Partie IX - Synthèse   Chapitre LVII - Calendrier   

Runes mi-mensuelles

Nous abordons les runes mi-mensuelles avec l'ouvrage de Nigel Pennick Runes (Könemann, 1999). Tout comme la journée est divisée en 24 heures, l'année runique est divisée en 24 " demi-mois ". Chacun d'entre eux est gouverné par une rune. La divination runique utilise ce système pour déterminer l' " Exposant ", à savoir la personne faisant l'objet de la lecture.

Les 24 runes demi-mensuelles furent mentionnées avant Pennick, qui, lui, fait débuter l'année le 29 juin, chez Herman Wirth, représentant du mouvement völkisch, philologue de la première moitié du XXème siècle, qui, dans Der Aufgang der Menschheit (Iéna 1928), entendait reconstruire l'histoire de la religion, du symbolisme et des écrits d'une " race nordico-atlantique " primordiale, dont il faisait remonter les origines au paléolithique. Wirth situait le berceau originel de cette race dans la région correspondant à l'actuelle Arctique et la décrivait comme porteuse d'une culture cosmico-symbolique dont le thème central serait l'année solaire comme expression d'une loi universelle de renouvellement, cycle dans lequel le solstice d'hiver aurait revêtu une importance particulière.

Herman Wirth ( Utrecht 6 mai 1885 - Kusel 16 février 1981), professeur hollandais naturalisé allemand, fut lecteur de philologie hollandaise à l'Université de Berlin de 1909 à 1919. En 1925 il s'inscrivit au NSDAP. Spécialiste des symboles de la protohistoire, Herman Wirth incarne parfaitement la position singulière des Völkischen dans le Troisième Reich : d'une part il vivait grâce à un poste de recherche de l'Ahnenerbe qu'il contribue à créer et qu'il quitte en 1937, de l'autre, en butte à l'hostilité de Rosenberg, il était interdit de publier. Il estimait que la recherche des racines de la germanité, objectif positif, était primordiale, et que l'antisémitisme, attitude négative, était "une perte de temps". Arrêté en 1945 à, la suite de la victoire alliée, il est rapidement relâché.

Le mouvement volkisch, duquel C. G. Jung était proche, était une nébuleuse d'associations faisant la promotion du peuple allemand, avec une tendance à l'ésotérisme.

L'année runique débute le 29 juin, qui est aussi la fête de saint Pierre et de saint Paul. Selon une tradition anglaise de la région d'East-Anglia, il s'agit du jour de la récolte des herbes, orsque celles-ci atteignent leur hauteur maximale.

29 juin

13 juillet

Fehu, rune de la prospérité

14 juillet

28 juillet

Uruz

29 juillet

12 août

Thurisaz

13 août

28 août

Ansuz

29 août

12 septembre

Raidho

13 septembre

27 septembre

Kenaz

28 septembre

12 octobre

Gebo

13 octobre

27 octobre

Wunjo

28 octobre

12 novembre

Hagalaz rune de la grêle

13 novembre

27 novembre

Naudhiz

28 novembre

12 décembre

Isa rune de la glace

13 décembre

27 décembre

Jera

28 décembre

12 janvier

Eihwaz

13 janvier

27 janvier

Perdhro

28 janvier

11 février

Elhaz

12 février

26 février

Sowulo rune du soleil

27 février

13 mars

Teiwaz

14 mars

29 mars

Berkana rune de la renaissance

30 mars

13 avril

Ehwaz rune du cheval

14 avril

28 avril

Mannaz

29 avril

13 mai

Laguz

14 mai

28 mai

Inguz

29 mai

13 juin

Othala

14 juin

28 juin

Dagaz

Coïncidence de 6 dates

On peut observer que 6 dates correspondent à la triangulation du calendrier :

le 29 juin - rune Fehu - Saint Pierre, 28 octobre - rune Hagalaz - Saint Jude et saint Simon, 27 février - rune Tiwaz - Constantin pour le grand nonagone ;

28 septembre - rune Gebo - Baruch, 29 mai - rune Othala - Joachim de Flore, 28 janvier - rune Elhaz - Charlemagne pour le petit nonagone.

