçait, soit dans l'exercice de la juridiction , soit dans les visites des églises du diocèse (Louis Hector Chaudrude Raynal, Histoire du Berry: depuis les temps les plus anciens jusqu'en 1789, Volume 1, 1845 - books.google.fr).

Noms de lieux de Saulzais

Les noms de lieux de Saulzais semblent être des échos (lointains ?) des noms cité dans lapage 306 de La Vraie Langue Celtique.

La Chaume-de-Néré, La Vigne-de-Néré, Le Pré-de-Néré, Les Champs de Néré, Néré, Le Champ-du-Pommier

NÉRÉE, père des Néréides, nymphes de la mer. Du grec hêrèus, Nérée, fait de nèô, nager, naô, couler. M. Eichhoff fait venir ce nom du sansc. nîran, eau, fait de ni ou nay, mouvoir, diriger, d'où le grec nèron, eau.

L'enlèvement des pommes des Hespérides était au moins aussi difficile que de vaincre les Amazones. Ces Hespérides ou Atlantides étaient petites filles d'Hespérus, fils de Japet et frère d'Atlas, et filles de ce même Atlas et à'Hespérie, née du riche milésien Hespara, et mariée à son oncle. On compte trois, sept ou même treize Hespérides ou Atlantides, appelées aussi Pléiades : Aréthuse ou probablement Hypéréthuse, Astrapa ou l'Eclair, Asteropeoa Slérope, Crétée, Eglce, Erytliéis, Hespéra et Vesla. Mais sous le nom d'Atlantides on désignait plus spécialement: Ambrosie ou l'immortelle, Astérie, mère du roi de Pise OEnomaüs, Céléno, Clie, Esile, Eudora, Halcyone, Mérope, femme de Sisyphe, Méra, femme de Lycaon et mère de Tégéate, Pitho, Polixo, Taygète et Timarate. Ces filles d'Atlas placées sous la garde du berger Dracon avaient dans leur jardin un arbre qui portait des pommes d'or, arbre que Junon avait donné à Jupiter le jour de leurs noces. Les fruits de cet arbre étaient si précieux qu'ils possédaient la vertu, ou de jeter la jalousie dans les cœurs, comme on le vit au mariage de Thétis, ou de séduire les plus rebelles, comme Hippomène l'éprouva avec la fière Alalante, ou de donner de l'éloquence. Aussi avait-on mis pour défendre l'approche de ces fruits Hespérius ou Ladon, fils de la Terre ou deTyphoéet d'Echidna, dragon terrible à cent têtes, dont les yeux étaient sans cesse ouverts. Hercule, sur la demande d'Eurysihée, se mit à la recherche de ces pommes, sans savoir où il les trouverait; d'abord il interroge les nymphes de l'Éridan ou du Pô , fleuve de l'Italie, qui le renvoient à Nérée. Aussitôt le héros va saisir ce dieu maritime, pendant son sommeil, et le force à lui avouer que Prométhée seul peut les lui indiquer. Alors Hercule vole au rocher de Prométhée , perce d'une de ses flèches le vautour qui le dévorait, déchaîne ensuite cet illustre captif duquel il apprend enfin que ce jardin est situé dans la Mauritanie. Satisfait sur ce point, Hercule se dirige vers l'Afrique, immole à ses pieds le terrible dragon , enlève les pommes qu'il recherchait et les porte à Eurysthée. Cependant le fait, dit-on encore, ne se passa pas toui-à-fait ainsi, car selon d'autres, après avoir trouvé Atlas, il l'aurait prié dé lui procurer trois de ces pommes; pour satisfaire à cette demande, Atlas se serait débarrassé sur lui du fardeau de la terre et serait allé les lui chercher, puis lorsqu'il revint, Hercule fatigué, l'aurait prié de l'aider à changer de position, et aurait profité du secours qu'Atlas lui prêtait pour lui laisser de nouveau tout le fardeau sur les épaules et s'emparer des pommes. Cependant plus tard, Minerve reprit ces pommes et les replaça dans le jardin. Cette fable merveilleuse est fort obscure, et toutes les explications que l'on a voulu en donner, n'ont rien présenté de bien clair. Ici les pommes sont des oranges ou des citrons, et c'est l'interprétation la plus habituelle; là c'est un avare sous la forme d'un dragon; plus loin, les Hespérides sont des fontaines, et d'autres fois elles sont les heures du soir, ou des pommes, ou des étoiles, et le dragon est le zodiaque, puis Hercule est le soleil levant qui fait disparaître les astres (Joseph Odolant-Desnos, Mythologie pittoresque : ou, Histoire méthodique universelle des faux dieux de tous les peuples anciens et modernes, 1849 - books.google.fr).

