On a dit beaucoup de chose sur la légitimité de Louis XIV, des amours supposées de Mazarin et d’Anne d’Autriche, des tendances de Louis XIII etc. Pour s’en tenir aux faits, il n’y a rien qui permette de tenir pour vérité historique l’une ou l’autre hypothèse. Restent les quelques pèlerinages qu’effectua Anne d’Autriche que j’ai pu relevés sur les tracés.
Le 14 octobre 1618, Louis XIII et Anne d’Autriche viennent implorer un héritier à Notre-Dame-de-Liesse. En souvenir de leur passage, ils offrent un grand tableau représentant le roi et la reine à genoux et la naissance de Jésus. A l’occasion d’un second pèlerinage, la sacristie sera élevée à leurs frais. En septembre 1652 et à d’autres reprises, Louis XIV viendra remercier la Madone pour avoir exaucé ses parents.
En 1635, Anne d'Autriche fit à Notre-Dame-de-la-Paix le vœu d'offrir à la chapelle, sise à Sahurs, une statue d'argent du poids de l'enfant s’il lui naissait un fils. En 1638, après la naissance de Louis XIV, elle fit porter à la chapelle une telle image pesant douze livres qui disparut à la Révolution. Cette chapelle, dite depuis du Vœu, dépendait du manoir de Marbeuf, construit par Louis de Brézé, époux de Diane de Poitiers. Elle fit un autre pèlerinage à Notre-Dame-de-Consolation à Thiézac (Cantal) pour la même raison en 1637, et avant l'événement attendu, à Velars-sur-Ource à la vierge noire de Notre-Dame de l'Etang.. En 1659, la reine mère fit avec Louis XIV le voyage de Cotignac en Provence pour remercier la Vierge d’avoir exaucé son vœu de maternité. Pourquoi Cotignac ? Le 27 octobre 1637, le frère Fiacre du couvent des Augustins à Paris eut la révélation intérieure que la Reine devait demander publiquement qu'on fît en son nom trois neuvaines de prières à la sainte Vierge pour qu’un fils lui soit donné : la première neuvaine à Notre-Dame de Grâces de Cotignac, la seconde à Notre-Dame de Paris, et la troisième à Notre-Dame des Victoires, l'église de son couvent. Une preuve de sa bonne foi fut donnée à ses Supérieurs par une vision de la sainte Vierge qui lui décrivit, sans qu’il n’y soit jamais allé, le tableau qui se trouve à Notre-Dame de Grâces à Cotignac. Des amis qui avaient fait le pèlerinage leur confirmèrent l’exactitude de la description. Le roi et la reine en furent informés. Et, le 8 novembre 1637, Frère Fiacre commença les trois neuvaines. Début février 1638, la Reine sentit l'enfant remuer en elle. Après avoir été reçu au Louvre, Fiacre fut envoyé avec un prêtre à Cotignac pour y célébrer une messe pendant neuf jours. Le Roi voue alors la France, qui est en guerre avec l’Espagne, le 10 février 1638 à la Vierge Marie. Le 5 septembre 1638, le dauphin Louis Dieudonné naissait.
Le cœur du Frère Fiacre, mort le 16 février 1684, fut envoyé en l’église de Cotignac pour y être déposé dans un double écrin de plomb.
De son côté, Louis XIII, seigneur de Peyrus (Drôme) fit construire l’église du village lorsque son vœu d’avoir un fils fut exaucé.