Le 28 septembre et la rune Gebo sont associés à la déese Gefn qui est resté dans la mythologie norraine un nom épithétique pour désigner Freyia, considérée comme Déesse de la mer. Dans la religion des habitants de l'île de Seeland, Gefn, identique avec Freyia, se sépara de cette déesse et se constitua comme une divinité distincte, sous le nom quelque peu modifié de Gefton. Mais ce qui prouve l'identité primitive de Gefton avec Freyia, c'est qu'elle était, comme cette déesse, la protectrice des Vierges, et qu'elle passait pour l'Épouse de Skiôldr, qui, ainsi que Freyr, était un nom épique désignant le Soleil, le frère ou l'époux de la Lune (Freyia). La déesse maritime Gefn avait pour symbole un navire et pouvait, par conséquent, être représentée symboliquement, ainsi que Isis, par une barque ou un navire. Aussi pouvait-on lui donner, comme nom épithétique un nom de navire. Or, comme les anciens Scandinave se servaient d'arbres creux en guise de bateaux, ils donnaient aussi au navire les noms métaphoriques de frêne et de pin de mer. Et de là Pin-de-Mer (Mar-dôll) devint un des noms épithétiques de Gefn ou de Freyia, considérée comme déesse maritime. Gefn est " la donatrice bienveillante " qualification proche de " la grande dispensatrice ", " la très généreuse " que portait la déesse gauloise Rosmerta honorée à Sion-Vaudémont dans le cercle templier centré sur Houécourt associé à ce même 28 septembre.

Les trois runes Hagalaz - Fehu - Tiwaz assemblées peuvent être lues à la manière hébraïque, c'est-à-dire sans voyelles, dans l'esprit de Raban Maur, disciple d'Alcuin, qui liait runes et alphabet hébreu. En suédois le mot höft et en allemand le mot Hüfte signifient " hanche " dont l'importance dans l'Histoire sainte a des répercussions dans celle du Graal avec la blessure du Roi Pêcheur aux hanches.

Les hanches sont une partie du bassin qui est, dans la spiritualité biblique, la Porte des hommes. Pour les kabbalistes, il est yesod, le fondement, mais aussi tsedek, la justesse ou l'équilibre.

Le songe de Jacob précède le combat avec l'ange. Ce songe peut être lu en fonction de l'architecture du corps dans laquelle la ville de Luz, base de l'axis mundi, est identifiée au bassin, l'échelle à la colonne et les anges qui montent et descendent, aux énergies subtiles reliant l'homme à Dieu. Or, luz veut dire "ce qui est caché " ou enveloppé, l'amande, le noyau, thème qui se retrouve dans une autre dénomination du bassin. Sod, le "secret" ou le "lieu du secret". Si nous cherchons la traduction de sod en latin, nous trouvons sacer dont le neutre est sacrum. Le sacrum est donc le lieu du secret. A son réveil, Jacob s'exclame : " En vérité, Yahvé est en ce lieu et je ne le savais pas ! [...] Que ce lieu est redoutable ! Ce n'est rien de moins qu'une maison de Dieu et la porte du ciel !" : " Terribilis est locus iste... et porta coeli " comme à l'église de Rennes-le-Château.

Yahvé demande à Jacob de revenir à sa nature originelle "Retourne au pays de tes pères, dans ta patrie et je serai avec toi (Genèse 31,3). Jacob part donc et, à un endroit appelé le gué de Yabboq, il fait passer toute sa famille, restant à l'arrière lui- même; la nuit tombe. Et toute la nuit, il lutte avec un être surhumain qui lui laisse deux signes : une blessure de la hanche et un nouveau nom : Israël, celui qui a lutté avec Dieu.

Le torrent symbolise la séparation entre le temps des Patriarches : Abraham, Isaac et Jacob, et leur descendance, le peuple d'Israël. Ce sont les qualités des Patriarches que Jacob voulait retrouver de l'autre côté du Yabboq et que ses enfants avaient perdues. A l'issue de la lutte, lorsque le matin se lève après les longues heures de la nuit de l'exil, l'ange lui accorde enfin sa bénédiction et reconnaît par la-même sa valeur. Il rend hommage à son message divin et a son idéal monothéiste. Jacob n'a pu être vaincu par son adversaire, mais seulement blessé à la cuisse. Cette blessure a une valeur symbolique : les descendants de Jacob, eux aussi, seront protégés par Dieu dans la lutte avec leurs ennemis ; ils pourront être blessés et leurs pas seront mal assurés, mais ils ne seront jamais vaincus. Si Jacob tombe, ce n'est point parce que son potentiel physique et matériel ne peut se mesurer avec celui de l'ange ; s'il tombe sa chute sera due au fait qu'il n'aura pas su mériter la protection divine.