Le Champ-de-la-Croix, Le Vignoble-de-la-Croix-des-Molles, (croix)

La Côte-Malée, La Terre-de-la-Côte, Le Champ-de-la-Côte, Le Pâtural-de-la-Côte, Le Petit-Champ-de-la-Côte, Le Pré-de-la-Côte (Pla de la Coste)

La Bruyère, Le Pré-des-Bruyères, Les Bruyères (Brugos)

Le Brethon

Le Brethon est à proximité de la forêt de Tronçais. Édifiée peut-être par les chevaliers du Temple au XIIème siècle, l'église Saint Pierre fût construite sur les fondations d'un couvent. Parmi les statues présentes dans l'édifice, la Piéta et St Nicolas sont classés Seul témoignage de la guerre de cent ans, un Calvaire du XVème siècle à 8 degrés pyramidaux circulaires se dresse sur la place de la mairie.

Vestige d'un ancien prieuré bénédictin, monastère fortifié, abrité par de solides murailles, il ne reste plus maintenant qu'une partie bien conservée de la chapelle. l'édifice est en fait placé sous le patronage de Sainte Marie-Madeleine et doit son nom de St Mayeul a l'abbé de Cluny qui y serait venu prêcher. La légende de Saint-Mayeul, venu visiter le prieuré de la Bouteille peu avant sa mort, relate comment il aurait fait naître une fontaine au pied d’un ravin, en frappant la terre.

Sur la D 110, vers Le Vilhain, aux Autais, se trouve près de l'oratoire de Ste-madeleine un menhir de 2 m de hauteur dit christianisé. (www.allier-hotels-restaurants.com - Le Brethon - Menhir d'Authais/, www.ainay-le-chateau.fr - Forêt de Tronçais, lebrethon.planet-allier.com, www.zerotrois.fr - Eglise de Le Brethon, www.zerotrois.fr - Curiosités).

Cette commune possède plusieurs sources, en particulier la font Pissoire qui guérit la gravelle, les maladies de la vessie, et toutes affections urinaires. La font du Tonneau est une sorte d'oracle qui pronostique sur les récoltes et le prix du blé.

La font-St-Mayeul, près de la Bouteille, est donatrice de pluie. Quant à la fontaine des Autais, près d'une chapelle disparue Ste-Madeleine, elle est à la fois guérisseuse des enfants rachitiques, et possède la particularité de faire cesser les pluies trop abondantes. Il existerait même un «font des yeux», également à la Bouteille.

L'environnement archéologique et légendaire de cette partie de la forêt de Tronçais est des plus remarquables. Il a été recensé plus de 50 emplacements avec tegulae, tessons de poterie, et substructions encore visibles au sol dans ce qui est aujourd'hui une forêt, mais devait avoir un autre aspect dans l'Antiquité... II parait probable que l'antique sylve ait connu, alors, un défrichage intensif, si l'on en juge par la densité de ces habitats. La Bouteille se situe au pied d'une grande colline dite de Meneser, où la légende place un ancien monastère avant la construction du Prieuré par St-Mayeul. Des traces d'habitations antiques subsistent à Meneser et à la Bouteille. La voie romaine de Drevant à Cordes passait sur les lieux.

Toujours sur le territoire de cette commune, la fontaine des Andars, où «bénitier des oiseaux» se tapit dans un coin reculé de la forêt, parmi des amoncellements de grès siliceux. Elle n'est pas à proprement parler une fontaine, mais plutôt une cavité naturelle d'un rocher contenant une eau sale et trouble, et qui, parait-il, ne désemplit jamais. C'est pourtant cette eau douteuse qui passait pour guérir la lèpre, les maladies de la peau, ainsi que les dartres, en patois «enguiardes». On peut constater l'analogie de ce nom avec celui de la fontaine. (Andrée et Maurice Andrée, Le culte des sources rurales en Bourbonnais - Chapitre II. In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 22, fascicule 2, 1983 - www.persee.fr).

p. 306 : Alors, à l'arête du cap dé l'Hommé sur le haut d'un ménir, en face du temple paï en, converti en église chrétienne détruite plus tard par l'incendie, fut sculptée une belle tête du Sauveur regardant la vallée, et dominant tous ces monuments celtiques qui avaient perdu leurs enseignements.

p. 151 : Suivant Le Gonidec, Breton ou Bretoun ou mieux Brizard, vient de Briz, qui signifie peint de diverses couleurs. Lehuerou dit que Breton (Brython dans les traditions gauloises) dérive de Bro, pays et de thon, than, ou den, hommes, c'est-à-dire, hommes du pays, indigènes.

Toujours en tirant sur les cheveux, on peut voir les îles de Glénans à la page 121 et l'île de Groix dans cette page 137, aussi sur l'axe Carnac - Neuillay-les-Bois. Tout étant dans tout et réciproquement.

Les Glénans page 121

Pendant longtemps, les Glénans n’ont été habités que d’une manière intermittente, mais d’après les vestiges qui subsistent, il est certain qu’elles ont été peuplées dès les temps préhistoriques. Le beau menhir de l’île aux Moutons, les dolmens en ruines .de Saint-Nicolas, les sépultures du Drénec, les coffres de l’île du Loc’h en sont la preuve. La carte la plus ancienne sur laquelle j’ai trouvé mention des Glénans figure dans l’Atlas de Pierre Vesconte qui remonte à l’année 1318. L’échelle en est très petite, on y voit cependant au sud-ouest de la péninsule armoricaine, le port Concha et, au large, les îles Grana. Ces îles sont indiquées également sur la plupart des cartes postérieures, souvent avec la désignation : « entre Groïa et Penmark ». Les Glénans appartenaient aux moines de Saint-Gildas, près Sarzeau, comme leur ayant été donnés, disaient-ils, par Grallon, Comte de Cornouaille, auquel ils attribuaient la fondation de leur abbaye. Mais cette prétention était mal fondée, car saint Gildas ne passa de la Grande-Bretagne en Armorique que vers 580, un siècle après la mort du Comte Grallon. La possession de ces îles leur était, il est vrai, reconnue par des chartes du XIe siècle, d’ailleurs peu authentiques, qui furent cependant confirmées en 1502, par la Duchesse Anne (Vte de Villiers du Terrage, L'Archipel des Glénans en basse-Bretagne, 1906).

p. 121 : « Avril, Aphirila. » Désirer que les céréales présentent bientôt l'image de l'épi – to ape, présenter l'image, – ear (ir) épi de blé, – to will (ouill), désirer. « Mai, Maiyatza. » Aux épis souhaités viennent s'adjoindre, en mai, les brillantes fleurs des champs – to may (mé), cueillir des fleurs, – to add, ajouter –. Juin, Erearoa. » S'agiter pour passer la herse dans les champs – to hare (hère), s'agiter, – to harrow, passer la herse –.

p. 122 : Les périphrases employées dans la langue basque sont plus sensibles encore dans l'expression de certains faits naturels comme le lever et le coucher du soleil, le lever et le coucher de la lune.

Chez Virgile, Buccoliques II et V (traduit par Duchemin, Millevoye) et chez Goethe, Sur la mort de Mieding (traduit par Jacques Porchat, 1861) : "brillant narcisse". Brillant est si facilement accordé à Narcisse qu'Eugène Demolder en a fait le nom d'un fleuriste, en 1901 :

Le hasard fit qu'elle se trouvait devant le magasin du fameux fleuriste Brillant-Narcisse, au boulevard. Derrière les glaces de la vitrine vibrait l'envol des orchidées, parmi ces roses thé, si charnelles, qui portent des noms de princesses ou de généraux. Il y avait des lys Martagon, tigrés de noir, avec une croix blanche, puis des iris et des genêts d'Espagne. Tout cela, flammes jaunes, langues violettes, caresses d'or, flambait et rutilait comme si le marchand eût éventré le trésor d'une fée (Eugène Demolder, Les petits métiers de Zélie, Le Cœur des Pauvres, 1901).

L'archipel, havre privilégié pour les oiseaux marins, accueille une espèce botanique unique au monde, le narcisse des Glénans. Cette plante, découverte en 1803 par un pharmacien de Quimper, M. Bonnemaison, a une floraison éphémère (trois semaines) à la mi-avril. La floraison, en avril-mai (Le Narcisse des Glénans par Max Jonin).

Parmi les Narcisses anciennement connus, il en est plusieurs sur lesquels on est bien loin d'être d'accord et dont le type original semble perdu. Pour divers botanistes, le Narcissus calathinui de Linné est une plante inconnue de nos jours. Quelques-uns pensent la retrouver dans l'espèce que Bonne- maison a signalée, il y a un demi-siècle, dans les îles Glénans, et que Loiseleur désigne sous le nom de Narcissus reflexus. Cette supposition me paraît peu admissible, puisque le N. calathinns de Linné est une plante orientale, à fleur jaune et odorante, à feuilles planes, tandis que le N. reflexus, découvert par Bonnemaison, a été retrouvé seulement en Espagne et en Portugal, que les fleurs sont d'un blanc jaunâtre et inodores, que les feuilles sont convexes d'un côté et présentent une double nervure saillante. Enfin Linné ne mentionne pas dans son espèce le caractère qui a motivé le nom spéficique de celle de Loîseleur : les segments du périgone réfléchis et dressés par suite de l'inclinaison de la fleur, comme dans les Cyclamen et le Dodecatheon.