"Il le toucha alors a la hanche" (Gen.32:20) allusion au membre de la circoncision. La spirale, symbole de naissance et de mort, de mort et de renaissance est inscrite sur la hanche et le genou du Christ du grand tympan de Vézelay. La loi juive a-t-elle tenu à perpétuer le souvenir de cet événement en défendant la consommation du muscle qui fut blesse lors de la lutte avec l'ange. Couramment, ce muscle est appelé "nerf sciatique", ce qui est inexact du point de vue anatomique, mais situe bien la région de la cuisse d'où doit être extirpé le muscle en question. 613 commandements se repartissent en 248 commandements positifs, correspondant à nos 248 membres et 365 interdits, qui correspondent à nos 365 nerfs dont nous sommes constitués. L'un de ces nerfs est le nerf sciatique, c'est là que se tient le Yetser-ara (mauvais penchant) et c'est de là que proviennent les impulsions sexuelles. D'où le commandement de Dieu du retour symbolique au pays de ses pères pour retrouver les bons penchants que non seulement ses enfants devaient retrouver mais lui-même aussi.

Chacun de ces 365 nerfs correspond aussi a un jour de l'année ; le nerf sciatique correspond au jour de Ticha BeAv (9 du mois de Av). Ce jour-la, les forces de l'ange sont à leur apogée. C'est la raison pour laquelle les deux Temples de Jérusalem ne purent être détruits qu'un 9 Av. Tisha Be-Av est le jour de la commémoration de la destruction des deux Temples de Jérusalem. En -586 avant J.C., la ville de Jérusalem est envahie par les Chaldéens, et le 9 Av le Temple est détruit et livré aux flammes et au pillage. C'est la déchéance de la dynastie du roi David qui était au pouvoir depuis quatre siècles et la fin du Royaume de Judée. Les Juifs sont déportés en Babylonie, le premier exil commence. En 70 après J.C., les Romains détruisent le second Temple en cette même date du 9 Av, lors de la première révolte juive. C'est le jour où le décret d'expulsion des Juifs d'Espagne (1492) de Ferdinand de Castille a été mis en application. C'est aussi le jour où le premier train démarra pour Auschwitz. Une tradition affirme que le Messie doit naître un 9 du mois de Av.

L'identification midrashique d'Edom avec le porc vient du parallèle avec le mot hazir (porc, sanglier) et le verbe lehahazir (restaurer, retourner) : " rendre la couronne à son propriétaire ". Dans le Midrash Rabba (rédigé vers le Vème siècle) on peut lire : " Nos sages nous enseignent que chacun des prophètes d'Israël a entrevu et annoncé les quatre exils que notre peuple traversa. Ils ont décrit les différentes puissances auxquelles serait soumis le peuple Juif dans leur état de gloire et dans leur déchéance. Moché compara les 4 nations oppressantes aux 4 animaux qui ont pour particularité de n'avoir qu'une des 2 qualités requises pour être Cacher : ruminer et avoir les sabots fendus. Edom, le dernier exil, celui dans lequel nous sommes encore, est illustré par le 'Hazir (le porc). Cet animal incarne, selon nos sages, l'image même de l'hypocrisie. En effet, il n'a que pour qualité d'avoir les sabots fendus, mais il ne rumine pas. Pourtant, si l'on observe sa stature, c'est le seul animal qui mette autant en avant ses pattes. Ainsi, veut-il (tout en mettant en retrait son groin) faire croire à sa pureté. "Regardez-moi ! J'ai les sabots fendus ; je suis donc Cacher !" dirait-il. Il en est ainsi pour Edom qui fait croire à sa bonté et à sa justice pour mieux faire passer la perversité de ses projets. En outre, nos maîtres font remarquer que les trois premiers animaux (le chameau, la gerboise, le lièvre) ruminent, alors que le porc lui ne rumine pas. Ils voient en cela un signe que les premiers exils laisseront la place à un suivant. Tandis que celui de Edom - le porc - ne rumine pas ; il n'engendre pas d'autre exil. La Guéoula suivra cette période de ténèbres pour l'éternité. " (www.ormenahem.com). Edom était en même temps assimilé à l'empire romain. L'empereur Hadrien était appelé " Hazir ". D'ailleurs, il avait la passion de la chasse. Un jour, il abattit d'un seul coup un sanglier énorme.

Mais on peut supposer que l'identification d'Edom au porc ou au sanglier est plus ancienne. Le nom d'Esaü signifie probablement " velu, hirsute ", ce qu'il était, tandis que Jacob était glabre. Esaü est surnommé Édom (de l'hébreu 'edôm : rouge, roux) et sera l'ancêtre des Édomites ou Iduméens, le peuple du père d'Hérode le Grand. La robe velue des sangliers de moins d'un an est de couleur brun-roux. Dans une autre tradition, Shiva est le terrible Rudra, sanglier roux, chasseur redoutable, le dieu qui règne sur le bétail et les animaux sauvages, celui qui est défini comme lé " dieu des restes ", qui est exclu du culte normal du soma, celui dont le nom est mis en relation avec la consommation de la chair, du sang et de la moelle, celui dont les troupes sont " Mangeuses de chair ", celui dont les bêtes féroces sont une manifestation.