La plante indiquée par Bonnemaison croît dans des îlots éloignés de la côte du Finistère, îlots peu fréquentés, d'un abord difficile, dans une mer assez mauvaise, surtout au printemps.

L'île Saint-Nicolas est cultivée en partie; un fermier et sa famille l'habitent toute l'année. Le terrain, sablonneux, paraît médiocrement fertile. Il y a quelques broussailles peu élevées, mais on n'y voit aucun arbre, soit à cause delà violence des vents qui y régnent une grande partie de l'année, soit à cause du peu de profondeur du soL Deux pieds de Vigne, chétifs et mal tenus, étaient plantés contre la maison. On cultive le Blé dans de grands carrés enclos de mors, construits en pierres sèches et hauls d'un mètre environ, qui brisent les courants d'air. Une autre ressource du fermier est l'incinération des varechs pour la fabrication de la soude. La végétation spontanée est peut-être plus variée que celle de l'île-aux-Moutons, mais elle était incomparablement moins luxuriante. A peu de distance de l'unique maîson de l'île, se trouve le mur en pierres sèches à l'angle duquel M. Gay, l'un des doyens des botanistes français, avait creusé pour chercher des bulbes. Trois pieds du Narcisse-réfléchi balançaient leurs fleurs eu cet endroit, et, cofiime dans ce désert le sol est rarement remué, le creux fait jadis par M. Gay était encore reconnaissable. Là où l'on cultive le blé, le N. reflexus a disparu. On le retrouve sur la lisière des champs et dans les terrains non défrichés. Il y est assez abondant pour qu'on puisse le considérer comme vraiment spontané. Le plus ordinairement il est uniflore, fréquemment on le rencontre biflore et quelquefois triflore, te scape (tige aérienne) s'élève de 10 à 20 centimètres, mais, lorsque le sol est profond et de bonne qualité, il acquiert jusqu'à 30 centimètres de hauteur, et presque toujours alors il est multiflore (Dr Hénon, Promenade à la recherche du Narcissus reflexus de Loiseleur, Bulletin de la Société botanique de France, Tome X, 1863 - archive.org).

Les Glénans dépendent de la commune de Fouesnant

Fouesnant, noté Fuenant, Fuinant au XIème siècle, dérive du gaulois nant, avec un premier terme peu clair ; s'il a été contaminé par le breton foenn « foin », il peut trouver une origine plus poétique dans foeon « jonquilles, narcisses », mais cette « vallée aux jonquilles » reste hypothétique (Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, 2004 - books.google.fr).

La neige un 15 mai. Fouesnant est célèbre pour la coiffe de ses femmes et la qualité de son cidre. A Kerbader, la chapelle Notre-Dame-des-Neiges doit son nom à la neige qui tomba en cet endroit un 15 mai, le jour même du pardon (Lieux insolites et secrets de Bretagne, Alain Dag'Naud, 1993 - books.google.fr).

Fouesnant se trouve en effet sur l'axe nonagonal centré sur Neuillay-les-Bois du 15 mai.

Le moi de juin est l'époque où l'on fait les foins.

La composition du foin peut varier selon les usages. La plupart des éleveurs de chevaux préfèrent utiliser un foin composé d'un mélange de luzerne, fléole des prés ou d’autres graminées comme le brome ou le dactyle. Les acheteurs de foin pour les bovins laitiers apprécient les légumineuses (luzerne, trèfle, lotier) en raison de leur niveau élevé d’énergie et de protéine (fr.wikipedia.org - Foin).

Dans le mois de Juin tout sourit au cultivateur; les luzernes et sainfoins remplissent ses greniers ; ses seigles jaunissent, ses blés, déjà épiés, fleurissent et grandissent à vue d'œil; les fruits commencent à paraître; tout croît, tout fait chaque jour d'étonnans progrès. [...] Juin est donc l'époque du second labour des jachères; c'est ce qu'on appelle biner. Ce labour doit être aussi profond que la terre le peut comporter, sur-tout si le premier a été léger à cause du mauvais tems ou de la sécheresse de la terre. [...] Quand on aura biné les terres, s'il vient à faire sec, il faudra les laisser sans les herser, parce que si l'on détruisait trop les mottes, la herse n'aurait plus de prise quand l'herbe obligerait de herser; car il est certain que lorsqu'une terre n'a pas de mottes, ou très-peu, alors la herse ne faisant que glisser dessus ne l'entame pas, et par conséquent n'arrache pas l'herbe. C'est une chose que je sais par expérience : une terre que j'avais fait beaucoup herser, est venue à se battre parles pluies, au point que, la herse ne pouvait plus y prendre ; ce qui n'arrive pas aux terres sur lesquelles on laisse des mottes (Chrestien de Lihus, Principes d'agriculture et d'économie, appliqués mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture, 1804 - books.google.fr).

Île de Groix page 137

p. 137 : Quelques historiens fixent leur émigration dans l'année 523 après le déluge, c'est-à-dire, 1824 ans avant Jésus-Christ. Ce serait ainsi dans le même siècle où Inachus, le plus ancien de tous les rois connus par les Grecs, fonda le royaume d'Argos, tandis qu'en Orient, Abraham laissait par sa mort (1821 avant Jésus-Christ) son fils Isaac héritier de sa foi, de sa puissance et des promesses divines.

L'ile actuelle de Groix, non loin de Lorient, semble indiquer par son nom seul qu'elle était le siège d'une pareille congrégation de prêtresses : car c'était une terre de magiciennes : Groix, de groas, groach, magicienne, sorcière, vieille décrépite. Antiquités de la Bret., par M. de Freminville : Finistère, part. 2, p. 95 et suiv (Adolphe Félix Gatien-Arnoult, Histoire de la philosophie en France depuis les Temps les plus reculés jusqu à nos jours: Periode Gauloise, 1858 - books.google.fr).

On aura remarqué que GROAS est l'anagramme de ARGOS.

Pendant la guerre de Sept ans, il y eut quelques alertes, mais sans beaucoup de gravité. Le 21 septembre 1759, les batteries de Gâvres et du Grognon, à Groix, tirèrent sur une frégate anglaise, et quelques boulets atteignirent ses mâts. Trois vaisseaux stationnaient à l'ouest de Pen Men : les batteries de Locqueltas et du Talut tentèrent en vain de les atteindre. Six jours plus tard, une autre frégate ennemie s'aventura dans les Coureaux ; les forts de Groix et de Gâvres dirigèrent leurs tirs sur elle, mais quatorze vaisseaux l'attendaient un peu plus loin et elle réussit à s'échapper. C'est deux mois après ces alertes que devait avoir lieu le désastre des Cardinaux (20-22 novembre 1759) (Henri François Buffet, Vie et société au Port-Louis: des origines à Napoléon III, 1972 - books.google.fr).

La bataille des plaines d'Abraham, ou première bataille de Québec, se déroula le 13 septembre 1759 durant la guerre de Sept Ans à Québec, deux mois seulement avant le désastre des Cardinaux. Elle opposa les Français défendant la ville assiégée à l’armée britannique attaquante et se solda par la victoire de cette dernière et la mort des deux généraux commandant la bataille, Montcalm et Wolfe. Elle marque le début de la conquête britannique et la fin du régime français en Nouvelle-France (fr.wikipedia.org - Bataille des plaines d'Abraham).

A 16 kilomètres au sud de Quiberon et à 40 de Vannes est située Belle-Ile, la plus importante de cette côte et par son étendue et par sa position : nous la décrirons plus loin. Entre Belle-Ile et la côle, dans la direction du nord-est, il existe une chaîne d'îlots, de rochers et de bas-fonds, dont le; plus importants sont les îles de Houat et de Hœdic; cette dernière est entourée do bancs et de rochers que l'on désigne sous le nom de Cardinaux; c'est au milieu de ces récifs qui! commença la honteuse bataille navale de 1759 entre la Hotte anglaise et la flotte de l'amiral de Conflans. (Conrad Malte-Brun, Lavallée, Géographie Universelle, Tome II, 1868 - books.google.fr, Christophe Cerino, Enjeux stratégiques et opérations navales britanniques en Bretagne-Sud au XVIIIe siècle, 2007).

p. 137 : Les Celtes avaient imposé aux descendans de Tubal certaines dénominations dans lesquelles se révélaient des coutumes que le siècles n'ont pu effacer.