Odysseus, dont le nom signifie " l'homme en colère ", représente le roi sacré au visage rouge, on l'appelle " Ulysses " ou " Ulixes " en latin - mot venant probablement d'oulos " blessure " et ischia " hanches " - en rapport avec la blessure faite par la défense de sanglier, que sa vieille nourrice avait reconnue lorsqu'il revint à Ithaque. C'était la façon dont mourraient ordinairement les rois que d'êtres transpercé par un sanglier, mais Odysseus avait survécu à sa blessure. Cette blessure est comparable à celle de Jacob, le frère jumeau d'Esaü. Or plusieurs "Midrachim" identifient l'homme qui lutta avec Jacob à l'ange d'Esaü. Cela permet de relier l'aventure de Jacob avec la mythologie environnante. Le demi-dieu syrien Tammuz fut tué par un sanglier comme beaucoup de personnages mythiques - Zeus crétois, Ancée l'Arcadien, Carmanor le Lydien, le héros irlandais Diarmuid. Ce sanglier semble avoir été autrefois une truie à défenses en forme de croissant de lune, c'est-à-dire la déesse en personne se manifestant avec les attributs de Perséphone. Adonis (du phénicien " Adon " : seigneur) est une variante grecque de Tammuz, l'esprit de la végétation annuelle. En Syrie, en Asie mineure et en Grèce, l'année de la déesse sacrée était parfois divisée en trois périodes, gouvernées respectivement par le lion, la chèvre et le serpent. La chèvre, qui symbolisait la période centrale, était la déesse de l'amour, Aphrodite ; le serpent, symbolisant la dernière période, était consacré à la déesse de la mort, Perséphone ; le lion, de la première période, était consacré à la déesse de la naissance, appelé Smyrna.

Marc Chagall, Ulysse et Euryclée

Les sangliers peuplaient les montagnes de Judée. Comme en témoigne Edgar Quinet (Ahasvérus, Deuxième journée : La Passion) :

- Saint Michel : Sanglier de Judée, tu traînes dans tes reins l'épieu du chasseur.

- Ahasvérus : Apprenez-moi ce qu'il faut chercher dans mon chemin pour me guérir.

Ainsi que, Gauthier Vinisauf qui raconte que rien ne manqua à la ressemblance de Richard Coeur de Lion avec les personnages des temps héroïques. Au cours de la IIIème croisade, il rencontra un énorme sanglier en Judée, se battit longtemps avec l'animal féroce, et l'étendit mort, après avoir couru le plus grand péril.

Les trois lettres Gebo - Othala - Elhaz forment le mot " goz " qui a été vu comme une forme du mot got (" dieu ") ou d'une divinité du même nom et qui a donné les noms Gozzelin ou Gozzo, si on prononce la rune Elhaz à la manière gothique du Ezec. En allemand Götze signife "faux dieu" et montre bien que "goz" correspond à une ancienne divinité germanique.

On rencontre ce terme chez Gossuin de Metz dans son Image du Monde au sujet d'une Inde myhtique. Barthélemy l'Anglais quant à lui note : " Inde est une région d'orient assise en Asye et est ainsi appellee pour une riviere qui est appellee Ynde qui clot de la partie vers orient ". En Inde il y a des montagnes d'or " ou nulz ne puet aler pour les dragons et les griffons qui les gardent ". Il y a aussi des populations prisonnières : pour Gossuin, c'est là qu'Alexandre enferma les peuples de Gog et Magog : " Illec sont une gent sanz bien et sanz savoir que Alixandres encloust la dedanz. Et sont la gent Goz et Magoz qui menjuent char toute crue d'ommes et de bestes ".

Il existe bien une population au nom de Gouzes aux abords de la mer Caspienne qui, à différentes époques, la Caspienne a changé de nom. Certaines tribus (turkmènes, gouzes, etc.) habitant au bord de la mer ont laissé leurs traces dans la toponymie de la mer. D'ailleurs, l'origine du nom actuel remonte à l'une d'entre elles, les Caspis, implantés sur la rive sud-ouest de la mer, entre la rivière Araxe et la ville actuelle d'Astara, aux IIème et Ier millénaires avant notre ère. On rencontre cette dénomination pour la première fois chez des auteurs grecs du Vème siècle avant notre ère. Le géographe arabe Isztachri dit que de son temps (Xème siècle) les moutons du pays des Gouzes jouissaient d'une grande célébrité.