Dans une lettre du cardinal de Richelieu aux Maréchaux de la Force et Châtillon du 21 août 1638, on apprend qu'un certain Tubal (ou Taupadel) et Vernancourt ont participé à la bataille de Wittenweier en 1638 pendant la Guerre de Trente Ans. La bataille fut remportée par Bernard de Saxe-Weimar, allié de la France. Richelieu avait envoyé Jean-Baptiste Budes comte de Guébriant, qui sera fait maréchal, en renfort. (rohanturenne.blogspot.fr - De Rohan à Turenne, samedi 23 mars 2013).

Or un autre Budes de Guébriant participa à la bataille des Cardinaux en 1759, sur l'Orient, vaisseau de 78 canons. Le chef d'escadre Guébriant considérait que sur les 750 hommes qui se trouvaient à bord de son vaisseau, il ne disposait que d'un vingtaine ou trentaine de vrais loups de mer. Après le désastre, il note sur le devis de campagne du bâtiment que les poulies n'ont pas assez de jour pour les manœuvres qui y passent ce qui a retardé la célérité de la manœuvre (Sylviane Llinares, Marine, propulsion et technique: l'évolution du système technologique du navire de guerre français au XVIIIe siècle, Volume 1, 1994 - books.google.fr, Onésime-Joachim Troude, Batailles navales de la France, Tome I, 1867 - books.google.fr).

Tubal est encore cité par Richelieu dans une lettre au comte de Piccolomini du 21 juin 1639 (M. Avenel, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'état du cardinal de Richelieu, Tome VI, 1867 - books.google.fr).

Manteau de pèlerin

p. 137 : Les Celtes avaient imposé aux descendans de Tubal certaines dénominations dans lesquelles se révélaient des coutumes que le siècles n'ont pu effacer. Ainsi, le nom de Vardulles a été donné à une tribu ibérienne à cause de l'habitude de ces peuples de conserver sur leurs épaules, et le jour et la nuit, une espèce de manteau – to ward, garder, – hull, couverture extérieure, mantean, – et on sait que les fils des Vardulles ne dérogent point à cet usage.

Le manteau (cappa magna) est l'attribut des Cardinaux, comme Richelieu.

Groix avait ses pélerinages.

Quant à la procession des coureaux de Groix, ces « Rogations maritimes », comme l'appelle le général d'Amade, le 24 juin, je crains qu'elle ne s'inspire d'un souci moins immatériel, s'il est vrai qu'on n'y bénisse la mer « qu'afin qu'elle se montre clémente aux pêcheurs et qu'elle leur fournisse une récolte de sardines abondantes ». Quatre paroisses (Ploemeur, Port-Louis, Riantec et Gâvres) prennent part chaque année à cette procession sur leurs flottilles pavoisées. La bénédiction est donnée en pleine mer par le recteur d'une des quatre paroisses, debout sur le pont du bateau-pilote ; le chant du Te Deum s'élève des quatre flottilles ; puis, sur un signal de l'officiant, les barques remettent à la voile et cinglent vers leurs ports respectifs. La procession rentrée, le pardon est clos, du moins en tant que fête religieuse. Mais l'intervalle des offices est occupé par des cérémonies d'un caractère spécial, telles que baisement des reliques et le sonnement des cloches, car les cloches sont saintes aussi en Bretagne. Chaque pèlerin doit faire sonner au moins une fois, en entrant ou en sortant, la cloche de certaines chapelles du littoral : seul moyen pratique, affirme-t-on , d'obtenir « de promptes nouvelles des absents » (Charles Le Goffic, L'âme bretonne, Tome I, 2008 (1924) - books.google.fr).

Mais le pélerinage par excellence est celui de Saint-Jacques de Compostelle qui se fait en Galice où Celtici et Varduli/Turduli se retrouvèrent.

Varduli ou Vardulli (Mela, Choro., III, 15, Pline, Nat. Hist., III, 26, 27) : les ancêtres grosso modo des actuels Guipuscoans étaient connus dans l'Antiquité sous le nom de Vardules. Strabon (Géogr., III, 4, 12), dont l'oeuvre se base en grande partie sur les écrits de Posidonius d'Apamée qui rédigea une partie de son oeuvre après 72 av. J.-C, mentionne les « Bardyètes, qu'on appelle aujourd'hui Vardulles ». Or, fait curieux, Pline (Nat. Hist., IV, 118) cite, parmi les peuples de la Lusitania, « les Turdules, dits Bardules » (Turduli qui Barduli [cognominatur]). Le seul auteur, à notre connaissance, à mentionner ce fait est Julio Caro Baroja. Toutefois, deux lectures du texte de Pline sont possibles : l'une, celle de Mayhoff, opte pour une leçon Bardili (quoique cet auteur signale également dans ses notes la forme Barduli). En revanche, Emile Littré, qui se base sur le texte du jésuite Hardouin, rapporte une forme Barduli. Les Turdules était à l'origine un peuple ibère établi dans la région de Cordoue et sur le bas-Guadalquivir. Ils étaient peut-être apparentés aux Turdétans. Une partie de ces Turdules s'installèrent en Lusitanie où Pline (Nat. Hist., IV 113) cite les Turduli veteres surnommés, on l'a vu, Barduli. Strabon (Géogr., III, 3,4) raconte en effet comment les Celtici - dont il ne faut pas confondre le nom avec celui des Celtes à proprement parler - s'étaient installés en Galice, à l'époque de Strabon cet événement devant être encore relativement récent. Celui-ci rapporte en effet que les Celtiques ou Celtici (le sens serait « apparentés aux Celtes, qui ont la manière des Celtes ») du bord de l'Anas [l'actuel fleuve appelé Guadiana : wada + ana, « la rivière Ana » en arabe], « ayant participé aux côtés des Turdules à une expédition militaire dirigée contre cette région [la Galice], ils se révoltèrent après avoir franchi le cours du Limaeas [actuel Lima, nord du Portugal]. A la suite de cette révolte, comme ils avaient par surcroît perdu leur chef, ils seraient restés dans la contrée [en Galice] en s'y dispersant ». (Hector Iglesias, Affinités toponymiques cantabropyrénéennes et énigmes historiques, 1999 - lapurdum.com).

Le manteau est un accessoire de saint Jacques le Majeur, apôtre de l'Espagne. Représenté en pèlerin, debout, à partir du XIIIe siècle, sous l’influence du pèlerinage de Compostelle, il porte la tenue traditionnelle du jacquet, avec le bourdon (bâton de pèlerin), la besace, la calebasse (gourde), le mantelet (grande cape) et le chapeau de feutre à larges bords orné d'une coquille Saint-Jacques (fr.wikipedia.org - Jacques de Zébédée).

Une oeuvre magistrale du XIVe siècle, appartenant à l’abbaye de Westminster, nous montre saint Jacques revêtu du manteau, la musette au côté, coiffé du large chapeau orné de la coquille. Il tient en sa main gauche le livre fermé, enveloppé d’une housse formant étui. Seul, le bourdon, sur lequel il s’appuyait de la main droite, a disparu (pl. XXIII). (440) Ce livre fermé, symbole parlant du sujet dont se servent les alchimistes et qu’ils emportent au départ, est celui qui tient avec tant de ferveur le second personnage de l’Homme des Bois ; le livre signé de figures permettant de le reconnaître, d’en apprécier la vertu et l’objet. Le fameux manuscrit d’Abraham le Juif, dont Flamel prend avec lui une copie des images, est un ouvrage du même ordre et de semblable qualité. Ainsi la fiction, substituée à la réalité, prend corps et s’affirme dans la randonnée vers Compostelle. On sait combien l’Adepte se montre avare de renseignements au sujet de son voyage, qu’il effectue d’une seule traite. « Donc en ceste mesme façon1, se borne-t-il à écrire, je me mis en chemin et tant fis que j’arrivais à Montjoie et puis à Saint- Jacques, où, avec une grande dévotion, j’accomplis mon voeu. » (Fulcanelli, Les Demeures philosophales, p. 87).

Flamel et maître Canches, rencontré à Léon par l'instigation d'un marchand de Boulogne, alliés par une indéfectible amitié, vont maintenant voyager de concert pour le voyage de retour depuis Compostelle. Les deux amis s’accordent pour opérer leur retour par mer, au lieu d’emprunter la voie terrestre. Flamel ne nous dit point les causes de cette résolution, qu’il se contente de soumettre à l’appréciation des investigateurs. Quoi qu’il en soit, la seconde partie du périple est longue, dangereuse.

Sous le règne de Charles VI, roi dont la raison s’altérait fréquemment, la France fut en proie à de grands troubles civils, et divisée en deux grandes factions, l'une sous la direction du duc de Bourgogne, et qui avait pour appui le populaire, l'autre dite des d’Armagnac, ayant pour chef le duc d’Orléans, et pour appui l'aristocratie; les bouchers se déclarèrent pour le duc de Bourgogne, et coinmirent de grands désordres. Le parti du duc d’Orléans s'étant trouvé le plus fort en 1416, l'on recherche ceux qui étaient du parti contraire, et, outre les peines dont on punit les bouchers qui s'étaient le plus compromis, le roi, par ses lettres du 13 mai de l'an 1416, ordonna que la grande boucherie fût démolie, abattue et ruinée rez pied, rez de terre; ce qui fut incontinent exécuté, et le mois d'août de la même année, la communauté des bouchers de la grande boucherie fut abolie. A la vérité, deux ans après, les choses changèrent; ils purent faire rebâtir leur boucherie, et leur communauté fut rétablie et reprit son état prospère (F. Rittiez, Notice historique sur la tour Saint-Jacques-la-Boucherie nouvellement restaurée et sur le célèbre Nicolas Flamel et la dame Pernelle son épouse, 1855 - books.google.fr).