Evolution des runes anglo-saxones

En Frise au Vème siècle, 4 nouvelles runes furent ajoutées aux 24 existantes. Ce futhark à 28 caractères est connu grâce à la lame d'un scramasaxe (courte épée) trouvé dans la Tamise en 1857.

A Ac : chêne

O Os : bouche/discours

Y Yr : arc/if

Io Ior : une bête aquatique

Ce n'est qu'en 782, lors de l'établissement d'Alcuin sur le continent, que l'alphabet runique vieil anglais admit un symbole spécial, pour figurer êa (terre/tombe).

Les pièces frappées dans les royaumes anglais d'Est-Anglie et de Mercie portaient des inscriptions runiques. Aethered, Peada, Ethilberth, Beonna sont des rois dont le nom fut écrits en runes.

Vers l'an 800, dans le nord de l'Angleterre et ce qui est aujourd'hui le Sud de l'Ecosse, le futhark anglo-saxon fut encore développé. Quatre autre runes apparurent, créant le futhork northumbrien à 33 runes, la plus longue séquence runique de l'Ancien Futhark. Ceci marqua la fin du développement runique anglo-saxon. Bien qu'il existe des variantes, la séquence runique northumbrienne est divisée en quatre oettir de huit caractères, ce qui laisse une rune, Gar, qui est placée au centre. Certaines runes du quatrième oett traduisent une influence celtique. Leurs noms et significations sont liés à ceux de lettres ogamiques correspondantes. Ce phénomène est une preuve importante de la communication et des échanges entre les magiciens celtiques et germaniques, probablement dans ce qui est maintenant le sud de l'Ecosse. Les runes supplémentaires de la séquence northumbrienne sont :

Q, Cweorth : pommier, feu cérémoniel

K Calc : calice, pierre de calcul ou pion

St Stan : une pierre

G Gar : une lance

Ces dernières runes sont d'inspiration celtique et ont rapport avec la légende du Graal : le calice ou pierre de calcul (conte/compte du graal), la pierre et la lance.

Le plus remarquable témoignage conservé de runes northumbriennes est ce que l'on appelle le " coffret des Francs ", conservé au British Museum. Il est gravé dans l'os de baleine, portant des scènes de la Tradition nordique et de la mythologie chrétienne, avec des scènes décrites en runes northumbriennes décoratives. La pierre tombale " Hogsback " (en forme de maison) de Falstone (Northumberland) possède une inscription bilatérale en runes et en lettres anglosaxones VIIIème siècle.

La connaissance des runes northumbriennes sur le continent a pu passer par le célèbre Alcuin, moine né vers 735 à York dans le Northumberland de l'époque. On sait que les moines avaient entretenu le savoir des runes. Alcuin, lui-même, dans un de ses manuscrits fait part des runes gothiques. Raban Maur, à l'exemple d'Alcuin, écrivit un traité de linguistique, De inventione linguarum Hebraea usque ad Theodiscam, dans lequel se trouvent des documents précieux sur les anciens caractères runiques qu'il identifie à hébreu. Il fait mention le premier des runes marcomans, remaniement des runes anglo-saxones, opéré par des savants, sans aucun but d'usage pratique.

Le Codex Sangallensis 878 est un manuscrit conservé à l'abbaye de Saint-Gall qui date du IXème siècle et qui provient probablement de Fulda. Il contient l'Ars minor and Ars maior de Aelius Donatus, les Etymologiae d'Isidore de Séville et la grammaire d'Alcuin. En plus on y trouve la présentation des alphabets grec et hébreu, les runes anglo-saxones et du nouveau futhark scandinave sous la forme du court poème portant le nom d'Abecedarium Nordmannicum.

 


Sources

http://foster.20megsfree.com/218.htm

http://crm.revues.org/index2465.html

http://www.image-in.co.il/SHALOM/va-ychlakh2.htm

http://vezelay.cef.fr/fr/decou_archi/symboles.php

http://209.85.135.104/search?q=cache:i78cQdBjI2EJ:cdi.lyon3.free.fr/doc/MEMOIRE%2520TERMINE.doc+A+diff%C3%A9rentes+%C3%A9poques,+la+Caspienne+a+chang%C3%A9+de+nom.+Au+total+on+compte+plus+de+58+d%C3%A9signations&hl=fr&ct=clnk&cd=14

Pierre de Tchihatcheff, Asie Mineure, http://books.google.com/books?id=zdYBAAAAYAAJ&pg=PA739&dq=Isztachri1&hl=fr

Nigel Pennick, Runes, Könemann, 1999