Les lettres du 13 mai de l'an 1416 qui ordonnent la destruction de la grande boucherie sont produites un an avant la mort de Flamel en 1417. Nicolas Flamel opéra trois transmutations : le 17 janvier 1382, un 25 avril et une troisième fois à une date inconnue. Le 17 janvier correspond à Rennes-le-Château (Calendrier du grand nonagone), le 25 avril à Landeronde (Super-étoile/Marguerite). Quelle était la date supplémentaire ?

Le cardinal de Richelieu est très présent dans cet article. Comme grand-maître, chef et surintendant général de la navigation et commerce de France, il commanda à Louis le Roux, sieur d'Infreville, commissaire général de la marine, ce visiter les ports du royaume. Il commença son voyage de Paris le premier juillet 1629. Il passa donc à Port-Louis et en l'île de Groix (Correspondance de Henri d'Escoubleau de Sourdis, 1839).

Il l'est aussi selon la légende dans l'histoire du livre d'Abraham le Juif que Flamel autrait acheté "pour la somme de deux florins, un livre doré fort vieux et beaucoup large ; il n’estoit point en papier ou parchemin, comme sont les autres mais seulement il estoit faict de déliées escorces (comme il me sembloit) de tendres arbrisseaux." (Fulcanelli, Les Demeures philosophales, p. 89).

p. 114 de La Vraie Langue Celtique : Les lames ou tuniques formant la tige du papyrus étaient au nombre de vingt environ. Chaque tunique faisant une feuille, on conçoit qu'une seule tige d'un arbuste de dix pieds de hauteur devait fournir de nombreuses feuilles de toute longueur. La page 114 se situerait un peu avant au large de Penmarch, où, près de la chapelle de la Madeleine, on voyait jadis un alignement de menhirs aujourd'hui disparu.

Dans Borel nous lisons ceci à propos du manuscrit d'Abraham. " Mais j'ay pourtant ouï assurer à un gentilhomme de Rouergue, appelé De Cabrières, se tenant en son château de Cabrières, près de Millau, où je fus exprès pour voir ce manuscrit, qu'il avait vu l'original de ce livre, que feu M. le cardinal de Richelieu avait recouvré peu de temps avant sa mort, et qu'un grand seigneur de familier avec ceux qui manièrent ses papiers, l'avait emporté de son cabinet. Plusieurs copies avaient été faites du Livre d'Abraham le Juif et c'est une de ses copies qui se serait trouvé à Cabrières" (Etoile hermétique : Nicolas Flamel).

Les conclusions de l'abbé Villain contre la légende de Flamel furent vigoureusement attaquées par l'alchimiste ardennais Onésime Henri de Loos (1725-1785) dans son Flamel vengé, son adeption défendue, et la tradition rétablie dans sa vigueur contre les atteintes, les insultes de l'ignorance, contre les fictions et les impostures de la critique. Onésime de Soissons est fêté le 13 mai.

Le 13 mai

Le saint Tudy cornique est clairement le même que le Tudy breton ou, en tout cas, a été identifié avec lui depuis l'époque du Moyen-Age, car sa fête tombe en mai, comme en Bretagne. Il est le patron de l'église paroissiale de Saint-Tudy en l'île de Groix. Une légende grésillonne veut qu'il soit venu, à Groix, sur une barque singulière : le menhir de Kergatouarn. Il est fêté le 9 mai, le 11 à Quimper. Bien proche du 13. Il est prié pour obtenir la guérison des rhumatismes. L'Île de la Sorcière (Enez Er Goac'h) abrita, dit-on, des druidesses qui furent chassées de l'âme des habitants par saint Tudy. Dès le XIe siècle au moins, Groix possédait une grande partie des reliques de S. Tudy, et qu'il y en avait encore des restes à l'époque de la Révolution française.

En 1893, les premières vêpres de Saint Tudy eurent lieu le 13 mai (Roger Pichon, Groix: L'île des sorcières, 2008 - books.google.fr).

C'est à Groix que H. Jego "inventa" la méthode de mise en conserve du thon à l'huile. En 1860.